(Pop) Les Beatles

D'accord, ça commence par des chants d'oiseaux, mais après, il y a quelques chose de lancinant qui peut légèrement crisper le parasympathique. Et puis le jeu de guitare n'est pas très beau, je trouve. En fait, c'est une chanson que je n'aime pas trop, même si elle me fait furieusement penser à Zappa, que je trouve assez génial par ailleurs. Il me semble que Lennon n'était pas très content de l'arrangement, mais comme tu fais allusion à l'envoi intergalactique de la NASA, ma foi, planons un bon coup...

Zeno a écrit:

D'accord, ça commence par des chants d'oiseaux, mais après, il y a quelques chose de lancinant qui peut légèrement crisper le parasympathique. Et puis le jeu de guitare n'est pas très beau, je trouve. En fait, c'est une chanson que je n'aime pas trop, même si elle me fait furieusement penser à Zappa, que je trouve assez génial par ailleurs. Il me semble que Lennon n'était pas très content de l'arrangement

Je ne sais pas si tu connais la version mono, mais elle encore plus crispante que la version stéréo. Le sitar bien cinglant de George est très haut dans le mix, et le contrepoint avec le reste n'est certainement pas ce qu'il y a de plus relaxant...

Michelle, qu'en penses-tu ? C'est assez laid-back, non ? Mais peut-être un peu trop mid-tempo, et niais.

Et Julia, peut-être ma chanson préférée de Lennon ("When I cannot sing my heart, I can only speak my mind", qu'est-ce que cette phrase m'a touché...) Je ne sais pas si elle est vraiment apaisante, car derrière son atmosphère éthérée il y a une certaine angoisse. Mais avec cette chanson et quelques autres, Lennon se pose vraiment comme un des "fondateurs" les plus géniaux de la musique pop léthargique, rêveuse, impalpable.
Les Cocteau twins, My Bloody Valentine, les shoegazers etc. lui doivent (presque) tout.

Je suis d'accord avec toi. Michelle, j'aime pô.
Sinon, je dois quand même présenter à mes ouailles des objets exemps de toute négativité trop perceptible !

Zeno a écrit:

D'accord, ça commence par des chants d'oiseaux, mais après, il y a quelques chose de lancinant qui peut légèrement crisper le parasympathique. Et puis le jeu de guitare n'est pas très beau, je trouve. En fait, c'est une chanson que je n'aime pas trop, même si elle me fait furieusement penser à Zappa, que je trouve assez génial par ailleurs. Il me semble que Lennon n'était pas très content de l'arrangement, mais comme tu fais allusion à l'envoi intergalactique de la NASA, ma foi, planons un bon coup...

Bizarre, c'est pourtant une de mes chansons préférées, hormis la version Spector. Je trouve les flûtes de "The fool on the hill" plus crispantes que la guitare de Lennon (mais bon, c'est le jeu de Lennon en lui même, un peu raide, irrégulier... "You've got to hide your love away" n'est pas à ce titre proprement "relaxant", et le picking de "Julia" est appliqué, mais moins fluide qu'un Mc Cartney sur "Mother nature's son" par exemple. Attention, j'aime bien les deux de Lennon, je réponds uniquement sur le présupposé "crispant")

Queln plaisir Piggies, avec un clavecin enfin net, et non distordu !!!

Je confirme que la qualité des digipacks est médiocre... Faut que j'arrête d'écouter le double blanc, la tranche ne tient pas le coup !
Bon le coffret en carton bouillu-carton foutu ne va pas tarder à me parvenir, à ma grande joie (42 ans d'amour pour ce groupe !), et je vais donc me faire des compils afin de préserver les fragiles et si chers objets !
Compils chronologiques je crois, tiens...

Incroyable !

http://thebeatlesneverbrokeup.com/

C'est quoi ces conneries

Oh la vieille blague...

Four Guys = Band on the run (Macca solo) bidouillé
Talking to myself = I'm losing you (Lennon solo) bidouillé
etc.

Plus c'est gros

C'est quand même très bien foutu ce truc.
Si le type qui a conçu ça réussit sa promo, ça devrait rapidement se retrouver dans les boîtes branchées !

Il a du y passer pas mal de temps ! Mais le mix est sympa. Par contre, les veuves joyeuses et le vieil oncle Paul vont lui tomber dessus à bras raccourcis...

Mon coffret arrive demain, via amazon.de !
45 années d'écoutes récompensées !

Le coffret mono ou le stéréo ?

Le stereo... oui, je sais, cela ne convient pas aux puristes, mais en un sens, cela demeure "historique" ! Et correspond à mes habitudes d'écoute d'antan.
Mon rêve n'étant pas puriste d'ailleurs, puisque j'ai toujours eu en tête celui d'un remixage !

Quel plaisir, se replonger dans de belles sixties...

En provenace d'ailleurs:

Olivier a écrit:

à propos des Beatles, quelle est la différence entre le coffret "mono" et le coffret "stereo" ? (il s'agit de séparer les enregistrements mono et les enregistrements stereo de l'époque ou ce sont juste deux intégrales dont une a été remasterisée en stereo ?)

Ce sont deux intégrales. Les 4 premiers albums ont été remixés en stéréo à partir des bandes originales. Les autres albums sont sortis en stéréo, ils ont été remixé en mono. A l'époque, en général, il y avait un pressage mono pour les radios, je ne sais pas si les remix mono de ces albums sont basés sur ces pressages ou non (ni même si dans le cas des Beatles ces pressages ont été fait ou non).

Edit: je me suis planté. L'intégrale mono correspond aux dix albums sortis en mono. Il n'y a pas les 3 derniers qui sont sortis uniquement en stéréo (pourtant vu l'année il y aurait dû y avoir un pressage mono pour les radio qu'ils auraient pu utilisé...). Pour compliquer les choses les mix stéréo de 1965 sont présents sur les album 5 et 6...
L'intégrale stéréo contient les 9 albums sortis en stéréo + les 4 premiers sorti en mono. Le tout a été remixés en stéréo.

du coup, étant donné que je n'ai aucun de leurs albums en cd (même si je les connais un peu...), je pense que je devrais plutôt acheter l'intégrale stereo, non ?

Olivier a écrit:

du coup, étant donné que je n'ai aucun de leurs albums en cd (même si je les connais un peu...), je pense que je devrais plutôt acheter l'intégrale stereo, non ?

Si tu veux une intégrale, oui (en solde chez amazon).

C'est assez compliqué parce que dans les faits, les mixages monos correspondent aux mixages originaux puisque jusqu'en 1968 il s'agissait de la norme la plus répandue. Ce qui fait que toutes les chansons des Beatles jusqu'à cette période ont d'abord été mixées en mono, donc les choix premiers du groupe et de leur producteur sont dans ces mixes monos. Ce n'est qu'ensuite que George Martin, seul ou parfois même ses ingénieurs, refaisaient un mix stéréo dans l'esprit sans les Beatles.

En plus de ça il y a des différences étonnantes, comme des vitesses de bandes différentes ou des choix de mises en avant très différentes, ce qui fait que le choix peut être différent selon les goûts.

MAIS : personnellement j'ai acheté le coffret mono parce qu'il s'agit des mixes originaux, que Sgt Peppers sonne carrément mieux ainsi et que les digipacks sont des vinyles réplicas absolument somptueux. Puis j'ai pris Abbey Road et Let It Be à l'unité en plus ! Vu que le coffret mono est moins cher en ce moment sur Amazon, je crois que ça revient au même d'acheter Abbey Road et Let It Be en plus que le coffret stéréo seul.

J' avais opté aussi pour le coffret mono. J' en avais marre du parti-pris stéréophonique sur Sgt Pepper, avec le chant à droite, la batterie à gauche etc... ! Surtout au casque, ça n' offrait aucun confort d' écoute.
Heureusement la mono, et quelque soit l' album, est vraiment parfaite, très détaillée, on distingue très bien les plans sonores. Un vrai plaisir.

Je dois être le seul individu sur cette planète à préférer la seconde face d'Abbey Road à la totalité de leur production.

Ah oui, "Abbey Road" c' est leur summum, et le final enchainé c' est le top.
Perso, c' est à partir de Revolver" (Aaah "Tomorrow Never Knows" ... !) que ça commence vraiment à m' intéresser.

arnaud bellemontagne a écrit:

Je dois être le seul individu sur cette planète à préférer la seconde face d'Abbey Road à la totalité de leur production.

A la totalité de leur production, je n'irai pas jusque là, mais effectivement je me suis pris une de ces claques en découvrant ça moi. Et c'est peut-être bien ce que je réécoute le plus souvent dans les quelques CD que j'ai pour l'instant. Je me trompe ou c'est grosso modo l'invention du prog' ?

Bien vu Octavian.
Le 1er King Crimson(acte de naissance officiel du prog...mais officieusement Zappa et Soft machine s'activaient déjà ) est sorti la même année.

Mais c'est la seule et unique forme suite avec motifs recurrents des Beatles.Donc un Beatles prog si on peut dire.

J'en suis à me faire des compils des remasters...
En dépit de l'intérêt historique, j'ai toujours été moins séduit par les premières années (ce qui d'ailleurs souligne leur évolution perpétuelle, avec accélération à partir de 1965), mais j'ai tout de même rempli un cd de 58 minutes pour la période 1962- mi-65 (avant Rubber Soul, premier vrai tournant), soit 24 morceaux retenus sur 69... pas si mal...
Et passionnant !
Suivront 4 cd : un pour mi-65 - 1966, un pour 1967, un pour 1968, un pour 1969-70, soit environ 100 chansons retenues sur 125.
Une bible, vraiment !

arnaud bellemontagne a écrit:

Je dois être le seul individu sur cette planète à préférer la seconde face d'Abbey Road à la totalité de leur production.

Ahahah c'est vraiment logique vu tes goûts ! Personnellement j'aime beaucoup cette seconde face dans l'idée et parce que certains moments sont géniaux, mais dans l'absolu je trouve qu'il y a aussi du remplissage et que le groupe s'est permis d'inclure des moments un peu faiblards histoire de jouer le jeu du medley. D'ailleurs beaucoup de parties sont récupérées de vieilles chansons qui n'avaient pas su trouver leur place sur les albums précédents !

J' ai cette impression surtout pour le double album blanc... qui aurait pu (du ?) être un simple génial au lieu de cette - très bonne malgré tout - sorte de grosse compile hétérogène.

Hein ? a écrit:

J' ai cette impression surtout pour le double album blanc... qui aurait pu (du ?) être un simple génial au lieu de cette - très bonne malgré tout - sorte de grosse compile hétérogène.

Vraiment pas d'accord, pour moi le caractère hétéroclite de l'Album blanc en fait paradoxalement l'album le plus complet, concret et logique des Beatles.

Oui, je vois tout à fait ce que tu veux dire. Ayant plusieurs cordes à leur arc, il ne pouvait en être autrement. Seulement ça doit être le seul où j' en zappe régulièrement quelques unes, et pas toujours les mêmes, au lieu de l' écouter de bout en bout.

Alors... même si j'adore les disques de Rubber Soul à Abbey Road, j'aprécie énormément leurs premiers disques : quand on compare avec la production de l'époque... c'est le top du top.

Dans le genre pop, jusqu'en 66, les Beach Boys sont à ma connaissance les seuls vraiment à leur hauteur : peu après que les Beatles aient sorti With the Beatles, les Beach Boys sortent Surfer Girl et donnent une leçon de chant (et de pop) aux Beatles. Plutard, Today et Pet Sounds montreront la voie de la sofistication...

Concernant le double blanc, lorsqu'on pense à ce qu'ils avaient en stock comme titres intéressants (et Harrison en avait déjà beaucoup en souffrance !), y a de quoi être surpris de certains qui furent gardés, et déséquilibrent l'ensemble. C'est sans doute l'album le plus contrasté : pléthore d'excellents morceaux, quelques-uns de très faibles (en comparaison), très peu qui soient moyens. Par ailleurs, une certaine disparité dans la production, dû au chaos qui régnait à cette époque (entre les membres du groupe mais aussi avec George Martin, qui fera son retour en force avec Abbey Road... et quel retour...), donne parfois une impression de "pas fini".
Mais ce qui est sublime dedans l'est avec une force rare !
"Hey Bulldog" aurait mérité d'y figurer...

Duck Feeling a écrit:

arnaud bellemontagne a écrit:

Je dois être le seul individu sur cette planète à préférer la seconde face d'Abbey Road à la totalité de leur production.

Ahahah c'est vraiment logique vu tes goûts ! Personnellement j'aime beaucoup cette seconde face dans l'idée et parce que certains moments sont géniaux, mais dans l'absolu je trouve qu'il y a aussi du remplissage et que le groupe s'est permis d'inclure des moments un peu faiblards histoire de jouer le jeu du medley. D'ailleurs beaucoup de parties sont récupérées de vieilles chansons qui n'avaient pas su trouver leur place sur les albums précédents !

Oui tu as raison il y a quelques scories de ci de là...et aussi de très grands moments.

Le medley tient bien le choc, je n'y vois pas d'instants faiblards, et les morceaux inachevés collés bout à bout sont tous intéressants, avec en sus des parties instrumentales développées comme rarement chez les Beatles.

Les enchainements ne sont pas d'une fluidité à toute epreuve...on voit les coutures parfois.

Oui c'est un peu ce que je voulais dire Droopy. Mais je suis d'accord pour dire qu'il y a d'excellents moments et une jouissance particulière à entendre s'enchaîner toutes ces parties à un rythme d'enfer !

Mais globalement, j'avoue être un peu moins sensible à Abbey Road en ce qui concerne le son tout simplement. D'un côté je le trouve assez précurseur sur ce qui va devenir la norme de production des années soixante-dix, avec ce petit côté "retour aux racines blues" de certaines chansons, d'un autre côté je le trouve un peu moins grâcieux et élégant que les albums précédents. M'enfin tout est relatif, je trouve que c'est un album proprement génial. Seulement Revolver/Sgt Peppers/Magical Mystery Tour écrasent toute concurrence pour moi !

arnaud bellemontagne a écrit:

Les enchainements ne sont pas d'une fluidité à toute epreuve...on voit les coutures parfois.

effectivement, ils ont simplement collé les chansons... d'ailleurs au dernier moment ils ont changé l'ordre du medley en excluant Her Majesty (placée en titre "caché") qui se situait à l'origine entre Mea, Mr Mustard et Polythene Pam

Pour être un peu provocant:Sergent Pepper est il vraiment le chef d'oeuvre inaltérable qu'on nous presente à longueur d'articles, de chroniques et de livres?
(au dela du fait qu'il ait ouvert des tas de portes à la musique rock: c'est une evidence telle que je ne reviens pas une seconde la dessus)

Je ne sais pas moi..."Lovely Rita" par exemple c'est un chef d'oeuvre?

C'est sûr que si on commence à discuter d'une oeuvre comme d'une somme de parties, on ne trouvera jamais de chef-d'oeuvre à proprement parler. Évidemment comme tous les albums, comme toutes les symphonies, comme n'importe quelle oeuvre artistique, chaque composante n'est pas nécessairement parfaite ou géniale dans Sgt Peppers. Mais il n'empêche que l'album est une merveille à la fois pop et expérimentale, à la fois rock et orchestrale, à la fois directe et ample, etc.

Honnêtement ça peut se discuter, mais je pense avoir suffisamment expliquer pourquoi l'album était un chef-d'oeuvre sur d'autres topics.

En tout cas c'est un album fondateur, accrocheur, profondément cool et émouvant. Et pour répondre à la question, je ne sais pas si Lovely Rita est un chef-d'oeuvre mais c'est une chanson terriblement cool.

Après c'est sûr que c'est toujours ce disque qui est présenté comme la perfection pop. Mais c'est parce qu'il a cet avantage d'être très exigeant et réussi tout en étant un énorme succès grand public, c'est pratique pour le débat. Dans l'absolu je pense qu'il y a d'autres albums de cette trempe : Low de Bowie, Tago Mago de Can, Unknown Pleasures de Joy Division ou Kid A de Radiohead.

Je posais la question en me demandant ce qu'il avait de plus qu'un Revolver par exemple à part l'emballage conceptuel.

Quant à ta remarque concernant le fait qu'on ne trouve jamais de chefs d'oeuvre parce qu'en grattant un peu on trouve des imperfections, ben
il y a des oeuvres ou t'as beau gratter elles s'obstinent a demeurer parfaites :par exemple le Sacre du Printemps de Stravinski, la Symphonie de Chambre de Schoenberg,le Wozzeck de Berg...

La Musique pour cordes et le Château de Barbe-Bleue de Bartok, Salomé de Strauss, le Ring... etc........

Qu'est-ce que tu fais là toi?

Non mais ce que je veux dire, c'est que c'est absurde d'isoler une chanson d'un album comme Sgt Pepper's tout comme il serait absurde d'isoler quatorze mesures d'un opéra. J'adore le Sacre Du Printemps mais je n'oserais pas dire que chaque mesure est une perfection révolutionnaire, tout simplement parce qu'il y a des passages qui ne le sont pas forcément. Ça ne les empêche pas d'être bons, mais ils ne sont pas forcément des passages "chefs-d'oeuvre".

C'est exactement pareil pour Sgt Pepper's qui a des chansons novatrices et parfaitement construites, et certaines autres de facture un peu plus classique mais très abouties et maîtrisées (c'est le cas de Lovely Rita par exemple).

Tout cela au-delà du fait que je ne suis donc pas d'accord avec vos contre-exemples. Je trouve Wagner très complaisant dans son écriture justement, enfin bref. Là, pour le coup, ce n'est pas le débat.

Pour répondre à ta question Arnaud, je dirais que Sgt Pepper's est plus cohérent que Revolver et qu'il n'a pas de moments dispensables comme Yellow Submarine ou Good Day Sunshine. Il ne s'agit pas vraiment de concept ou de quoi que ce soit, mais d'une vision commune à tout l'album. Stylistiquement il y a une unité dans le son, plus que dans Revolver qui fait plus office de collection de chansons. Après entendons-nous, je trouve Revolver fantastique et je l'ai longtemps préféré à Sgt Pepper's notamment parce qu'il y a ma chanson préférée des Beatles dedans (Tomorrow Never Knows). À un tel niveau il y a surtout une affaire de sensibilité qui joue, tout comme le White Album et Rubber Soul ont leurs avantages. C'est juste que Sgt Pepper's est connu, donc c'est pratique de le citer dans les articles et les débats. Et puis il a une pochette qui défonce tout.

Globalement d'accord avec tout ce que tu dis.
A ceci près:
Fantasmons un peu : on met Strawberry Fields Forever à la place de Lovely Rita.
Tu l'as ton chef d'oeuvre inaltèrable là non?

Le pire, c'est que je n'arrive même pas à l'imaginer. Dans ma tête ça casserait complètement le rythme de Sgt Pepper's tellement j'y suis habitué tel qu'il est. Et puis ça permet à Magical Mystery Tour d'être ce joyau bizarre un poil bancal mais plein de pépites !

Pourtant esthétiquement il aurait sa place sur le disque je trouve ce Strawberry.

Sgt Pepper va plus loin que les autres albums dans le mélange des genres, des thèmes, l'expérimentation, tout en restant accessible (on peut fredonner chacune des chansons facilement... pas forcément toutes leurs parties, comme le crescendo symphonique de A day in the life !, par exemple, mais chacune !). Tout est nouveau, jusqu'à la durée des morceaux, qui n'hésitent plus à dépasser les 2'30, à s'enchaîner, pas un seul shuntage, la pochette incroyable, les paroles des chansons... la pop devient adulte, et ouvre les horizons musicaux à tous.
Comme le déclara Lennon plus tard : "L'avant-garde, c'était nous !"
Et Lovely Rita est une très bonne chanson, avec un bref et excellent solo de piano, et une fin au climat soudainement plus trouble, très étrange.

Strawberry-Fields (et toute la compile "bleue"... ma première véritable approche du groupe !) c' est le morceau qui m' a démontré que les Beatles n' étaient pas seulement un groupe pour midinettes hystériques. Il a fallu que quelques secondes pour que mon avis change !

arnaud bellemontagne a écrit:

Je ne sais pas moi..."Lovely Rita" par exemple c'est un chef d'oeuvre?

oui

chanson incroyable. Avec ses bruitages, son solo de piano accéléré, son final en mineur, ses harmonies vocales, bref du grand art!
l'efficacité Beatles : comment faire tenir en quelques minutes tous ces éléments.

C'est Syd Barret qui était entré en plein mixage de Lovely Rita dans le studio 2 d'Abbey Road. Amusant quand on réalise à quel point The Piper at the Gates of Dawn enregistré au même moment au studio 3 repose sur le même style de travail sonore.

arnaud bellemontagne a écrit:

Pourtant esthétiquement il aurait sa place sur le disque je trouve ce Strawberry.

Les "sessions" pour l'album Sgt Peppers, même si elles se sont étalées sur 6 mois ont débuté par l'enregistrement de Penny Lane / Strawberry Fields puis When I'm Sixty Four.

Effectivement, Strawberry se serait bien intégrée à l'album. Mais je trouve encore plus génial de n'avoir sorti ce titre immense qu'en single. Tout comme Penny Lane.

Bouquin passionnant que je lis ce mois-ci... Plongée dans la décennie qui va révolutionner la musique populaire... et au-delà ! Tout y est, l'Angleterre qui se décoince, le génie musical du groupe, ses failles, ses contradictions, ses limites, ses influences, le bricolage et les évolutions techniques, la rigidité hiérarchique chez E.M.I., les règles kafkaïennes des studios, et l'on y croise quelques pontes du Classique, pas les moins capricieux... ni les moins méprisants !
La dichotomie Classique/Pop au sein des studios est décrite avec un solide sens de l'humour !!!
Excellente traduction, cela se lit avec gourmandise, même ceux qui ne sont pas des fondus des Beatles y trouveront de l'intérêt.