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Stefano P
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MessageSujet: Re: Verdi - AIDA   Verdi - AIDA - Page 16 EmptyLun 30 Sep 2019 - 12:02

Francesco a écrit:
Ca expliquerait pourquoi on a l'impression que c'est à nous qu'il souffle le texte ….

Mais bien sûr, c'est pas possible autrement, et le trou, ça devait être pratique pour planquer un appareil enregistreur (assez volumineux à l'époque) ! Bon, l'enquête a été épuisante, maintenant qu'on m'amène de la bière et des sandwiches... Wink
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MessageSujet: Re: Verdi - AIDA   Verdi - AIDA - Page 16 EmptyLun 30 Sep 2019 - 18:12

Bon sang, mais c'est bien sûr!

Comment n'y avais-je pas pensé avant... Et j'imagine que c'est aussi le cas pour le Tristan de Karajan à Bayreuth en 52, du coup...
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MessageSujet: Re: Verdi - AIDA   Verdi - AIDA - Page 16 EmptyLun 30 Sep 2019 - 22:33

Taddei est incroyable là-dedans en effet. Et c'est très bien dirigé (c'est le bazar, mais quelle poussée permanente !).

Ce qui m'intrigue le plus, c'est la réputation de ce contre-mi bémol, particulièrement laid (blanc, vibré irrégulièrement… ça ressemble plus à un contre-sol actuel de Gruberová qu'au sommet de l'art vocal qu'on décrit souvent).

Au demeurant, Callas est très bien, comme Del Mo, lorsqu'elle ne fait pas des interpolations stupides qui appauvrissent le spectre sonore des ensembles.
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MessageSujet: Re: Verdi - AIDA   Verdi - AIDA - Page 16 EmptyLun 30 Sep 2019 - 22:35

Sur la question du souffleur : oui, il souffle chaque réplique à des chanteurs qui connaissaient ces rôles par cœur.

C'est que le rôle véritable suggeritore est mal connu : c'est un assistant du chef, avec une très solide formation musicale. Son rôle n'est pas tant de rappeler le texte que de donner les départs aux chanteurs.

(Certains avaient une très belle voix en effet, j'ai une Tosca où il rivalise agréablement avec Di Stefano.)
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MessageSujet: Re: Verdi - AIDA   Verdi - AIDA - Page 16 EmptyMar 1 Oct 2019 - 10:07

C'est vrai que ce Live de Mexico est assez impressionnant. et perso, en fonction des jours j'adore ou je déteste...
Vocalement, Dominguez et Taddei sont au top... Pour Callas et Del Monaco, un peu moins certains jours.

Mais bon, c'est hyper excitant quand même!

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Francesco
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MessageSujet: Re: Verdi - AIDA   Verdi - AIDA - Page 16 EmptySam 19 Oct 2019 - 21:24

Ecoute de la version du Met (Gala) de 1976. Dans le genre, ça vaut Mexico, sauf que c'est bien dirigé. Price sert un plat de consonnes assez ahurissant, avec des graves en chewing-gum, des aboiements rauques et un air du Nil en franche difficulté. Mais elle en fait des tonnes, aussi bien dramatiquement que vocalement et ramasse la partie à la fin. C'est du grand guignol, mais ça marche. Surtout qu'il y a Horne face à elle, qui en fait au moins autant, avec des moments tout autant stupéfiants (pas toujours nécessairement au bon sens du terme) : un "Radames … vive !" persiflé et pas asséné, mais comme vidé de sa couleur (on dirait un peu une soubrette, pour reprendre un des termes préférés de Jérôme !) ou encore un trio final où elle couvre l'orchestre (à la fin, la maligne, donne l'impression que l'opéra est à elle). Domingo souffre beaucoup dans le premier air, mais après c'est souvent magnifique, d'allègement, de dignité et de mélancholie. Un Radames qui a le spleen ça n'est pas commun (superbe récitatif lunaire dans la dernière scène). Et Levine dirige avec un panache fou. Tout tombe juste, ça danse, ça swingue, ça trompette …

Je pense que le public a dû passer une soirée fabuleuse. (Ca s'entend d'ailleurs).

Un regret, on n'entend que très peu le souffleur-suggeritore.  Shit
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MessageSujet: Re: Verdi - AIDA   Verdi - AIDA - Page 16 EmptySam 14 Nov 2020 - 22:03

J’ai lu les 10 premières pages, et j’ai l’impression qu’un de mes lives préférés n’a pas été évoqué donc je vais remédier à cela 🤗
Alors en préambule je dois préciser que j’ai du mal à apprécier ce genre d’opéras au disque dans les versions studio ; pour Aida si je devais en choisir une ca serait Karajan 1 sans hésiter. Mais c’est clairement dans les lives que j’arrive le mieux à entrer dans cet opéra. J’en ai écouté pas mal, et celui que je chéris particulièrement est l’enregistrement du Met en 53 dirigé par Cleva. Alors évidemment ça s’adresse à un certain public : MET début des années 50, et Milanov et Del Monaco dans les rôles principaux, j’ai déjà perdu 90% du forum. Les deux chanteurs principaux sont dans une forme splendide, del mo mieux audible et beaucoup mieux tenu qu’à Mexico, elle très engagée et prouvant à mes yeux qu’elle est injustement oubliée dans les discussions (j’aime aussi beaucoup son Elvira avec Mitropoulos). Blanche Thebom est extraordinaire en Amneris, du moins aux premiers actes (au dernier on sent la fatigue). Voix splendide, jouant sur le charme, elle vaccine des matrones genre Barbieri/Gorr. London en Amonasro c’est un peu exotique a mon goût mais ça passe bien. Le tout dans une ambiance de feu et bien tenu par Cleva. Je trouve ça bien supérieur à Mexico 51, au live du MET de Solti ou à Abbado 72 pour ne parler que des lives les plus couramment cités ici.
PS pour les fanas, il existe une représentation de 52 avec presque les mêmes. On gagne Warren, Rankin est pas mal en Amneris, mais le son est moins bon, et Del Mo moins engagé (et un gros plantage de sa part au 1er acte de mémoire).
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MessageSujet: Re: Verdi - AIDA   Verdi - AIDA - Page 16 EmptyDim 15 Nov 2020 - 17:15

Oui, c'est clairement le Del Mo le plus en forme qu'on ait par ailleurs, il y a rarement eu autant de métal et dans une voix !

J'aime bien Thebom pour la rondeur du timbre et l'intention des mots, mais l'italien est quand même pas bien bon (les voyelles, le placement général, sa façon d'individualiser exagérément les [_i]), et il y a une certaine opacité… En allemand, ça manque un brin de couleur mais j'aime davantage.

Mais à mon sens, ce qui a dû retenir les amateurs (outre que cette bande n'est pas la mieux distribuée dans les bacs, et ça compte beaucoup !), c'est la présence de Milanov – je trouve toujours son timbre vieux et son legato est problématique pour moi (vraiment des disjonctions franches), sans parler de la diction très patateuse. Il y a tellement de choix possibles de chanteuses extraordinaires de cette époque (ici, j'aime tellement Tebaldi, Curtis Verna, Tucci…) que la carrière de Milanov m'a toujours laissé interrogatif.

En tout cas, j'ai l'impression qu'elle a peu d'amateurs aujourd'hui, ne répondant ni au goût actuel, ni aux raisons de la nostalgie (en ce qui me concerne, la diction…). Ça explique peut-être le peu d'engouement.

En revanche, sur le plan global, je suis enthousiasmé par l'ardeur et la netteté de Cleva, avec un orchestre qui n'était pas tout à fait un premier choix à l'époque ! De ce fait, tout coule de source, c'est une superbe version, je suis d'accord !
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MessageSujet: Re: Verdi - AIDA   Verdi - AIDA - Page 16 EmptyDim 15 Nov 2020 - 19:10

Je partage très largement ce que tu dis sur Milanov. C’est juste que dans certains enregistrements (surtout les lives où la voix et donc les défauts sont un peu moins exposés par la prise de son hasardeuse) la beauté de son registre aigu et sa spontanéité font largement pencher la balance du bon côté pour moi. Dans celui-là c’est le cas (et pour le coup son studio presque contemporain je n’y arrive pas du tout).
Alors je ne sais pas du tout s’il est ou a été facilement disponible en cd ; je l’ai sur 2 cassettes repiquées je ne sais où (et oui j’écoute encore ce genre de choses) récupérées dans un énorme lot acheté pour 5€ dans un vide-grenier...
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MessageSujet: Re: Verdi - AIDA   Verdi - AIDA - Page 16 EmptyDim 15 Nov 2020 - 20:09

C'est un pirate de Pristine, pas un MYTO ou un Orfeo d'oro facile à trouver… (et ça semble avoir été édité il y a un temps)

Oui, je vois ce que tu veux dire, Milanov est beaucoup plus agréable ici que dans le studio où ses aspects peu aimables sont surexposés.
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MessageSujet: Re: Verdi - AIDA   Verdi - AIDA - Page 16 EmptyMar 17 Nov 2020 - 18:27

Pour ma part, trois versions s imposent, la première est celle de jon vickers avec leontyne price et l orchestre de l opera de Rome dirige par solti. La deuxième est celle de placido domingo avec Montserra caballe et le New philharmonia orchestra dirigé par riccardo muti, et la troisième plus récente est celle avec l orchestre de st cecile dirige par antonio Pappano.
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MessageSujet: Re: Verdi - AIDA   Verdi - AIDA - Page 16 EmptyMar 17 Nov 2020 - 20:15

Mais s'imposent sur quel corpus ? Parmi l'ensemble des studios ? Tu ne dis pas ce qui te plaît particulièrement dans ces interprétations extrêmement différentes.
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MessageSujet: Re: Verdi - AIDA   Verdi - AIDA - Page 16 EmptyJeu 19 Nov 2020 - 12:26

Oui, parce que d'autres grandes versions, il y en a plein, et peut-être même plus que Pappano par exemple que je n'ai pas trouvé si formidable...

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Parce que Tebaldi reste une des plus splendides Aida, pleine de noblesse, timbre admirable, attention aux mots... Et puis Bergonzi en Radamès séducteur, Simionato en Amneris violente... et Karajan des bons jours!

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Harnoncourt parce qu'il renouvelle un peu la façon de diriger Aida, et puis superbe distribution moderne.

Verdi - AIDA - Page 16 51r8Em5MPIL._SX355_
Deuxième version Karjan, totalement différente. Freni n'est peut-être pas la grande Aida, mais elle propose quelque chose de superbe. Carreras est d'une beauté pas possible, le reste de la distribution splendide. Et du beau Karajan des années 90!


Et puis il y a aussi plein de versions en direct... Là ce sont justes les trois versions auxquelles je reviens le plus souvent, avec Solti bien sûr!

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MessageSujet: Re: Verdi - AIDA   Verdi - AIDA - Page 16 EmptyJeu 19 Nov 2020 - 13:49

Tu as raison david... Je vais tacher donc de préciser mes préférences... Pour la version de solti, je ne crois pas trouver une plus belle voix que leontyne price, le timbre est splendide et le redoutable o patria mia n as quasiment jamais été mieux chanté dans le respect le plus strict de la partition...vickers est très bien même si je n ai jamais été un grand fan de sa voix, ce rôle lui convient à merveille, je préfère néanmoins franco corelli pour le céleste aida dont il termine l air comme l à indiqué verdi, c est à dire en pianissimo. Merrill est assez bon également et mention spéciale à solti pour sa direction énergétique... Même si l orchestre de l opera de Rome reste correct, j aurai peut être préféré la scala de Milan voir l orchestre sainte Cécile... Mais ne boudons pas notre plaisir. Riccardo muti quand à lui aime cet opéra. On y sent toute l énergie du chef avec en plus, les trompettes d un régiment anglais (n y avait t il pas assez de l effectif nécessaire du new philharmonia orchestra) placido domingo est parfait dans le rôle de radames qu'il a mainte fois enregistré, cela reste pour moi sa meilleure captation.... La voix est puissante et bien en place, caballe est admirable en aida...la puissance la douceur et la ligne de chant sont admirable... Mention spéciale également à capuccilli en amonasro et ghiaurov toujours aussi saisissant en ramfis... Pour finir la version de Pappano est la meilleure version moderne de ce chef d'œuvre... Kaufmann est magnifique de justesse et de prestance.. Ludovic tezier est lui aussi admirable en amonasro même si j ai une préférence pour cappucilli. Anja harteros est également assez remarquable même si elle n atteint peut être pas vocalement le niveau de callas price voir tebaldi... Mention également à Pappano qui confirme une nouvelle fois qu il reste un grand chef d opera... Des le début de l opera... On sent une emprise du chef sur son orchestre qui nous délecte avec bonheur, le drame qui se profile dans cet immense chef d œuvre de verdi... Pour le reste tebaldi est très bien également avec bergonzi et karajan... Freni n a pas les moyens vocaux pour ce rôle ni même carreras... Reste les voix magnifique de capucilli en amonasro et le splendide raimondi en ramfis... Avec excuser du peu... Les wiener philharmoniker sous la baguette de karajan...
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MessageSujet: Re: Verdi - AIDA   Verdi - AIDA - Page 16 EmptyJeu 19 Nov 2020 - 13:53

wilou35 a écrit:
Freni n a pas les moyens vocaux pour ce rôle ni même carreras... Reste les voix magnifique de capucilli en amonasro et le splendide raimondi en ramfis... Avec excuser du peu... Les wiener philharmoniker sous la baguette de karajan...

Ils n'ont pas les moyens vocaux? Mais Harteros les a par exemple? Je ne suis vraiment pas sûr...
Et puis bon, ils ont quand même assurés des représentations sur scène Freni et Carreras. Donc peut-être pas la voix "traditionnelle" mais en tout cas des voix qui leur permettent d'assumer le rôle en entier!

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MessageSujet: Re: Verdi - AIDA   Verdi - AIDA - Page 16 EmptyJeu 19 Nov 2020 - 18:03

Polyeucte a écrit:
wilou35 a écrit:
Freni n a pas les moyens vocaux pour ce rôle ni même carreras... Reste les voix magnifique de capucilli en amonasro et le splendide raimondi en ramfis... Avec excuser du peu... Les wiener philharmoniker sous la baguette de karajan...

Ils n'ont pas les moyens vocaux? Mais Harteros les a par exemple? Je ne suis vraiment pas sûr...
Et puis bon, ils ont quand même assurés des représentations sur scène Freni et Carreras. Donc peut-être pas la voix "traditionnelle" mais en tout cas des voix qui leur permettent d'assumer le rôle en entier!

Quitte à choisir entre Freni et Harteros, c'est vite fait, ça sera Freni sans hésiter. J'avais pris la version Pappano parce qu'il y avait Tézier et c'est tout. Harteros et même Kaufmann n'e avaient tellement rien à cirer que ça se ressent dans leur chant. Maintenant si quelqu'un ici veut le coffret, je le lui cède bien volontiers
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MessageSujet: Re: Verdi - AIDA   Verdi - AIDA - Page 16 EmptyJeu 19 Nov 2020 - 18:39

De toute façon, il n'y a que Sutherland qui avait les moyens du rôle, non?
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MessageSujet: Re: Verdi - AIDA   Verdi - AIDA - Page 16 EmptyJeu 19 Nov 2020 - 19:03

Benedictus a écrit:
De toute façon, il n'y a que Sutherland qui avait les moyens du rôle, non?

Il n'y a que le lapin qui pourrait te répondre hehe ... Mais il nous a abandonnés Confused
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MessageSujet: Re: Verdi - AIDA   Verdi - AIDA - Page 16 EmptyJeu 19 Nov 2020 - 19:15

petite provocation à 2 balles ça ... lol

Plus sérieusement, la version Karajan 2 n'est pas ma préférée (encore que j'ai bien envie de dire que je payerais cher pour avoir aujourd'hui une interprétation de ce niveau), loin de là mais il faut tout de même préciser que Freni n'était pas moins dotée vocalement que Harteros (et même un peu plus ...) et que Carreras avait des moyens vocaux bien plus consistants que Kaufmann dont je ne répèterai jamais assez que ce n'est pas une grande voix (certes le timbre est extraordinairement corsé mais il est porté par une projection vocale pas immense du tout) mais que c'est une voix phonogénique flattée par les micros. Ce qui n'empêche pas la version Pappano d'être globalement une bonne version moderne dont la distribution vocale est de très loin bien supérieure à celle de la version Harnoncourt.
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MessageSujet: Re: Verdi - AIDA   Verdi - AIDA - Page 16 EmptyJeu 19 Nov 2020 - 20:46

Otello a écrit:
petite provocation à 2 balles ça ... lol

Plus sérieusement, la version Karajan 2 n'est pas ma préférée (encore que j'ai bien envie de dire que je payerais cher pour avoir aujourd'hui une interprétation de ce niveau), loin de là mais il faut tout de même préciser que Freni n'était pas moins dotée vocalement que Harteros (et même un peu plus ...) et que Carreras avait des moyens vocaux bien plus consistants que Kaufmann dont je ne répèterai jamais assez que ce n'est pas une grande voix (certes le timbre est extraordinairement corsé mais il est porté par une projection vocale pas immense du tout) mais que c'est une voix phonogénique flattée par les micros. Ce qui n'empêche pas la version Pappano d'être globalement une bonne version moderne dont la distribution vocale est de très loin bien supérieure à celle de la version Harnoncourt.


hehe tongue

Cela étant dit, la version Pappano m'a copieusement e*****é, moi. Je l'ai écouté une fois et depuis, elle est restée dans la CDthèque
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MessageSujet: Re: Verdi - AIDA   Verdi - AIDA - Page 16 EmptyVen 20 Nov 2020 - 9:18

Otello a écrit:
petite provocation à 2 balles ça ... lol

Plus sérieusement, la version Karajan 2 n'est pas ma préférée (encore que j'ai bien envie de dire que je payerais cher pour avoir aujourd'hui une interprétation de ce niveau), loin de là mais il faut tout de même préciser que Freni n'était pas moins dotée vocalement que Harteros (et même un peu plus ...) et que Carreras avait des moyens vocaux bien plus consistants que Kaufmann dont je ne répèterai jamais assez que ce n'est pas une grande voix (certes le timbre est extraordinairement corsé mais il est porté par une projection vocale pas immense du tout) mais que c'est une voix phonogénique flattée par les micros. Ce qui n'empêche pas la version Pappano d'être globalement une bonne version moderne dont la distribution vocale est de très loin bien supérieure à celle de la version Harnoncourt.

Totalement d'accord pour Karajan 2...
Par contre, pour Harnoncourt, que lui reproches-tu? Certes, les voix ne sont pas immenses, mais c'est un peu le projet non? (et puis parmi les voix il y a quand même Salminen, Borodina...).

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MessageSujet: Re: Verdi - AIDA   Verdi - AIDA - Page 16 EmptyVen 20 Nov 2020 - 11:58

Attention, je ne dis pas que la version Harnoncourt est une mauvaise version, loin de là; j'en ai même dit un bien fou à sa sortie à une exception près sur laquelle je n'ai pas changé d'avis.
Je dis qu'elle est aujourd'hui moins globalement homogène que celle de Pappano qui a un peu rebattu les cartes.
C'est vrai qu'à sa sortie cette version d'Aida proposée par Nikolaus Harnoncourt a été une agréable surprise et pourtant dieu sait qu'on appréhendait quelque peu l'introduction de cet ancien spécialiste du baroque dans le répertoire verdien ! Certes ses visions de Fidelio, du Freischütz se voulaient plus romantiques que les romantiques eux-mêmes et ses récentes incursions dans l'univers viennois de la famille Strauss avaient été enthousiasmantes mais de là à aborder Verdi et, qui plus est, avec Aida qui est une oeuvre bien plus difficile à restituer qu'il n'y paraît, on pouvait craindre un fiasco ! Hé bien, il n'en a rien été ! Cette version, rôdée à la scène à Zürich, était et reste sans doute l'une des plus passionnantes qui aient été réalisées depuis la très belle version Muti (EMI).
Le mérite en revient - à tout seigneur tout honneur - à Harnoncourt qui, très intelligemment, a gardé une formation orchestrale traditionnelle - le Wiener Philharmoniker - et a préféré travailler sur l'architecture même de l'oeuvre tant sur le plan vocal que sur le plan orchestral. A juste titre, il rend l'ouvrage très intimiste par un allègement stupéfiant du tissu orchestral sans pour autant sacrifier la pompe de la scène du triomphe (une des plus réussies de toute la discographie) et allant même jusqu'à utiliser des trompettes égyptiennes fabriquées pour l'occasion. Tout l'art d'Harnoncourt réside aussi dans ce souci qu'il a de rendre chaque détail orchestral, y compris les plus inattendus!
Bien évidemment, la distribution se coule dans l'ensemble (à une exception près ...) avec bonheur dans un tel écrin. Cristina Gallardo-Domâs n'avait pas à mon sens les moyens vocaux idoines pour s'acquitter du rôle d'Aida à la scène mais il faut bien admettre que ce qu'elle offre ici est de toute beauté: timbre charnu et radieux, ligne de chant savamment contrôlée, art exquis des nuances (excepté dans l'air du Nil où le contre-ut est plus mezzo-forte que pianissimo). Olga Borodina est une Amnéris sensuelle et spectaculaire par sa puissance vocale et son engagement dramatique. Thomas Hampson est le plus humain de tous les Amonasro de la discographie: le personnage souvent interprété comme un rustre sans coeur, y gagne ici une dimension insoupçonnée et par conséquent un intérêt véritable MAIS ce n'est pas un baryton-Verdi et il manque tout de même à son Amonasro, du coup un peu grisâtre, une certaine dimension vocale. Matti Salminen offre sa généreuse voix de basse profonde au personnage de Ramfis qui n'y était guère habitué; là aussi, le personnage s'en trouve davantage caractérisé. Grosse réserve, en revanche, en ce qui concerne le Radamès de Vincenzo La Scola: en effet, la voix sonne étriquée, pincée, nasale et se métallise considérablement et très péniblement dans l'aigu et, le comble pour un enregistrement de studio, il n'est pas rare qu'en dépit des micros il soit couvert de temps en temps par ses partenaires.
Cette réserve ne doit pas pour autant empêcher l'acquisition de cette version d'autant que tous les rôles secondaires sont admirablement tenus et que la prise de son est luxueuse mais à mon sens, la version ultérieure de Pappano est "verdiennement" plus homogène.
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MessageSujet: Re: Verdi - AIDA   Verdi - AIDA - Page 16 EmptyVen 20 Nov 2020 - 12:15

Otello a écrit:

Cette réserve ne doit pas pour autant empêcher l'acquisition de cette version d'autant que tous les rôles secondaires sont admirablement tenus et que la prise de son est luxueuse mais à mon sens, la version ultérieure de Pappano est "verdiennement" plus homogène.

Merci! Bon, je vois qu'on est globalement assez d'accords sur Harnoncourt, même si je serai moins sévère que toi sur Vincenzo La Scola.

Après pour Pappano, j'ai un peu de mal. Je l'ai écoutée plusieurs fois et bof.
Kaufmann ne me renverse pas par son interprétation qui semble plus être un Lied que du Verdi. ça manque de naturel, d'emportement, de vie en fait. Alors oui c'est hyper nuancé et travaillé... mais bon, pour moi c'est pas Verdi. Et puis le timbre entièrement gris. Vickers n'avait pas un beau timbre (et encore, ça allait encore à l'époque de l'enregistrement de Solti!) mais il apportait plus de dynamique et de vaillance par moments, sans pour autant oublier les nuances.
Harteros, pour moi c'est assez transparent, rien ne se passe. C'est bien chanté, mais alors franchement, on a ni pulpe, ni frémissement... c'est froid à l'extrême.
Semenchuk j'ai jamais trop compris ce qu'on lui trouvait. Le timbre est pas génial, l'interprète assez générique et les effets me font penser à Obraztsova... Alors oui, des fois ça fait du gros son... (des fois hein!), mais sinon on est loin d'une Amnéris de légende quand même!
Tézier en effet est impérial, mais on sent combien il manque d'expérience scénique pour totalement habiter son personnage.
Schrott, Spotti et Fanale sont parfaits... mais bon, ça reste du petit rôle.
Pour Pappano, oui c'est très chouette... après je dois avouer que j'ai trouvé son Otello autrement passionnant à l'orchestre (mais bon, Kaufmann encore:roll: ).

Bref, pour moi, il y a plus à prendre chez Harnoncourt que chez Pappano... Surtout que en dehors de Hampson qui ne sonne pas verdien, le reste de la distribution est beaucoup plus idiomatique.

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MessageSujet: Re: Verdi - AIDA   Verdi - AIDA - Page 16 EmptyVen 20 Nov 2020 - 13:50

wilou35 a écrit:
Pour la version de solti, je ne crois pas trouver une plus belle voix que leontyne price, le timbre est splendide et le redoutable o patria mia n as quasiment jamais été mieux chanté dans le respect le plus strict de la partition...

Je n'ai pas beaucoup écouté Price (je n'aime pas beaucoup sa voix, en particulier ses graves étouffés), mais vraiment, il n'y a pas plus préis dans les temps récents ? En principe, les standards ont beaucoup augmenté.


Citation :
je préfère néanmoins franco corelli pour le céleste aida dont il termine l air comme l à indiqué verdi, c est à dire en pianissimo.

Ce que fait Corelli est un tour de force, mais ce n'est pas du tout ce qu'a écrit verdi, cette histoire de Corelli le seul à respecter le morendo est une légende urbaine. Pour le détail et la partition, je l'avais mis ici : http://carnetsol.fr/css/index.php?2015/11/08/2727-la-legende-urbaine-du-diminuendo-de-celeste-aida-on-vous-a-menti . En résumé, c'est toute la phrase qui doit être de plus en plus piano, il n'est pas question d'émettre le si bémol à pleine puissance pour ensuite en réduire l'intensité. Celui qui réalise le mieux ces indications est Kaufmann, un des rares à les respecter (je n'ai pas dit que c'était la plus belle version de cet air pour autant).

Citation :
placido domingo est parfait dans le rôle de radames qu'il a mainte fois enregistré, cela reste pour moi sa meilleure captation....

Pour moi, c'est avec Muti à Munich (1990 ? chez Orfeo) qu'il est au faîte de sa maturité dans le rôle, si tu n'as pas essayé, ça vaut la peine, entourage électrique (Fassbaender, Nimsgern !) et Muti bien plus animé qu'en studio avec le Philharmonia (évidemment).


Citation :
Mention également à Pappano qui confirme une nouvelle fois qu il reste un grand chef d opera... Des le début de l opera... On sent une emprise du chef sur son orchestre qui nous délecte avec bonheur, le drame qui se profile dans cet immense chef d œuvre de verdi...

J'aime beaucoup Pappano aussi ! Les couleurs sont splendides, et effectivement, charisme audible.


Citation :
Freni n a pas les moyens vocaux pour ce rôle ni même carreras...

Je n'ai jamais compris cette considération : on peut vouloir plus sombre, mais ils pouvaient largement passer l'orchestre, et même en termes de caractère, ils ne paraissent pas de petits bouffons d'opéra comique...

L'ensemble est remarquablement dit et parcouru d'un feu assez extraordinaire, l'une des versions les plus enthousiasmantes pour moi (même si je n'aime pas trop Cappuccilli, vraiment cassant et pas très éloquent).
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MessageSujet: Re: Verdi - AIDA   Verdi - AIDA - Page 16 EmptyVen 20 Nov 2020 - 13:53

Otello a écrit:
Attention, je ne dis pas que la version Harnoncourt est une mauvaise version, loin de là; j'en ai même dit un bien fou à sa sortie à une exception près sur laquelle je n'ai pas changé d'avis.
Je dis qu'elle est aujourd'hui moins globalement homogène que celle de Pappano qui a un peu rebattu les cartes.
C'est vrai qu'à sa sortie cette version d'Aida proposée par Nikolaus Harnoncourt a été une agréable surprise et pourtant dieu sait qu'on appréhendait quelque peu l'introduction de cet ancien spécialiste du baroque dans le répertoire verdien ! Certes ses visions de Fidelio, du Freischütz se voulaient plus romantiques que les romantiques eux-mêmes et ses récentes incursions dans l'univers viennois de la famille Strauss avaient été enthousiasmantes mais de là à aborder Verdi et, qui plus est, avec Aida qui est une oeuvre bien plus difficile à restituer qu'il n'y paraît, on pouvait craindre un fiasco ! Hé bien, il n'en a rien été ! Cette version, rôdée à la scène à Zürich, était et reste sans doute l'une des plus passionnantes qui aient été réalisées depuis la très belle version Muti (EMI).
Le mérite en revient - à tout seigneur tout honneur - à Harnoncourt qui, très intelligemment, a gardé une formation orchestrale traditionnelle - le Wiener Philharmoniker - et a préféré travailler sur l'architecture même de l'oeuvre tant sur le plan vocal que sur le plan orchestral. A juste titre, il rend l'ouvrage très intimiste par un allègement stupéfiant du tissu orchestral sans pour autant sacrifier la pompe de la scène du triomphe (une des plus réussies de toute la discographie) et allant même jusqu'à utiliser des trompettes égyptiennes fabriquées pour l'occasion. Tout l'art d'Harnoncourt réside aussi dans ce souci qu'il a de rendre chaque détail orchestral, y compris les plus inattendus!
Bien évidemment, la distribution se coule dans l'ensemble (à une exception près ...) avec bonheur dans un tel écrin. Cristina Gallardo-Domâs n'avait pas à mon sens les moyens vocaux idoines pour s'acquitter du rôle d'Aida à la scène mais il faut bien admettre que ce qu'elle offre ici est de toute beauté: timbre charnu et radieux, ligne de chant savamment contrôlée, art exquis des nuances (excepté dans l'air du Nil où le contre-ut est plus mezzo-forte que pianissimo). Olga Borodina est une Amnéris sensuelle et spectaculaire par sa puissance vocale et son engagement dramatique. Thomas Hampson est le plus humain de tous les Amonasro de la discographie: le personnage souvent interprété comme un rustre sans coeur, y gagne ici une dimension insoupçonnée et par conséquent un intérêt véritable MAIS ce n'est pas un baryton-Verdi et il manque tout de même à son Amonasro, du coup un peu grisâtre, une certaine dimension vocale. Matti Salminen offre sa généreuse voix de basse profonde au personnage de Ramfis qui n'y était guère habitué; là aussi, le personnage s'en trouve davantage caractérisé. Grosse réserve, en revanche, en ce qui concerne le Radamès de Vincenzo La Scola: en effet, la voix sonne étriquée, pincée, nasale et se métallise considérablement et très péniblement dans l'aigu et, le comble pour un enregistrement de studio, il n'est pas rare qu'en dépit des micros il soit couvert de temps en temps par ses partenaires.
Cette réserve ne doit pas pour autant empêcher l'acquisition de cette version d'autant que tous les rôles secondaires sont admirablement tenus et que la prise de son est luxueuse mais à mon sens, la version ultérieure de Pappano est "verdiennement" plus homogène.

Largement d'accord sur Harnonourt, ses limites et ses réussites (le triomphe, Hampson qui sonne un peu court mais réussit à tirer Amonasro vers la distinction royale plutôt que vers le père vengeur, Gallardo-Domâs qui révèle une adéquation tout à fait inattendue aux exigences considérables du rôle) ; à ceci près que La Scola est, pour moi, l'un des Radamès les plus juvéniles et frémissants de la discographie studio ! Je partage tout ce que tu en dis (ça sonne métallique, un peu court), mais j'y trouve plutôt des avantages : clarté d'élocution, netteté de phrasé, absence de lourdeur de touche, et une très belle implication dramatique...
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MessageSujet: Re: Verdi - AIDA   Verdi - AIDA - Page 16 EmptyJeu 3 Déc 2020 - 21:34

DavidLeMarec nous invite à jeter un coup d’œil et d’oreille sur son blog, Carnets sur sol, à la page ou il détaille ce qu’il appelle La légende urbaine du diminuendo de « Celeste Aida » : on vous a menti. Il entend la expliquer et illustrer comment on doit (ou devrait ) chanter la célèbre Romance de Radames et remettre à sa place qu’il appelle Mythologie de « Celeste Aida » : Franco Corelli.

Ce qu’il écrit et ce qu’il nous fait entendre est très clair et très pertinent.

Dans le paragraphe 4 (Et les autres), DLM écrit :
Pourtant, tous ces ténors  pourraient parfaitement le chanter Alagna style, en opérant une transition vers le fausset (un peu plus dense que lui quand même, la plupart savent très bien faire ça)

Alagna style ?

Je présume que DLM fait la allusion à une façon, autorisée par Verdi, de terminer la romance enchantant crescendo la dernière phrase…Un trono viciso al sol (jusqu’au  Si bémol) … puis en reprenant piano les derniers mots…viciso al sol, ce que fait très bien Richard Tucker sous la direction de Toscanini en 1949 :
https://www.youtube.com/watch?v=D6xlmpsdSpk

Pour ma part, j’aime beaucoup cette romance et je trouve que les ténors qui l’interprètent de la façon la plus satisfaisante et la plus convaincante sont précisément Franco Corelli sous la direction de Zubin Mehta et Richard Tucker sous la direction d’Arturo Toscanini.

Question : l’option retenue par Tucker et Toscanini, soit disant autorisée par Verdi, est-elle une légende ou une « permission » effective ?

Curiosité : Tucker a enregistré plus tard Aida avec Maria Callas sous la direction de Tullio Serafin : il ne retient pas l’option décrite plus haut et termine sur un Si bémol forte.
https://www.youtube.com/watch?v=XJojCTGSgSQ&list=OLAK5uy_n3tltgd0KQg9gv7e8gOzeuEEHaxk9tKKU&index=3

Pourquoi ? Décision personnelle ? Décision de Serafin ? Décision du producteur ?

Ceci écrit, si je déplore que la plupart des ténors ne se risquent pas à terminer piano cette romance, les ports de voix plus ou moins appuyés que tous se permettent le plus souvent dans cette même romance (Celeste Aiiiiiida, forma diviiiiina…) m’irritent bien davantage.

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MessageSujet: Re: Verdi - AIDA   Verdi - AIDA - Page 16 EmptyJeu 3 Déc 2020 - 23:11

Je précise d'emblée que je ne cherche pas à dire qu'il faudrait l'interpréter comme ceci ou cela (pourvu que ça sonne bien, tout me va, même si ici le caractère général et le texte incitent plutôt à considérer l'hypothèse piano), simplement à rectifier la légende selon laquelle Corelli chanterait ce qui est écrit par Verdi. Ce qu'il fait est superbe, mais absolument pas écrit ni requis.

→ « Alagna style ? »
Alagna est célèbre pour son absence de maîtrise (ou son refus de principe ?) de la voix mixte : lorsqu'il doit négocier des phrases tendues piano (ut de « Salut, demeure chaste et pure », romance de Nadir…), il passe en fausset intégral (plus très « connecté » au corps ni projeté).
Je voulais dire que n'importe quel ténor médiocre pourrait chanter piano ce si bémol… le fait de le chanter à pleine voix est un choix esthétique, une tradition, pour montrer la vaillance de l'aigu, faire briller l'interprète.


« une façon, autorisée par Verdi, de terminer la romance enchantant crescendo la dernière phrase…Un trono viciso al sol (jusqu’au  Si bémol) … puis en reprenant piano les derniers mots…viciso al sol »
→ Je suppose qu'il doit s'agir de la version non révisée de la partition (qui fait débuter l'acte du Nil par une très belle prière des prêtres) : ce ne peut pas être seulement une instruction, il y a quand même une phrase entière en supplément. Mais à part avec Toscanini, je ne l'ai jamais entendu.
On peut faire confiance à Toscanini, a priori, pour ne pas inventer de choses. Ce serait un énorme bidouillage, pas juste un ajustement de nuance, carrément une réécriture.

« Décision de Serafin ? Décision du producteur ? »
→ Serafin n'avait aucune raison de faire jouer cette version, que Toscanini est peu ou prou le seul à avoir promue (probablement pour satisfaire ses ténors tout en respectant la partition hehe ).


« les ports de voix plus ou moins appuyés que tous se permettent le plus souvent dans cette même romance (Celeste Aiiiiiida, forma diviiiiina…) m’irritent bien davantage. »
→ Je trouve plus beau lorsqu'on s'en dispense au maximum, moi aussi (changement d'époque et de goût, sans doute), comme fait La Scola par exemple (qui n'en fait quasiment pas du tout, il faut dire…). Mais pour le coup, les plus appuyés, ce sont ceux de… Corelli !
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MessageSujet: Re: Verdi - AIDA   Verdi - AIDA - Page 16 EmptyDim 13 Déc 2020 - 16:59

Tu as tout à fait raison, tu ne dit pas comment interpréter la romance de Radames. Ton propos est de montrer  que Franco Corelli ne termine pas cette fameuse romance comme Verdi l'a écrite (Enregistrement EMI), ce que tu démontres aisément, partition aidant.
Cependant, dans le paragraphe 3 (Quelle est la bonne façon ?) de ton article, tu vas plus loin et avances, à juste titre, ce que fait Jonas Kaufmann dans l'enregistrement Warner comme étant la "bonne façon" quand bien même tu considères que la réalisation n'en est pas totalement satisfaisante. Plus encore, dans le paragraphe 4 (Et les autres ?), tu montres que personne ne se risque à faire ce que fait Kaufmann et suggère de "distribuer le rôle à des ténors moins glorieux mais plus souples".
Le lecteur intéressé par ton écrit que je suis ne peut s'empêcher de considérer que tu as singulièrement élargi ton propos initial !

Alagna.
A ma connaissance, Roberto Alagna a peu chanté le rôle de Radames et, lorsqu'il l'a chanté, a terminé cette romance de façon très différente.
1. Il s'agit d'un enregistrement EMI (Orchestre Philharmonique de Berlin dirigé par Claudio Abbado), paru en 1998, actuellement sous label DGG d'airs d'opéras de Verdi. Alagna y interprète la romance. On peut dire que Alagna cherche à "faire du Corelli" :
https://www.youtube.com/watch?v=uCN0svDO4Vw
2. Chorégies d'Orange 11 juillet 2006, première interprétation scénique, je crois, de ce rôle. On peut dire que Alagna termine de façon traditionnelle, Si bemol forte :
https://www.youtube.com/watch?v=wvXhyxuuCBU
3. La Scala Milan 7 décembre 2006. On peut dire que Alagna choisit l'option Tucker/Toscanini (Si bemol forte puis reprise piano de "viciso al sol":
https://www.youtube.com/watch?v=UR28e5vasTs
4. MET New York 16 octobre 2007. Il remplace son collègue Botha, je crois. La représentation a été diffusée par Sirius, la radio du Met. Il maintient l'option Tucker/Toscanini.
5. ROH Londres mars 2011. Il chante 4 (ou 5) fois le rôle. Je n'ai pas d'extrait sonore mais le magazine Opera Today rapporte qu'il maintient toujours l'option Tucker/Toscanini :
https://operatoday.com/2011/03/aida_london/
6. MET décembre 2012. Il chante 5 fois le rôle et c'est la, je présume, qu'il fait ce que tu appelles "Alagna Style":
https://www.youtube.com/watch?v=WFm1uQG9-nA
C'est assez surprenant et déroutant. L'assistance applaudit, moi je ne l'aurai pas fait.

Toscanini.
Je ne sais pas si on peut faire entièrement confiance à Toscanini. Avant Aida (1949), il avait dirigé La Traviata (1946) et suivi les errements alors en vigueur, coupures des cabalettes des Airs des Germont, père et fils, par exemple. En fait, ce que je cherche, c'est à en savoir plus sur l'option retenue par Toscanini et Tucker et si Verdi l'a bien "acceptée". Les ténors de la seconde moitié du XIXème siècle avaient-il autant de difficultés que les ténors cent ans après à terminer cette romance comme elle était écrite ? Je ne sais pas non plus si cette option existe dans la partition soi-disant "initiale", donnée à Milan en octobre 2020 : Chailly, chef, et Meli, Radames, ne l'ont pas retenue.

Franco Corelli.
On a beaucoup dit et écrit sur les "excès" de Corelli. On peut dire que la splendeur de sa voix a fait passer et accepter pas mal de choses ! Ceci écrit, on ne peut pas dire qu'il abuse des ports de voix dans l'exemple que tu as retenu (La romance de Radames dans l'enregistrement intégral EMI d'Aida). Si port de voix il y a, ils sont relativement discrets. Pour la petite histoire, à ma connaissance, notre homme n'a interprété de cette façon la fin de la romance de Radames que durant quelques années, grosso-modo, seconde moitié des années soixante. Dans les années cinquante, il ne le faisait pas et dans les années 1970, il ne le faisait plus...

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PS.
Le ténor danois Helge Roswaenge (1897-1972), longtemps vedette des opéras de Berlin et de Vienne, chantait, parait-il et malheureusement en allemand, cette fameuse romance, telle qu'écrite par Verdi :
https://www.youtube.com/watch?v=Nc3UcK7gKKo
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MessageSujet: Re: Verdi - AIDA   Verdi - AIDA - Page 16 EmptyDim 13 Déc 2020 - 19:45

Rectification :

Autant pour moi, j'ai oublié trois "performances" de Roberto Alagna dans le rôle de Radames :
Copenhague, janvier 2005, prise de rôle,
Barcelone, novembre 2007,
Ravinia, août 2013.

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MessageSujet: Re: Verdi - AIDA   Verdi - AIDA - Page 16 EmptyDim 13 Déc 2020 - 23:58

fomalhaut a écrit:
Tu as tout à fait raison, tu ne dit pas comment interpréter la romance de Radames. […] considérer que tu as singulièrement élargi ton propos initial !

Pardon, je voulais dire par là que je ne dis pas qu'on ne puisse pas faire de très belles versions sans suivre la partition : je ne cherche pas à dire que la version écrite par Verdi est plus belle que celle qui s'est imposée dans la tradition.
En revanche, oui, pour respecter ce qu'a écrit Verdi, je suggère des pistes.


Citation :
6. MET décembre 2012. Il chante 5 fois le rôle et c'est la, je présume, qu'il fait ce que tu appelles "Alagna Style":
https://www.youtube.com/watch?v=WFm1uQG9-nA
C'est assez surprenant et déroutant. L'assistance applaudit, moi je ne l'aurai pas fait.

Oui : il a souvent fait ça depuis la fin des années 2000 (dans Faust, dans Nadir, etc.). Ça part d'une bonne intention (respecter les dynamiques écrites), mais comme il ne maîtrise pas la voix mixte, c'est tout de suite du fausset intégral, donc très différent de sa voix pleine, très peu glorieux, et très peu sonore aussi. Le résultat est vraiment étrange, alors que l'intention musicale est très convaincante.


(Corelli)
Citation :
Ceci écrit, on ne peut pas dire qu'il abuse des ports de voix dans l'exemple que tu as retenu (La romance de Radames dans l'enregistrement intégral EMI d'Aida). Si port de voix il y a, ils sont relativement discrets.

Les Ai-iiiiiiiiiiiiiiiiidaaaaa / divi-iiiiiiiiiiiiiiiiiiinaaaaa me paraissent tout sauf discrets, à moi. (à la vérité, je n'en vois pas qui fassent plus appuyé que lui)

Je viens de les réécouter, c'est assez franchement souligné.


Roswaenge, bien vu, respecte la nuance ! Il finit en fausset renforcé plutôt qu'en belle voix mixte, mais ça sonne vraiment bien ! C'est l'esprit suggéré par la partition. Ensuite, est-ce mieux que la fin glorieuse sur le mot « soleil », je ne sais. (de même que Nessun dorma, que vraiment personne ne chante comme écrit)
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MessageSujet: Re: Verdi - AIDA   Verdi - AIDA - Page 16 EmptySam 26 Déc 2020 - 18:10

Et bien, nous n'entendons pas Corelli de la même oreille, c'est le moins qu'on puisse écrire !
Les ports de voix sont esquissés sans plus...de toute évidence, je te te convaincrais pas et tu ne me convaincras pas. Passons...

Quand tu écris :

Pardon, je voulais dire par là que je ne dis pas qu'on ne puisse pas faire de très belles versions sans suivre la partition : je ne cherche pas à dire que la version écrite par Verdi est plus belle que celle qui s'est imposée dans la tradition.
En revanche, oui, pour respecter ce qu'a écrit Verdi, je suggère des pistes.


il me semble que tu te montres excessivement libéral.
L'interprète ne doit-il pas suivre ce qui est écrit sur la partition ? Peut-être autant que faire ce peut ?

Je conviens que cette romance prend le ténor "à froid" et que la fin en est délicate. Il me semble avoir lu quelque part que le fameux Jean de Reszke confessait avoir chanté dix-neuf fois Aida au Metropolitan Opera et n'y avoir chanté que quatre fois cette romance. Pour ma part, je regrette que les ténors ne montrent pas plus d'application à suivre les indications de Verdi.
Par ailleurs, terminer la romance sur un Si bémol forte n'est pas toujours évident, sur scène du moins, car il faut tenir la note. Je doute fort que, dans les nombreux "live" qui ont été publiés ou circulent, tous les Radames s'en sortent pour le mieux.

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MessageSujet: Re: Verdi - AIDA   Verdi - AIDA - Page 16 EmptyDim 27 Déc 2020 - 0:10

Portamento

fomalhaut a écrit:
Et bien, nous n'entendons pas Corelli de la même oreille, c'est le moins qu'on puisse écrire !
Les ports de voix sont esquissés sans plus...de toute évidence, je te te convaincrais pas et tu ne me convaincras pas. Passons...

Pourtant, c'est pour une fois un paramètre objectif ! Autant en profiter pour essayer d'éclaircir cette divergence. Smile

Dans un port de voix à l'italienne, on porte la voyelle de sa note de départ jusqu'à la suivante, et ce n'est qu'une fois arrivé qu'on prononce la syllabe sur la note écrite dans la partition.

Corelli fait très audiblement son [i ] sur le do3, comme écrit, puis le porte jusqu'au fa3. Port de voix. Il répète même la voyelle une fois arrivé : « Ai - i - da », ce qui n'est pas obligatoire.

(Au passage, la liaison de Verdi, dans l'édition Schirmer que j'ai sous les yeux – je n'ai pas pris une Urtext là tout de suite –, est une liaison de phrasé et non une liaison qui indique un port de voix. Mais c'est un choix stylistique, le débat est plus complexe que pour la fin de la Romance.)


Respect de la partition

Citation :
il me semble que tu te montres excessivement libéral.
L'interprète ne doit-il pas suivre ce qui est écrit sur la partition ? Peut-être autant que faire ce peut ?

Je veux bien, moi, mais alors il va y avoir beaucoup à jeter dans le répertoire italien. Je ne connais aucune version de Turandot où « Nessun dorma » est chanté comme écrit. Une seule version de « Di quella pira » sans ut conclusif (et souvent avec plein de passages non chantés pour pouvoir sortir la note non écrite…). La gestion du tempo est aussi très fluctuante, on ajoute des notes de goût ou interpolées (Rigoletto en est farci)… Pour « Sempre libera », c'est toute la fin de l'air qui est récrite de plein de façons différentes pour permettre les notes interpolées, même celle sans mi bémol 5 (avec le si bémol 4) est un bidouillage pour faire plus aigu, pas la version originale.

On peut considérer que c'est ne pas respecter l'œuvre, ou bien considérer que ça fait partie de l'esprit du style : mettre en valeur les chanteurs, que la partition est un canevas destiné à les faire briller.

Je me sens entre les deux à titre personnel : je ne suis pas contre de belles notes interpolées, mais des fois c'est vraiment absurde (il faudrait parler aussi du la bémol 3 interpolé à la fin de Rigoletto… s'il est tenu, l'harmonie devient fausse !).


Citation :
Par ailleurs, terminer la romance sur un Si bémol forte n'est pas toujours évident, sur scène du moins, car il faut tenir la note. Je doute fort que, dans les nombreux "live" qui ont été publiés ou circulent, tous les Radames s'en sortent pour le mieux.

Oui, mais c'est mal vu dans ce répertoire (par le public, par la profession) de ne pas sortir des aigus pleins et valeureux… Donc tout le monde le fait, sinon ce serait déchoir.

(Mais je suis bien d'accord qu'il n'y aurait rien de déshonorant à respecter ce qui est écrit et à faire de belles émissions mixtes pour finir en pppp !)
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MessageSujet: Re: Verdi - AIDA   Verdi - AIDA - Page 16 EmptyMer 14 Sep 2022 - 16:32

Ayant récemment réécouté (depuis fort longtemps) la version Karajan I (1959), en studio, je trouve cela vraiment excellent...
Mais l'aiguillon pour que je débarque sur ce post a été de voir le palmarès (pas écouté l'émission) de la dernière "Tribune des critiques de disques" (j'allais presque écrire "Critiques de dingues"   Very Happy )...  pourquoi toujours ressortir les mêmes cires ?! Bon, je plaisante un peu... car la version SOLTI (studio 1961 - Decca), élue n° 1 (alors que Karajan est "avant dernier" - mais tout le monde   connait les principes aléatoires, voire rédhibitoires, de sélection de cette émission)...  reste évidemment une référence... mais quand même loin derrière le même SOLTI au Met en 1963, avec le même "casting" féminin (Price et Gorr), mais une toute autre distribution masculine ! Quels gains n'a-t-on pas avec Bergonzi (au zénith), Sereni et Siepi ! Pour moi, c'est vraiment la version coup de coeur (certes moins bien distribuée au disque que la version studio).

Mais une autre (évoquée un peu plus haut dans le fil), également au Met, mais dix ans plus tôt, dir. CLEVA (1953), me semble aussi tout à fait électrisante, avec un plateau très différent : Milanov, Del Monaco, Thebom, London, Hines... Certes, Milanov n'a plus beaucoup d'admirateurs... Dans mon souvenir (un peu ancien), elle accuse qq faiblesses de justesse, mais très passagères... mais dans l'ensemble, un legato superbe, et quelle incarnation magnifique (même si elle n'a pas le même "mordant" que Price), et surtout, surtout, dans les duos avec Del Monaco, quel feu ! quel engagement ! quelle entente !  Del Monaco est ici éblouissant - et au moins très nettement audible (vs le plus renommé, mais vraiment bordélique, Mexico de 1941).  

Vraiment, parmi une discographie pléthorique (!) de cet opéra, deux des plus belles versions (live) que je connaisse.
Et toutes deux dans un MET électrisé - comme pas mal d'autres gravures d'opéras électrisantes de VERDI - je repense tout de suite au "Trouvère" de Mehta (1971), avec Tucker, Arroyo, Verrett, Sereni - absolument dingue de passion ! (malgré une captation nettement moins confortable que le "Aida"de Cleva - 1953). Sans doute du fait que cet opéra (le Met) pouvait/peut se payer des plateaux vocaux mirobolants (?!)
Mais au-delà, il me semble que ces opéras de Verdi gagnent vraiment à être écoutés dans des versions enregistrées sur le vif, qui en rendent davantage tout le mordant, l'intensité dramatique... / bien plus, je trouve, que les opéras de Mozart... ou Wagner... mais sans doute est-ce très subjectif (?). Je pense la même chose pour les opéras de R. Strauss (toutes proportions gardées dans ces comparaisons... un peu hasardeuses...)
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MessageSujet: Re: Verdi - AIDA   Verdi - AIDA - Page 16 EmptyJeu 15 Sep 2022 - 10:28

vinteix a écrit:
Ayant récemment réécouté (depuis fort longtemps) la version Karajan I (1959), en studio, je trouve cela vraiment excellent...
Mais l'aiguillon pour que je débarque sur ce post a été de voir le palmarès (pas écouté l'émission) de la dernière "Tribune des critiques de disques" (j'allais presque écrire "Critiques de dingues"   Very Happy )...  pourquoi toujours ressortir les mêmes cires ?! Bon, je plaisante un peu... car la version SOLTI (studio 1961 - Decca), élue n° 1 (alors que Karajan est "avant dernier" - mais tout le monde   connait les principes aléatoires, voire rédhibitoires, de sélection de cette émission)...  reste évidemment une référence... mais quand même loin derrière le même SOLTI au Met en 1963, avec le même "casting" féminin (Price et Gorr), mais une toute autre distribution masculine ! Quels gains n'a-t-on pas avec Bergonzi (au zénith), Sereni et Siepi ! Pour moi, c'est vraiment la version coup de coeur (certes moins bien distribuée au disque que la version studio).

Oui, cette version Solti est superbe aussi je suis d'accord. Après c'est un Live au son moyen... là où le studio est dans un très bon son.
Et après j'avoue aimer les deux Radamès : Vickers pour la psychologie... Bergonzi pour la beauté du chant.

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MessageSujet: Re: Verdi - AIDA   Verdi - AIDA - Page 16 EmptyJeu 15 Sep 2022 - 12:08

Je me joins aux louanges pour l'extraordinaire Solti 63 au Met, rien à voir avec le studio romain (que je n'aime pas du tout, sur à peu près aucun plan), et au Trouvère de 71 avec Mehta, des expériences particulièrement électrisantes.
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MessageSujet: Re: Verdi - AIDA   Verdi - AIDA - Page 16 EmptyJeu 15 Sep 2022 - 15:51

Et bien David pour une fois on est pas d’accord le Solti studio RCA avec Moffo/Krauss est une superbe version et ma favorite depuis de longues années
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MessageSujet: Re: Verdi - AIDA   Verdi - AIDA - Page 16 EmptyJeu 15 Sep 2022 - 16:05

LeKap a écrit:
Et bien David pour une fois on est pas d’accord le Solti studio RCA avec Moffo/Krauss est une superbe version et ma favorite depuis de longues années

Solti dans Aïda avec Moffo et Kraus?
Je pense qu'il y a confusion avec Rigoletto!

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MessageSujet: Re: Verdi - AIDA   Verdi - AIDA - Page 16 EmptyJeu 15 Sep 2022 - 16:48

… Rigoletto de Solti que j'adore, pour le coup ! (quel orage !)
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MessageSujet: Re: Verdi - AIDA   Verdi - AIDA - Page 16 Empty

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