Joyce, etc...

mirobolant a écrit:

Cela dit,ça évoque un peu l'Oulipo; je ne sais pas s'ils ont utilisé ce procédé; c'est intéressant.

l'Oulipo et Perec j'adore, c'est très drôle et ludique, et c'est l'un des rares trucs en littérature contemporaine "sérieuse" que je connaisse (je ne connais même pas Joyce et Faulkner, y'a encore du boulot punaise... )

Trois oeuvres fondamentales chez joyce :

- Dubliners

- Ulysses

- Finnegans Wake

& il te faudra beaucoup de courage......

perela a écrit:

il te faudra beaucoup de courage......

et surtout du TEMPS !!! (c'est ça le pire )

perela a écrit:

Trois oeuvres fondamentales chez joyce :

En même temps il n'a quasiment rien écrit d'autre.

Mr Bloom a écrit:

perela a écrit:

Trois oeuvres fondamentales chez joyce :

En même temps il n'a quasiment rien écrit d'autre.

ouf !!

Mr Bloom a écrit:

perela a écrit:

Trois oeuvres fondamentales chez joyce :

En même temps il n'a quasiment rien écrit d'autre.

Il reste tout de même Stephen le héros et Portrait de l'artiste en jeune homme. Dubliners (Dublinois, les Gens de Dublin en français) est un recueil de nouvelles, c'est court et beau. Mention particulière pour la plus grosse nouvelle The Dead, magnifiquement portée sur grand écran par Huston. Ce fut son dernier film. Une sorte de couronnement de sa carrière.

Pour Ulysse ou Finnegans Wake, ça devient plus long à lire et nettement plus trapu. Surtout le second (qui est passionnant). Je me demande bien comment le traducteur (parlons plutôt de travail d'adaptation) s'y est pris. À côté, Ulysse, c'est clair comme de l'eau de roche. La nouvelle traduction de Ulysse est très belle, mais chère, avec un découpage qui m'a mieux fait comprendre la structure de Ulysse. Mais on peut très bien s'en tenir à celle de Larbaud, disponible en Folio.

RandallBoggs a écrit:

Il reste tout de même Stephen le héros et Portrait de l'artiste en jeune homme.

Il me semble que c'est plus ou moins un seul et même livre non? Ca fait 4 livres dans une vie... pas beaucoup.

Mr Bloom a écrit:

Ca fait 4 livres dans une vie... pas beaucoup.

S'ils sont de qualité ? Je préfère 10 000 fois ça à l'insipide production bi-mensuelle des "grandes reines du polar".

Achille a écrit:

S'ils sont de qualité ? Je préfère 10 000 fois ça à l'insipide production bi-mensuelle des "grandes reines du polar".

C'était une constatation, pas une critique.

Mr Bloom a écrit:

RandallBoggs a écrit:

Il reste tout de même Stephen le héros et Portrait de l'artiste en jeune homme.

Il me semble que c'est plus ou moins un seul et même livre non? Ca fait 4 livres dans une vie... pas beaucoup.

Oui et non, disons qu'il faut lire les deux livres ensemble. Stephen le héros développe des passages du Portrait de l'artiste en jeune homme. Je crois que c'est bien dans ce sens-là... ça fait un certain temps que l'ai lu ces deux livres. Ils expliquent le cheminement artistique de l'auteur. Tiens, j'irai bien m'y replonger un de ces quatre.

Quatre/cinq oeuvres, c'est sûr que ça fait peu... Mais il en ressort les deux cathédrales passionnantes que sont Ulysse et Finnegans Wake. Et ça, ça a dû lui prendre un certain temps à écrire, sans parler du fait que Joyce considérait Finnegans Wake comme un Work in Progress (autre titre qu'il envisageait, il me semble). À mon avis, il y a un avant et un après Ulysse dans la littérature (Mrs Dalloway de Woolf, par exemple, ça ne vous fait pas penser aux errances de Ulysse ?).

Quels autres écrivains pourrait-on citer qui seraient un peu dans le même cas (petite production en nombre) ?

La Recherche (mouaip... pas forcément très convaincant) aurait tendance à occulter le reste de l'oeuvre de Proust qui n'est quand même pas négligeable en volume... Et la Recherche, c'est plus de deux fois plus gros que Ulysse et Finnegans Wake et l'on peut tout aussi bien la considérer comme un seul et même massif (je la considère comme telle) que la voir comme un ensemble de parties (on pourrait --- à la limite isoler --- Du côté de chez Swann et le Temps retrouvé).

Albert Cohen n'a pas tant écrit que cela et la gestation de Belle du seigneur a bien duré trente années. J'avais été très impressionné par le monologue d'Ariane dans Belle du seigneur... je n'avais pas encore lu celui de Molly Bloom dans Ulysse.

Lesquels verriez-vous encore ? Excluons les Homère ou autres de l'antiquité et ceux qui ont été emporté très jeunes (Radiguet, Alain-Fournier). Bornons-nous, allez, à une période commençant au XVIIIe siecle. Choderlos de Laclos est l'homme d'une seule oeuvre, mais quelle oeuvre.

Edit : bonne idée d'avoir fait bifurquer le sujet.

RandallBoggs a écrit:

Quels autres écrivains pourrait-on citer qui seraient un peu dans le même cas (petite production en nombre) ?

Rimbaud...

Mr Bloom a écrit:

RandallBoggs a écrit:

Quels autres écrivains pourrait-on citer qui seraient un peu dans le même cas (petite production en nombre) ?

Rimbaud...

Ah oui, tout à fait. Lui, il a fait très très fort dans le genre !

et Lautréamont aussi (pour citer un auteur que j'adore et que pour une fois je connais bien)

RandallBoggs a dit qu'on ne citait pas ceux qui étaient morts jeunes...

Mr Bloom a écrit:

RandallBoggs a dit qu'on ne citait pas ceux qui étaient morts jeunes...

C'est pas grave, on peut étendre finalement. Après tout, on est dans le sujet « Joyce, etc. » alors allons-y. Maldoror est une grosse claque en effet. Mais à la lecture des notes de l'édition dans laquelle j'ai lu les Chants (NRF Poésie), j'avais le sentiment d'une certaine part de copier-coller de sources pré-existantes. Bon, ça n'enlève rien à la puissance de cette oeuvre (certains passages sont bien dégueus), mais ça m'a un peu gâché le plaisir de la découverte. C'est bête !

Abbé Prévost ? Mary Shelley ?

Mr Bloom a écrit:

RandallBoggs a dit qu'on ne citait pas ceux qui étaient morts jeunes...

oups, j'avais pas tout lu, désolé

cela dit, Rimbaud est mort relativement jeune aussi...

Tristan Corbiére " les amours jaunes "

perela a écrit:

Tristan Corbiére " les amours jaunes "

Il faut écouter les mises en musique de Corbières par Monique Morelli

& Diamanda Galas : Saint of the pit ( le poème qu' elle in-
terprète est " cri d' aveugle " : affolant ! ) .

...

Merci pour les précisions pour Joyce.

bartlebooth a écrit:

RandallBoggs a écrit:

Quels autres écrivains pourrait-on citer qui seraient un peu dans le même cas (petite production en nombre) ?

Hamilton, Nerciat, Vivant Denon, Lewis, Maturin, Benjamin Constant (si l'on ne compte pas son journal), Jan Potocki, Pétrus Borel et une tripotée de petits romantiques français qui valent le détour (Alphonse Rabbe, Emile Cabanon, Albert Lhermite,...), Charles Cros, Henri-Pierre Roché,...

Ouah ! C'te floppée !

Point de lendemain de Vivant Denon, c'est exquis. J'en ai entendu parler pour la première fois dans je ne sais plus quel roman de Kundera (la Lenteur peut-être). Potocki, son Manuscrit trouvé à Saragosse est du pur bonheur ludique, l'adaptation qu'en a faite Wojceck Has est géniale (c'est difficile de le voir en salle, ce film-fleuve mais il vient d'être édité en DVD ; pour le livre, l'édition plus complète en livre de poche est à lire plutôt que celle chez Gallimard l'Imaginaire). Henri-Pierre Roché, je ne le connais que grâce à Truffaut (Jules et Jim, les Deux Anglaises et le Continent). Dans le texte, c'est bien ?

Je suppose vu ton pseudo que tu aimes bien Perec et la Vie mode d'emploi... un chef-d'oeuvre, une des lectures qui m'a le plus fasciné.

Pour le reste, je ne connais soit que de nom (Cros, Lewis, Constant), soit carrément pas.

RandallBoggs a écrit:

Potocki, son Manuscrit trouvé à Saragosse est du pur bonheur ludique, l'adaptation qu'en a faite Wojceck Has est géniale

je confirme, c'est un film un peu long mais vraiment envoûtant et magique

...

Je note tout cela dans un coin.

bartlebooth a écrit:

- Maturin, Melmoth ou l'homme errant. C'est l'autre chef-d'oeuvre du roman gothique anglais avec le Moine de Lewis. Si tu aimes Potocki, tu devrais aimer ces deux-là aussi.

Ah ! Maintenant, je sais pourquoi ça me disait quelque chose ce Lewis, j'ai en effet lu le Moine ! mais je ne sais plus si c'était une traduction ou une adaptation d'Antonin Artaud (en Folio). Complètement gothique et excellent en effet. Super gore par moment !

bartlebooth a écrit:

Et si tu me lances sur Perec, on y sera encore demain matin !

Dernièrement, j'ai cité sur ce forum Cantatrix Sopranica L. de Perec. À mourir de rire. Dans le même recueil au Seuil, il y a un truc sur Roussel, qui m'avait donné envie de lire des livres de lui (ce qui n'est toujours pas fait).

...

christian a écrit:

Mr Bloom a écrit:

RandallBoggs a dit qu'on ne citait pas ceux qui étaient morts jeunes...

oups, j'avais pas tout lu, désolé

cela dit, Rimbaud est mort relativement jeune aussi...

Rimbaud a cessé d'écrire à 18 ans. La suite de son existence étant plus polémique...


Si vous me répondez là-dessus, attention, point Golwin à l'horizon

bartlebooth a écrit:

(À propos du Moine de Lewis) En Folio, c'est l'adaptation (passionnante en soi) d'Artaud. Le roman original est réédité dans la collection Babel.

Je viens de lire la 4e de couverture sur Amazon, ah ouais, pas mal comme destin. Je serais curieux de lire son journal qui a l'air de bien critiquer le colonialisme (dans le même genre, avec Voyage au Congo et Retour du Tchad, Gide n'y va pas avec le dos de la cuillère). En revanche, le prix, aille, aille, aille, comme toujours chez Babel.

bartlebooth a écrit:

Roussel : en priorité des priorités, Locus Solus (L'Imaginaire, mon préféré) et Impressions d'Afrique (Livre de poche).
Ensuite, Comment j'ai écrit certains de mes livres (L'Imaginaire).

OK, c'est noté. Ce sera acheté à mon retour en France le mois prochain, zou ! Pour en revenir à Perec, j'ai entendu dire (peut-être est-ce une légende urbaine) que dans la Disparition, Perec a volontairement laissé un E. Pour ma part, je ne l'ai pas trouvé !

Tous les récits de voyage de Gide sont interressants. Il y fait preuve d'une lucidité étonnante et fut d'ailleurs violemment attaqué à l'époque sur ses prises de positions et sa manière de voir. Lire également son retour d'URSS

leo a écrit:

Tous les récits de voyage de Gide sont interressants. Il y fait preuve d'une lucidité étonnante et fut d'ailleurs violemment attaqué à l'époque sur ses prises de positions et sa manière de voir. Lire également son retour d'URSS

Tout à fait, la façon dont il parle de la mort d'Eugène Dabit est très émouvante. Et lire en corollaire Littérature engagée. Dans toutes ces oeuvres, Gide ne mâche pas ses mots et présente la situation comme elle lui semble, avec, comme tu le dis, énormément de lucidité, indépendamment de la pensée dominante de l'époque. Il faut noter aussi le clin d'oeil que lui fait Cohen dans Belle du seigneur, où l'on assiste à une discussion, lors d'une réception à l'ambassade, sur un certain auteur qui vient de prendre position contre la colonisation.

Eugène Dabit, auteur de Hôtel du Nord qui donna le film du même nom ( note informative & confidentielle )

perela a écrit:

Trois oeuvres fondamentales chez joyce :

- Dubliners

- Ulysses

- Finnegans Wake

& il te faudra beaucoup de courage......

Dubliners, à partir duquel Huston, à 81 ans, a réalisé son dernier film, magnifique !

Raoul a écrit:

perela a écrit:

Trois oeuvres fondamentales chez joyce :

- Dubliners

- Ulysses

- Finnegans Wake

& il te faudra beaucoup de courage......

Dubliners, à partir duquel Huston, à 81 ans, a réalisé son dernier film, magnifique !

Raoul, tu as déjà lu tout le forum depuis sa création ?

Pas encore, je suis dessus, ça m'amuse, c'est mon côté archiviste-collectionneur qui ressort..............et c'est de plus très instructif, alors pourquoi s'en priver

Professionnellement, j'ai longtemps procédé ainsi : me créer une base d'antiques textes ou circulaires administratives et remonter le temps pour mieux comprendre le travail du legislateur et l'interprétation simultanée qu'en fait la pratique administrative