| Giuseppe VERDI-Nabucco- | |
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+7T-A-M de Glédel Frédéric L DavidLeMarrec calbo antrav sofro Pison Futé 11 participants |
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Pison Futé patate power
Nombre de messages : 27496 Age : 33 Localisation : CAEN, la meilleure ville de toute la Normandie. Date d'inscription : 23/03/2008
| Sujet: Giuseppe VERDI-Nabucco- Mar 27 Mai 2008 - 22:37 | |
| Nabucco
Bref rappel de son histoire. Cela se passe durant les temps bibliques. Nabucco, roi de Babylone est victorieux à Jérusalem et fait déporté les juifs dans son royaume. Bien sûr, pour plaire au public, il n'y a pas qu'une histoire politique, mais aussi une histoire d'amour et de jalousie, entre le trio Abigaille/Fenena (toutes les deux filles de Nabucco)/Ismaël. C'est fort simple : Abigaille aime Ismaël qui ne l'aime pas, mais lui et Fenena s'aiment. De fait, Abigaille, outre l'amour blessé, découvre qu'elle est en fait fille d'esclave ! Alors elle décide de se venger en montant sur le trône. Elle y parvient lorsque Nabucco blasphème et se proclame Dieu, et que Fenena, convertie au judaïsme décide de libérer les juifs, ce qui excite la colère du peuple assyrien. De fait, elle devient reine... mais seulement un giorno di regno, car Nabucco emprisonné, se rend compte de son erreur, fait appel à Dieu, est libéré, délivre sa fille à l'article de la mort. Et tout le monde est content. Par contre, Abigaille s'empoisonne, ce qui nous livre une MAGNIFIQUE page musicale.
Justement musicalement, cela annonce le génie de Verdi. Le choeur, ultra-connu du Va pensiero, je serais brève là-dessus car c'est très connu. Les italiens le considèrent comme l'hymne officieux (qui a failli devenir officiel), incarne la résistance lors du Risorgemento, bref c'est emprunt d'un passé politique très fort, et il est vrai que c'est très beau. Notamment, lors de la reprise avec les cordes en fond. En vrai, croyez-moi, ça donne la chair de poule. A part cela, il y a d'autres parties chorales avec l'arrivée des juifs au départ de l'opéra, moins connue que le choeur des esclaves, ou encore le pompeux et majestueux -reprennant la marche de Nabucco- L'Assyria e una regina. En somme, on est bien fourni au niveau des choeurs.
Vient les parties des solistes, là encore avec un air assez connu et pour baryton (ce qui est assez rare...) : Dio di Giuda, c'est-à-dire la conversion de Nabucco au judaïsme. Très belle page aussi, mais elle m'indiffère un brin. L'air de la basse introduit par le prologue des cordes qui rappele celui de Philippe II de Don Carlos. Ou encore les airs d'Abigaille, exemple parfait de ce que pouvait donner un opéra italien à cette époque : aria di sortita (contrairement ce qu'il peut laisser penser, cet air est un air d'entrée d'une personnage important...), andante et cabalette un chouillat youp la boum, mais très grisante avec un petit contre-ut pour clore le tout.
En somme, peu de temps morts dans cet opéra très vivifiant et qui montre le jeune Verdi en verve malgré le tragique destin qu'il a pu vivre à ce moment-là : perte de sa femme, de ses deux enfants, fiasco de son opéra précédent Un Giorno di Regno (nom bien prémonitoire vu qu'il est resté une seule journée à l'affiche...). |
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sofro Tonton
Nombre de messages : 2268 Localisation : LYON Date d'inscription : 19/09/2005
| Sujet: Re: Giuseppe VERDI-Nabucco- Mar 27 Mai 2008 - 23:13 | |
| Voilà le type même d'opéra discrédité par son tube principal. Quel chef d'oeuvre pourtant du jeune Verdi, spontané et débordant de sève inspiratrice ! Je me le suis passé encore il n'y a pas très longtemps, pour voir Dimitrova en action dans la version Sinopoli (cela fait partie en effet des clauses obligatoires du contrat de mariage). Que ceux qui ne le connaissent pas se précipitent pour découvrir cet opéra vivifiant sans préjugés ! |
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antrav Papa pingouin
Nombre de messages : 37304 Date d'inscription : 08/12/2005
| Sujet: Re: Giuseppe VERDI-Nabucco- Mer 28 Mai 2008 - 0:31 | |
| - sofro a écrit:
- pour voir Dimitrova en action (cela fait partie en effet des clauses obligatoires du contrat de mariage).
En même temps c'est déjà une des raisons du futur divorce. |
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Pison Futé patate power
Nombre de messages : 27496 Age : 33 Localisation : CAEN, la meilleure ville de toute la Normandie. Date d'inscription : 23/03/2008
| Sujet: Re: Giuseppe VERDI-Nabucco- Mer 28 Mai 2008 - 12:26 | |
| - sofro a écrit:
- Voilà le type même d'opéra discrédité par son tube principal. Quel chef d'oeuvre pourtant du jeune Verdi, spontané et débordant de sève inspiratrice !
Hélas, un tube en plus entièrement massacré : Nana Mouskouri, Demis Roussos... Trop joué etc. Et pourtant de fort belles pages... - Citation :
- Dimitrova en action dans la version Sinopoli (cela fait partie en effet des clauses obligatoires du contrat de mariage).
Et donc ? |
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calbo Pertusienne
Nombre de messages : 28126 Age : 53 Localisation : Pictavia Date d'inscription : 29/08/2006
| Sujet: Re: Giuseppe VERDI-Nabucco- Mer 23 Juil 2008 - 17:58 | |
| C'est la dernière oeuvre que j'ai vue donner à Sanxay avec Michèle Lagrange en Abigaille. J'ai d'ailleurs été assez déçue par la prestation de la dame qui était très en deça de ses collègues et en plus ses deux arie avaient été coupées de moitié (ou à peu près) ce qui m'avait méchamment laissée sur ma faim. J'ai aussi le souvenir d'une production de Nabucco à Orange avec le ténor Taro Hischihara dans le rôle d'Ismael |
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Pison Futé patate power
Nombre de messages : 27496 Age : 33 Localisation : CAEN, la meilleure ville de toute la Normandie. Date d'inscription : 23/03/2008
| Sujet: Re: Giuseppe VERDI-Nabucco- Mer 23 Juil 2008 - 18:32 | |
| - calbo a écrit:
- . J'ai aussi le souvenir d'une production de Nabucco à Orange avec le ténor Taro Hischihara dans le rôle d'Ismael
AH, que le ténor ? Parce que c'est loin d'être un grand rôle... |
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calbo Pertusienne
Nombre de messages : 28126 Age : 53 Localisation : Pictavia Date d'inscription : 29/08/2006
| Sujet: Re: Giuseppe VERDI-Nabucco- Mer 23 Juil 2008 - 18:35 | |
| C'est le seul dont je me souvienne en fait, les autres noms m'ont échappés |
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Pison Futé patate power
Nombre de messages : 27496 Age : 33 Localisation : CAEN, la meilleure ville de toute la Normandie. Date d'inscription : 23/03/2008
| Sujet: Re: Giuseppe VERDI-Nabucco- Dim 1 Mar 2009 - 16:40 | |
| Petite anedocte à propos d'une représentation aux Arènes de Vérone en 1956 : Teodro Celli, un musicien et écrivain, évoque dans son livre "le Dieu Wagner et les autres Dieux de l'Opéra" une soirée dans l'Arène de Vérone. C'est le 19 juillet 1956, lors d'une soirée de Nabucco (la première) avec à la baguette Francesco Molinari Pradelli et Gian Giacomo Guelfi en Nabucco. Lors de la dernière scène de l'acte III, ce ne fut non pas seulement le choeur qui chanta le va pensiero mais aussi une bonne partie du public. A la fin de la page, ce n'est pas un tonnerre d'applaudissements mais un long silence qui suivit... (d'après le programme des Arènes de Vérone de 1981)
Et ce genre d'anecdotes se répète assez souvent... |
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DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97845 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Giuseppe VERDI-Nabucco- Dim 1 Mar 2009 - 18:00 | |
| - Citation :
- A la fin de la page, ce n'est pas un tonnerre d'applaudissements mais un long silence qui suivit...
Le public italien n'a jamais su chanter canora, c'est pour ça. |
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Pison Futé patate power
Nombre de messages : 27496 Age : 33 Localisation : CAEN, la meilleure ville de toute la Normandie. Date d'inscription : 23/03/2008
| Sujet: Re: Giuseppe VERDI-Nabucco- Dim 1 Mar 2009 - 18:07 | |
| - DavidLeMarrec a écrit:
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- Citation :
- A la fin de la page, ce n'est pas un tonnerre d'applaudissements mais un long silence qui suivit...
Le public italien n'a jamais su chanter canora, c'est pour ça. Ah pitié non, tu me rappelles quelqu'un. D'ailleurs, ça veut dire quoi ce fichu mot canora ? |
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Frédéric L Mélomane averti
Nombre de messages : 123 Age : 56 Localisation : Belgique Date d'inscription : 21/02/2009
| Sujet: Re: Giuseppe VERDI-Nabucco- Dim 1 Mar 2009 - 18:11 | |
| - sofro a écrit:
- Voilà le type même d'opéra discrédité par son tube principal.
En quoi la popularité d'un extrait de cet opéra le discrédite t'il ? N'est-ce pas une porte d'entrée pour un public non averti qui amène ensuite à porter un plus grand inérêt à la musique classique ? |
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Pison Futé patate power
Nombre de messages : 27496 Age : 33 Localisation : CAEN, la meilleure ville de toute la Normandie. Date d'inscription : 23/03/2008
| Sujet: Re: Giuseppe VERDI-Nabucco- Dim 1 Mar 2009 - 18:16 | |
| - Frédéric L a écrit:
- sofro a écrit:
- Voilà le type même d'opéra discrédité par son tube principal.
En quoi la popularité d'un extrait de cet opéra le discrédite t'il ? N'est-ce pas une porte d'entrée pour un public non averti qui amène ensuite à porter un plus grand inérêt à la musique classique ? Discrédité par le public averti, pas par le public néophyte. Pour certains, c'est immédiatement éliminatoire qu'un opéra a un tube, peut-être parce qu'ils se complaisent dans les opéras plus difficiles d'accès (grand bien leur fasse) et qu'une élite, elle, ne devrait pas écouter cette musique plébéinne qu'est l'opéra italien. Ou bien, l'agacement d'avoir entendu, et réentendu sous toutes les sauces ( Demis Roussos, Nana Mouskouri) cette page... |
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Frédéric L Mélomane averti
Nombre de messages : 123 Age : 56 Localisation : Belgique Date d'inscription : 21/02/2009
| Sujet: Re: Giuseppe VERDI-Nabucco- Dim 1 Mar 2009 - 18:32 | |
| - Elvira a écrit:
- Frédéric L a écrit:
- sofro a écrit:
- Voilà le type même d'opéra discrédité par son tube principal.
En quoi la popularité d'un extrait de cet opéra le discrédite t'il ? N'est-ce pas une porte d'entrée pour un public non averti qui amène ensuite à porter un plus grand inérêt à la musique classique ? Discrédité par le public averti, pas par le public néophyte. Pour certains, c'est immédiatement éliminatoire qu'un opéra a un tube, peut-être parce qu'ils se complaisent dans les opéras plus difficiles d'accès (grand bien leur fasse) et qu'une élite, elle, ne devrait pas écouter cette musique plébéinne qu'est l'opéra italien. Ou bien, l'agacement d'avoir entendu, et réentendu sous toutes les sauces ( Demis Roussos, Nana Mouskouri) cette page... Je suis assez d'accord avec toi Elvira, mais pour ma part j'avoue que je suis "bon public". J'aime la musique...tout simplement et j'ose croire que le succès de certains morceaux provient de leurs qualités...me semble t'il. Mais il ne faut évidemment rien conclure quant à la réciproque. Les "tubes" sont également des musiques plus accessibles à des oreilles moins excercées. |
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DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97845 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Giuseppe VERDI-Nabucco- Dim 1 Mar 2009 - 18:36 | |
| - Elvira a écrit:
- DavidLeMarrec a écrit:
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- Citation :
- A la fin de la page, ce n'est pas un tonnerre d'applaudissements mais un long silence qui suivit...
Le public italien n'a jamais su chanter canora, c'est pour ça. Ah pitié non, tu me rappelles quelqu'un. D'ailleurs, ça veut dire quoi ce fichu mot canora ? C'est un machin bidouillé du latin pour dire que c'est chanté selon les lois de la gravitation segalinienne universelle. (Et encore, Segalini est un dangereux dégénéré subversif qui aime des chanteurs larges.) Ca ne veut rien dire, certes, mais c'est drôle. |
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Pison Futé patate power
Nombre de messages : 27496 Age : 33 Localisation : CAEN, la meilleure ville de toute la Normandie. Date d'inscription : 23/03/2008
| Sujet: Re: Giuseppe VERDI-Nabucco- Dim 1 Mar 2009 - 18:37 | |
| Après, je sais qu'il y a des spécimens sur le forum qui aiment le moins connu, au connu... je ne faisais bien sûr pas une généralisation. (et après tout, ils font ce qu'ils veulent ) - Citation :
- J'aime la musique...tout simplement et j'ose croire que le succès de certains morceaux provient de leurs qualités...
Après, c'est un peu plus compliqué que ça. Le va pensiero a profité, à l'époque, du côté patriotique de son texte. Cependant, après le risorgemento, il est resté très apprécié. Un passage pouvait être très apprécié par une personnalité et être resté connu, prenons Carmina Burana face au Entartete Muzik. |
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DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97845 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Giuseppe VERDI-Nabucco- Dim 1 Mar 2009 - 18:48 | |
| - Frédéric L a écrit:
- Je suis assez d'accord avec toi Elvira, mais pour ma part j'avoue que je suis "bon public". J'aime la musique...tout simplement et j'ose croire que le succès de certains morceaux provient de leurs qualités...me semble t'il. Mais il ne faut évidemment rien conclure quant à la réciproque. Les "tubes" sont également des musiques plus accessibles à des oreilles moins excercées.
Tu as tout dit. Les compositeurs célèbres le méritent, les compositeurs inconnus n'ont pas forcément démérité, les oeuvres tubesques sont aussi les plus accessibles. |
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T-A-M de Glédel Mélomaniaque
Nombre de messages : 1512 Age : 37 Localisation : Vincennes Date d'inscription : 11/08/2007
| Sujet: Re: Giuseppe VERDI-Nabucco- Lun 2 Mar 2009 - 13:52 | |
| On pourrait peut-être rajouter aussi que certaines oeuvres de certains auteurs très connus ne méritent pas spécialement la renommée qu'elles ont. Elles bénéficient de l'effet compositeur prisé du public.
Cela ne remet pas en cause l'intérêt du compositeur pour autant. |
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Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91384 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Giuseppe VERDI-Nabucco- Lun 6 Juin 2011 - 18:45 | |
| Je m'y suis à peu près autant ennuyé que dans la plupart des autres opéras de Verdi que j'ai écoutés hormis Otello et Falstaff que j'ai vraiment bien aimés, mais, hormis 2-3 passages que j'ai bien aimés, il y a surtout une page qui m'a agréablement surpris (une chance que je ne me sois pas encore endormi à ce moment-là), un interlude orchestral qui introduit l'arrivée de Zaccaria qui vient convertir Fenena, c'est la 1ère piste du CD 2 ici, dont je n'aurais jamais su deviner l'auteur: http://www.musicme.com/Compilation/Verdi:-Nabucco-0028941740724-02.html C'est très court, mais enfin un peu de finesse orchestrale et harmonique (chromatismes, 7è diminuées, et même une modulation bizarre, si si!), en plus dans la version Levine que j'ai écouté c'était plus lent et encore mieux. |
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Polyeucte Mélomane chevronné
Nombre de messages : 20753 Age : 41 Date d'inscription : 03/07/2009
| Sujet: Re: Giuseppe VERDI-Nabucco- Lun 6 Juin 2011 - 18:59 | |
| Quelle idée d'écouter Nabucco aussi! Moi aussi je m'y ennuie un peu en fait, mis à part quelques passages un peu tzim boum! et les airs de Zaccaria... Tu devrais plutôt essayer Aïda ou Don Carlo peut-être! _________________ Les Carnets d'Erik, le retour!
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Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91384 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Giuseppe VERDI-Nabucco- Lun 6 Juin 2011 - 19:01 | |
| Don Carlo c'est déjà fait. Ainsi que Rigoletto, la Traviata... je n'ai aimé que les deux cités plus haut, et j'ai pas tout à fait détesté Rigoletto. |
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Polyeucte Mélomane chevronné
Nombre de messages : 20753 Age : 41 Date d'inscription : 03/07/2009
| Sujet: Re: Giuseppe VERDI-Nabucco- Lun 6 Juin 2011 - 19:10 | |
| Ah? T'as pas accroché à Don Carlo? J'aurais pourtant dit le contraire... Tu peux alors tester Macbeth... dans une version un peu violente, ça pourrait te plaire (pas forcément par contre dans une vision bel-cantiste) En tout cas, beau courage de ta part! _________________ Les Carnets d'Erik, le retour!
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calbo Pertusienne
Nombre de messages : 28126 Age : 53 Localisation : Pictavia Date d'inscription : 29/08/2006
| Sujet: Re: Giuseppe VERDI-Nabucco- Lun 6 Juin 2011 - 19:24 | |
| - Polyeucte a écrit:
- Ah? T'as pas accroché à Don Carlo? J'aurais pourtant dit le contraire...
Tu peux alors tester Macbeth... dans une version un peu violente, ça pourrait te plaire (pas forcément par contre dans une vision bel-cantiste)
En tout cas, beau courage de ta part! Dans quelle vision alors ? Si tu penses à l'abomination proposée par Tcherniakov c'est un excellent moyen de faire fuir Xavier. Sinon c'est vrai qu'écouter Nabucco dans une compil plutôt que dans une intégrale live ou studio c'est pas fait pour aider ; pourtant avec Suliotis et Gobbi, dans les "vieilles cires" c'est du lourd |
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Polyeucte Mélomane chevronné
Nombre de messages : 20753 Age : 41 Date d'inscription : 03/07/2009
| Sujet: Re: Giuseppe VERDI-Nabucco- Lun 6 Juin 2011 - 19:31 | |
| Je pensais pas du tout à une mise en scène, juste à une façon de chanter! (faut arrêter de faire une fixette sur Tcherniakov... ) Je pense par exemple que le chant d'une Bumbry ou Ludwig est plus à même de plaire à Xavier que Verrett par exemple! Et pour Nabucco, il a regardé le DVD du MET en entier à priori... donc pas du tout une compile! _________________ Les Carnets d'Erik, le retour!
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calbo Pertusienne
Nombre de messages : 28126 Age : 53 Localisation : Pictavia Date d'inscription : 29/08/2006
| Sujet: Re: Giuseppe VERDI-Nabucco- Lun 6 Juin 2011 - 19:34 | |
| Sauf que le lien musicme qu'il donne c'est une compil mon petit . Sinon concernant Macbeth j'y peux rien si j'ai été traumatisée par ce que j'ai vu à l'ONP. Je dois bientôt voir la production du covent garden qui sera retransmise en direct de certains cinés la semaine prochaine avec Keenslide dans le rôle titre |
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Polyeucte Mélomane chevronné
Nombre de messages : 20753 Age : 41 Date d'inscription : 03/07/2009
| Sujet: Re: Giuseppe VERDI-Nabucco- Lun 6 Juin 2011 - 19:36 | |
| Non non, il a donné un lien vers la version Gardielli entière, comme exemple de ce qu'il trouve de très beau dans le prélude de l'air de Zaccaria...
_________________ Les Carnets d'Erik, le retour!
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Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91384 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Giuseppe VERDI-Nabucco- Lun 6 Juin 2011 - 23:54 | |
| De toute manière on s'en fout du lien que j'ai donné puisque j'ai précisé que j'ai écouté un DVD Levine où le passage en question était plus lent... Et enfin Calbo, tu me vois écouter un demi-Verdi? Aucun intérêt, si je me farcis ça, je le fais bien, en entier, non mais! |
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Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91384 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Giuseppe VERDI-Nabucco- Lun 6 Juin 2011 - 23:56 | |
| - calbo a écrit:
- Polyeucte a écrit:
- Ah? T'as pas accroché à Don Carlo? J'aurais pourtant dit le contraire...
Tu peux alors tester Macbeth... dans une version un peu violente, ça pourrait te plaire (pas forcément par contre dans une vision bel-cantiste)
En tout cas, beau courage de ta part! Dans quelle vision alors ? Si tu penses à l'abomination proposée par Tcherniakov c'est un excellent moyen de faire fuir Xavier. Absolument pas, dans ce type d'oeuvres que je juge assez pauvres musicalement, c'est mieux si j'arrive à me raccrocher à une mise en scène riche et inventive, comme ça a été le cas avec le Rigoletto mis en scène par McVicar. Ceci dit je ne me suis pas trop ennuyé avec le DVD du Met... (mais on va être HS, je voulais parler de l'oeuvre avant tout) Après, ne comptez pas sur moi pour collectionner ni même écouter plusieurs versions d'un Verdi. |
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DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97845 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Giuseppe VERDI-Nabucco- Lun 12 Nov 2018 - 19:50 | |
| Nabucco, bien que le troisième opéra seulement de Verdi, demeure l'un des plus originaux de son auteur ; certes, c'est déjà 1842, il a dans les 29 ans lors de la création, et Meyerbeer, Marschner, avaient déjà triomphé dans des formats autrement complexes. Néanmoins, à l'échelle de l'Italie, son œuvre est complètement différente de ce qui s'écrivait alors – essentiellement, pour le peu auquel j'ai eu accès (et je jurerai donc de rien, je suis trop souvent amené à dire qu'à force de se cantonner à quelques compositeurs, les histoires de la musique véhiculent facilement des représentations trompeuses du goût musical du temps), des opéras belcantistes, avec de grandes cantilènes aux mélodies très conjointes, des enchaînements harmoniques simplissimes, peu de modulations, des récitatifs assez banals, un rythme dramatique très lent, tout l'intérêt tournant autour des airs suspendus ou emportés, et peu d'ensembles. Nabucco est presque tout l'inverse, et a dû stupédier le public à un point qu'on ne mesure pas, un peu comme Cadmusde LULLY ou la première Iphigénie de Gluck.∆ La forme en est assez originale : → sujet biblique, un fait pas inédit mais rare à l'Opéra en ces temps, et celui-ci, la destruction du Temple et la déportation à Babylone, en particulier ; → intrigue très fragmentée, répartie dans beaucoup de lieux sur des durées assez courtes, deux tableaux par acte, souvent dans un jeu intérieur / extérieur ; → ambiance monumentale et lieux très fastueux (le Temple de Salomon, les appartements de Nabuchodonosor, la ville de Babylone…) ; → pas d'intrigue amoureuse (le triangle amoureux est expédié en un duo de moins de cinq minutes à l'acte) ; → beaucoup de scènes de foule, d'ensembles vocaux ; autant ils étaient depuis longtemps la norme dans le genre bouffe, autant dans le genre sérieux, on privilégiait d'ordinaire airs et duos, alors que cette partition déborde de scènes récitatives foisonnantes, de grands chœurs assez travaillés, et d'ensembles concertati où tous les solistes ont leur partie thématique ! ∆ L'écriture musicale se démarque aussi totalement de l'habitude : → Certes, on retrouve les airs bipartites en cantilène / cabalette (récitatif du personnage, cantilène méditative, scène récitative où l'action avance, cabalette exaltée ou furieuse énoncée deux fois, avec une petite intervention vaine de l'assistance entre les deux itérations), mais d'une part ils ne représentent qu'une minorité de la partition – pas d'air pour le ténor, un air de forme AA' seulement pour la jeune première (qui n'est qu'un rôle secondaire) – , d'autre part ils sont vraiment différents. Que ce soit par l'accompagnement (la prière de Zaccaria) ou par le type d'ornement (premier air d'Abigaille, air de Fenena). → L'accompagnement orchestral, sans constituer une part essentielle, procède de formules assez variées. Par ailleurs Verdi y ajoute quelques détails personnels : le couple cymbale-grosse caisse(qu'il abandonne heureusement dans les opéras suivants éloignés du prétexte du faste assyro-babylonien), l'usage inhabituellement étendu et thématique des trombones (à commencer par le choral des premières mesures de l'Ouverture !), le cor anglais solo qui dialogue avec Abigaille à la fin de l'ouvrage (procédé qui n'est pas inédit, mais dénote un effort), et surtout cet incroyable accompagnement à six violoncelles de la prière de Zaccaria, qui témoigne d'une réelle réflexion sur le son, et offre des lignes plus contrapuntiques qu'à l'ordinaire – contrairement à la légende, Verdi a travaillé à l'orgue sur l'écriture de fugues durant toute sa formation… il n'a rien d'un génie mélodique spontané mais inculte, comme en attestent, plus tard, certains ensembles particulièrement riches du Requiem ou de Falstaff. Et dans tout cela, je n'ai pas mentionné l'évidence et la véritable raison pour laquelle l'œuvre s'est toujours maintenue au répertoire : sa veine mélodique irrésistible, quasiment au sommet à chaque instant… Et jusque dans les scènes intermédiaires et les récitatifs. La preuve, mes moments fétiches ? L'entrée des Prêtres venus proposer un pacte à Abigaïl, la malédiction des Lévites sur le traître Ismaël, les quelques paroles après le foudroiement de Nabucco, et la toute fin après la mort de la méchante… Des bouts de récitatifs et d'ensemble, très courts, mais à la prégnance incroyable. Qui n'excluent nullement l'attrait des airs eux-mêmes, fulgurants aussi (tous les airs et ariosos de Zaccaria, la grande scène d'Abigaille, celle de Nabucco…).Dès Oberto, son premier opéra, Verdi a montré qu'il était différent, avec en particulier une veine héroïque, un sens de l'urgence dramatique et un relief des récitatifs qui étaient inconnus jusqu'alors des compositeurs d'opéra italiens. (Car l'héroïsme rossinien passait essentiellement par la virtuosité, là où, chez Verdi, c'est la ligne mélodique et la mise en valeur de la tension des aigus qui crée, de façon à la fois plus hiératique et naturelle, cette impression de puissance ou de lutte.)Dans Nabucco, il offre déjà une œuvre qui ne ressemble plus à aucune autre – avant de revenir pendant quelques années à des formats plus « conservateurs » (comme Giovanna d'Arco, I Masnadieri, La Battaglia di Legnano…), d'où émergeront progressivement des œuvres de conception de moins en moins identifiable aux traditions belcantistes : Ernani, Attila, Macbeth, Il Corsaro, Luisa Miller et bien sûr Stiffelio (un monument à la hauteur des trois suivants de la « trilogie populaire »). |
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luisa miller Mélomane chevronné
Nombre de messages : 5788 Age : 924 Date d'inscription : 27/11/2008
| Sujet: Re: Giuseppe VERDI-Nabucco- Lun 12 Nov 2018 - 20:13 | |
| Belle analyse de cet opéra . Merci David |
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MIMI21 Mélomane averti
Nombre de messages : 113 Date d'inscription : 10/04/2013
| Sujet: Re: Giuseppe VERDI-Nabucco- Jeu 15 Nov 2018 - 6:32 | |
| La première de cet opéra aura lieu ce soir à l'auditorium de Dijon avec Roberto Rizzi-Brignoli à la direction et avec une mise en scène de Marie-Ève Signeyrole. |
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| Sujet: Re: Giuseppe VERDI-Nabucco- | |
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