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Sujet: Ernst Krenek Dim 13 Juil 2008 - 19:31
Compositeur que je ne connaissais que de nom, élève de Franz Schreker il ne peut donc pas être foncièrement mauvais, éclectique et expérimentateur.
Ecoute de Jonny spielt auf, opéra créé à Leipzig en 1927, succès foudroyant surtout en Allemagne l'opéra a été joué avant 1930 sur plus de 70 scène européennes différentes.
Musicalement, l'opéra a été perçu comme le premier "opéra Jazz", ce qui n'était pas exactement l'intention de Krenek et est assez discutable. L'écriture ressemble à du Hindemith avec des insertions de musique de Cabaret censés être jazzistiques. Krenek connaissait mal ce style et avait découvert en 1925 Duke Ellington et Paul Whiteman. Sa musique se rapproche plus du Jazz par l'instrumentation que par le style, mais elle fascine par le condensé des années 1920 qu'elle fait entendre, atonalité, futurisme, bruitages, danse.
Il y a une ambiguité, car il semble que pour Krenek, le personnage principal était Max, le compositeur tourmenté, introverti et indécis dans sa vie sentimentale et créative, qui parle en tête à tête avec les glaciers en haut des montagnes, plus que Jonny, le violoniste de Jazz impertinent et audacieux. C'est pourtant lui qui fascinera le public, avec d'autres éléments de l'opéra qui apparaissaient comme très modernes - vie sexuelle très libre, course- poursuite en voiture, le thème de la créativité spontanée du "nègre" Jonny qui régénère la musique savante après s'être approprié une part de la culture européenne (le violon du narcissique virtuose Daniello). Le livret est très concis et il est plein de rebondissements.
D'une façon étonnante, on peut voir dans la scène finale une prémonition du destin de Krenek qui devra fuir vers les Etats-Unis en 1938, l'affiche de la "fameuse" exposition Entartete Musik de la même année est une allusion claire à Jonny spielt auf, œuvre emblématique.
Ce n'est pas l'opéra que j'ai préféré de cette période mais l'œuvre est étonnante d'énergie et paraît être une accumulation de clichés sur les années 1920 en Allemagne. C'est très sympa à suivre.
Sur la version, dans la série Decca Entartete Musik, je trouve que mis à part l'excellente direction de Lothar Zagrozek et du Gewandhauz de Leipzig, on est un peu en dessous des standarsds ultra luxueux de cette série, les chanteurs sont "seulement" très bons (Heinz Kruse, Allessandra Marc, Krister St Sill, Michael Kraus, Marita Posselt, Dieter Scholz, Dieter Schwartner).
Quant au reste de l'oeuvre de Krenek, je ne connais pas, il a été éclectique au maximum, a écrit le premier opéra dodécaphonique, de la musique électronique, des lieder et a été actif jusque dans les années 1980.
Morloch Lou ravi
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Sujet: Re: Ernst Krenek Dim 13 Juil 2008 - 19:50
Un passage amusant du livret, quand on entend la voix de l'héroïne Anita dans un haut parleur, une partie des clients d'un hôtel disent :
" Ecoutez cette voix ! Elle est si divinement belle ! Dommage qu'elle chante si souvent de la musique contemporaine ! Et pourtant, quand elle chante, on dirait presque que c'est de la musique."
Et quand Anita est remplacée par le Jazz de Jonny dans le haut parleur, l'ensemble des clients s'écrie " Dieu soit loué ! "
Stanlea Mélomane chevronné
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Compositeur que je ne connaissais que de nom, élève de Franz Schreker il ne peut donc pas être foncièrement mauvais, éclectique et expérimentateur.
Je croyais que tu connaissais sa Symphonie ?
On sent très fortement l'influence imaginative et éclectique de Schreker, la recherche harmonique aussi.
Mais Křenek a tenu des propos qui ne lui seront pas pardonnés sur le kitsch de Schreker (des écrits très cruels sur les Gezeichneten). Venant du compositeur de Johnny, on se permet de rigoler doucement, d'autant plus que l'écriture de Křenek en est restée à la génération Schreker / Berg, côté modernité...
Je signale tout de même, outre sa très belle symphonie, le cycle de lieder assez atonal Durch die Nacht, avec des couleurs bergiennes, mais bien plus digeste. Je pense que ça doit exister en disque (j'avais travaillé ça, il y a un an ou deux).
DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97900 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
Sujet: Re: Ernst Krenek Dim 13 Juil 2008 - 20:58
Citation :
Musicalement, l'opéra a été perçu comme le premier "opéra Jazz", ce qui n'était pas exactement l'intention de Krenek et est assez discutable. L'écriture ressemble à du Hindemith avec des insertions de musique de Cabaret censés être jazzistiques.
Oui, c'est tout à fait ça. Je n'avais pas adoré le côté mi-aride mi-populaire, qui n'est pas mon association favorite (je préfère de l'aride sérieux ou du populaire facile, je suis très formaliste comme garçon).
Citation :
Il y a une ambiguité, car il semble que pour Krenek, le personnage principal était Max, le compositeur tourmenté, introverti et indécis dans sa vie sentimentale et créative, qui parle en tête à tête avec les glaciers en haut des montagnes, plus que Jonny, le violoniste de Jazz impertinent et audacieux. C'est pourtant lui qui fascinera le public, avec d'autres éléments de l'opéra qui apparaissaient comme très modernes - vie sexuelle très libre, course- poursuite en voiture, le thème de la créativité spontanée du "nègre" Jonny qui régénère la musique savante après s'être approprié une part de la culture européenne (le violon du narcissique virtuose Daniello). Le livret est très concis et il est plein de rebondissements.
Cette question de la création à l'intérieur même des opéras est très sensible déjà chez Schreker, où quantité de personnages réfléchissent sur la création, sont des baladins, etc. La question de l'acte de peinture de Carlotta, le statut de l'Ile d'Elysée, les ténors du Spielwerk ou du Schatzgräber, et plus que tout l'opéra-confection Christophorus... tout cela est très développé chez le maître.
Citation :
les chanteurs sont "seulement" très bons (Heinz Kruse, Allessandra Marc, Krister St Sill, Michael Kraus, Marita Posselt, Dieter Scholz, Dieter Schwartner).
Kruse et Marc, c'est tout de même mieux que du premier choix !
Citation :
a écrit le premier opéra dodécaphonique,
Ah bon. Et Wozzeck, et Lulu, c'est de la fantaisie sur un thème de Bridge ?
Citation :
de la musique électronique, des lieder et a été actif jusque dans les années 1980.
En finissant très rétrograde, comme Stravinsky. (Bien fait !)
Invité Invité
Sujet: Re: Ernst Krenek Dim 13 Juil 2008 - 21:41
c'est curieux ce déferlement de haine. Quelle symphonie au fait? il y en a cinq, dont trois écrites coup sur coup dans les années 22-23, toutes les trois fort différentes et très réussies. C'est d'ailleurs cette réussite qui l'a fâché avec Schreker, qui n'a pas supporté la concurrence d'un élève doué (lequel a d'ailleurs terminé l'orchestration de l'adagio de la 10ème de Mahler à la demande d'Alma, après qu'il ait épousé Anna Mahler). Schreker, trop occupé de sa gloriole personnelle a fait déménager ses élèves pour ne plus s'en occuper du tout dès qu'il a eu mieux à faire. Krenek s'est donc replié vers Berg et l'atonalité (car, une fois encore Wozzeck précède la théorie de Schönberg et n'est en aucun cas un opéra dodécaphonique.) Ce premier opéra dodécaphonique c'est sans doute Karl V? Krenek est bien le premier à avoir revendiqué l'influence du jazz à l'opéra, même si le premier à avoir écrit des pièces de Jazz reste Schulhoff.
Jonny spielt auf avait tout pour devenir un immense succès théâtral, mélangeant toutes les techniques scéniques modernes. Le dernier acte fait entrer un train en gare après la poursuite en automobile, tandis que Jonny perché sur l'horloge à 15 mètres du sol échappe à la foule en délire et à ses poursuivants. Musicalement c'est très réussi. On assiste à une récapitulation de toutes les tendances musicales depuis Fervaal de jusqu'aux collages mahlhériens. Krenek est une figure majeure des années 20, et contrairement à beaucoup d'autres il a survécu de façon magistrale au génie de sa jeunesse.
DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
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Sujet: Re: Ernst Krenek Dim 13 Juil 2008 - 22:17
sud273 a écrit:
c'est curieux ce déferlement de haine.
De haine ? Alors que je me suis cassé le bol à déchiffrer ces compositions biscornues, en voilà des remerciements !
J'espère que tu auras reconnu le ton de la plaisanterie dans mon propos...
Sauf pour le toupet de considérer Schreker comme kitsch, avec de plus une condescendance certaine, de la part d'un compositeur dont l'unité stylistique et la modération du goût ne sont pas, disons, une évidence. Ca ne change au demeurant rien à la qualité de ses compositions et le reste est, évidemment, pur jeu de ma part, comme pour la plupart des compositeurs dont je peux dire du mal...
Citation :
Quelle symphonie au fait?
Je faisais allusion à la Deuxième, qu'il me semblait que Morloch connaissait... Très intéressante en effet.
Citation :
(lequel a d'ailleurs terminé l'orchestration de l'adagio de la 10ème de Mahler à la demande d'Alma, après qu'il ait épousé Anna Mahler).
Et tu en trouves l'orchestration fabuleuse ? Du Mahler, en un peu moins bien. Inutile de mettre Alma là-dedans, ça ne prend pas. Ce n'était pas forcément la personne la plus clairvoyante sur l'art de son mari de toute façon, ni même la plus réceptive.
Citation :
(car, une fois encore Wozzeck précède la théorie de Schönberg et n'est en aucun cas un opéra dodécaphonique.)
On a déjà eu ce débat, et la réponse n'est pas du tout aussi évidente que tu la laisses entendre ! En tout cas, personne n'a pu trancher dans nos débats...
Citation :
Krenek est une figure majeure des années 20, et contrairement à beaucoup d'autres il a survécu de façon magistrale au génie de sa jeunesse.
Survécu, certes, mais à un train de sénateur. Un trajet comparable à Stravinsky ou plus encore Strauss, je dirais.
Morloch Lou ravi
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Sujet: Re: Ernst Krenek Lun 14 Juil 2008 - 1:22
Oui, l'opéra en question serait Karl V, commissioné en 1930, prêt pour une première en 1934 en Allemagne mais annulée par les nazis, il ne sera joué qu'en 1938 à Prague alors que Krenek est déjà en fuite.
Après, difficile de dire si c'est vraiment le premier opéra dodécaphonique - ce n'est pas un concours non plus (et puis je ne l'ai jamais entendu).
Je ne me souviens pas d'avoir entendu de symphonie il faudra que je vérifie, ou alors j'ai complètement oublié, ça m'étonne... je vais aussi fureter sur CSS.
Morloch Lou ravi
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Sujet: Re: Ernst Krenek Lun 14 Juil 2008 - 11:24
DavidLeMarrec a écrit:
ř
Il y a ici matière à un débat passionnant : naturalisé américain en 1945, Krenek avait fait retirer le zigouigoui sur le r.
Mais en effet, dans les années 1920-30, c'est Křenek.
DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
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Sujet: Re: Ernst Krenek Lun 14 Juil 2008 - 11:38
Non, non, ça ne figure pas sur Carnets sur sol (dans lequel ce sinistre individu n'a pas encore d'entrée...), je croyais juste que tu avais ça.
Concernant le ř, oui, comme bien d'autres, il s'est vendu, mais ce n'est pas une raison pour préférer kwenek à krrjenek, qui a une autre allure, avoue-le.
Et pof.
jerome Fugueur intempéré
Nombre de messages : 8896 Date d'inscription : 10/03/2008
Sujet: Re: Ernst Krenek Lun 22 Déc 2008 - 20:02
J'ai écouté deux sonates pour piano de Krenek (la 2e et la 7e), ainsi que quelques lieder et des extraits de Johnny Spielt Auf. Tout ça est quand même bien étrange... Souvent ironique, biscornu. Jusqu'à présent, c'est la 2e sonate qui m'a le plus séduit.
Qu'est-ce qu'on peut trouver comme oeuvre forte, et si possible accessible, chez ce compositeur qui a l'air malgré tout très intéressant ?
Passage De passage pour longtemps
Nombre de messages : 2134 Localisation : Paris Date d'inscription : 06/07/2007
Sujet: Re: Ernst Krenek Lun 22 Déc 2008 - 20:30
L'extrait de la troisième sonate que j'ai pu entendre récemment m'a paru très beau. J'ai acheté il y a quelques mois son concerto pour violon (couplé avec la Kammersymphonie de Schreker) et je l'ai réécouté plusieurs fois avec plaisir.
Zeugma Mélomane averti
Nombre de messages : 294 Age : 36 Localisation : Toulouse Date d'inscription : 15/07/2007
Sujet: Re: Ernst Krenek Mar 23 Déc 2008 - 0:29
Je viens d'écouter la Sonate pour piano N°2, et j'ai été agréablement surpris. Je connaissais déjà Jonny Spielt Auf, et je m'attendais au même langage, alors que c'est très différent ! Moins difficile à écouter. J'ai aimé en particulier les deuxième et troisième mouvement.
Tus Gentil corniste
Nombre de messages : 15293 Date d'inscription : 31/01/2007
Sujet: Re: Ernst Krenek Sam 27 Déc 2008 - 21:36
emmanuel a écrit:
L'extrait de la troisième sonate que j'ai pu entendre récemment m'a paru très beau. J'ai acheté il y a quelques mois son concerto pour violon (couplé avec la Kammersymphonie de Schreker) et je l'ai réécouté plusieurs fois avec plaisir.
ce disque m'attend sous peu, ainsi que la 2è symphonie!
Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91578 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
Sujet: Re: Ernst Krenek Sam 27 Déc 2008 - 21:42
Tiens, moi aussi j'ai emprunté la 2è symphonie. (par Zagrosek)
Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91578 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
Sujet: Re: Ernst Krenek Sam 27 Déc 2008 - 23:17
J'en suis au 2è mouvement et c'est un peu lourd à digérer pour moi, une sorte d'Hindemith influencé par Schoenberg qui aurait bouffé une symphonie de Mahler. Ca parle beaucoup, c'est long, et j'en retiens pas grand chose. Ca n'est pas mauvais, loin de là, mais là, quand même, j'ai du mal...
Invité Invité
Sujet: Re: Ernst Krenek Sam 27 Déc 2008 - 23:40
oui c'est spécial, j'ai eu du mal longtemps aussi, mais à force on entre bien dedans, c'est de plus écrit dans une période de temps très brève (deux mois me semble-t-il), et d'autant plus étrange que les deux symphonies qui l'encadrent (les 3 premières sont écrites coup sur coup, la première qui avait eu beaucoup de succès avait terriblement fâché Schreker dont il était encore en théorie l'élève) sont d'une grande clarté et beaucoup plus ramassées et tonales. Ta description me parait tout à fait juste
Citation :
une sorte d'Hindemith influencé par Schoenberg qui aurait bouffé une symphonie de Mahler.
même si Hindemith n'a pas écrit grand chose d'orchestral encore en 1922, les premières Kammermusik ont sans doute influencé Krenek, et la 2ème symphonie est le cadeau de mariage de Krenek à Anna Mahler, alors qu'il sort de la révision des fragments de la 10ème.
Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91578 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
Sujet: Re: Ernst Krenek Sam 27 Déc 2008 - 23:43
C'était une description à l'emporte-pièce, mais après la fin de la symphonie je peux dire que c'est finalement un peu ça. Ca m'intéresse plus que la plupart des Hindemith ceci dit. Il faut que je me penche sur ses sonates pour piano.
DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97900 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
Sujet: Re: Ernst Krenek Dim 28 Déc 2008 - 10:48
J'aime beaucoup cette symphonie, moi, mais il faut dire que le cocktail que tu décris ne m'est absolument pas antipathique.
Le Lépreux Néophyte
Nombre de messages : 19 Localisation : Málaga ... la ville natale de Picasso Date d'inscription : 20/05/2007
Sujet: Re: Ernst Krenek Dim 28 Déc 2008 - 23:14
Il y a années j'ai écouté un Concert pour organe et orchestre. Y a-t-il un enregistrement dans cd ? Merci d'avance.
Kia vomi
Nombre de messages : 6939 Age : 38 Date d'inscription : 21/10/2006
Sujet: Re: Ernst Krenek Dim 28 Déc 2008 - 23:38
Une seule version je crois...Haselbock/Zagrosek
http://www.amazon.fr/o/ASIN/B0000521X1
Le Lépreux Néophyte
Nombre de messages : 19 Localisation : Málaga ... la ville natale de Picasso Date d'inscription : 20/05/2007
Sujet: Re: Ernst Krenek Dim 28 Déc 2008 - 23:48
Merci beaucoup . Quelqu'un écouté cet enregistrement ?
Rubato Mélomane chevronné
Nombre de messages : 14619 Date d'inscription : 21/01/2007
Sujet: Re: Ernst Krenek Jeu 28 Jan 2010 - 18:31
Est-ce que quelqu'un a déjà écouté son opéra "Sardakai". Dans ce cas ça m'intéresserait d'avoir un avis.
Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91578 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
Sujet: Re: Ernst Krenek Mer 29 Sep 2010 - 23:30
Est-ce que quelqu'un se souvient? Nous avions eu un extrait de sonate pour piano qui m'avait bien plu lors d'un blind test...
Donc je me suis mis à ces sonates.
La 1ère est l'oeuvre d'un tout jeune compositeur de 19 ans, et 10 ans après la sonate de Berg, on pense pas mal à celle-ci, avec le langage encore tout à fait tonal mais extrêmement tourmenté, une musique très dense, complexe, d'un post-romantisme exacerbé. On est vraiment pas loin de l'esprit de Berg, non seulement dans la mélodie, l'harmonie, mais aussi le rythme. (pas mal de rythmes pointés) En tout cas c'est assez chouette, bien qu'un peu bavard.
Pour la 3è sonate, on est tout à fait ailleurs, dans un langage strictement sériel semble-t-il, en tout cas c'est très aride. On retrouve par moments dans le 1er mouvement certaines tournures et certains rythmes pointés de la 1ère sonate, mais pour ma part, j'ai assez vite décroché, surtout au 3è mouvement... L'adagio final en revanche ne semble plus vraiment sériel, et on retrouve ici par instants une certaine inspiration poétique.
JerMu Mélomaniaque
Nombre de messages : 559 Localisation : F Date d'inscription : 22/01/2011
Sujet: Re: Ernst Krenek Mar 1 Fév 2011 - 21:01
Je ne connais pas la musique de Křenek/Krenek. Il me semble avoir vu il y a quelques semaines un CD à la Fnac où il était annoncé comme étant une nouveauté. Je ne sais plus sur quel label… peut-être Praga ?
Que me conseillez-vous comme œuvre pour découvrir sa musique ?
Donzelague Mélomaniaque
Nombre de messages : 554 Age : 416 Localisation : Ville de Québec Date d'inscription : 23/11/2010
Sujet: Re: Ernst Krenek Mar 1 Fév 2011 - 23:40
Quant à moi, Krenek je l'ai abordé par l'angle du chant choral sacré. Ceci:
cela m'a semblé digne d'intérêt et d'admiration
Mariefran Mélomane nécrophile
Nombre de messages : 14259 Age : 63 Localisation : Lille Date d'inscription : 25/02/2008
Sujet: Re: Ernst Krenek Mar 20 Déc 2011 - 17:56
J'ai écouté une œuvre très originale : Sechs Motetten nach Worten von Franz Kafka (1959). C'est à cause de ce dernier que j'ai acheté ça… Six textes au vitriol de Kafka, je vous donne une idée :
Citation :
"Il y a un but mais pas de chemin. Il n'y a pas de chemin ? Pas de chemin ; ce que nous appelons chemin, c'est hésiter." "Mieux vaut le pigeon vivant sur le toit que dans la main le moineau à demi mort qui se débat convulsivement." "La bête arrache le fouet au maître et se fouette elle-même, pour devenir maître, et ne sait pas que ce n'est qu'une imagination produite par un nouveau nœud dans le fouet du maître."
Très gai, tout ça… On entend donc un chœur d'hommes et de femmes a capella. Musique atonale, bien sûr. C'est ardu, assez aride, il faut être concentré. Dans le livret, il parlent de musique sérielle mais je n'ai toujours pas compris ce que c'était . Honnêtement, je n'écouterais pas ça tous les jours mais j'ai trouvé ça intéressant.
L'œuvre suivante : Cinq prières opus 97 (1944) pour chœur de femmes, toujours a capella. Cela commence par le pater noster habituel, puis on a 4 autres prières où il règle ses comptes avec Dieu… Extrait
Citation :
Du besoin du danger pour être bon, Adveniet regnum tuum D'être en reste aujourd'hui de nos larmes d'hier, Fiat voluntas tua De tant nous en remettre au sang versé par Toi Qu'en cet espoir nos âmes sont blessées à mort
C'est également assez aride et déprimant mais plus facile que l'œuvre précédente tout de même.
Dans la Cantate sur l'inconsistance de toute chose, opus 72 (1932), sur des textes de Andreas Gryphius, Martin Opitz, Johan Klaj et Paul Flemming, cela commence par un chœur mixte a capella qui alterne avec une soprano et un piano. C'est tout de suite plus facile à écouter. Les textes sont intéressants. Ca parle de mort et de guerre, c'est sinistre une fois de plus… On comprend qu'il ait du s'exiler… C'est tout à fait décadent.
Il y a ensuite le Lamento della Ninfa, d'après Monteverdi. Œuvre beaucoup plus facile car le chœur d'hommes dialogue avec la soprano et il y a un accompagnement de piano.
Les Trois Chœurs mixtes a capella opus 22 (1923) sont également faciles d'écoute.
Il y a vraiment de belles choses là-dedans même si ce n'est pas facile d'accès. Les textes sont indispensables car très riches.
Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
Sujet: Re: Ernst Krenek Sam 12 Juil 2014 - 18:38
Je viens de réécouter la 2e Symphonie, que j'aime beaucoup (Zagrosek / Gewandhaus, Decca "Entartete Musik") - et je viens de me rendre compte qu'il existe une intégrale des Symphonies par Ukigaya (et Francis pour la 4) chez CPO (avec des Hommages to the Square d'Albers en couverture: au moins, ça ne donne pas dans le Sécession kitsch). Quelqu'un connaît-il ces enregistrements? Si oui, comment le style de Krenek symphoniste évolue-t-il par rapport à la 2e? que penser des interprétations?
Invité Invité
Sujet: Re: Ernst Krenek Sam 12 Juil 2014 - 21:09
les 5 symphonies sont toutes très différentes: seule la troisième ressemble un peu à la 2, par son côté atonal. La 4è est entièrement sérielle et époustouflante, la 5è retourne à un certain classicisme, plus dodécaphonique et tonale. Les interprétations sont extraordinaires puisqu'elle sont uniques...
Benedictus Mélomane chevronné
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Sujet: Re: Ernst Krenek Sam 12 Juil 2014 - 22:57
Merci pour ces informations! Je vais donc écouter tout cela et, le cas échéant, j'en dirai un mot ici lorsque ce sera fait!
Rubato Mélomane chevronné
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Sujet: Re: Ernst Krenek Lun 10 Juil 2017 - 16:36
Personne n'a parlé de ses quatuors !
J'en ai écouté 2 ce matin, et ça me plaît bien. Il en a composé 6.
Je pourrais en parler plus longuement...
Benedictus Mélomane chevronné
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Sujet: Re: Ernst Krenek Lun 10 Juil 2017 - 16:54
Je les avais écoutés. Ça m'avait plutôt plu: dans mon souvenir, ça avait quelque chose d'assez carré dans la structure et d'une atonalité modérée dans le langage - en gros une conjonction Hindemith / Schoenberg. Mais peut-être la version que j'ai accentue-t-elle cette impression (Quatuor Sonare chez MDG).
Rubato Mélomane chevronné
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Sujet: Re: Ernst Krenek Lun 10 Juil 2017 - 18:01
Benedictus a écrit:
Je les avais écoutés. Ça m'avait plutôt plu: dans mon souvenir, ça avait quelque chose d'assez carré dans la structure et d'une atonalité modérée dans le langage - en gros une conjonction Hindemith / Schoenberg. Mais peut-être la version que j'ai accentue-t-elle cette impression (Quatuor Sonare chez MDG).
Tout à fait d'accord pour l'atonalité modérée. On peut y trouver du Bartok aussi.
Il faut que je les réécoute tous. Oui, même version pour moi aussi (l'intégrale)
Rubato Mélomane chevronné
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Sujet: Re: Ernst Krenek Sam 12 Déc 2020 - 1:53
Justement...
• Durch die Nacht, op. 67 (1930-31) Hanna Dóra Sturludóttir (soprano), Isabel Fernholz (piano) Berlin, X.1999 / XII.2000 Orfeo «edition zeitgenössisches lied»
Vraiment un cycle majeur dans l’esthétique du «lied décadent»!
L’écriture vocale est atonale, et très viennoise: on est vraiment entre un phrasé très dense à la Berg (mais plus pour le galbe sinueux des phrases que pour l’expansivité harmonique) et quelque chose du détaché-suspendu de Webern (mais au service d’une expression ironique propre à Křenek), le tout dans une atmosphère très sombre (l’œuvre évoque la déréliction du poète «seul dans sa nuit»), malgré l’éclaircie panthéiste finale. Par ailleurs, la partie de piano est vraiment singulière, avec des strates aux transparences étonnamment françaises et post-debussystes, et sa façon de travailler les échos, les transitions et les tuilages de manière à intégrer les sept pièces du cycle, aux climats et aux styles pourtant assez différents.
Non seulement ce langage fonctionne admirablement bien, mais le résultat constitue à mon sens la plus juste des mise en musique de poèmes de Karl Kraus, qui touche vraiment à cette articulation entre lyrisme déprimé mais très tenu et ironie tranchante. (D’ailleurs, Kraus avait été apparemment beaucoup aimé cycle et avait lui-même donné à Křenek le titre générique Durch die Nacht.)
Très belle interprétation: Hanna Dóra Sturludóttir d’une belle éloquence assez droite et d’un beau timbre (j’aime sa façon d’assombrir sans épaissir ni opacifier) et le piano d’Isabel Fernholz, très présent, met bien en valeur les strates et les articulations.
DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
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Sujet: Re: Ernst Krenek Sam 12 Déc 2020 - 4:33
Oh, je m'étais joué-chanté ça quelques fois il y a une quinzaine d'années, j'ignorais que ça existât au disque !
Plutôt bon souvenir, même si en déchiffrage, pas évident de trouver les appuis du discours harmonique, en effet. Davantage de la tonalité floue / suspendue (et assez peu dissonante !) que de l'atonalité assertive et clusterisante, clairement.
Golisande Mélomane chevronné
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Sujet: Re: Ernst Krenek Lun 21 Déc 2020 - 12:46
J'écoute la très imposante (une heure) Symphonie n°2, dans les versions Zagrosek et Ukigaya — d'une oreille trop distraite, mais ce que j'entends me plaît vraiment beaucoup (et m'impressionne énormément venant d'un compositeur âgé d'à peine 22 ans ) : on est clairement à la lisière entre postromantisme et expressionnisme, entre polarité ultra-brouillée et franche atonalité, mais surtout le discours me semble d'une très richesse foisonnante et d'une grande puissance narrative (davantage, par exemple, que le souvenir que j'ai gardé des symphonies – beaucoup plus tardive mais d'un langage assez proches – de Karl Amadeus Hartmann), avec une variété d'écriture (immenses épisodes à un ou deux pupitres, grands tutti frénétiques ou déchirants, nombreux effets de perspective frappants : pour le coup, la richesse du matériau orchestral peut vraiment se comparer à celle d'un Mahler), des contrastes constants entre des épisodes dont chacun me fait dresser l'oreille "différemment"...
Je ne peux clairement pas (encore) dire si l'impact est superficiel ou durable — si ce foisonnement (à l'efficacité très cinématographique), et la totale absence d'ennui qui en découle, sont le résultat d'un véritable génie ou seulement d'un métier faramineux —, mais quoi qu'il en soit je suis extrêmement - et très favorablement - impressionné. Mention spéciale aux codas des trois mouvement, toutes très frappantes (avec pour ma part un point supplémentaire pour celle - murmurante et énigmatique - du I et sa seconde mineure obstinée au vibraphone — comme d'ailleurs pour ce formidable premier mouvement dans son ensemble, que je trisse présentement ...).
Les deux interprétations me paraissent très convaincantes, mais il me semble qu'Ukigaya est encore plus intense — à la fois plus polychrome et plus véhément, très clairement tourné vers l'expressionnisme alors que Zagrosek est plus traditionnel et "assis" (toutes proportions gardées)... L'orchestre de la radio de Hanovre me semble aussi (curieusement) plus remarquable techniquement - tant dans la virtuosité que dans la rondeur des timbres - que celui de la radio de Vienne — mais peut-être la prise de son y joue-t-elle son rôle.
Musica Enchiriadis Mélomane averti
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Sujet: Re: Ernst Krenek Mar 30 Mar 2021 - 14:05
Au sujet de Jonny spielt auf évoqué ci-dessus... Je viens de publier une vidéo sur le Zeitoper, genre marquant de la République de Weimar, et dont la pièce de Krenek est un très bon exemple ! Pour ceux qui voudrait un peu de contexte sur cette décennie 1920-30...
Mefistofele Mélomaniaque
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Sujet: Re: Ernst Krenek Mer 31 Mar 2021 - 11:39
Merci beaucoup, très intéressant comme toujours ! Donc, l'étiquette Zeitoper, c'est la présence de la modernité, des inspirations musicales larges (jazz) ET composé plus ou moins entre 1920 et 1930 en Allemagne ? Je trouve fascinant d'avoir créé une catégorie aussi spécifique... Et de fait, La Voix Humaine de Poulenc ne pourrait pas être rattachée à ce mouvement ? Conversation téléphonique, éléments de jazz à un moment, 1922, mais c'est français...
DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
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Sujet: Re: Ernst Krenek Mer 31 Mar 2021 - 12:38
De mémoire, la Zeitoper, c'est une dénomination d'époque (ou immédiatement après), donc vraiment donnée aux Allemands pour les Allemands. C'est l'époque où les expérimentations des futurs Dégénérés s'exercent aussi bien sur la psychanalification des sujets d'opéra que sur le choix plus trivial des sujets. On a des traits communs à ce mouvement dans l'Atlantis d'Ullmann, avec une forme de burlesque qui rattache immédiatement la mythologie à la société quotidienne.
La Voix humaine n'est pas vraiment un opéra (plutôt un « monodrame »), c'est une autre génération, une autre visée esthétique aussi. (Mais en effet, tu as raison, pas mal d'ingrédients sont communs !)
Musica Enchiriadis Mélomane averti
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Sujet: Re: Ernst Krenek Mer 31 Mar 2021 - 15:49
Je n'aurais pas pu mieux répondre que David !
/ Mélomane chevronné
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Sujet: Re: Ernst Krenek Lun 12 Sep 2022 - 23:48
J’ai écouté pas mal de Křenek récemment, impossible évidemment d’écouter la totalité de son œuvre, mais voilà l’intuition que je me fais de la chronologie :
* début des années 20 : expressionnisme postromantique à la pointe de l’air du temps, le chef-d’œuvre étant évidemment la deuxième symphonie * entre 1924 et la fin des années 20, manifestement il se cherche, entre néoclassicisme, Jonny spielt auf et un retour à une sorte de simplicité néoromantique * Křenek se met au dodécaphonisme qui culmine vers 1937 alors qu’avant et après c’est souvent plus modéré * dans les années 40 et 50, tendance à mettre de l’eau dans son vin en intégrant fréquemment des éléments tonals, voire même en écrivant des trucs complètement tonals * à partir du milieu des années 50 on trouve des œuvres où son langage devient plus clairement sériel et typé « après-guerre » * à la fin de sa vie (années 70 et surtout 80) il écrit beaucoup moins et atteint une sorte d’épure et de liberté, on dirait presque du Petrassi tardif c’est fabuleux
Sur les symphonies : la première est très bien et la deuxième est incroyable, j’ai détesté la troisième déjà beaucoup plus rétro, les quatrième (très mixte, ça commence de façon tonale) et cinquième (plus traditionnellement dodécaphonique) sont chouettes mais on espérerait une sixième écrite plus tardivement.
/ Mélomane chevronné
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Sujet: Re: Ernst Krenek Lun 12 Sep 2022 - 23:50
Donc l’album que j’ai le plus adoré est celui-ci, avec que des œuvres tardives :
gluckhand Mélomane chevronné
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Sujet: Re: Ernst Krenek Mer 4 Jan 2023 - 10:23
Ernst Krenek (1900-1991): Twenty miniatures for piano op. 139 (1953-1954) played by Robert Blumenthal (Atlanta 1997)
1. Introduction (Allegro moderato) 0:00 2. Theme (Andante sostenuto) 0:41 3. Andante, poco più mosso che n. 2 1:22 4. Andante, l'istesso tempo 2:12 5. Allegretto grazioso 3:16 6. Allegro moderato, deciso (come n. 1) 3:52 7. Andantino, dolce espressivo 4:44 8. Allegro agitato 5:32 9. Adagio, molto lento 5:59 10. Moderato, semplice 7:17 11. Larghetto 8:00 12. Allegro vivace 9:55 13. Andantino 10:29 14. Allegro moderato 11:48 15. Adagio 12:30 16. Allegretto, capriccioso 13:52 17. Allegretto moderato 14:32 18. Vivace 15:30 19. Andante sostenuto 16:08 20. Largo (= Miniature for piano op. 136, 1954) 17:22
Comme beaucoup de ce que fait Krenek, c'est souvent génial.en tout cas souvent très interessant,comme ces 20 courtes miniatures pour piano,très bien interpretées.
Pour l'écouter / www.youtube.com/watch?v=MUVRbj4lRtA
/ Mélomane chevronné
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Sujet: Re: Ernst Krenek Mer 4 Jan 2023 - 10:39
lulu a écrit:
Ernst Krenek(1900–1991) : Sestinaop. 161 pour voix et ensemble instrumental (1957) Bethany Beardslee, soprano un ensemble instrumental (Ernst Krenek)
Lamentatio Jeremiae Prophetaeop. 93 pour chœur mixte (1942) : extraits Choir of the State School for Church Music in Dresden (Martin Flämig)
Sestina
coup de cœur absolu pour ce Sestina, j’ai enfin trouvé le Marteau américain (c’est encore mieux que du Babbitt).
gluckhand Mélomane chevronné
Nombre de messages : 4967 Localisation : Amiens Date d'inscription : 15/07/2013
Sujet: Re: Ernst Krenek Mer 4 Jan 2023 - 10:59
lulu a écrit:
lulu a écrit:
Ernst Krenek(1900–1991) : Sestinaop. 161 pour voix et ensemble instrumental (1957) Bethany Beardslee, soprano un ensemble instrumental (Ernst Krenek)
Lamentatio Jeremiae Prophetaeop. 93 pour chœur mixte (1942) : extraits Choir of the State School for Church Music in Dresden (Martin Flämig)
Sestina
coup de cœur absolu pour ce Sestina, j’ai enfin trouvé le Marteau américain (c’est encore mieux que du Babbitt).
On peut l'écouter là (dans un sujet consacré à la soprano américaine ,Bethany Beardslee - Sujet ) Sestina pour voix et ensemble instrumental
www.youtube.com/watch?v=/8luh82695lI
Rubato Mélomane chevronné
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Sujet: Re: Ernst Krenek Mar 31 Jan 2023 - 18:34
[Playlist]
Quatuor n° 1, Op.6
Sonare-Quartet
Après Alois Hába, du Krenek; tous deux ayant été élèves de Schreker.
/ Mélomane chevronné
Nombre de messages : 20537 Date d'inscription : 25/11/2012
Sujet: Re: Ernst Krenek Lun 4 Mar 2024 - 20:20
lulu a écrit:
* à partir du milieu des années 50 on trouve des œuvres où son langage devient plus clairement sériel et typé « après-guerre »
Ceci est particulièrement documenté par la série des disques Orion, providentiellement réédités en dématérialisé sous étiquette Baroque Records, le label dont est issu Orion. Il s’agit des albums suivants :
(Orion ORS 75204) * The Santa Fe Timetable pour chœur, op. 102 (1945) * Ô Lacrymosa pour soprano et piano, op. 48 (1926) * Tape and Double pour deux pianos et bande magnétique, op. 207 (1969) * Toccata pour accordéon, op. 183 (1962)
(Orion ORS 76246) * Aulokithara pour hautbois, harpe et bande magnétique, op. 213a (1972) * Wechselrahmen pour soprano et piano, op. 189 (1965) * Three Sacred Pieces pour chœur, op. 210 (1971) * Echoes from Austria pour piano, op. 166 (1958)
(Orion ORS 78290) * Horizon Circled pour orchestre, op. 196 (1967) * From Three Make Seven pour orchestre, op. 171 (1959) * Von vorn herein pour orchestre de chambre, op. 219 (1974)
(Orion ORS 78295) * Sestina pour soprano et 8 instruments, op. 161 (1957) * Five Pieces for Trombone and Piano, op. 198 (1967) * Flute Piece in Nine Phases, op. 171 (1959)
(Orion ORS 78298) * Spätlese pour baryton et piano, op. 218 (1973) * Drei Gesänge pour baryton et piano, op. 56 (1927)
(Orion ORS 78308) * Gesänge des späten Jahres pour baryton et piano, op. 71 (1931)
(Orion ORS 79348) * Four Hopkins Songs pour soprano et piano, op. 112 (1947) * Zwei Zeitlieder pour soprano et quatuor à cordes, op. 215 (1972) * Three Verhaeren Songs pour soprano, clarinette et quatuor à cordes, op. 30a (1924) + Gladys Nordenstrom
(Orion ORS 80377) * Die Jahreszeiten pour chœur, op. 35 (1925) * Drei gemischte Chöre pour chœur, op. 61 (1929) * O Holy Christ pour chœur, op. 186a (1964) * Three Sacred Pieces pour chœur, op. 210 (1971) * Two Blake Settings pour chœur, op. 226 (1976) * Durch die Nacht pour soprano et piano, op. 67 (1930)
(Orion ORS 80380) * They Knew What They Wanted pour récitante, hautbois, piano, percussion et bande magnétique, op. 227 (1977) * Quintina pour soprano, ensemble et bande magnétique, op. 191 (1965)