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 Ned Rorem (1923-)

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Tus
Gentil corniste



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MessageSujet: Ned Rorem (1923-)   Ned Rorem (1923-) EmptyJeu 9 Oct 2008 - 19:23

Je ne fais pas de biographie de cet Américain toujours vivant aujourd'hui; s'il y a quelque chose d'intéressant à dire, sud le fera beaucoup mieux que moi.

Voici ce que j'avais dit dans le fil sur les symphonistes américains de son concerto pour violon:

"le Concerto pour violon de Ned Rorem. Là encore, le langage est tout différent: très lyrique, passionné, émouvant. Je crois qu'on tient là un vrai chef d'oeuvre! L'écoute m'a bouleversé. Rorem est plus moderne que Foss dans son langage et ses effets, mais reste tonal et intelligible, sa musique est d'une grande sobriété, très pure. L'oeuvre dure 23 minutes et se divise en six mouvements portant des titres (du "crépuscule" initial à l''aube" du dernier mouvement, ce qui donne à l'oeuvre une connotation nocturnale), et alternant entre moments rapides et épisodes lents, méditatifs. Post-romantique, ça l'est sans doute, mais vraiment bien fait, pas larmoyant pour un sou, même si c'est le sentiment qui a très certainement guidé Rorem. Le mélodisme de l'oeuvre est stupéfiant, je ne pensais pas qu'un compositeur aussi peu connu puisse écrire des choses aussi accessibles, aussi évidentes. L'écriture pour le violon n'est pas du tout virtuose, puisque tout est réduit au minimum syndical, mais je pense que ça doit être difficile à jouer - le tout dégage une impression d'exigence. Exigence, oui, mais pas sérieux, ni tristesse, ni austérité: le tout n'est sûrement pas gai, mais d'une mélancolie lumineuse, simple et touchante, en quelque sorte. Je ne détaille pas les mouvements, je ne me souviens plus du détail, mais écrire sur cette oeuvre me donne envie de la réécouter. Il y a d'ailleurs de quoi: des petites merveilles comme ça, on a intérêt à en profiter!" (c'était au mois de mai je crois)

Je peux encore vous parler de ses 3 symphonies, rassemblées sur un disque Naxos et enregistrées par José Sérébrier avec Bournemouth (très belle interprétation, je ne vois pas trop ce que sud lui reproche).

Ce sont des oeuvres romantiques, écrites entre 1950 et 1958, sans rien de très expérimental; solidement ancrées dans la tonalité, elles ressemblent trait pour trait aux oeuvres de Harris, de Schuman, très américaines. Mais néanmoins personnelles, et très touchantes à mon sens: Rorem ne compose pas pour rien, il a visiblement quelque chose à dire; je ressens ici un souffle vraiment puissant, énormément de lyrisme, qui a quelque chose de troublant. L'utilisation des modes, des cuivres à la façon d'un orgue, une orchestration riche et généreuse me donnent cette impression d'une musique qui "parle", pleine de vent, de souffle, et quelque part de modernité, même si l'esthétique n'est pas du tout années 50 (plutôt début XXè siècle).

La 1ère symphonie ainsi que la 3è sont les mieux réussies: touchantes, solidement construites. La 1ère évoque l'univers harmoniques des Français début de siècle, de Fauré, de Ravel, pourquoi pas même de Dukas et de Franck. Le ton y est particulièrement élégiaque; et l'ouverture aux cuivres me donne des frissons; j'ai l'impression de pénétrer dans un monde vrai et vertigineux. La 2è symphonie me paraît plus faible, un peu longue et convenue, avec ces grands traits de violoncelles façon 3è de Harris; c'est très joli tout de même. Et la 3è, la mieux connue parce que Bernstein l'a enregistrée dès 1959, est effectivement une belle pièce, en cinq mouvements riches et variées, à la poésie lyrique ineffable, idiomatique et typique, mais tellement séduisante.
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atomlegend
Roi de la bourde
atomlegend


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MessageSujet: Re: Ned Rorem (1923-)   Ned Rorem (1923-) EmptyJeu 9 Oct 2008 - 19:39

Le concerto pour violon tel que tu le décris fait vraiment envie.
Au risque d'être ici HS peux tu nous conseiller le disque de référence, au pire crées nous un fil en discographie

http://www.jiwa.fr/#track/1306032
j'écoute cette version ci
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MessageSujet: Re: Ned Rorem (1923-)   Ned Rorem (1923-) EmptyJeu 9 Oct 2008 - 19:48

nous revoilà avec un problème de couplage... Autrefois le concerto de Rorem par Kremer et Bernstein figurait sur un disque avec Jubilee Games de Bernstein et Tatoo de David del Tredici. Je ne suis pas certain que ce disque aurait fait le bonheur d'Atom, Jubilée Games reste l'oeuvre de Bernstein avec laquelle j'ai le plus de mal (la gestion des passages aléatoires n'est jamais très satisfaisante). Tatoo est une oeuvre-phare de la musique américaine mais on est plus du côté de Ruggles, Babbit ou Carter, assez "moderne" donc.
Le disque existe aujourd'hui avec le concerto de Glass et la sérénade de Bernstein, oeuvre intéressante.
Sinon il y a le disque Naxos dirigé par... encore Sérébrier, avec le concerto pour flute et l'ouverture Pilgrims. Sans trop savoir pourquoi je crois qu'à tout prendre il vaut mieux acheter celui des trois symphonies.
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christophe21
Mélomaniaque
christophe21


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MessageSujet: Re: Ned Rorem (1923-)   Ned Rorem (1923-) EmptyJeu 9 Oct 2008 - 20:51

c'est fait, grâce à Spiritus, j'ai fait la connaissance de ce compositeur américain complètement inconnu pour moi, j'ai reçu le cd des 3 symphonies ce soir, et c'est superbe !!!!!!

dans la foulée, après avoir pu écouter des extraits sur Amazon, j'ai aussi commandé (mais pas encore écouté) :
- Adolphus Hailstork symphonies 2 et 3
- Virgil Thomson 3 symphonies
- David Diamond symphonies 2 et 4
- Paul Creston symphonies 1 à 3

de bonnes heures d'écoute intéressantes en perspective auprès de ces compositeurs américains chez Naxos.
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Tus
Gentil corniste



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MessageSujet: Re: Ned Rorem (1923-)   Ned Rorem (1923-) EmptyJeu 9 Oct 2008 - 21:20

mais sud tu lui reproches quoi à Sérébrier? je comprends pas...
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MessageSujet: Re: Ned Rorem (1923-)   Ned Rorem (1923-) EmptyJeu 9 Oct 2008 - 21:40

c'est mou, le traitement mélodique toujours plein de bizarreries inexplicables, des accentuations qui n'existent que dans sa lecture, un sens du rythme à la Plasson, un rendu d'un ennui rare. Je pense qu'il se venge dans sa direction de ses déboires en tant que compositeur. Toute l'entreprise vise à démontrer que tous les autres sont plus mauvais que lui. Et il y parvient presque à tous les coups.
Son massacre de Chausson particulièrement m'est resté en travers de la gorge, donc s'il y a une autre interprétation, j'essaye prioritairement l'autre.
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Beckmesser
Mélomane du dimanche



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MessageSujet: Re: Ned Rorem (1923-)   Ned Rorem (1923-) EmptyDim 28 Nov 2021 - 15:55

Je m'étais intéressé à une époque aux Songs de Ned Rorem, et j'étais tombé sur un cycle qui mérite le détour:

Last Poems of Wallace Stevens, pour soprano, violoncelle et piano.
https://www.deezer.com/fr/album/63144292
https://www.youtube.com/playlist?list=OLAK5uy_kVuj5nvJxAstB1eWI5jr-G-ZJ7DTp5Bmk

Avec un vrai coup de cœur pour la fin du cycle:
L'Interlude, qui semble faire écho aux "Louanges" du Quatuor pour la fin du Temps de Messiaen
Le dernier poème, "A Clear Day and no Memories", avec un souffle à la fois intense et retenu qui rappelle certaines fins d'œuvres de Britten
(Et Laura Aikin y est superbe)

Rien de révolutionnaire, simplement une œuvre attachante, remarquablement bien écrite pour la voix, et qui mériterait d'être plus souvent à l'affiche, comme certaines œuvres de Jake Heggie.

DavidLeMarrec a écrit:

(Je n'ai pas osé ouvrir un fil sur Jake Heggie, j'aurais peut-être dû, un des grands compositeurs d'opéra en exercice.)

Ça vaudrait sûrement le coup!
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MessageSujet: Re: Ned Rorem (1923-)   Ned Rorem (1923-) Empty

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