Ben. : « Ecoute et découverte de la Symphonie °7 de Hamerik aujourd'hui.
Je passe très vite sur la belle interprétation de Dausgaard, comme d'habitude dans ce répertoire, car ça n'est pas le sujet.
L'oeuvre date de 1897, est révisée jusque 1906, est sous-titrée "Symphonie Chorale" (Kor Symfony). Comme son nom l'indique, elle est écrite pour choeur et mezzo soprano. L'effectif (mais je vérifierai sur la partition) me semble néanmoins plutôt réduit.
Le premier et le troisième encadrent un bref Andante (2 fois plus court que le I et III, environ).
Ces deux mouvements se répondent et se font écho (fortes similitudes dans les procédés, dans l'écriture et les phrases mélodiques).
L'orchestration est assez simple, et l'écriture pour chœur plutôt minimaliste. Tout cela reste très tonal, bien entendu, mais assez éloigné du romantisme fin de siècle. Ca tire beaucoup plus vers Mendelssohn, selon moi.
L'Andante fait la part belle à la soliste, mais la mélodie n'est pas transcendante, et l'orchestration parfois un peu grotesque.
Les différentes phrases sont entrecoupées d'exclamations percussives un peu caricaturales.
On y entend néanmoins un contre-chant plutôt délicat de la petite harmonie. La fin de l'Andante, qui reprend la structure ascensionnelle des phrases musicales du I et du III est un peu plus convaincante.
Le troisième mouvement est assez morcelé; beaucoup de silences et de pauses entre l'évocation des différents thèmes.
Ce mouvement est également celui où l'on entend le plus quelques inspirations (très discrètes) folkloriques. Ces pages sont plutôt belles, bien qu'un peu trop naïves par instant. Plus que naïve, en fait, j'ai été un peu déçu par le manque de caractère.
Néanmoins, ça sonne joliment à l'oreille, on passe un bon moment, et la découverte est agréable. »
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DLM : « Assez d'accord, on dirait qu'il a voulu prouver qu'il était un homme de son temps et… pas vraiment.
Il vaut mieux écouter les premières symphonies (1 et 2 surtout, 3 et 5 éventuellement), qui assument totalement leur filiation mendelssohnienne et sont parmi les plus délicieuses choses qu'il m'ait été d'entendre – mais il ne faut vraiment pas chercher de l'innovation singulière là-dedans ! »
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Benedictus : « Du coup, pour vérification:
• HAMERIK: Symphonies nº1 en fa majeur, op. 29 «Symphonie poétique» et nº2 en ut mineur, op. 32 «Symphonie tragique»Thomas Dausgaard / Orchestre Symphonique d’Helsingborg
Helsingborg, VI & IX.1997
Marco Polo / Da CapoDu Schubert-Mendelssohn composé au Danemark vers 1880. La 1 est élégament orchestrée, avec une jolie veine mélodique et un certain élan - c’est plutôt plaisant, assez lumineux et bien fait (mais quand même passablement anodin.) En revanche, je n’ai pas aimé la 2: des mouvements de plus de dix minutes dans un langage aussi simple, ça finit par m’impatienter; par ailleurs, le ton plus grave, la recherche d’effets (tantôt pompeux, tantôt pathétiques, voire franchement faciles dans le III) qu’affecte cette symphonie, sans jamais atteindre au «tragique» promis, ne m’ont pas paru correspondre au registre naturel compositeur (la 1 sonne plus spontanée.)
À ce compte-là, j’aurais à coup sûr moins eu le sentiment de perdre mon temps en réécoutant Czerny 1 ou Sinding 4 - que je me souviens d’avoir vraiment bien aimées, à défaut d’y voir les chefs-d’œuvres ultimes du genre. (Ou encore Børresen 1, que
David a bizarrement écarté de sa liste.)
Je pense néanmoins que la 1 pourrait être vraiment très chouette - à condition de pouvoir bénéficier d’une interprétation un peu plus enlevée et frémissante que celle de Dausgaard, et un orchestre au spectre plus nettement défini, aux textures plus fines et aux couleurs plus vives. (Étonnant, d’ailleurs, le côté terne, opaque, empesé et mou de ce disque, quand on connaît les Beethoven et les Schubert ultérieurs de Dausgaard, ou le spectre d’Helsingborg dans Brahms, avec Manze.) »
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Mefistofele : « Je me suis réveillé ce matin en fredonnant... le III (Ndt: de la
symphonie no2), et du coup je me suis repassé la symphonie en entier (et je crois que j'ai apprécié l'expérience
). Si le titre est à moins avis une publicité mensongère, du moins les mélodies se retiennent facilement. Par contre, ce n'est ni la finesse des coloris ni l'inventivité des variations qui prédominent : certaines parties semblent reprises telles quelles, et l'on sait que
bis repetita ne
placent pas toujours. Cf. supra. »
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Golisande : « Au fait, si quelqu'un connaît la 7e Symphonie de Hamerik, que vaut-elle ? »
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Mefistofele :« J'ai testé pour vous
parce que la curiositié est un vilain défaut, et c'est... choral, en 3 mouvements, assez austère. L'appellation symphonie est passablement surprenante, mais comme discuté ailleurs, le terme s'applique selon la fantaisie du compositeur.
Deux appels de l'orchestre avant l'apparition des voix, atmosphère recueillie et soulignements orchestraux légers (un peu sirupeux ?) avant l'arrivée d'un thème aux cordes qui va être repris encore et encore et encore tout au long de l'œuvre. Au demeurant, l'urgence mise en place n'est pas déplaisante.
Le II. (
Andante sostenuto) est la partie lyrique réservée à la soliste (et le énième retour du thème urgent), dont la voix hélas ne me plait guère.
Le III. (
Grave) est assez majoritairement "silencieux", avec brefs élans empreints de pompe et de majesté (enfin, je suppose que c'est l'intention), avant le finale joyeux, avec force triangle et zim boum. Le temps est toutefois long avec près de 17 minutes, aux teintes majoritairement ternes, exception faite de ce finale qui fait très "fêtes de fin d'année".
Bref, on est bien loin du monde de la
symphonie no9 de
Rubbra ou finalement des élans (appuyés mais entraînants pour moi) de la
symphonie no2. »