Barber - Concerto pour violon

Comme il n'y a pas de sujet discographie pour Barber, je me permets de me poser ici.

Quelqu'un connait-il une belle version du Concerto pour violon op. 14 de Samuel Barber ?

j'ai la version par Isaac Stern (Bernstein/New York Philharmonic Orchestra) et elle me plait bien.

Cela a l'air bien appétissant

Evidemment, il est repris sur plusieurs CDs :

avec, en outre, l'Adagio de Barber; To Thee Old Cause et In Praise of Shahn de William Schuman; The Unanswered Question de Charles Ives et Fanfare for the Common Man de Copland.

avec, en outre, l'Adagio, le Concerto pour piano, l'Ouverture « The School for Scandal » et le Second Essay for Orchestra de Barber.

avec, en outre, le Concerto pour violon de Peter Maxwell Davies.

Bien que j'aie déjà l'Adagio, je me laisserais bien tenter par le deuxième.

Quelqu'un aurait un avis éclairé à ce sujet ?

Stadler, pourquoi n'ouvres-tu pas simplement le sujet en question? (surtout qu'on en est déjà à 21 pages ici)

Je divise.

Je recommande chaudement la version de Hilary Hahn. Celle de Gil Shaham est belle, raffinée mais trop évanescente, voire décorative ; l'interprétation de Hahn est bien plus habitée et mille fois plus sensuelle. L'accompagnement est de la même eau.

Stern dans mon souvenir, c'était bien, mais le son du violon n'est jamais très beau, et je trouve que cette musique exige un très beau son de violon, une sensualité ainsi que des couleurs automnales dans le mouvement lent que Hahn réussit à merveille.

Xavier a écrit:

Stadler, pourquoi n'ouvres-tu pas simplement le sujet en question? (surtout qu'on en est déjà à 21 pages ici)

Je divise.

Ben parce qu'il y avait déjà d'autres considérations discographiques dans le fil général et que je ne voulais pas "privilégier" ce concerto.

Désolé de t'avoir obligé à diviser

Hippolyte a écrit:

Je recommande chaudement la version de Hilary Hahn.

Ce serait pour moi l'occasion de découvrir plus avant Hilary Hahn dont on entend beaucoup de bien

Stadler a écrit:

Hippolyte a écrit:

Je recommande chaudement la version de Hilary Hahn.

Ce serait pour moi l'occasion de découvrir plus avant Hilary Hahn dont on entend beaucoup de bien

Je prends note également.

La version de Perlman avec Ozawa à la tête de l'Orchestre symphonique de Boston est une belle version, d'une grande sobriété de la part des deux artistes. La version de Shaham avec Previn à la tête du LSO est beaucoup plus prenante, m'a davantage touché même si Shaham en fait sans doute un peu trop dans la "romantisation" d'une oeuvre du XXe.

Shaham est toujours très romantique ; c'est magnifique dans Mendelssohn ou Brahms, mais dans les autres répertoire, ce peut être étrange (entendu en concert une Première Sonate de Fauré qui tirait sérieusement vers Puccini ). Cela dit, jouer le Concerto de Barber de façon très lyrique, ça ne me paraît pas une erreur monumentale.

(D'ailleurs tu m'étonnes… Perlman sobre ?)

DavidLeMarrec a écrit:

Shaham est toujours très romantique ; c'est magnifique dans Mendelssohn ou Brahms, mais dans les autres répertoire, ce peut être étrange (entendu en concert une Première Sonate de Fauré qui tirait sérieusement vers Puccini ).  Cela dit, jouer le Concerto de Barber de façon très lyrique, ça ne me paraît pas une erreur monumentale.

(D'ailleurs tu m'étonnes… Perlman sobre ?)

Tu as raison, à mon avis ; dans l'observation initiale et dans la proposition que tu en tires. Barber a intégré un discours post-romantique (ou romantique "attardé") dont il a tiré ses propres voies/voix mais qui est toujours particulièrement en situation dès lors que l'interprétation n'est pas (que) narcissique. Pas du post-Rachmaninov (Addinsell ; qui a d'ailleurs son charme) ou du crypto-Korngold mais oui, ici, Shaham est bien adapté.
(C'est très à la marge mais j'adore les "Essais" pour orchestre de Barber, notamment le 2nd .)

Je trouve que de plus en plus Shaham s'éloigne du son charmeur qu'il cultivait par rapport à la période où il enregistrait pour DG. Ce n'est pas le cas de Bell qui en fait toujours un peu trop.

Pour revenir au sujet on trouve un 2e enregistrement du concerto de Barber par Shaham sur le vif, sur un double CD des concertos de Berg, Harmann, Britten et Stravinski. Il est moins bien enregistré que la 1ere version. Le très beau concerto est lyrique; je vois comme un concerto (post)romantique, assez conventionel certainement pas révolutionnaire ou moderne. Bell et Shaham s'y prêtent parfaitement. Il y a aussi en exellent enregistrement de Ehnes qu'il faut compter. A chacun de choisir suivant le couplage.

Je me "mets" au concerto pour violon en vue du concert de Gil Shaham à Lyon, début février (couplage avec le Château de Bartok, entre autres) : http://www.auditorium-lyon.com/Programmation-15-16/Orchestre-et-opera/Opera-en-version-de-concert/Barbe-Bleue .
J'ai Shaham/Previn ; bien sûr, pour les raisons que tout le monde aura comprises, je serais assez tenté par Oliveira/Slatkin & Meyers/Slatkin (une vraie découverte, elle, dans le concerto de Mason Bates qu'elle a d'ailleurs gravé avec le Barber, sous la baguette de Slatkin), mais aussi par Bell/Zinman.
Des conseils ; des versions à fuir ?

James Ehnes est excellent dans ce concerto, qui demande une ligne de chant pure et intense.
Ce disque très généreux propose également les concertos de Korngold et de Walton.

Barber/Korngold, ça paraît très "entendu" comme couplage ; en tout cas : naturel. De ce point de vue, et pour changer, j'aime assez le couplage Korgold/Weill/Krenek de Chantal Juillet & Mauceri (ce qui nous éloigne de Barber).
Où réside la difficulté, à ton avis, dans l'exécution du concerto de Barber : dans l'équilibre "chambriste" requis pour les deux premiers mouvements ; dans celui qui consiste, justement, à permettre l'irruption du 3e mouvement beaucoup plus virtuose ; à l'orchestre ou au violon ?
Pour le coup, je tourne autour de l'oeuvre, et j'avoue que je ne sais pas très bien comment l'entendre.

Si le vieux son ne vous dérange pas, il faut essayer de goûter Camilla Wicks. Sa virtuosité rappelle un peu Heifetz avec un zest de Milstein.

Je ne suis pas un spécialiste du concerto de Barber, qui ne m'a jamais déçu au cours de longues années de fréquentations. Personnellement je n'y vois pas de difficultés particulières, ni dans la présentation (exécution) ni dans l'écoute.

Les pratiquants de ce concerto l'ont souvent dans le sang. Ceci est particulièrement vrai des solistes juifs américains, les Stern, Bell, Shaham, Perlman. Comment se tromper avec une oeuvre faisant appel à la veine lyrique la plus succulente, l'orchestration quasi lascive et les mélodies pleines d'abandon du premier mouvement ?

Ma seule recommandation serait de l'écouter au moins deux fois dès maintenant, et à nouveau une ou deux journées avant le concert.

André a écrit:

Ma seule recommandation serait de l'écouter au moins deux fois dès maintenant, et à nouveau une ou deux journées avant le concert.

Je vais scrupuleusement observer la prescription, docteur André !

bAlexb a écrit:

Je me "mets" au concerto pour violon en vue du concert de Gil Shaham à Lyon, début février (couplage avec le Château de Bartok, entre autres) : http://www.auditorium-lyon.com/Programmation-15-16/Orchestre-et-opera/Opera-en-version-de-concert/Barbe-Bleue .
Des conseils ; des versions à fuir ?

Gil Shaham dans Barber à Lyon, la chance... Dommage que mon tapis volant soit en panne

Hilary Hahn réussit magnifiquement là-dedans. Sa classe naturelle alliée à une grande finesse d'interprétation (tellement tentant pour les interprètes de sortir le sirop d'érable et de se regarder le nombril là-dedans) donnent beaucoup de pureté à l'oeuvre. Au final il s'en dégage beaucoup d'émotion.

Et tu échappes au couplage /Korngold. Mais bon le concerto en complément composé par le contrebassiste Edgar Meyer est une curiosité qui mérite l'écoute mais pas forcément la réécoute (bien que je l'ai tentée plusieurs fois). Ça commence bien - rien de novateur mais efficace - et puis après ça tourne un peu à vide.

Mikhaïl Symonian avec Kristjan Järvi très bien aussi. Plus de tripes, mais ça reste de bon goût. Il se dégage de ce violoniste (que j'ai vu en concert) une facilité et une détente incroyables. (couplé avec Khatchaturian)

Tu n'aimes pas le Korngold ?

Et tu n'aimes pas le sirop d'érable ?

Si j'adore le Korngold. Et je suis souvent très bon public avec le sirop d'érable. (Enfin pour les oeuvres intrinsèquement; pas pour les interprètes qui en rajoutent). Mais j'ai dit ça parce que bAlexb disait s'intéresser à des couplages différents.

En fait, comme je l'avais écrit plus haut, le concerto demande une ligne de chant pure. Et comme Ehnes n'est pas québécois, il n'y a aucun risque qu'il répande du sirop d'érable là-dedans .

Pour mémoire, Ehnes est le plus classique et le plus cérébral des violonistes (comme interprète) que je connaisse (en plus d'avoir un son de violon comme un filet de miel). Il a à son actif deux intégrales des sonates et partitas de Bach. C'est pourquoi je crois que son interprétation des Barber-Korngold et Walton est un + dans la discographie.