Max Emanuel Cencic

Dans ses années de soprano, Cencic a chanté le finale de la quatrième de Mahler. quelqu'un a-t-il entendu cette prestation?

ça y est, j'ai écouté!
Et ben c'est globalement très beau, bien fait forcément... avec au milieu une pièce de mandoline fort belle qui fait bien le parallèle avec l'air précédent j'ai l'impression...
Bel orchestre, belle direction.
Et chanteur comme toujours touchant et superbe de timbre... Chant varié et beau...

Bon, après c'était une première écoute... mais Hasse fait des choses intéressantes quand même!

Je vais réagir car comme tout le monde le sait sur ce forum, Cencic, je l'ai déjà entendu plusieurs fois en salle et je l'aime beaucoup pour son intégrité sur le plan artistique, sa simplicité et ses qualités de musicien. La musique de Hasse me passionne beaucoup moins que celle de Handel ou que de Vinci par exemple pour citer un compositeur baroque redécouvert grâce à Bartoli et Cencic notamment. Toutefois, c'est un beau disque, abouti. En revanche, notice indigente ne donnant que peu de détails sur les opéras présents dans le disque.

Ce disque est pour moi un cran au-dessus de Venezia, Cencic est en pleine maturité artistique depuis quelques années mais ce disque le montre au sommet de sa musicalité, de ses moyens. Le grave est d'une richesse superbe, l'aigu est plus doux que dans d'autres enregistrements. Le premier air du disque est une merveille notamment tout comme l'air de Siroe, opéra qu'il va enregistrer en entier avec Riccardo Minasi cet été et deux très bons artistes dans ce répertoire : Julia Lezhneva et Franco Fagioli. J'aime beaucoup l'ensemble et George Petrou, très bon chef baroqueux, déjà excellent dans un Giulio Cesare, dans Farnace en live et dans Alessandro.

Vivement la sortie le 31 mars de Tamerlano de Haendel chez Naive (ils ont mis ce jeudi en ligne plusieurs vidéos sur youtube) avec une distribution qui me plaît énormément même si je ne connais pas spécialement le ténor : Xavier Sabata, Cencic dans le rôle d'Andronico qu'il a déjà chanté à de nombreuses reprises (il a même chanté le rôle titre), Karina Gauvin (j'ai pu entendre un extrait du "Cor di padre" et c'est sublime), Ruxandra Donose (magnifique Tamiri, épouse de Farnace dans l'opéra de Vivaldi, déjà avec Cencic et Gauvin, uniquement au disque pour cette dernière), John Mark Ainsley. Certains déplorent que Minko n'ait pas enregistré l'opéra, surtout avec la distribution qu'il a eu à Salzburg : Fagioli, Mehta, Crebassa, Domingo et Lezhneva si je ne me trompe pas. Je sais que la discographie/vidéographie de cet opéra est loin d'être idéale pour les distributions qui ne sont absolument pas irréprochables et idéales. La version qui a la meilleure presse est d'ailleurs celle de Petrou.

aurele a écrit:

Je vais réagir car comme tout le monde le sait sur ce forum, Cencic, je l'ai déjà entendu plusieurs fois en salle et je l'aime beaucoup pour son intégrité sur le plan artistique, sa simplicité et ses qualités de musicien. La musique de Hasse me passionne beaucoup moins que celle de Handel ou que de Vinci par exemple pour citer un compositeur baroque redécouvert grâce à Bartoli et Cencic notamment. Toutefois, c'est un beau disque, abouti. En revanche, notice indigente ne donnant que peu de détails sur les opéras présents dans le disque.

Personnellement, je trouve la musique de Hasse plus intéressante que celle de Vinci qui me fait penser à du Vivaldi là où avec Hasse, j'ai l'impression d'être dans un baroque un peu plus corsé, qui lorgne vers des choses classiques presque!

Citation :

Ce disque est pour moi un cran au-dessus de Venezia

Et là je ne suis pas d'accord!
Venezia est pour moi beaucoup plus accompli car déjà plus varié en termes de couleurs et de sentiments. Faire un disque sur un seul compositeur, ça peut vite tourner à l'uniformité... et là, même si chaque air est assez particulier, j'ai un peu le ressenti que tout est de la même eau... là où Venezia proposait vraiment des choses très diverses et des airs tout bonnement magnifiques...

Après, ce dernier récital est quand même très bon...

On annonce la sortie de Siroe, un opéra de Hasse. Y a aussi Lezhneva et Franco Fagioli...

Quelqu'un l'a entendu ?

http://www.archambault.ca/cencic-max-emanuel-siroe-(2dc)-ACH003589467-fr-pr

Je l'ai seulement survolé… parution aujourd'hui.

Mais ça a l'air très ardent, avec des airs généreux de la meilleure veine de Hasse (dans le genre « Haendel musclé »). Et la distribution est déchaînée. Ça donne assez envie de l'écouter intégralement, ce qui ne m'arrive pas tous les jours avec du seria.

Merci David. Je surveille la sortie en magasin. Il y a souvent des prix spéciaux à la sortie.

Antonio Caldara, Adriano in Siria - Acte 3, Scène 5 : "Barbaro non comprendo"
Costanzo Porta, La costanza combattuta in amore - Acte 3, Scène 8 : "Mormorando quelle fronde"
Antonio Vivaldi (attribué à...) : "A' piedi miei svenato"
Francesco Gasparini, Flavio Anicio Olibrio - Acte 1, Scène 2 : "Dolce mio ben, mia vita"
Antonio Vivaldi (attribué à...) : "Anche in mezzo a perigliosa"
Geminiano Giacomelli, Merope - Acte 3, Scène 7 : "Sposa... non mi conosci"
Antonio Vivaldi, Argippo - Acte 2, Scène 6 : "Io son rea dell'onor mio"
Tomaso Albinoni, Il nascimento de l'Aurora - No. 49 : "Pianta bella, pianta amata"
Antonio Vivaldi, La verità in cimento - Acte 1, Scène 2 : "Mi vuoi tradir, lo so"
Antonio Vivaldi, Motezuma - Acte 2, Scène 3 : "Quel rossor che in volto miri"
Giuseppe Sellitto, Nitocri - Acte 1, Scène 3 : "Anche un misero arboscello"


Max Emanuel Cencic, contre-ténor
Riccardo Minasi, direction
Il Pomo d'Oro


Je ré-écoute une nouvelle fois ce disque et vraiment, c'est à mon sens l'un des plus beaux de Cencic. De part le choix des airs souvent splendides, mais aussi du chant. Plus lié et coulant, ne cherchant pas à démontrer mais bien à faire ressentir, le contre-ténor s'appuie sur un timbre superbe, ne va pas chercher l'esbroufe... je me laisse à chaque fois entraîner dans la douceur et la mélancolie de beaucoup d'airs, entrecoupés de moments plus vifs mais jamais non plus trop emportés.
Une splendeur à mon sens à tous les points de vus.
Même la pochette est parmi les moins "spéciales" de Cencic!

Espérons que son prochain disque soit du même niveau. Rokoko ne m'avait pas totalement passionné.

J'aimais beaucoup Cencic, mais j'ai beaucoup de difficulté à l'écouter depuis que je l'ai entendu en salle (pourtant dans le Grand-Théâtre de Bordeaux, et de près !). La voix n'avait aucun impact physique, tout le son convergeait dans le (joli) timbre et restait dans le corps.

Je n'ai déjà pas beaucoup de goût pour les contre-ténors (et reste extrêmement dubitatif sur leur emploi à l'opéra), mais ça me gêne, alors même que ses disques sont très beaux… j'ai l'impression de me forcer pour entendre quelque chose qui, de toute façon, reste un artifice… C'est nul de ma part, je devrais profiter du produit (ça ressemble à l'argument anti-Margaret Price dans le Tristan de Kleiber – où je n'aime pas trop Price d'ailleurs, mais l'argument est assez nul quand même…), mais ça me gêne. Un beau mezzo, même androgyne et peu projeté, du genre Galou, ça fait tellement mieux mon affaire !

Pour un grand disque de seria, il y a le récent récital de Blandine Staskiewicz , bien sûr !

Avec Il Pomo d'Oro, pourtant, ce doit être très chouette, je l'admets complètement !

DavidLeMarrec a écrit:

J'aimais beaucoup Cencic, mais j'ai beaucoup de difficulté à l'écouter depuis que je l'ai entendu en salle (pourtant dans le Grand-Théâtre de Bordeaux, et de près !). La voix n'avait aucun impact physique, tout le son convergeait dans le (joli) timbre et restait dans le corps.

Peut-être une mauvaise soirée? Pour l'avoir entendu deux fois en salle (un fois très proche et un autre au TCE en haut et sur le côté), je l'entendais toujours bien. Pas hyper puissant, mais qui passait quand même.

Citation :

Je n'ai déjà pas beaucoup de goût pour les contre-ténors (et reste extrêmement dubitatif sur leur emploi à l'opéra), mais ça me gêne, alors même que ses disques sont très beaux… j'ai l'impression de me forcer pour entendre quelque chose qui, de toute façon, reste un artifice… C'est nul de ma part, je devrais profiter du produit (ça ressemble à l'argument anti-Margaret Price dans le Tristan de Kleiber – où je n'aime pas trop Price d'ailleurs, mais l'argument est assez nul quand même…), mais ça me gêne. Un beau mezzo, même androgyne et peu projeté, du genre Galou, ça fait tellement mieux mon affaire !

Ah moi le soucis c'est que j'accepte pour un contre-ténor... par contre, une Galou j'ai vraiment du mal...

Citation :

Pour un grand disque de seria, il y a le récent récital de Blandine Staskiewicz , bien sûr !

Ecouté sur vos conseil monsieur... et bof Je crois que c'est ce timbre mat qui me pose soucis dans le répertoire

Polyeucte a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

J'aimais beaucoup Cencic, mais j'ai beaucoup de difficulté à l'écouter depuis que je l'ai entendu en salle (pourtant dans le Grand-Théâtre de Bordeaux, et de près !). La voix n'avait aucun impact physique, tout le son convergeait dans le (joli) timbre et restait dans le corps.

Peut-être une mauvaise soirée? Pour l'avoir entendu deux fois en salle (un fois très proche et un autre au TCE en haut et sur le côté), je l'entendais toujours bien. Pas hyper puissant, mais qui passait quand même.

Ah, mais ça passait… du huitième rang dans Ottone de l'Incoronazione, c'est bien le moins. Simplement la voix n'avait aucun impact physique, elle restait dans son coin… autant écouter un disque (ce que je ne fais pourtant plus, donc ).

Citation :

Ah moi le soucis c'est que j'accepte pour un contre-ténor... par contre, une Galou j'ai vraiment du mal...

À cause de quoi ? Moi j'aime bien : c'est tout en bouche, le son n'est pas bien grand, mais ça ne manque pas de caractère, et au moins l'émission est équilibrée (alors que le côté chapon des falsettistes s'exalte fort dans les rôles de héros à l'Opéra).

Citation :

Ecouté sur vos conseil monsieur... et bof Je crois que c'est ce timbre mat qui me pose soucis dans le répertoire

Perdu ! À jamais !

DavidLeMarrec a écrit:

Ah, mais ça passait… du huitième rang dans Ottone de l'Incoronazione, c'est bien le moins. Simplement la voix n'avait aucun impact physique, elle restait dans son coin… autant écouter un disque (ce que je ne fais pourtant plus, donc ).

Ah moi je trouve ça assez enveloppant en fait. pas très percutant bien sûr, mais au final plus touchant qu'un Fagioli (où là pour le coup j'ai trouvé que ça restait totalement à l'intérieur )

Citation :

À cause de quoi ?  Moi j'aime bien : c'est tout en bouche, le son n'est pas bien grand, mais ça ne manque pas de caractère, et au moins l'émission est équilibrée (alors que le côté chapon des falsettistes s'exalte fort dans les rôles de héros à l'Opéra).

Je trouve ça terriblement terne en fait. Des notes graves mais sans rondeur et couleurs, et peu d'aigu. Mais je n'ai écouté qu'une seule fois...

Polyeucte a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

Ah, mais ça passait… du huitième rang dans Ottone de l'Incoronazione, c'est bien le moins. Simplement la voix n'avait aucun impact physique, elle restait dans son coin… autant écouter un disque (ce que je ne fais pourtant plus, donc ).

Ah moi je trouve ça assez enveloppant en fait. pas très percutant bien sûr, mais au final plus touchant qu'un Fagioli (où là pour le coup j'ai trouvé que ça restait totalement à l'intérieur )

Fagioli, je teste normalement cette saison, on verra. Je me pose effectivement la question selon les disques et témoignages : certains semblent très honorablement projetés, d'autres totalement bloqués à l'intérieur (vu la tessiture, pas étonnant qu'Orphée de Gluck soit dans ce cas).


[Staskiewicz]

Citation :

Je trouve ça terriblement terne en fait. Des notes graves mais sans rondeur et couleurs, et peu d'aigu. Mais je n'ai écouté qu'une seule fois...

Tout l'inverse (mais tu as manifestement déjà lu ce que j'avais écrit sur Carnets sur sol ) : de très belles couleurs, une très belle souplesse dans l'articulation des registres, beaucoup d'expression… et elle, en vrai, ça claque ! C'est moelleux, mais il y a une grosse résonance pharyngée (un peu le gros son façon Netrebko), donc ça porte loin.

DavidLeMarrec a écrit:

Fagioli, je teste normalement cette saison, on verra. Je me pose effectivement la question selon les disques et témoignages : certains semblent très honorablement projetés, d'autres totalement bloqués à l'intérieur (vu la tessiture, pas étonnant qu'Orphée de Gluck soit dans ce cas).

Dans quoi? Son récital au TCE?

Citation :

[Staskiewicz]

Citation :

Je trouve ça terriblement terne en fait. Des notes graves mais sans rondeur et couleurs, et peu d'aigu. Mais je n'ai écouté qu'une seule fois...

Tout l'inverse (mais tu as manifestement déjà lu ce que j'avais écrit sur Carnets sur sol ) : de très belles couleurs, une très belle souplesse dans l'articulation des registres, beaucoup d'expression… et elle, en vrai, ça claque !  C'est moelleux, mais il y a une grosse résonance pharyngée (un peu le gros son façon Netrebko), donc ça porte loin.  

Euh... non, Galou... là je répondais à ce que tu disais sur Galou non?
Pour Staskiewicz, je retenterai le disque. mais je n'avais pas été vraiment ébloui. Peut-être que je cherche trop de démonstratif dans ce répertoire

Polyeucte a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

Fagioli, je teste normalement cette saison, on verra. Je me pose effectivement la question selon les disques et témoignages : certains semblent très honorablement projetés, d'autres totalement bloqués à l'intérieur (vu la tessiture, pas étonnant qu'Orphée de Gluck soit dans ce cas).

Dans quoi? Son récital au TCE?

Plus sûr de quoi. J'avais vu une vidéo artisanale prise lors d'un bis en concert, et on sentait assez nettement un impact assez supérieur au falsettiste moyen.


[quote]Euh... non, Galou... là je répondais à ce que tu disais sur Galou non?

Citation :

)

Ah oui, pardon. Effectivement, elle n'a pas un rayonnement très intense, la voix est en réalité très douce (elle recherche le timbre plus que la résonance), et peut-être bien que l'aigu n'est pas très développé (ce ne serait pas étonnant vu la méthode d'émission, mais je ne l'ai pas entendue dans des airs ou des cantates qui le sollicitaient vraiment), mais par rapport à n'importe quel falsettiste, elle dispose d'une assise, d'une diction et d'une présence supérieure. (Et puis elle est bien attachante, tout de même !)


[quote]Pour Staskiewicz, je retenterai le disque. mais je n'avais pas été vraiment ébloui. Peut-être que je cherche trop de démonstratif dans ce répertoire

Ce n'est peut-être pas démonstratif, mais ça reste techniquement superlatif. (et assez émouvant en ce qui me concerne)

http://www.swr.de/kunscht/max-emanuel-cencic/-/id=12539036/did=16733644/nid=12539036/1fqxit6/index.html

On peut voir plusieurs séquences de répétitions d'Arminio de Haendel mis en scène par Cencic. Le disque paraît le mois prochain et les extraits me donnent envie d'écouter cet opéra qui n'est pourtant pas le plus passionnant du compositeur, en raison d'un livret très embrouillé et d'une musique moins inspirée que les chefs d’œuvre du maître. Je suis un peu choqué par la séquence entre Yi et Cencic, même si ce n'est que du théâtre. Je n'irai pas plus loin car quand on voit que le contre-ténor/metteur en scène simule un orgasme et dit des mots comme "porn porn", "be erotic", cela dit tout sur ce qu'est Cencic : une diva excentrique qui est attachante néanmoins pour ses qualités musicales.

aurele a écrit:

http://www.swr.de/kunscht/max-emanuel-cencic/-/id=12539036/did=16733644/nid=12539036/1fqxit6/index.html

On peut voir plusieurs séquences de répétitions d'Arminio de Haendel mis en scène par Cencic. Le disque paraît le mois prochain et les extraits me donnent envie d'écouter cet opéra qui n'est pourtant pas le plus passionnant du compositeur, en raison d'un livret très embrouillé et d'une musique moins inspirée que les chefs d’œuvre du maître. Je suis un peu choqué par la séquence entre Yi et Cencic, même si ce n'est que du théâtre. Je n'irai pas plus loin car quand on voit que le contre-ténor/metteur en scène simule un orgasme et dit des mots comme "porn porn", "be erotic", cela dit tout sur ce qu'est Cencic : une diva excentrique qui est attachante néanmoins pour ses qualités musicales.

J'ai de gros doutes sur ce point.

Quand j'utilise cette expression, c'est parce que Cencic joue de l’ambiguïté sexuelle. Il joue parfois des rôles féminins en travesti et a un côté très diva.

Citation :

c'est parce que Cencic joue de l’ambiguïté sexuelle. Il joue parfois des rôles féminins en travesti

C'est une vérité de Lapalisse .

La ou je ne suis pas d'accord du tout c'est quand tu dis qu'il se la joue diva. Tu ne le connais pas et donc tu ne peux pas savoir comment il est en dehors des sorties des artistes

A la sortie des artistes, il est très sympathique mais les fois où je l'ai vu, il est plus distant que d'autres. Il m'est aussi arrivé de discuter avec lui sur un réseau social bien connu. J'ai beaucoup de sympathie pour Cencic, j'aime beaucoup le musicien mais la dernière vidéo que j'ai vue craint un peu au niveau excentricité pour choisir un mot soft.

Il n'est pas le seul à se montrer distant (Niquet aussi) à la sortie des artistes. S'agissant d'une forme de protection, cela n'en fait pas pour autant une diva

luisa miller a écrit:

S'agissant d'une forme de protection

Je suis assez d'accord avec toi ; j'aurais tendance à pencher de ce côté. On a tous vu au moins une fois, à l'issue des représentations, des spectateurs (toujours très bien intentionnés, d'ailleurs), se montrer "étouffants" avec les artistes. Le fan peut, avec une bienveillance qu'il ne s'agit surtout pas de remettre en cause, développer un tropisme à l'accaparement ; je peux comprendre que certaines natures de chanteurs, chefs, etc. , qui plus est dans ces conditions (tu as dirigé, tu es "mort[e]" en scène où tu as laissé une partie de toi dans le feu de l'action), puissent avoir besoin de construire des barrières pour établir des paliers de décompression.

Je pense que l'on peut fermer la parenthèse concernant l'attitude de Cencic à la sortie des artistes ou un côté "divo" plutôt que "diva" chez ce dernier. Parlons plutôt du projet scénique et discographique autour d'Arminio. En ayant entendu des extraits de 1min de plusieurs airs et l'air "Si, cadrò, ma sorgerà" mis en ligne sur Parnassus Arts Production et sur les plate-formes de streaming, je peux déjà dire que j'écouterai avec grand intérêt ce nouvel enregistrement de ce rare opéra de Haendel qui est intéressant musicalement et mauvais au niveau du livret. On reparlera de Layla Claire qui d'après les extraits entendus des airs de Tusnelda est une soprano très prometteuse pour ce répertoire.

Citation :

Je pense que l'on peut fermer la parenthèse concernant l'attitude de Cencic à la sortie des artistes ou un côté "divo" plutôt que "diva" chez ce dernier

Quand on lance une polémique on assume aurèle

bAlexb a écrit:

luisa miller a écrit:

S'agissant d'une forme de protection

Je suis assez d'accord avec toi ; j'aurais tendance à pencher de ce côté. On a tous vu au moins une fois, à l'issue des représentations, des spectateurs (toujours très bien intentionnés, d'ailleurs), se montrer "étouffants" avec les artistes. Le fan peut, avec une bienveillance qu'il ne s'agit surtout pas de remettre en cause, développer un tropisme à l'accaparement ; je peux comprendre que certaines natures de chanteurs, chefs, etc. , qui plus est dans ces conditions (tu as dirigé, tu es "mort[e]" en scène où tu as laissé une partie de toi dans le feu de l'action), puissent avoir besoin de construire des barrières pour établir des paliers de décompression.

Accaparement ou possession! Certains considèrent que tel ou tel chanteur d'une certaine manière leur appartient! Or, non! Les chanteurs ne s'appartiennent qu'à eux-mêmes!
C'est pour ça que je ne vais plus à l'entrée des artistes. Le comportement des autres me saoule.

Otello a écrit:

bAlexb a écrit:

luisa miller a écrit:

S'agissant d'une forme de protection

Je suis assez d'accord avec toi ; j'aurais tendance à pencher de ce côté. On a tous vu au moins une fois, à l'issue des représentations, des spectateurs (toujours très bien intentionnés, d'ailleurs), se montrer "étouffants" avec les artistes. Le fan peut, avec une bienveillance qu'il ne s'agit surtout pas de remettre en cause, développer un tropisme à l'accaparement ; je peux comprendre que certaines natures de chanteurs, chefs, etc. , qui plus est dans ces conditions (tu as dirigé, tu es "mort[e]" en scène où tu as laissé une partie de toi dans le feu de l'action), puissent avoir besoin de construire des barrières pour établir des paliers de décompression.

Accaparement ou possession! Certains considèrent que tel ou tel chanteur d'une certaine manière leur appartient! Or, non! Les chanteurs ne s'appartiennent qu'à eux-mêmes!
C'est pour ça que je ne vais plus à l'entrée des artistes. Le comportement des autres me saoule.

Je pense qu'on peut difficilement être plus d'accord !
Je me répète sans doute mais j'ai un souvenir particulièrement violent de Julia Varady, rencognée dans sa loge, à la Salle Pleyel, pendant que Fischer-Dieskau, qui venait de diriger le concert, essayait de fermer la porte (au sens propre) aux importuns ; dans la file d'attente, j'ai remballé mes aspirations à les approcher l'un et l'autre, extrêmement mal à l'aise et je suis rentré chez moi, ne voulant pas participer au cirque.
Dans le même ordre d'idée, je me souviens d'une spectatrice très mécontente (insultante, en réalité) parce que Montserrat Caballe avait cherché, aidée par sa fille, à s'exfiltrer prudemment/discrètement, à l'issue de son dernier concert à Genève.
Des observations malheureuses, amères...
... Comme toi, je ne fréquente plus les entrées des artistes ; sauf à être sûr que j'y suis attendu (et puis, ça reste, finalement, très périphérique au concert, très anecdotique même dans une logique de "paradoxe" suivant Diderot ; parce qu'aussi bien, celle/celui qu'on a aimé sur scène n'est pas celle/celui qu'on trouvera à la sortie, une fois revêtus ses habits de ville).

Lorsque j'allais à l'entrée des artistes à Nancy et Strasbourg, c'était uniquement pour toucher quelques mots à ces derniers, avoir l'occasion de leur dire que j'avais apprécié leur prestation, faire signer un disque. Je ne me les accaparais pas, du moins, je ne pense pas. Il est bien évident qu'aucun artiste nous appartient, je n'ai jamais dit le contraire. Tout a été extrapolé concernant mes propos sur Cencic.

On n'a pas extrapolé tes propos! On a seulement rebondi sur le sujet d'une manière générale.

Le rare Ottone de Haendel vient d'être enregistré ces deux dernières semaines en Italie avec notamment Cencic dans le rôle titre et Ann Hallenberg en Gismonda : http://www.parnassus.at/index.php?id=18&no_cache=1&tx_artistsdb_productions%5Bproduction%5D=93&tx_artistsdb_productions%5Baction%5D=show&tx_artistsdb_productions%5Bcontroller%5D=Production&cHash=631823649a1605241a4b52bb420ba33b

A la fin du mois - début août sera enregistré l'opéra Germanico in Germania de Porpora : https://www.facebook.com/parnassus.arts.productions/photos/a.206838326086296.29313.206834662753329/727406320696158/?type=3&theater
Ce projet avait déjà été évoqué il y a plus de deux ans, avec Fagioli pour le rôle d'Arminio et il va seulement se concrétiser. Je suis un peu déçu qu'il ne participe plus au projet.

Cencic a enregistré un air dans son dernier récital, "Arie Napoletane" et Bartoli a enregistré dans "Sacrificium" le superbe air "Parto ti lascio". J'ai du mal à imaginer Mary Ellen Nesi dans le lamento enregistré par Bartoli, question de couleur de voix alors que Fagioli y aurait été idéal.

Son prochain disque et sa prochaine tournée de concerts seront dédiés à Porpora : http://www.parnassus.at/index.php?id=20&no_cache=1&tx_artistsdb_productions%5Bproduction%5D=96&tx_artistsdb_productions%5Baction%5D=show&tx_artistsdb_productions%5Bcontroller%5D=Production&cHash=197ee24c0eb11622a8f4f54190b6b532