Chostakovitch Symphonie n°2 Octobre

C'est l'une des symphonies (composée en 1927) les moins jouées de Chosta avec la 3e (mais là c'est tout de même moins grave), et je ne sais même pas si elle a déjà été jouée en France ! Je me souviens qu'elle avait été programmée une fois et annulée. Pourtant cette composition, l'une des plus expérimentales de Chosta, est fabuleuse, mais pour avoir la partition je comprends qu'elle fasse fuir. Elle commence par des contrebasses et l'orchestre se superpose par couches succéssives du grave à l'aigü chaque entrée étant plus rapide. Noires pour les contrebasses, croches pour les violoncelles, triolets de croches pour les alti etc.... de ce magma surgit une trompette.
Mais le plus curieux est cet sorte de mouvement perpétuel qui débute par un solo de violon auquel s'ajoute un clarinette puis un basson, chacun semblant ne pas se préocuper de ce que jouent les autres, puis des hautbois et le reste de l'orchestre, dans un chaos invraisemblable, on a parfois plus d'une dizaine de voix différentes ! A diriger ça doit être coton.
Je ne sais pas si on peut reproduire une partie de la partition sur le forum (juste une page) mais si c'est possible...
A la fin on a un choeur mixte qui chante la révolution d'octobre.

Comme version à recommander, ben à part Kondrashin (1972) je ne vois pas. On a l'impression dans certaines intégrales qu'elle n'a pas été comprise ....

J'adore cette symphonie et j'espère un jour pouvoir l'écouter en concert.

Pour une page, ça ne pose pas de problème je pense (on ne peut pas nous accuser de vouloir jouer la symphonie sans payer les droits ).

Ta chouette intro aurait d'ailleurs sa place dans la partie générale : lorsque tu auras fini, tu devrais remettre tout ça dans un fil spécifique, préexistant ou nouveau.

Le pire, c'est que tu me donnerais envie d'écouter les symphonies de Chostakovitch.

DavidLeMarrec a écrit:

Pour une page, ça ne pose pas de problème je pense (on ne peut pas nous accuser de vouloir jouer la symphonie sans payer les droits ).

Ta chouette intro aurait d'ailleurs sa place dans la partie générale : lorsque tu auras fini, tu devrais remettre tout ça dans un fil spécifique, préexistant ou nouveau.

Le pire, c'est que tu me donnerais envie d'écouter les symphonies de Chostakovitch.

Enfin c'est le but du jeu.

Alors un extrait de cette 2e :

Merci pour l'extrait. Ca m'a calmé d'ailleurs : cette écriture filandreuse, toute horizontale, est typiquement ce que je n'aime pas dans certaines oeuvres de Bach, Schoenberg, Chosta ou Ligeti...

DavidLeMarrec a écrit:

Merci pour l'extrait. Ca m'a calmé d'ailleurs : cette écriture filandreuse, toute horizontale, est typiquement ce que je n'aime pas dans certaines oeuvres de Bach, Schoenberg, Chosta ou Ligeti...

Ha ben zut alors. Ce qui est intéressant c'est bien entendu d'écouter toute la progression du mouvement qui est cahotique mais qui a sa propre logique, et qui me fascine chaque fois que je l'écoute.

Pas de panique, je vais mettre ça dans les heures ou jours à venir, quand même. Un jour ou l'autre, j'accrocherai peut-être à ces symphonies.

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La moins réussie des symphonies de Chosta vaut quand même le détour, je crois.

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La 2ème est une de mes symphonies préférées de Chosta
Le début est vraiment saisissant.

Zeno a écrit:

La moins réussie des symphonies de Chosta vaut quand même le détour, je crois.

La 2e n'est pas la moins réussie ! La 3e et la 12e OK, mais pas la 2e !

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Barbuz a écrit:

Au fait, Utnapishtim, as-tu écouté la version de Haitink ?
Ou, comme tu l'écris, il n'y a vraiment que celle de Kondrachine ?

PS : j'espère que tu vas continuer ta liste des symphonies de Chostak sur ce forum . Je voudrais notamment en savoir plus sur la 3e, même si elle ne semble pas valoir le détour, et la 14e.

De tout ce que j'ai écouté, Kondrashin est le seul à faire jouer correctement le passage délirant ! Haitink me semble un peu hors sujet dans sa version.
La 3e bof....
C'est vrai il faut que je lance un fil sur la 14e.

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Barbuz a écrit:

Avant que l'on nous reproche un HS : c'est bien de la 3e dont je parlais, pas de la 2e (relire mon post).

Arg ! Désolé !

Barbuz a écrit:

Je dois dire que j'ai énormément de mal avec cette seconde. Je l'ai pourtant découverte avec le disque Melodiya de Kondrachine, donc une version de référence.
Mais pourtant, impossible de la digérer. Sans doute le côté ultra-moderniste de l'oeuvre.

Ben justement, je dirais que la 2e symphonie (et la 3e aussi d'ailleurs) est ce qu'il y a de moins réussi dans l'intégrale Kondrachine. C'est pâlot, uniforme, monolithique (K balaie tout en 17 minutes d'un trait) et elle semble inspirer tellement peu le chef que l'oeuvre finit par paraître conventionnelle ! Seul avantage, un choeur vraiment russe, mais lui non plus ne crie pas son enthousiasme...

Je conseillerais plutôt le disque de Neeme Järvi chez DG, avec la 3e symphonie et la suite de l'Age d'or. Perso je n'aime pas du tout sa prise de son aseptisée très XXIe siècle, mais côté interprétation c'est plus engagé que Kondrachine, le découpage en plages des 2 symphonies permet de mieux les suivre, et puis surtout le livret donne le texte russe avec sa traduction française ! On entend même, à la fin de la 2e, la sirène d'usine facultative.

Reste que je n'ai pas encore entendu LA version de la 2e qui me fasse me relever la nuit, et qui m'apporte la preuve que c'est réellement une oeuvre innovante.

Il paraît que la version de Rojdestvensky est très bien.

En revanche bizarrement la 3e symphonie m'inspire davantage, je ne la trouve pas si conventionnelle que ça et je lui trouve même une progression efficace. L'interprétation qui m'a le plus branché est celle de Smetacek live parue chez Praga. C'est chanté en tchèque et pas en russe, mais à moins d'être docteur en slavistique on n'entend pas trop la différence !

A ma connaissance, le tout premier enregistrement des Symphonies 2 & 3 (Morton Gould, Royal Philharmonic Orchestra & Chorus, RCA, 1968) n'a pas été réédité en CD.

lulu a écrit:

Chostakovitch, Symphonie nº2 (1927). Philharmonique de Moscou (Kondrashin) 1972
Chostakovitch, Symphonie nº2 (1927). Ministère de la Culture (Rozhdestvensky) 1984
Chostakovitch, Symphonie nº2 (1927). Philharmonique de Leningrad (Blazhkov) 1965
Chostakovitch, Symphonie nº2 (1927). Royal Philharmonic (Gould) 1968

Rozhdestvensky est tellement au-dessus de Kondrashin, je ne sais pas pourquoi j’ai attendu si longtemps avant d’écouter ça...
Notez que le soi-disant premier enregistrement de Morton Gould (1968) est en fait devancé par Blazhkov (1965) et Slovák avec le Philharmonique slovaque (1967).

Au passage je crois bien que ma préférence va désormais à cette symphonie plutôt qu’à la quatorzième, que j’ai aussi réécoutée récemment.
(Pour résumer Rozhdestvensky est exceptionnel, surtout dans la première moitié.)

Ah, tiens, je découvre grâce à ton message l'existence de ce fil; du coup je rapatrie ici une conversation de janvier 2019 dans le fil général sur Chosta

Benedictus a écrit:

Pour moi, c'est un peu différent: Chostakovitch est un compositeur qui, dans ses symphonies, me reste globalement étranger - à l'exception de la 13 et de la 14 (mais ne s'agit-il pas plutôt respectivement d'une cantate et d'un cycle de mélodies avec orchestre?)

Xavier a écrit:

Et la 2? C'est quand même assez original, même un ovni par rapport à la majorité de son corpus.

Benedictus a écrit:

C'est en un seul mouvement et avec chœurs, c'est ça? Je n'en ai qu'un très vague souvenir - un truc assez bruyant et pompier, à moins que je ne confonde avec la 3.

Roupoil a écrit:

La deuxième est avec choeur oui, mais la 3 aussi . La deuxième s'ouvre sur toute une partie qui est franchement bizarre, des cordes qui tricotent un truc plus ou moins atonal. La troisième est beaucoup plus académique, et la péroraison finale est tout ce qu'il y a de plus atrocement pompière, de fait.

Benedictus a écrit:

En train d'écouter la 2 par Rojdé - le début est vraiment génial (bizarre que je n'en aie gardé aucun souvenir); après quand viennent les fanfares et le chœur, je trouve ça nettement moins bon, mais il y a quand même des moments assez réussis (et comme des échos de Mahler 8 dans l'écriture chorale.)

Et puis, du coup, ceci, qui a davantage sa place ici que dans le fil général sur la 2ᵉ où je l'avais initialement posté (le 23 janvier 2019):


• Symphonie nº2 en si majeur «À Octobre», op. 14
Guennadi Rojdestvenski / Orchestre Symphonique du Ministère de la Culture d’URSS, Chœur Symphonique d’État de l’URSS / Rosalia Peregidova
1985
Venezia

Le début, avec ses tricots sans tonalité de cordes graves en sourdine qui se superposent est vraiment très prenant; les solos erratiques des vents, s’ils nous ramènent davantage aux procédés habituels du compositeur, le font quand même dans une atmosphère d’indécision harmonique assez inhabituelle. J'ai vraiment beaucoup aimé.

À partir de l’espèce de marche qui ouvre une section plus rapide, on se retrouve encore plus franchement dans les topoï chostakoviens (la fanfare dissonante, les violons crincrins, les solo de bois persifleurs, les grosses ponctuations percussives...) mais le langage reste là aussi harmoniquement plus tendu et contrasté, avec davantage de ruptures et de bifurcations qu’à l’ordinaire. Même dans la partie avec chœur, si l’on a bien les passages de pompiérisme «réaliste socialiste» attendus, il y a encore des choses «expérimentales» assez intéressantes (sur les textures instrumentales de l’accompagnement, dans les contrastes sur le traitement rythmique et du type de chant ou de déclamation du chœur, voire dans certaines fluctuations harmoniques qui a plusieurs reprises m’ont fait penser à la 8ᵉ de Mahler.)

Vraiment une œuvre singulière, presque un hapax dans le corpus des symphonies de Chostakovitch. Je ne dirais pas forcément que j’ai aimé, mais ça a retenu mon attention de bout en bout (je l'ai forcément déjà écoutée, que ce soit par Kondrachine ou Haitink, mais c'est curieux que je n'en aie pas gardé un souvenir plus net.)

Direction ample et pas dénuée d’emphase de Rojdestvenski, sonorités peu plaisantes mais chauffées à blanc de l’orchestre (en revanche, je n’ai pas perçu la sirène d’usine.)

lulu a écrit:

Rozhdestvensky est tellement au-dessus de Kondrashin, je ne sais pas pourquoi j’ai attendu si longtemps avant d’écouter ça...

Comme je n'ai pas réécouté les deux, je ne peux pas confirmer - mais si cette œuvre, qui m'a plutôt plu (et en tout cas frappé) avec Rojdé m'avait juste laissé, écouté par Kondrachine, le «très vague souvenir» d'un «truc assez bruyant et pompier», ce n'est sans doute pas fortuit...