Irmgard Seefried

Parce que ça fera plaisir à A.D. et que c'est une des meilleures nouvelles discographiques de l'année à mes yeux on annonce dans deux petites semaines la publication d'inédits de Seefried (sa formidable Marenka nous a été rendue il y a quelques mois), avec outre les airs de Micaela, de Liu et de Mimi dont j'avais déjà entendu parler comme d'une légende urbaine (comme son Quinquin live avec Reining) le final de Suor Angelica qui est une surprise totale, même pour moi qui finit par maitriser un peu sa discographie même souterraine à force d'obsession délirante pour la dame. (Un libera me du Requiem de Verdi - dont elle a donné pour moi une version définitive avec Böhm, des fragments des Noces et une poignée de lieder de Strauss avec orchestre complètent ce cd de raretés.)

Merci Grégoire, ça a l'air très intéressant tout cela, tu aurais un lien?

Cette période nous aura quand même gratifié d'un nombre très important de chanteurs fascinants, dont Seefried que je trouve inapprochable en Compositeur. Au disque tardivement, elle sera parfois sur un rôle entier inégale mais avec ici et là des accents qui ne sont qu'à elle et qui me font frémir, en Octavian, Hänsel... tiens je pense que si elle avait chanté Cherubino ça aurait été grand aussi!

Voilà le lien :

http://www.jpc.de/jpcng/classic/detail/-/art/Irmgard-Seefried-Rarit%E4ten/hnum/1529001

AD a écrit:

Cette période nous aura quand même gratifié d'un nombre très important de chanteurs fascinants, dont Seefried que je trouve inapprochable en Compositeur. Au disque tardivement, elle sera parfois sur un rôle entier inégale mais avec ici et là des accents qui ne sont qu'à elle et qui me font frémir, en Octavian, Hänsel... tiens je pense que si elle avait chanté Cherubino ça aurait été grand aussi!

Son Hänsel me paraît un peu trop tardif au niveau de la date. C'est son dernier enregistrement d'un opéra en studio.

Oui c'est pour ça qu'AD parle bien d'inégalité. Les aigus ne suivent plus trop à cette époque, même en studio et ça stride, ça picore pas mal. Mais effectivement une fois qu'on est saisie par la manière dont Seefried s'emparent des rôles en questions, les autres ont l'air bien chantantes et bien fades aussi.

Discographie ici (hélas jamais mise à jour, mais néanmoins indispensable)

http://fischer.hosting.paran.com/music/Seefried/discography-seefried.htm#Thomas

Je suppose qu'il vaut mieux privilégier cette version pour sa Fiordiligi.

Pas forcément, la version Jochum a une meilleure distribution, et d'après David, les versions Böhm de Cosi ne sont pas les plus réussies...

aurele a écrit:

Je suppose qu'il vaut mieux privilégier cette version pour sa Fiordiligi.

Oui. Celle de studio est à réserver aux inconditionnels, même si j'adore cette version Jochum. Elle crie tout ce qu'elle peut et se fait prêter les aigus, collés de manière assez artificielle.

Attention, il ne faut pas s'attendre, même avec Böhm, à écouter une soprano callassienne et italienne d'école dans ce rôle. Aucune note poitrinée, rien de très spectaculaire et vocalises esquissées. Seulement les récitatifs sont (d'ailleurs encore chez Jochum) vraiment extraordinaires d'intentions et de vie et comme le timbre est alors d'une séduction et d'une juvénilité très émouvantes, c'est peut-être, pour la fièvre, la grâce et le sourire, ma Fiordiligi favorite.

Grégoire de Tours a écrit:

aurele a écrit:

Je suppose qu'il vaut mieux privilégier cette version pour sa Fiordiligi.

Oui. Celle de studio est à réserver aux inconditionnels, même si j'adore cette version Jochum. Elle crie tout ce qu'elle peut et se fait prêter les aigus, collés de manière assez artificielle.

euh non quand même pas!

Guillaume a écrit:

Pas forcément, la version Jochum a une meilleure distribution, et d'après David, les versions Böhm de Cosi ne sont pas les plus réussies...

Non mais pour Seefried Jochum c'est trop tard. Disons que je ne recommanderais pas de commencer par là en ce qui la concerne, même si moi je l'aime dans tout et tout le temps en fait, question de timbre et de sensibilité.

Böhm a de bien beaux atouts avec un Dermota éblouissant et complètement en phase avec sa partenaire, mais c'est honteusement charcuté. Il semble qu'une version existe avec la même distribution à l'exception de Dorabella, chantée par Ludwig, peut-être plus exitante que la suédoise, mais je ne suis sûr de rien ne l'ayant pas entendue.

Jochum est plus complet, dirigé avec beaucoup d'allant, presque âpre quelque part et il bénéficie un merveilleux trio masculin.

Otello a écrit:

Grégoire de Tours a écrit:

aurele a écrit:

Je suppose qu'il vaut mieux privilégier cette version pour sa Fiordiligi.

Oui. Celle de studio est à réserver aux inconditionnels, même si j'adore cette version Jochum. Elle crie tout ce qu'elle peut et se fait prêter les aigus, collés de manière assez artificielle.

euh non quand même pas!

Mouais. Je ne suis pas sûr que les contre-uts, même hurlés (comme dans son Exultate Jubilate avec Walter), elle était encore en mesure de les sortir à l'époque. (63, ce qui est super tardif pour elle).

Mais bon tu as raison, je suis mauvaise langue, n'ayant aucune preuve de ce que j'avance.

Sinon Jochum a aussi une sensationnelle Köth en Despina, mais Otto n'est pas non plus négligeable, même si elle a moins de charme à mes oreilles.

Grégoire de Tours a écrit:

Otello a écrit:

Grégoire de Tours a écrit:

aurele a écrit:

Je suppose qu'il vaut mieux privilégier cette version pour sa Fiordiligi.

Oui. Celle de studio est à réserver aux inconditionnels, même si j'adore cette version Jochum. Elle crie tout ce qu'elle peut et se fait prêter les aigus, collés de manière assez artificielle.

euh non quand même pas!

Mouais. Je ne suis pas sûr que les contre-uts, même hurlés, elle était encore en mesure de les sortir à l'époque.

en les hurlant en studio, si! suis en train de réécouter et c'est bien elle.

je trouve d'ailleurs que le medium vieilli de Seefried ressemble beaucoup en couleur vocale au medium vieilli de Tebaldi.

Otello a écrit:

Grégoire de Tours a écrit:

Otello a écrit:

Grégoire de Tours a écrit:

aurele a écrit:

Je suppose qu'il vaut mieux privilégier cette version pour sa Fiordiligi.

Oui. Celle de studio est à réserver aux inconditionnels, même si j'adore cette version Jochum. Elle crie tout ce qu'elle peut et se fait prêter les aigus, collés de manière assez artificielle.

euh non quand même pas!

Mouais. Je ne suis pas sûr que les contre-uts, même hurlés, elle était encore en mesure de les sortir à l'époque.

en les hurlant en studio, si! suis en train de réécouter et c'est bien elle.

Oui tu as raison. Je réécoute aussi du coup (entre deux actes de Castor et Pollux) et en effet on distingue encore son timbre en fait.
Par contre je n'entends pas l'analogie avec Tebaldi mais en fait comme ce sont deux voix que je connais et que j'aime tout particulièrement je suppose que je ne peux les comparer qu'à elles mêmes.

Grégoire de Tours a écrit:

Guillaume a écrit:

Pas forcément, la version Jochum a une meilleure distribution, et d'après David, les versions Böhm de Cosi ne sont pas les plus réussies...

Non mais pour Seefried Jochum c'est trop tard. Disons que je ne recommanderais pas de commencer par là en ce qui la concerne, même si moi je l'aime dans tout et tout le temps en fait, question de timbre et de sensibilité.

Böhm a de bien beaux atouts avec un Dermota éblouissant et complètement en phase avec sa partenaire, mais c'est honteusement charcuté. Il semble qu'une version existe avec la même distribution à l'exception de Dorabella, chantée par Ludwig, peut-être plus exitante que la suédoise, mais je ne suis sûr de rien ne l'ayant pas entendue.

Jochum est plus complet, dirigé avec beaucoup d'allant, presque âpre quelque part et il bénéficie un merveilleux trio masculin.

De Salzburg dans la même production dirigée par Böhm, il y a eu effectivement Ludwig à partir de 1956 et surtout Streich en plus en 1957 ce qui donne une distribution sur le papier vertigineuse : Seefried, Ludwig, Streich, Dermota, Kunz, Schöffler... (des bandes privées existent).

Cela fait bien rêver mais malgré ses défauts, je préfère la version de Jochum, germanique dans le bon sens du terme, avec une distribution masculine qui enchante mes oreilles mais côté femmes aussi, intéressantes dans leur imperfection mais un engagement du même niveau!
Dans l'absolu pourquoi pas Grümmer à la place de Seefried, mais Grümmer n'enregistrait pas chez DG. Seefried n'est pas un compromis pour autant, les quelques notes aigues tirées ne sont pas si nombreuses et ont même une "aura interprétative", enfin moi elles ne me dérangent pas.
Et la prise de son est superlative pour l'époque.

Oui je vois ce que tu veux dire. J'aime énormément cette version en fait pour les qualités que tu soulignes (et Köth en plus). C'est simplement que, si on ne connait pas très bien Seefried, j'aurais peur que ses tensions ne donnent une mauvaise image d'elle. A moins qu'emporté par le charme du disque ...

Je vais faire une comparaison hasardeuse, mais la révélation de Seefried a été pour moi comparable à celle que j'ai eue pour Mödl...

Je les ai entendues et découvertes d'abord dans des enregistrements tardifs pour elles, où la fraicheur vocale n'était plus mais l'artiste confirmée et négociant certains problèmes techniques habilement pour en renforcer le pouvoir expressif.

Ensuite ayant bien en tête la couleur, la technique de ces interprètes, j'ai pu remonter dans le temps, en remarquant que certains accents n'étaient pas aussi présents ou la personnalité pas aussi forte, mais la voix dans la prime jeunesse parfois miraculeuse, et par dessus certaines intonations qui se développeront à l'avenir déjà géniales.

En fait que ce soit pour Seefried ou Mödl, je trouve qu'elles ont été toutes deux de superbes artistes parce que l'interprétation a largement compensé les traces du temps sur leur voix.
Après effectivement on peut ne pas supporter cela malgré tout et je peux comprendre, les aigus de Seefried dans le Cosi de Jochum, ou la voix de Mödl en Waltraute ou en Nourrice.

Personne n'a parlé de son Agathe du Freischutz, je la trouve splendide, malgré l'usure déjà bien audible par moment (l'enregistrement DG date de 1959) en plus il y a Streich, pétillante en Ännchen à ses côtés.

J'aime aussi beaucoup sa Marzelline dans le Fidelio de Fricsay.

Sinon j'ai entendu il y a longtemps la Création de Haydn. Je ne ma rappelle plus du chef, par contre les partenaires étaient : Richard Holm et Kim Borg

On a dû en parler ailleurs je pense, il n'a pas si longtemps que ça mais je partage ton avis.
Et dans les dialogues aussi du Freischütz, elle est Agathe!

Figaro a écrit:

Personne n'a parlé de son Agathe du Freischutz, je la trouve splendide, malgré l'usure déjà bien audible par moment (l'enregistrement DG date de 1959) en plus il y a Streich, pétillante en Ännchen à ses côtés.

J'aime aussi beaucoup sa Marzelline dans le Fidelio de Fricsay.

Sinon j'ai entendu il y a longtemps la Création de Haydn. Je ne ma rappelle plus du chef, par contre les partenaires étaient : Richard Holm et Kim Borg

Markevitch. Belle version d'ailleurs, même si Seefried est plus naturellement Eve qu'ange. Ca coute trois francs six sous chez DG.

Sinon la comparaison avec Mödl me semble d'autant moins hasardeuse que je me suis souvent fait la réflexion que les deux chanteuses avaient vraiment en commun le pouvoir de rendre hyper expressif l'allemand, même pour un non germanophone comme moi.

Grégoire de Tours a écrit:

Sinon la comparaison avec Mödl me semble d'autant moins hasardeuse que je me suis souvent fait la réflexion que les deux chanteuses avaient vraiment en commun le pouvoir de rendre hyper expressif l'allemand, même pour un non germanophone comme moi.

Ah!
Moi c'est pareil avec le russe et Galina Vichnevskaïa...

Quand à l'allemand que j'avais juste appris scolairement, tout a changé avec l'Opéra qui m'a fait aimer cette langue, puis donner l'envie de travailler là-bas, que ce soit en Allemagne du Nord au Sud, en Suisse et en Autriche (de l'Ouest à l'Est) avec les différents accents, les dialectes.

Et un disque de Lied/airs qui va paraître le 20/09/2010



Plus d'infos sur Abeille-Musique

C'est superbe, ça vient de paraître !        

Ça doit être hors de prix, non ?

gratuit et téléchargeable en podcast, mais là c'est uniquement la Seefried tardive des années 60, enregistrée à Paris dans des lieder de Strauss, Schumann, Wolf : http://www.francemusique.fr/emission/les-greniers-de-la-memoire/2012-2013/concert-darchives-irmgard-seefried-06222013-0000

Je ne peux rien en dire de plus, n'ayant pas encore réussi à écouter l'émission, et seulement quelques minutes, lors de la diffusion à l'antenne, de ce portrait : http://www.francemusique.fr/emission/horizons-chimeriques/2013-2014/irmgard-seefried-voix-d-ange-11-26-2013-00-00 , bien que j'ai posté ces liens il y a deux mois sur "A la radio" (et que j' Seefried depuis toujours, amour de jeunesse jamais démenti).

EDIT : c'est le programme que Roderick a posté en Playlist hier soir

André a écrit:

Ça doit être hors de prix, non ?

43$ canadiens, je ne sais pas si c'est plus cher qu'en Europe.

EDIt : 4 € de plus, mais ce n'est pas encore paru sur amazon Canada (sortie le 28/01)

J'ai écouté grâce à Mariefran (c'est bien beau de stocker les podcasts, encore faut-il les écouter) les deux émissions dont j'ai donné les liens ci-dessus. Le portrait qu'a consacré en novembre dernier Marc Dumont à Seefried vaut lui aussi largement l'écoute, et en particulier lorsqu'on l'entend dans Suor Angelica

J'ai écouté le premier lien moi aussi    Superbe émission, pas de temps perdu à raconter des niaiseries, que de la bonne musique ! J'ai quand même appris que son époux était Schneiderhan   

À part le fait d'avoir été mariés 40 ans et d'avoir eu 3 enfants, il semble même y avoir un enregistrement où on peut les entendre ensemble: un air de concert de Mozart, dirigé par Ferdinand Leitner (DGG). Ça doit être chouette !

(edit: j'étais vraiment fatigué pour avoir laissé passer fautes et coquilles

André a écrit:

À part le fait 'avoir été mariés 40 ans et d'avoir eu 3 enfant ensemble,il semble même y avoir un enregistrement où on peut les entendre ensemble: un air de concert de Mozart, dirigé par Ferdinand Leitner (DGG). Ça doit être chouette !

"L'Amero sara costante" du Re Pastore de Mozart, en effet.
Je vous conseille, si vous ne le connaissez pas, le très (très) beau cd Testament au tournant des années 40-50, contenant aussi une brassée de Lieder de Mozart un brin plus anciens que ceux reportés par DGG, mais aussi de Schubert ("Nacht und Träume" à se pâmer de naturel et de juste poids), Flies et Brahms. Seefried y est d'une absolue fraîcheur, en liberté même si, pour moi, il n'y a pas forcément de moins-value à l'écouter plus tardivement : http://www.amazon.fr/Arias-Mozart-Songs-Brahms-Flies/dp/B000003XI8/ref=sr_1_1?s=music&ie=UTF8&qid=1390202051&sr=1-1&keywords=Irmgard+Seefried+Testament .
Pour la large sélection Orfeo, on en sait plus sur le programme ? Est-ce que ça recoupe ces albums : http://www.amazon.fr/Lieder-Brahms-Cornelius-Strauss-Schubert/dp/B002YCI0KY/ref=sr_1_3?s=music&ie=UTF8&qid=1390202223&sr=1-3&keywords=Irmgard+Seefried+orfeo , http://www.amazon.fr/Irmgard-Seefried-Hugo-Wolf/dp/B0000AITB1/ref=sr_1_1?s=music&ie=UTF8&qid=1390202223&sr=1-1&keywords=Irmgard+Seefried+orfeo , http://www.amazon.fr/R%C3%A9cital-lieder-Irmgard-Seefried-soprano/dp/B0000260OU/ref=sr_1_5?s=music&ie=UTF8&qid=1390202223&sr=1-5&keywords=Irmgard+Seefried+orfeo ou http://www.amazon.fr/Raret%C3%A9s-Compilation/dp/B003S3N7BK/ref=sr_1_fkmr0_2?s=music&ie=UTF8&qid=1390202251&sr=1-2-fkmr0&keywords=Irmgard+Seefried+inedits (ce dernier, notamment, qui sur le versant sacré/opératique, contient des merveilles de fraîcheur, encore, de poids toujours mais, aussi, d'investissement, de flamme contenue, de pur argent vocal, etc.).

@ Alexb

http://www.orfeo-international.de/pages/cd_c877134i_e.html

Si tu veux plus de détails, j'ai le coffret.