Verdi - Luisa Miller

Non non! désolé! Je te laisse pas dire ça sur Ricciarelli qui est absolument magnifique dans cette intégrale!
le trio principal + Maazel est totalement superlatif et propulse cette intégrale en tête de discographie aux côtés de Cleva

Qui est le « trio principal » ? Ça inclut Bruson, Howell ou Ganzarolli ?

Otello a écrit:

Je te laisse pas dire ça sur Ricciarelli qui est absolument magnifique dans cette intégrale!

Mais qui dit que tu as le choix ?

Pour toi, la diction n'a aucune importance, très bien ; pour moi, si. Et là, Ricciarelli est bonne dernière. En outre, les voix monochromes qui flottent, ce n'est pas trop ma came. À côté de Ricciarelli, la Luisa de Caballé a la fermeté d'hypothétiques Cerquetti ou Callas…

Ensuite, plus subjectivement, je trouve Bruson un brin gris et dans ce rôle verdien assez lyrique, Domingo n'est pas forcément le type de voix qui me procurera le plus de satisfaction. (Cela dit, il est excellent, peu l'ont chanté aussi expressivement… pas sûr que ça se trouve dans la discographie en tout cas.)

prochaine réédition à la fin du mois:

Indispensable, on a déjà eu l'occasion de le dire/écrire souvent.
(EDIT : à défaut d'avoir Cebotari complète et/ou Souliotis dans de bonnes conditions ; à tout le moins facilement trouvable ...)

Oui, comme pour Lucia, sans concurrence dans la discographie – et ici encore, ce n'est pas tant Moffo (certes parfaite) que l'entourage, l'orchestre, la prise de son qui font la différence abyssale avec les autres versions.

c'est la meilleure version d'une discographie par ailleurs assez peu pléthorique ...

Otello a écrit:

c'est la meilleure version d'une discographie par ailleurs assez peu pléthorique ...

C'est le moins qu'on puisse dire, oui ; discographie dans laquelle (et le cas n'est pas si fréquent qu'on ne le fasse pas remarquer ici), hormis cette intégrale-ci, le meilleur provienne d'enregistrements en direct (dont un "officialisé", à savoir la captation vidéo du MET avec Scotto : http://www.amazon.fr/Verdi-Giuseppe-Luisa-Miller-NTSC/dp/B0009W4LLS ). Alors que l'oeuvre est d'une remarquable efficacité et ouvre une vraie brèche dans le Verdi "de jeunesse" en direction de la production de la maturité.

DavidLeMarrec a écrit:

Oui, comme pour Lucia, sans concurrence dans la discographie – et ici encore, ce n'est pas tant Moffo (certes parfaite) que l'entourage, l'orchestre, la prise de son qui font la différence abyssale avec les autres versions.

Parfaite, je ne sais pas ; complète oui, en revanche, c'est à dire à la fois vocale, stylée et dramatique (mais est-ce que ça crée la perfection dans la mesure où des trois facteurs l'un peut, à un moment donné, permettre d'équilibrer un autre et vice et versa ?).
Je parlais de Cebotari plus haut ; et nous parlions d'Alzira l'autre jour. Réécoutant la jeune Schwarzkopf dans la version saucissonnée de 38, je me suis dit qu'après tout, dans la décennie 40, sous réserve qu'on ait seulement songé à faire une Luisa intégrale en studio, elle aurait peut-être bien pu proposer un portrait lui aussi très complet, si ce n'est idéal, ce que je veux bien entendre (il y a quand même un truc, je trouve, dans cette narration tendue et dans ces atmosphères/climax enchaînés comme un saut de haies MAIS différenciés, qui peut facilement glisser sur les plumes des Italiennes "naturelles", et qui vient peut-être de Schiller).

bAlexb a écrit:

Otello a écrit:

c'est la meilleure version d'une discographie par ailleurs assez peu pléthorique ...

C'est le moins qu'on puisse dire, oui ;

Oui, enfin, faut pas pousser non plus, « pas pléthorique » par rapport à un Verdi, et singulièrement un Verdi de cette époque. Mais on aimerait avoir ce choix chez n'importe quel autre compositeur à part Wagner et Mozart ! Même chez ceux très enregistrés, les opéras moins courus de Massenet (où est Panurge ?) et de Puccini sont loin d'avoir cette fortune.

C'est plutôt dans la qualité qu'on est en droit de se sentir un brin frustré : les réussites absolues y sont bien moindre que dans la plupart des autres Verdi fondamentaux.

DavidLeMarrec a écrit:

bAlexb a écrit:

Otello a écrit:

c'est la meilleure version d'une discographie par ailleurs assez peu pléthorique ...

C'est le moins qu'on puisse dire, oui ;

Oui, enfin, faut pas pousser non plus, « pas pléthorique » par rapport à un Verdi, et singulièrement un Verdi de cette époque. Mais on aimerait avoir ce choix chez n'importe quel autre compositeur à part Wagner et Mozart !  Même chez ceux très enregistrés, les opéras moins courus de Massenet (où est Panurge ?) et de Puccini sont loin d'avoir cette fortune.

C'est plutôt dans la qualité qu'on est en droit de se sentir un brin frustré : les réussites absolues y sont bien moindre que dans la plupart des autres Verdi fondamentaux.

Moi j'entendais bien : discographie officielle. Cleva, Maag, Maazel, Levine (je veux bien concéder le "studio" radio de Rossi pour la RAI ; mais moins pour l'apparence de studio que pour Lauri-Volpi, en fait), ça ne fait jamais qu'un tout petit quarteron !

Et la Maag (avec Caballé, Pavarotti et Milnes), est-elle digne d'écoute ? Elle est dans ma pile d'écoute et ça me tente bien d'écouter ça prochainement (pour une découverte de l’œuvre)

Abnegor a écrit:

Et la Maag (avec Caballé, Pavarotti et Milnes), est-elle digne d'écoute ? Elle est dans ma pile d'écoute et ça me tente bien d'écouter ça prochainement (pour une découverte de l’œuvre)

Elle est très recommandable et très bien captée ; s'il n'y avait pas Gavazzeni en direct de la Scala avec le même couple Caballe/Pavarotti (elle, surtout, mon anguleuse et plus profuse, peut-être un brin plus efflorescente/fragile, presque "friable" mais dans le bon sens du terme, c'est à dire par effet d'accumulation/succession de couches vocales), elle serait indispensable : http://www.amazon.fr/Verdi-Miller-Caballe-Pavarotti-Gavazzeni/dp/B0000931PD/ref=sr_1_3?s=dvd&ie=UTF8&qid=1439213353&sr=8-3&keywords=caballe+luisa+miller . Mais oui, assurément, tu peux l'écouter en sachant que c'est une valeur sûre.

bAlexb a écrit:

Moi j'entendais bien : discographie officielle. Cleva, Maag, Maazel, Levine (je veux bien concéder le "studio" radio de Rossi pour la RAI ; mais moins pour l'apparence de studio que pour Lauri-Volpi, en fait), ça ne fait jamais qu'un tout petit quarteron !

Mais ce qui importe, c'est ce qui est disponible !  Qu'on ne compte pas les pirates disponibles uniquement chez des revendeurs indélicats qui ne versent pas les droits voisins, certes, mais à partir du moment où ça se vent officiellement, c'est de la discographie officielle.

C'est vrai en revanche qu'il y a peu de studios, mais là encore, c'est le lot commun d'à peu près tous les opéras en dehors de la cinquantaine de titres jouée tout le temps dans le monde. Il y a combien de studios pour Die Frau ohne Schatten ?  Pour Lucio Silla ?  

Abnegor a écrit:

Et la Maag (avec Caballé, Pavarotti et Milnes), est-elle digne d'écoute ? Elle est dans ma pile d'écoute et ça me tente bien d'écouter ça prochainement (pour une découverte de l’œuvre)

Ça s'écoute, oui, mais c'est sans finesse, et individuellement (direction sèche et pas très élégante, mollesse verbale et indifférenciation émotionnelle de Caballé, monochromie et manque d'assise de Milnes pour un rôle paternel…) c'est un peu en-dessous des standards de chacun. Comme l'œuvre est fragile, très originale pour son époque mais pas sans atteindre l'équilibre de la grande maturité (déjà beaucoup plus marquant pour Stiffelio), je ne suis pas sûr que ce soit complètement satisfaisant.

Néanmoins, c'est une bonne version, hein : très bien chantée, assez vivante, tu peux commencer avec ça sans problème.

J'en reste à mon souvenir extraordinaire de Gregory Kunde à Liège récemment...

nugava a écrit:

J'en reste à mon souvenir extraordinaire de Gregory Kunde à Liège récemment...

Ah ! Pour ça, assurément...

bAlexb a écrit:

Kunde, même s'il nuance peu, impose un chant fervent, fiévreux qui ne recule jamais, ne tourne jamais le dos à la difficulté mais avance, au contraire ; vraie leçon (d'émission, de tenue, de technique) dont se dégage la silhouette d'un artiste donnant comptant et avec intégrité.

L'attaque seule de "Quando le sere al placido" : exemplaire au premier sens du terme, anthologique.
Il est bien heureux que ça ait, au moins, été capté pour la TV.

Otello a écrit:

prochaine réédition à la fin du mois:

Commandé

nugava a écrit:

J'en reste à mon souvenir extraordinaire de Gregory Kunde à Liège récemment...

Oh, mais si c'était officiellement paru, ce serait peut-être même un premier choix… la direction de Zanetti est électrisante de bout en bout, beaucoup plus fouillée que celle de Cleva (très allante et efficace, mais pas aussi subtile).

Vocalement, c'est un peu en deçà sans doute, mais ça reste tellement délicat et frémissant…

Réédition de la version studio de Levine ; laquelle n'a pas toujours eu bonne presse, moins pour les qualités (re)connues du chef que pour son plateau, bancal/inégal (on n'a pas toujours été tendre avec Millo, on a souligné le bronze vieillissant de Domingo, etc.). Le temps du purgatoire est-il passé, notamment avec les mirages d'une discographie qui ne s'est pas étoffée autant qu'elle aurait pu/dû : http://www.forumopera.com/cd/luisa-miller-gloire-a-james-levine ?

bAlexb a écrit:

Réédition de la version studio de Levine ; laquelle n'a pas toujours eu bonne presse, moins pour les qualités (re)connues du chef que pour son plateau, bancal/inégal (on n'a pas toujours été tendre avec Millo, on a souligné le bronze vieillissant de Domingo, etc.). Le temps du purgatoire est-il passé, notamment avec les mirages d'une discographie qui ne s'est pas étoffée autant qu'elle aurait pu/dû : http://www.forumopera.com/cd/luisa-miller-gloire-a-james-levine ?

Malheureusement, le temps ne modifie en rien la prestation de Millo, incapable de faire les vocalises de son premier air : une vrai catastrophe Passé cette première étape très douloureuses, les choses s'arrangent, mais ce rôle n'est pas pour elle. Autant, elle est remarquable en Aida, Elisabeth de Valois ou en Amelia, autant Luisa Miller souligne ses défauts.

Sinon, effectivement le reste n'est pas mal. Mais sincèrement, on est très loin de la splendide version dirigée par Cleva, avec une distribution tout simplement idéale.