Alors, je sais pas si je donnerai un compte-rendu détaillé, mais, il faut que j'en dise au moins trois mots...
Violoncelle parfois franchement faux (je remarque rarement les problèmes de justesse, alors quand je les mentionne...).
Premier violon qui m'a semblé peu inspiré, ou peut-être plutôt un peu sec. Je n'ai pas arrêté de penser comment, dans des conditions similaires et avec des oeuvres du même niveau, Amandine Beyer avait su m'éblouir. (Mais bien sûr que tout le monde n'est pas Amandine Beyer.)
Second violon beaucoup plus délicat, plus sensible.
Sur les oeuvres, je découvrais Bononcini, après avoir entendu quelques pistes du disque qui m'avait laissé fort dubitatif. Mais là, en dehors de quelques airs un peu chiant, de parce qu'ils m'évoquaient un peu trop Vivaldi ou les cantates de Haendel, il y transparaissait une poésie, un rapport au mot qui étaient vraiment très inspirés.
Tout cela, bien sûr, est
atomisé par la présence de Cyril Auvity.
Je ne l'avais jamais entendu en récital. C'est un délice.
J'avais des réserves à la fois sur le programme et sur le format : parce que récemment, beaucoup de récitals similaires m'ont énormément déçu. Je pense, pour l'exemple le plus récent, au concert de D'Oustrac à Ambronay, qui est un peu tombé à plat (malgré les langues flagorneuses présentes à l'occasion). Preuve que même une chanteuse extrêmement talentueuse peut râter cet exercice.
Ici, ce n'était pas le cas. Du pur bonheur d'un bout à l'autre. Il a une présence incroyable ; il avait un timbre, une articulation et une expression qui rendaient les cantates complètement transparentes. J'étais incrédule de comprendre tout sans le programme (trop cher !).
Mention spéciale pour la première cantate, "Quando Parli", qui était un vrai joyau, très italienne (même des échos vénitiens ?) en style, et qui me semble être celle composée le plus tôt dans sa carrière.
Je me dit juste qu'il est dommage qu'il fasse ce genre de chose si peu souvent...
Et bien sûr pour finir le concert deux rappels : un arrangement maison de "Sì dolce è'l tormento", qui aurait été beau sans la guimauve sirupeuse (insupportable) des violons ; et pour en conclusion, "Vos mépris chaque jour", à tomber par terre.
J'ai acheté le disque en sortant (comme souvenir plutôt, parce qu'il y a vraisemblablement une grosse différence entre le disque et le récital), chose que je ne comptais pas faire, mais ça le méritait vraiment.
Non, vraiment, soirée incroyable.À tel point que je n'ai pas envie d'écouter de musique ce soir et garder le concert dans l'oreille...