Quelques mots sur ce magnifique concert.Il y avait l'orchestre à cordes "il divertimento",douze jeunes musiciens de la Vénétie,et dont le premier violon est Piero Toso(premier violon historique des Solisti Veniti).L'acoustique de Saint-Eustache est assez réverbérante,et si on est pas dans les premiers rangs,on a du mal à apprécier tout le travail de cet ensemble.C'était le cas dans le concerto pour orgue de Haendel.Pour l'octuor de Mendelssohn,cela passait beaucoup mieux.
Mais bon,l'intérêt de ce concert,c'était bien sûr l'interprétation de deux oeuvres de Jean Guillou,on va dire pratiquement inédites."Co-Incidence" est une oeuvre pour violon solo,écrite en 1996.D'une écriture très moderne,mais pas atonale,voilà quinze minutes d'une musique très lyrique,expansive et qui cherche toujours à pousser plus loin les frontières de l'instrument.Le concerto pour orgue et orchestre à cordes n°3 est plus ancien(1963).Pratiquement une oeuvre de jeunesse,mais quelle maturité.Guillou fait des prodiges de "co-incidences" dans l'instrumentation.Par moment,on ne sait plus si entend les timbres de l'orgue ou des cordes.Particulièrement dans un dialogue avec la contrebasse.En fait l'orchestre est considéré comme un ensemble de solistes,ou d'acteurs en face des cinq claviers,et des milliers de tuyaux de l'orgue de Saint-Eustache.Cette partition,jouée une seule fois à Radio-France,dure environ 30 minutes.Et comme souvent,Jean Guillou nous entraîne dans un déluge irrésistible,sans limites,effrayant!
En bis,le prélude sur B.A.CH. de Liszt:à 80 ans,Jean Guillou ne semble pas être contraint par la technique,quelle virtuosité!Jamais entendu une telle intensité dans ce prélude.