Carolus Hacquart est un compositeur néerlandais né à Bruges vers 1643 et mort vers 1701. Il serait sans aucun doute le plus important compositeur des Pays-Bas a la fin du XVII.
Il reçoit une formation d'enfant de chœur. En 1669 il était actif comme musicien au sein de la bourgeoisie locale de Rotterdam avant de rencontrer le grand public en 1674 avec ses cantates sacrées.
Il écrit un premier opéra " triomfeerende (pastorale) sur un livret Néerlandais du poète Dirk Buysero .
Il devient ensuite organiste puis composa ses opus 2 et 3 " les sonates Harmonia Parnassia ", des suites pour violes et des motets.
Je ne parlerais ici que de ses sonates et cantates avant de découvrir ses pièces pour violes. Peu de choses ont l'air d'avoir été de nos jours édités.
Les cantates sont chantées a 2 et trois voix sur des mélodies émouvantes italianisantes et une musique polyphonique. Les sonates quand à elles dites "traditionnelles " en trio.
Violon(s)/Alto ou Viole/ Basse de viole et basse continue.
J'ai trouvé ça assez proche d'un Monteverdi et d'autres Florentins. Je pourrais rapprocher la partie chantée à un certain Caccini. L'harmonie n'a donc à son époque rien d'innovante.
D'autres définiront le style bien mieux que moi du moins avec beaucoup plus de précisions sur la forme de sa composition.
Le continuo me semble cependant bien plus marqué que chez les Florentins et une basse de viole qui joue aussi un rôle indépendant, en prenant part à la polyphonie. c'est superbe.
Un continuo moins passif, j'oserai dire, accentuant le sentiment de profondeur ainsi donné.
Je découvre ici donc un compositeur avec l'envie d'en entendre plus, et aussi l'ensemble Clematis aux sonorités sombres et apaisantes.
Le duo Scheen et Van Dyck fonctionne parfaitement c'est d'ailleurs avant même de vouloir découvrir ce Hacquart ce qui m'a poussé dans cette voie.
Ils sont célestes dans le "Miser es" Essayez d'entendre ça: ( traduit du latin)
Vous serez misérables, en quelque endroit que
vous soyez et de quelque côté que vous vous
tourniez, si vous ne vous tournez vers dieu.
Pourquoi vous troublez vous de ce que les choses
ne vous réunissent pas selon votre volonté et vos désirs
Qui est celui à qui tout succède à son gré? c'est ni vous, ni moi
ni aucun homme sur la terre. Il n'est personne en ce monde qui n'ai quelque peine
ou quelque traverse, fût-il roi ou fût elle reine. Qui est le
plus heureux? C'est certainement celui qui peut souffrir quelque chose pour dieu.
Il est des personnes faibles et imparfaites qui
disent: que cet homme mène une vie heureuse, qu'il est riche, qu'il est grand, puissant et élevé.
Mais considérez les biens du ciel, et vous verrez
que tous ces biens temporels ne sont rien; qu'au contraire, ils sont incertains et plutôt
à charge, parce que nous ne possédons jamais sans inquiétude et sans crainte.