Quelques précisions biographiques : compositeur français, né en 1873 et mort en 1949. A étudié avec Massenet et dirigé l'Opéra-Comique. Prix de Rome en 1894 pour sa cantate Daphné. S'intéresse au cinéma muet, compose la musique de films tels que "Le Premier Glaive" (1908) et "Le Miracle des loups" (1927). Succède à Fauré à la direction du Conservatoire de Paris.
Auteur de plusieurs opéras et opéras-comiques dont "Mârouf, savetier du Caire", d'après les « Mille et une nuits, est le plus célèbre (1934, triomphe). Ainsi que de deux symphonies, la 2ème datant de 1896. Signalons aussi les Romances sans paroles, pour violoncelle et piano (1890), Lamento pour orchestre (1930). Son catalogue est assez vaste, bien que très peu joué de nos jours.
Ne passons pas sous silence quelques aspects peu réjouissants :
- Triste point commun avec un certain W.... : son antisémitisme pro-actif. En 1940, il dénonce aux autorités allemandes les élèves et professeurs juifs du conservatoire de Paris, avec un zèle qui fait froid dans le dos (il court-circuite Vichy et s'adresse directement aux nazis; il le fait par écrit sous la forme d'un rapport détaillé précisant les cas "raciaux" ; il le fait avant même que la loi anti-juive ne soit promulguée !)...
- Siège au « Comité professionnel de l'art musical » du gouvernement collaborateur de Vichy.
- Déclare que les musiques de Wagner, de Franck et de Debussy le laissent indifférent.
Nuançons toutefois en signalant qu'il a protégé d'autres juifs pendant la guerre (allez comprendre) et qu'il a, après la guerre, mis en musique la pièce de Jean-Jacques Bernard, interné par les nazis à Compiègne et libéré en 1942. Par ailleurs, il n'était pas à proprement parler un "collaborateur" du régime. Son fils François-René a été assassiné au camp de Mauthausen.