Martin Luther

Le théologien a écrit de la musique.

On m'a dit que les huguenots de Meyerbeer contenaient certains de ses thèmes, j'aimerais avoir des informations dessus (par exemple les indiquer avec les pistes et le minutage de la version Bonynge, ou toute information permettant leur identification).

En faisant une recherche je suis tombé sur ce lien intéressant : http://www.erf-auteuil.org/protestantisme/luther-et-la-musique.html

Où il est fait référence à ça : /watch?v=IQ2RPsyR8NA

A partir de 1:40 ça envoie vraiment le pâté je pense que les organistes peuvent se faire plaisir.

Tout ce que je sais, c'est que beaucoup des chorals de Bach reprennent la mélodie de chorals de Luther.

Glocktahr a écrit:

On m'a dit que les huguenots de Meyerbeer contenaient certains de ses thèmes, j'aimerais avoir des informations dessus (par exemple les indiquer avec les pistes et le minutage de la version Bonynge, ou toute information permettant leur identification).

En l'occurrence, c'est un seul thème, un leitmotiv (en 1836 ) symbolisant la foi huguenote, fondé sur la composition la plus célèbre du théologien. En fait, pour ce choral dit « de Luther » (Ein feste Burg ist unser Gott), il a essentiellement écrit une ligne mélodique, généralement arrangée par les compositeurs (parce qu'elle n'est pas forcément génialissime), et harmonisée au gré de chacun. C'est le cas dans Les Huguenots.

Marcel chante d'autres thèmes religieux (finals du I et du II, par exemple), mais je n'ai pas vérifié leur provenance

Pour l'entendre, déjà l'Ouverture, dont toute la première partie est une suite de variations sur ce thème, qui mute ensuite en une sorte de coda plus agitée qui s'abstrait des thèmes de l'opéra.

Sinon, chez Bonynge (accessible ici sur MusicMe : http://www.musicme.com/#/Compilation/Meyerbeer:-Les-Huguenots-0028943054928.html ), on trouve de manière évidente :
- CD 1, piste 8 : « Mais quelle étrange figure » (ça commence à « Seigneur, rempart et seul soutien », où Marcel chante les paroles françaises du choral).
- CD 4, piste 12 : « Ah, voyez, le Ciel s'ouvre et rayonne » (à partir de 1'05, et le thème revient à 2'05).


Ne manque pas de transmettre mes salutations respectueuses à On.

Sur la question des chorals en général, il y a un album très instructif : celui du Huelgas-Ensemble présentant de nombreux chorals de Luther dans des harmonisations de Michael Praetorius avec celles de JS Bach alternativement. Il permet de s'imprégner des principaux chorals (et ensuite on peut éventuellement commencer à les repérer plus facilement dans les pièces instrumentales) et permet aussi de voir l'évolution de l'écriture dans l'harmonisation des chorals.

C'est récent, mais malheureusement déjà épuisé.


Le gros coffret Réforme/Contre-Réforme paru chez Ricercar aborde également la question. On y trouve par exemple "Eine feste Burg ist unser Gott" dans une harmonisation de Luther.

DavidLeMarrec a écrit:

En fait, pour ce choral dit « de Luther » (Ein feste Burg ist unser Gott), il a essentiellement écrit une ligne mélodique, généralement arrangée par les compositeurs (parce qu'elle n'est pas forcément génialissime), et harmonisée au gré de chacun. C'est le cas dans Les Huguenots.
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Alors clairement je préfère la version de Meyerbeer, j'avais écouté ce choral et je n'avais pas réussi à y reconnaitre une partie des huguenots, il faut vraiment le savoir pour faire le lien entre les deux.

Meyerbeer a rendu la mélodie plus avenante effectivement, moins « arbitraire ». Celle de Luther sonne vraiment comme une mélode de psautier (donc l'usage est comparable aux cantiques d'aujourd'hui dans les églises, vraiment quelque chose d'utilitaire, un support à paroles pour l'assemblée).

Mais on retrouve quand même des points communs, c'est aussi que ce n'est pas joué de la même façon.

Je suis bien évidemment d'accord, Meyerbeer c'est GRAND.

On peut même dire que la référence au Ein feste Burg est récurrente dans la musique allemande : la Kaisermarsch de Wagner, Friedenstag de Strauss en sont de belles occurrences.

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Dans Les Huguenots, il y a aussi, uniquement dans la version Minkowski, au IIIème acte (n°17B), le choral "Veille sur nous grand Dieu du Ciel" écrit sur le choral "Ach Gott vom Himmel, sieh' darein", écrit par Luther en 1524 à partir du Psaume 12 (source : ASO des Huguenots).