[Pleyel] Bartoli - Mozart et la Vienne classique (26/11/13)

   

Programme :
Wolfgang Amadeus Mozart : Exsultate jubilate, KV 165
Joseph Haydn : Extrait de la Symphonie n° 52 en Ut mineur, H. I/52 (Allegro Assai)
Wolfgang Amadeus Mozart : "Parto, parto" (Air de Sesto, extrait de La clemenza di Tito)
Josef Myslivecek : Ouverture (extrait de Medonte)
Josef Myslivecek : "Se mai senti" (Air de Sesto, extrait de La clemenza di Tito)
Joseph Haydn : "Al tuo seno fortunato" (Air de Genio, extrait de L'anima del fislosofo ossia Orfeo ed Euridice, Hob. XXVIII:13)

Joseph Haydn : Extrait de la Symphonie n° 13 (Adagio)
Wolfgang Amadeus Mozart : "Deh, per questo istante" (Air de Sesto, extrait de La clemenza di Tito, KV 621)
Johann Baptist Vanhal : Extrait de la Symphonie en Sol mineur (Finale-allegro)
Wolfgang Amadeus Mozart : "Ch'io mi scordi di te... Non temer, amato bene" (Scène et Rondo, extrait d'Idomeneo)
Joseph Martin Kraus : Ouverture (Extrait d'Olympie )
Joseph Haydn : "Berenice, che fai" Cantate Hob. XXIVa:10


Le Programme en ligne (avec les textes chantés!... et la précision que Bartoli fera une séance de dédicaces à la fin du concert... va y avoir foule!)

Un petit retour du récital... Y avait quelqu'un d'autre??? Ou alors je vais vraiment voir des trucs que personne ne va voir...




Bartoli en récital, c'est vraiment une expérience... au même titre qu'une Gruberova, mais pas pour les mêmes raisons. Dans les deux cas, nous sommes face à des monstres sacrés de leur vivant... mais là où Gruberova nous fait un peu du récital "à l'ancienne" (ses mAAAAAAgnifiques robes!!), Bartoli essaye de rejouer un peu la carte historique. En effet, son entrée en pantalon, avec une veste et une chemise à jabot... c'est un rappel des tenues des castrats de l'époque des oeuvres proposées... Et quelle classe dans cette entrée, dans cette tenue sur scène où elle vie chaque air, où elle prend un plaisir manifeste à être là... Une grande star, mais qui montre à quel point chanter dans ce cadre reste pour elle un immense plaisir !

Pour l'accompagner, le Kammerorchester Basel est parfaitement en place, avec juste quelques petits soucis de justesse à deux moments. Mais qu'importe... car tout le reste est vraiment de très bon niveau, avec un beau son, de la vie... et des très belles prestations dans les moments uniquement orchestraux ou lors des interventions solistes.
Les interludes orchestraux se séparent en deux familles : les symphonies de Haydn et le reste... le reste, c'est des oeuvres rares de Myslivecek, de Vanhal ou encore Kraus. Tous des compositeurs qui sont passé à Vienne à la même époque que Mozart. On reste donc dans le même style... mais avec vraiment quelque chose de particulier et intéressant dans l(ouverture d'Olympie de Kraus. Sombre et tendue, presque déjà romantique par les couleurs... superbe découverte ! Les autres pièces sont vivantes, belles... intéressantes donc !

Mais le principal restait quand même Bartoli... On commence pour l'Exsultate, Jubilate de Mozart où Bartoli nous démontre déjà tout son talent de coloriste, d'instrumentiste et de musicienne. Vision très lyrique de l'oeuvre, mais avec beaucoup de soin et de recueillement par moments, commençant par beaucoup de douceur pour monter doucement dans la virtuosité et l'extension vers l'aigu! La Clémence ensuite de Mozart ou de Myslivecek. Ce n'est pas forcément dans ce répertoire classique que je préfère Bartoli... et ce sera la même chose pour le deuxième extrait de la Clémence et d'Idoménée de Mozart : un chant superbe, détaillé et sensible... mais qui ne décolle pas vraiment. De même en fait pour l'oeuvre de Myslivecek qui est vraiment du même style que le Mozart à mon sens.
Mais alors, que reste-t-il ? Eh bien l'air du Génie de l'Orphée de Haydn... Et là Bartoli nous montre sa virtuosité et démontre combien la mezzo reste un monstre de technique mais aussi de musicalité ! Clôture donc de la première partie par un feu d'artifice !
Mais la pièce maîtresse de la soirée reste la cantate de Haydn "Bérénice" ! Déjà, changement de tenue pour Bartoli (oui, ça fait partie du récital...) : arrivée dans une robe noir, avec un collier brillant, des cheveux relâchés... c'est la reine qui entre sur scène... Et cette mise en scène se double d'une vraie prestation théâtrale. La cantate est vécue comme jamais elle n'avait vibrée avant dans le récital : incisive, brutale pour certains récitatifs, virtuose sur le final ou délicate à d'autres moments. Toutes les émotions et les nuances sont présentes mais sans étalage, avec une vraie conviction dramatique. Bartoli embrase la salle pendant toute la cantate. Grand !
En bis, un air de Chérubin d'une simplicité désarmante, sensible et juvénile avec juste quelques variations délicates su la fin... et on enchaînera sur une Alleluia repris du premier air du récital, chanté en partie vers l'arrière scène.

Alors oui, le programme n'était pas forcément ce qui m'intéresse le plus... mais Bartoli fait quand même une prestation qu'il ne faut pas louper ! Car la chanteuse est un monument et un vrai bonheur, avec une voix qui passe très bien dans la grande salle de Pleyel, car on voit trop rarement Bartoli... et que comme toujours, il y a des découvertes à la clé !

Donc une superbe soirée.... Merci Cecilia pour cette simplicité, ce bonheur de chanter... triomphe bien sûr...
A bientôt dans l'Otello de Rossini au TCE !!

Polyeucte a écrit:

Un petit retour du récital... Y avait quelqu'un d'autre??? Ou alors je vais vraiment voir des trucs que personne ne va voir...

Hm, voyons... Bartoli, récital, Mozart. Oui, assurément tu devais être tout seul.

C'est pas un peu fini Calyméreucte ?

DavidLeMarrec a écrit:

Hm, voyons... Bartoli, récital, Mozart. Oui, assurément tu devais être tout seul.

C'est pas un peu fini Calyméreucte ?

C'est vraiment trop injuste!!  

Non, mais je pensais que Bartoli quand même... les derniers glottos qui résistent toujours et encore à l'envahisseur... mais non

On peut encore parler de glottophilie sous les 50 dB ?

DavidLeMarrec a écrit:

On peut encore parler de glottophilie sous les 50 dB ?

Que vous êtes méchant monsieur Le Marrec...
Sachez qu'hier soir, Bartoli non seulement remplissait bien Pleyel (on l'entendait parfaitement du fin fond du deuxième balcon... qui est bon pour l'équilibre, mais qui ne gonfle pas non plus les voix), avec des piani qui passaient magnifiquement, et des éclats vraiments éclatants. Entendons-nous bien, Bartoli n'est pas Dimitrova... mais par rapport à d'autre entendues dans les mêmes conditions, ça ne me semble pas moins projeté et puissant (DiDonato par exemple... et même je l'entendais beaucoup mieux qu'un Terfel!!).
Et encore plus surprenant pour moi, entendre Bartoli même lorsqu'elle chante dos au public vers l'arrière scène... Et l'entendre bien!!


Vous persiflez car vous ragez de ne pas avoir peu l'entendre...


Na!

Plus sérieusement, c'est pas si petit que ça quand même... et ça sonne plutôt bien avec un tel orchestre!
Et oui, pour moi Bartoli, ça peut attirer des gens pour un récital quand même... La preuve, c'était plein!

Polyeucte a écrit:

Vous persiflez car vous ragez de ne pas avoir peu l'entendre...

Oui, c'est exactement ça : à Bordeaux, je l'ai vue, mais entendue, je n'en suis plus très sûr.

Polyeucte a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

On peut encore parler de glottophilie sous les 50 dB ?

Que vous êtes méchant monsieur Le Marrec...
Sachez qu'hier soir, Bartoli non seulement remplissait bien Pleyel (on l'entendait parfaitement du fin fond du deuxième balcon... qui est bon pour l'équilibre, mais qui ne gonfle pas non plus les voix), avec des piani qui passaient magnifiquement, et des éclats vraiments éclatants. Entendons-nous bien, Bartoli n'est pas Dimitrova... mais par rapport à d'autre entendues dans les mêmes conditions, ça ne me semble pas moins projeté et puissant (DiDonato par exemple... et même je l'entendais beaucoup mieux qu'un Terfel!!).
Et encore plus surprenant pour moi, entendre Bartoli même lorsqu'elle chante dos au public vers l'arrière scène... Et l'entendre bien!!


Vous persiflez car vous ragez de ne pas avoir peu l'entendre...


Na!

Plus sérieusement, c'est pas si petit que ça quand même... et ça sonne plutôt bien avec un tel orchestre!
Et oui, pour moi Bartoli, ça peut attirer des gens pour un récital quand même... La preuve, c'était plein!

Ne répondez pas !

Vous savez qu'il le pire d'entre nous !