Cité de la musique - Automne 2014

Quelques dates de concert à venir à la Cité de la Musique :

http://www.citedelamusique.fr/francais/agenda.aspx
http://www.citedelamusique.fr/francais/agenda.aspx

The Photographer de Philip Glass, le 27 septembre. C'est pour moi !

http://www.citedelamusique.fr/francais/activite/concert/14016-the-photographer

Le 20 décembre, je note aussi un concert de l'Orchestre Français des Jeunes dirigé par Dennis Russell Davies comprenant :

John Adams : Chairman Dances
Igor Stravinski : Concerto pour piano et instruments à vent
Bohuslav Martinů : Mémorial pour Lidice
Béla Bartók : Le Mandarin merveilleux (Suite)

Je suis pas trop client de la pièce de Stravinski mais le reste est bien alléchant.

http://www.citedelamusique.fr/francais/activite/concert/14024-orchestre-francais-des-jeunes

Le 15 novembre, dans le cadre des manifestations de la Mission du Centenaire de la Première Guerre mondiale, il y a aussi la création du Cine-Concert, War Work de Michael Nyman, qui s’appuie sur une sélection d’archives d’époque de la première guerre mondiale. A voir...

http://www.citedelamusique.fr/francais/activite/concert/14039-war-work--creation-

Mais ça c'est la saison automne 2014... je divise.

Je rappelle que pour 2015 la Cité fusionne avec la Philharmonie et on parlera donc de sa programmation dans le sujet Pleyel-Philharmonie 2014-2015 pour ce qui est à partir de janvier 2015.

The Photographer de Glass c'est Samedi. Il y a des curieux qui y vont ? Je crois qu'il reste encore pas mal de places. Je me demande d'ailleurs si ça s'écoule bien, vu que c'est pas tellement une pièce courante du répertoire. Assez hybride en plus, entre théâtre, danse et musique classique/synthétique. Bref une œuvre vraiment atypique, qui je pense devrait s'avérer très stimulante sur le plan audio/visuel. C'est d'ailleurs la première fois je crois bien que cette œuvre est donnée en France. Une raison supplémentaire pour ne pas manquer cette rare opportunité.

Un concert/spectacle assez sympathique, fort bien interprété par l'ensemble du KNM et du Vocalconsort de Berlin. J'ai d"ailleurs trouvé cette version bien plus dynamique et étincelante que celle du cd. En prime il y avait même un morceau inédit assez envoûtant, qui ne figure pas sur l'enregistrement d'origine, et que j'ai pu entendre pour la première fois. Par contre la mise en scène de Shang-Chi Sun m'a déçu, en particulier les projections d'images et de vidéos que j'ai trouvé assez bâclées et peu raccords avec le rythme de la musique. Dommage aussi que le livret soit aussi décousu, car l'ensemble manquait vraiment de force dramatique. Pourtant il y avait de la matière dans cette histoire de relation triangulaire sulfureuse, avec adultère, meurtre à la clé, ayant pour toile de fond la chronophotographie. (Les premières expérimentations de l'image en mouvement, qui anticipe sur les débuts du cinéma.) On avait finalement davantage l'impression d'assister à un concert musical plutôt qu'à un opéra ou un spectacle multimédia. Seule chose intéressante, l'utilisation de l’éclairage qui projetait l'ombre des personnages en démultiplié sur un écran, et qui évoquait assez judicieusement les premières expérimentations de la photographie en mouvement. Les travaux d'Etienne Jules Marey en particulier. Mais franchement, dans l'ensemble le sujet méritait mieux qu'un traitement visuel aussi désincarné. J'aurais bien vu un réalisateur comme Peter Greenaway s'y coller par exemple. C'est un sujet taillé pour lui. Vu que le spectacle était assez bon marché, je me dis qu'il fallait sans doute pas en espérer davantage... J'ai était assez surpris sinon de l'accueil du public qui à la fin du spectacle a vraiment applaudit à tout rompre. Et c'était en plus plein à craquer. Preuve que la musique de Philip Glass est désormais bien mieux accepté que par le passé. Je me souviens de concerts où l'on entendait pas mal de sièges qui claquaient. Ici je n'ai vu qu'une seule personne partir subrepticement de la salle durant le concert. (Xavier tu étais là ?)

J'étais également à cette représentation unique de The Photographer, j'en suis ressorti assez content mais un peu déçu aussi.
L'écoute répétée depuis bien un an de la version CD m'a certainement trop habitué à une orchestration, à un ordre des morceaux, à un son. De plus j'ai découvert ce matin en lisant pour la première fois le livret dudit CD () qu'effectivement The Photographer constitue bien un mélange de pièce de théâtre (acte I), de concert classique (acte II) et de ballet (acte III), et qu'un des mouvements est absent de l'enregistrement. En effet, l'ordre de représentation sur scène est le suivant :

• ACT I "A Gentleman's Honor" (Vocals) + morceau absent du CD + "A Gentleman's Honor" (Instrumental)
  ACT II
  ACT III
  

Sur le coup ça m'a perturbé, mais cet ordre est finalement plus cohérent.
Cependant je n'étais vraiment pas mécontent que le récitatif se termine assez vite, j'ai trouvé les propos et la déclamation trop agaçants.
Par ailleurs j'ai trouvé le son peu satisfaisant, les violons étaient par moments noyés dans l'ensemble, surtout dans le dernier acte. Disposition de l'ensemble sur la scène ? ou mauvais accoustique de la salle ?
Et dans l'acte III, assez vite j'ai plus observé les musiciens que les danseurs. Je goûte peu au ballet contemporain, je n'y connais rien, là ça ne me plaisait pas. Mais je trouve la partition de Glass tellement prenante et euphorisante que j'étais quand-même emporté.


Correction JM:

JM a écrit:

Pourtant il y avait de la matière dans cette histoire de relation triangulaire sulfureuse, avec adultère, meurtre à la clé, ayant pour toile de fond la chronophotographie. (Les premières expérimentations de l'image en mouvement, qui anticipe sur les débuts du cinéma.) On avait finalement davantage l'impression d'assister à un concert musical plutôt qu'à un opéra ou un spectacle multimédia. Seule chose intéressante, l'utilisation de l’éclairage qui projetait l'ombre des personnages en démultiplié sur un écran, et qui évoquait assez judicieusement les premières expérimentations de la photographie en mouvement. Les travaux d'Etienne Jules Marey en particulier.

En l'occurrence il est question ici non pas d'Etienne-Jules Marey, mais de Eadweard Muybridge. C'est dit plusieurs fois durant le récitatif.

Kaonashi de dvdclassik je présume.  

Kaonashi a écrit:

Et dans l'acte III, assez vite j'ai plus observé les musiciens que les danseurs. Je goûte peu au ballet contemporain, je n'y connais rien, là ça ne me plaisait pas. Mais je trouve la partition de Glass tellement prenante et euphorisante que j'étais quand-même emporté.

Voila, moi de même. Niveau chorégraphie j'ai trouvé que c'était pas très recherché. Les costumes aussi des personnages, c'était pas terrible. Quand tu vois les photos qu'il y a sur le cd de la production originale, ça semble être nettement plus ambitieux artistiquement parlant. J'ai trouvé également la partie théâtre un peu barbante à la longue, même si les éclairages en ombres chinoises des acteurs, projetés sur l'écran, rendaient assez bien. Mais ça aurait pu être mieux exploité. Bon c'était pas Bob Wilson sur ce coup là ! Et sinon, j'ai pas trop aimé le montage des vidéos durant la partie concert, qui je trouve, ne convenaient pas très bien au rythme de la musique. Après, moi le son ça ne m'a pas tellement dérangé. Le morceau instrumental de A Gentleman's Honor passait même mieux que sur le cd, qui fait un peu kitch je trouve. Sur le cd, dans le troisième acte, t'as pas tellement de violons quand même. C'est surtout les cuivres et le synthé qu'on entend. Par contre de là où j'étais placé - au fond de la salle, derrière la console de mixage - je voyais pas du tout le synthé. Je me suis demandé d'ailleurs si c'était pas une bande pré-enregistré qu'ils avaient mis à la place.

Kaonashi a écrit:

En l'occurrence il est question ici non pas d'Etienne-Jules Marey, mais de Eadweard Muybridge. C'est dit plusieurs fois durant le récitatif.

Oui bien sûr ça je le savais évidemment, c'est juste que le jeu des ombres m'a davantage fait penser aux travaux d'Etienne-Jules Marey, qui utilise lui aussi ce même dispositif de démultiplication dans ses photographies.

Kaonashi a écrit:

Sur le coup ça m'a perturbé, mais cet ordre est finalement plus cohérent.

Quand je suis sorti, j'ai entendu l'avis d'un gars, un peu mi-figue mi raisin, qui tenait ce même genre de propos sur l'ordre des morceaux, différent du cd. C'était peut-être toi.

JM a écrit:

Kaonashi de dvdclassik je présume.  

Peut-être.

JM a écrit:

Oui bien sûr ça je le savais évidemment, c'est juste que le jeu des ombres m'a davantage fait penser aux travaux d'Etienne-Jules Marey, qui utilise lui aussi ce même dispositif de démultiplication dans ses photographies.

Ok mais ça n'a aucun sens de parler de Marey ici. Si référence il y a c'est à Muybridge avant tout.

JM a écrit:

Quand je suis sorti, j'ai entendu l'avis d'un gars, un peu mi-figue mi raisin, qui tenait ce même genre de propos sur l'ordre des morceaux, différent du cd. C'était peut-être toi.

Possible.
En fait l'ordre différent sur l'enregistrement a une logique d'édition, je ne l'ai compris qu'après avoir écrit ce message hier : l'édition date du début des années 80, et a donc été pensée pour tenir sur un disque 33t. Impossible de faire tenir les deux longs morceaux sur une seule face, donc il a certainement fallu trancher comme ça.
Bref dommage qu'un nouvel enregistrement n'existe pas.

Kaonashi a écrit:

En fait l'ordre différent sur l'enregistrement a une logique d'édition, je ne l'ai compris qu'après avoir écrit ce message hier : l'édition date du début des années 80, et a donc été pensée pour tenir sur un disque 33t. Impossible de faire tenir les deux longs morceaux sur une seule face, donc il a certainement fallu trancher comme ça.

Oui c'est certainement ça. En fait c'est assez courant chez Glass. C'était arrivé aussi à la première version LP de Koyaanisqatsi, qui, faute de place était très incomplète, ainsi qu'au ballet In the Upper Room. Moi je pensais pas en fait qu'il y aurait un morceau original. Je croyais qu'on allait avoir juste des thèmes/variations autour de A Gentleman's Honor. J'ai donc étais assez surpris mais plutôt positivement, car ce morceau, bien que plus anecdotique que les autres, était vraiment pas mal.

JM a écrit:

Le 20 décembre, je note aussi un concert de l'Orchestre Français des Jeunes dirigé par Dennis Russell Davies comprenant :

John Adams : Chairman Dances
Igor Stravinski : Concerto pour piano et instruments à vent
Bohuslav Martinů : Mémorial pour Lidice
Béla Bartók : Le Mandarin merveilleux (Suite)

Ça faisait longtemps que j'avais pas assisté à un concert aussi decoiffant!