Concert Fidélio Bozar Jeudi 12 juin

Bonjour à tous,

Certains d'entre-vous ont-ils assisté à la représentation en version de concert de Fidélio aux Bozar ce jeudi 12 juin ? Qu'en avez-vous pensé ?

Pour ma part, j'ai trouvé les chanteurs tout à fait excellent et notamment Joseph Kaiser dans le rôle de Florestan et Robert Gleadow dans le rôle de Rocco. Je suis par contre plus circonspect quant à l'interprétation du cercle de l'harmonie (manque de puissance, instruments à vents approximatifs...). Par ailleurs, j'ai trouvé abérrant que les récitatifs, dont l'utilité est justement de faire avancer l'histoire, ne soient pas sous-titrés. Est-ce une habitude dans le chez des Bozar de ne pas sous-titrer les récitatifs dans les versions de concert des opéras ?

Et vous qu'en avez-vous pensé ?

Je n'y étais pas, mais comme il n'y a pas beaucoup de bruxellois ici (et encore moins de bruxellois lyricomanes), je te fais un peu la conversation.


Effectivement, Kaiser en Florestan, ce doit être formidable, à la fois glorieusement projeté et délicat. S'il y a bien un chanteur sur lequel je parierais ici...

Il ne faut pas attendre d'un ensemble sur instruments anciens les mêmes qualités qu'un orchestre traditionnel. Pour Le Cercle de l'Harmonie dans ce répertoire, mes réserves seraient plutôt sur le systématisme du sforzando à chaque temps fort, qui peut être assez répétitif et pénible (vécu dans Lodoïska de Cherubini). Mais Fidelio correspond quand même très bien à leur tempérament, ce devait être pas mal.

Citation :

Par ailleurs, j'ai trouvé abérrant que les récitatifs, dont l'utilité est justement de faire avancer l'histoire, ne soient pas sous-titrés.

Je présume que tu parles des dialogues parlés ? (Les récitatifs sont chantés, et sauf si quelqu'un s'est amusé à les composer pour l'occasion, il n'y en a jamais eu dans Fidelio.)

Je suis d'accord cela dit... il y a des disques où les traductions ne figurent pas, et les coupes à sont à format très variable selon les représentations, mais il serait infiniment plus logique (détestable tout de même, hein !) de supprimer le surtitrage pendant les ensembles où le sens reste assez global plutôt que dans les dialogues dont la seule fonction, précisément, est d'apporter des informations. Bizarre, sans doute était-ce lié à un problème de logistique.

Merci pour votre réponse :p

Oui en effet il s'agissait de dialogues parlés j'ai parlé trop vite, je suis encore quelque peu novice même si je suis amoureux de musique classique.
J'espère qu'il s'agissait bien d'un problème logistique pour les sous-titres même si je me demande pourquoi il n'aurait pas été résolu entre les deux actes (pause de 30 min) si tel avait été le cas.

J'ai précisément évité de concert, également donné à Paris, à cause du Cercle de l'Harmonie, qui est franchement une casserole. On peut bien jouer sur instruments anciens (cf. les Freiburger, les Arts Flo, le Concentus Musicus), il n'est pas obligatoire d'ajouter à des cordes étiques et aigres des vents approximatifs et sans personnalité.

Tu dis ça parce que tu ne les as pas entendus dans leurs bons soirs (plutôt dirigés par Chauvin que par Rhorer, d'ailleurs). Dans l'Atys de Piccinni, c'était tétanisant de beauté... et de personnalité.

De toute façon, même dans leurs mauvais soirs, ils valent bien mieux que ça... c'était quand que ça sonnait si mal ?

En début de saison pour La Vestale et l'année dernière pour Don Giovanni, tout ça au TCE. Vraiment comme je le décris, et j'y étais allé avec un a priori plutôt favorable.

Pour la Vestale, ça ne les flattait pas particulièrement (anonyme, je veux bien, comme pour Amadis, vraiment raté, ou Fra Diavolo, un peu terne), mais ce n'était quand même pas du tout indigne. Certainement moins que si on avait mis un orchestre tradi dans la fosse, qui nous aurait étalé dans toute sa gloire les platitudes de cette musique...
DG, en retransmission, c'était assez chouette, mais ça peut être sensiblement différent en salle, surtout pour un orchestre qui a peu d'impact physique comme celui-ci.

Après, je ne suis pas un inconditionnel non plus, Rhorer m'a agacé dans Lodoïska, et franchement dépité dans Amadis. Mais je ne dirais pas du mal de l'orchestre intrinsèquement : leur disque Salieri était excellent, et avec Chauvin, ils m'ont beaucoup impressionné. Il y a beaucoup de potentiel.

Mais de pair avec la carrière fulgurante de Rhorer, ils abordent beaucoup de répertoire disparate, et en très peu de temps.