Ibert-Honegger – L'Aiglon – Montréal 2015

Un des plus beaux opéras du répertoire, sur le texte littéral de Rostand !


Du 17 au 21 mars 2015.

Citation :

Kent Nagano, conductor
Anne-Catherine Gillet, soprano (L’Aiglon)
Marc Barrard, baritone (Flambeau)
Étienne Dupuis, baritone (Metternich)
Philippe Sly, baritone (Marmont)
Pascal Charbonneau, tenor (L’attaché militaire)
Isaiah Bell, tenor (Gentz)
Tyler Duncan, baritone (Prokesch)
Marianne Fiset, soprano (Thérèse)
Michèle Losier, mezzo-soprano (Marie-Louise)
Kimy McLaren, soprano (Comtesse Camerata)
Julie Boulianne, mezzo-soprano (Fanny Elssler)
OSM Choir
Andrew Megill, OSM chorus master
Georges Delnon, stage director

Quelle distribution tout de même : Gillet-Barrard-Dupuis, et dans les petits rôles MacLaren, Boulianne, Charbonneau, Sly !

Quelqu'un y va ?

Et surtout, quelle est la radio susceptible de diffuser ça ?

Je crois que Radio-Can sera de la partie. Vu le livret français et la distribution, il n'y aura pas de surtitres. Ce qui est sans doute une erreur. Je ne sais pas encore si une captation (et possiblement un disque) sont prévus.

Ah oui quand même!!

Espérons que ce soit enregistré d'une manière ou d'une autre!!

HONEGGER & IBERT: L'AIGLON
Marc Barrard
Étienne Dupuis
Philippe Sly
Anne-Catherine Gillet
Orchestre Symphonique de Montréal
Kent Nagano

Int. Release 04 Mar. 2016


Oui, ceci n'est pas une blague!

Mon. DIEU.

Ça ressemble à quoi ?

Le style varie beaucoup selon les actes (indépendamment même du compositeur). Pêle-mêle des chansons traditionnelles, des poussées de fièvre militaires, des bals galants, du postromantisme généreux, de la polytonalité, et culminant avec ce Wagram de délire où se mélangent plusieurs hymnes patriotiques… L'un des opéras français que j'aime le plus de tous les temps (et puis quel texte ! – c'est la pièce littérale, simplement coupée, de Rostand).

Merci ; C'est beaucoup plus clair.

Polyeucte a écrit:

HONEGGER & IBERT: L'AIGLON
Marc Barrard
Étienne Dupuis
Philippe Sly
Anne-Catherine Gillet
Orchestre Symphonique de Montréal
Kent Nagano

Int. Release 04 Mar. 2016


Oui, ceci n'est pas une blague!

Eh non ! Parce que j'aurais tendance à penser qu'avec Dupuis, a priori, on tient sans doute déjà une référence !

Benedictus a écrit:

• HONEGGER & IBERT: L’Aiglon, actes I et II
Anne-Catherine Gillet, Marc Barrard, Étienne Dupuis, Philippe Sly, Hélène Guilmette, Marie-Nicole Lemieux, Kent Nagano / Orchestre Symphonique de Montréal
Montréal, III & IX.2015
Decca

Apparemment, ce n’était pas le bon jour pour essayer de nouveaux opéras français.  
(...) le début de L’Aiglon m’a franchement ennuyé (un peu déçu par la diction d’Anne-Catherine Gillet, en plus.)

Bon, ça doit être à cause de la grippe, probablement. Je retenterai une autre fois (au moins les deux derniers jusqu’au bout.)

DavidLeMarrec a écrit:

Ah oui, en effet. (...) pour L'Aiglon, que ça ne te satisfasse pas je ne conçois très bien (très simple, un peu filmique)… de là à s'ennuyer, avec ce texte, avec cette musique au minimum variée et plaisante (je la trouve géniale, mais pas forcément dans ton rayon – disons que ça peut marcher si tu l'écoutes avec ton âme de LULLYste), avec ces interprètes hors du commun… (Gillet est vraiment très très bien ici.)

Benedictus a écrit:

Non, mais comme je le disais, mon humeur se ressent de ma grippe, et ce n'était donc pas forcément le bon moment pour tenter tout ça. (...) L'Aiglon, il faudra retenter, mais je pressens que ça restera en effet peu ma came.

(Et pour Anne-Catherine Gillet, c'est ta faute, aussi: disons simplement qu'à l'écoute, je trouve un peu excessif ton panégyrique sur la plus grande chanteuse francophone et l'héritière d'Angelici, Esposito et Guiot, ce que j'entends est très bien, mais pas spectaculairement supérieur, mettons, à Catherine Dubosc dans les Carmélites ou à la Véronique Gens un peu voilée de Visions.)

DavidLeMarrec a écrit:

Ah si, vraiment. La diction aussi bien que la franchise de l'émission !  On est plus dans l'héritage de Mesplé que dans le voisinage de Dubosc. J'ai écouté des inédits entiers par elle sans perdre jamais un mot.

Et puis tenir un rôle grave tout en conservant aussi bien sa couleur et son aisance…

Adalbéron a écrit:

#GrelotDaté

Polyeucte a écrit:

Un jeune!
Au secours!!
Comment ne pas tomber sous le charme de ce grelot magnifique! Qui nous revoie justement à l'âge d'or du chant français!

(bon, je force un peu le trait! )

Benedictus a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

Ah si, vraiment. La diction aussi bien que la franchise de l'émission !  On est plus dans l'héritage de Mesplé que dans le voisinage de Dubosc. J'ai écouté des inédits entiers par elle sans perdre jamais un mot.

Là, je suis dans l'acte III de L'Aiglon, au début de la scène 2 et ce que j'entends, c'est «Tiens! Vous êtes là, petite, mais que Feltre à fa êtes vous dont... Je suis amputé, oui, c'est vrai... Sur sa roche lointaine, mon père gravait une fontaine pleine de consolait un geôlier c'est pourquoi il fallait que chût plé à Sainte-Hélène ah, mon daim me le plus pain puits sans ressource et qu'il y aune chaulait»

Ah oui, et puis, il me faut ajouter que, bien sûr, le texte de Rostand, fond et forme, n'est pas du tout ma tasse de thé (pour faire dans la litote.)

Halte au racisme anti-belge !

En fait, ma transcription n'était qu'à moitié malveillante: on entend tout au long que c'est du français - ça n'a rien d'exotique en termes de placement ou d'aperture (ça ne sonne pas du tout Norman-Fleming, quoi) - , des pans de texte sont parfaitement intelligibles; en revanche, dès que la voix monte en puissance et couvre un peu, l'exactitude phonétique se perd assez sensiblement...

C'est pour ça que je faisais la comparaison avec Catherine Dubosc (ou avec la Véronique Gens moins focalisée de son dernier récital.)

Pour l'avoir entendue plein de fois en live, je confirme tout à fait. La diction est vraiment impeccable, sauf quand ça s'ouvre vers l'aigu, en effet. Mais je lui pardonne tout... quand la voix s'ouvre, c'est tellement beau et fruité, c'est frissonnant. Dommage qu'elle n'ose pas plus, mais le peu de fois où elle lâche les chevaux, l'effet est VRAIMENT impressionnant.

Mais est-ce que cette chanteuse ne souffrirait pas par hasard d'un défaut de phonogénie par rapport à ce que sa voix peut donner «en vrai»? Je me souviens aussi que son récital æon (Barber / Berlioz / Britten) m'avait déçu par rapport à tout le bien qu'en disent ceux qui l'ont entendue en salle.

Non, c'est pareil en vrai, je trouve la netteté impeccable de la diction au disque comme en salle (où elle projette en outre très bien, donc le texte est aussi très présent).

Le petit flottement de l'aigu, avec le côté « déconnecté » / « suspendu », c'est encore plus le cas chez Gens, et ça existe même chez Esposito, chez les deux davantage que chez Gillet.

Après c'est de l'émission lyrique, hein, c'est pas Émilie Jolie, c'est sûr… mais quand même.

DavidLeMarrec a écrit:

Après c'est de l'émission lyrique, hein, c'est pas Bigflo et Oli, c'est sûr…

Oui, c'est sûr.

Bon, voilà, j'ai fini d'écouter.
Mon âme de LULLYste devait être anesthésiée.

DavidLeMarrec a écrit:

Non, c'est pareil en vrai, je trouve la netteté impeccable de la diction au disque comme en salle (où elle projette en outre très bien, donc le texte est aussi très présent).

Le petit flottement de l'aigu, avec le côté « déconnecté » / « suspendu », c'est encore plus le cas chez Gens, et ça existe même chez Esposito, chez les deux davantage que chez Gillet.

Après c'est de l'émission lyrique, hein, c'est pas Émilie Jolie, c'est sûr… mais quand même.

Autre hypothèse: la diction d'Anne-Catherine Gillet est aussi parfaite que vous le dites. Mais le lexique du livret a dû être jugé dangereusement cocardier, bonapartiste et revanchard pour notre époque marquée par l'inquiétante résurgence des nationalismes et des populismes qui remettent en cause le socle de valeurs humanistes et progressistes du vivre-ensemble européen, et il a semblé préférable de réécrire certains passages du livret, remplacés par des fragments de poèmes dadaïstes. (Comme pour Schloss Dürande, sauf que le truc était signalé dans la notice.)