Concours Reine Elisabeth 2015 (violon)

Certains parmi vous écoutent-ils la finale du Reine Elisabeth 2015 (violon)?
Ce mardi, je retiens Thomas Reif qui m'avait bien plu en demi-finale.

http://www.rtbf.be/musiq3/article_concours-reine-elisabeth-ordre-de-passage-des-finalistes?id=8983337

Merci pour le lien. Je suis loin d'avoir tout vu mais j'avais beaucoup aimé Waarts ! Sacrée semaine en tout cas.

lamy a écrit:

Certains parmi vous écoutent-ils la finale du Reine Elisabeth 2015 (violon)?
Ce mardi, je retiens Thomas Reif qui m'avait bien plu en demi-finale.

http://www.rtbf.be/musiq3/article_concours-reine-elisabeth-ordre-de-passage-des-finalistes?id=8983337

Je ne connais pas bien le classique instrumental et je n'ai regardé que quelques demi-finales ainsi que la deuxième finale d'hier soir : j'ai aussi beaucoup aimé l'interprétation du Concerto en ré maj. op. 35, de Tchaïkovski interprété par l'allemand Thomas Reif.  Les spécialistes interrogés après prestations lui ont cependant préféré la japonaise Mohri Fumika interprétant le Concerto en ré min. op. 47 de Sibelius avec plus d'aise et de conviction, de leur avis.
L'Allemand aurait été bien meilleur en demi-finale et aurait fait un mauvais choix de programme pour la finale.

La veille, un des favoris, l'Allemand Tobias Feldmann, a cassé une corde pendant son interprétation ; il s'est approprié immédiatement l'instrument du premier violon et a continué sans paraître plus perturbé que cela ...

On peut revoir et réentendre les prestations : ici

J'avoue manquer un peu de courage pour écouter en de multiples exemplaires les concertos déjà les plus rebattus du répertoire (et pas forcément les choses les plus intéressantes du monde non plus). Il y a de la musique de chambre en demi, comme d'habitude ? Je vais aller voir ça, merci.

Pour l'instant, je retiens juste Tobias Feldman, des deux premières soirées. C'est vraiment dix crans au-dessus des autres. J'ai complètement détesté Reif dans Tchaikovsky. Tout entre le forte et le fortissimo, barbant. J'ai de loin préféré la candidate japonaise, surtout dans le premier mouvement du Sibelius, qui a été joué comme je l'aime, intérieur et mystérieux.

Pour ma part, je regrette que, cette année, le jury ait supprimé la sonate ...

.

J'ai écouté quelques minutes pour chaque et je pense que Tobias Feldmann serait un grand.

On a entendu 2 Brahms hier et j'ai été surprise par la maîtrise de Kim Bomsori. De même, dans les 2 Sibelius entendus jusque maintenant, je penche pour la délicatesse de Mori Fumika. La version de Xiao Wang de ce soir est pleine de fougue. Il connaît son œuvre, mais ce n'est pas cela que j'aime chez Sibelius.

Attendons le 2ème Tchaïkovski ce soir.

Simple curiosité : ils sont tous obligés de jouer des tubes ? Les oeuvres un petit peu plus rares sont interdites ?

Il ne faut pas oublier qu'il s'agit d'un concours. Les finalistes ont donc intérêt à en mettre plein la vue (si je peux dire) au jury en vue de décrocher le 1er prix. Certains concertos ouvrent une voie royale aux finalistes. Le concerto est au choix du finaliste, tandis que pour les éliminatoires et les demi-finales, le choix est encadré.

Voici ce qui était demandé cette session:
http://www.brusselslife.be/fr/article/concours-reine-elisabeth

lamy a écrit:

Il ne faut pas oublier qu'il s'agit d'un concours.

Certes, mais il doit bien exister d'autres concertos intéressants et ostentatoires comme il faut autres que ceux de Sibelius, Tchaïkovski ou Brahms ? (n'étant pas fan de ce genre d'oeuvre, je me rends compte que je n'ai pas d'exemple qui me vient à l'esprit : les Paganini, pour ce que j'en ai écouté, sont inintéressants au possible)

Jof a écrit:

lamy a écrit:

Il ne faut pas oublier qu'il s'agit d'un concours.

Certes, mais il doit bien exister d'autres concertos intéressants et ostentatoires comme il faut autres que ceux de Sibelius, Tchaïkovski ou Brahms ? (n'étant pas fan de ce genre d'oeuvre, je me rends compte que je n'ai pas d'exemple qui me vient à l'esprit : les Paganini, pour ce que j'en ai écouté, sont inintéressants au possible)

C'est aussi pour une question de facilité dans la préparation...

Ah oui effectivement. Ou d'autres trucs modernes, genre Barber, Chosta, Proko... Peut-être n'est-ce pas assez exigeant ?

Radnam a écrit:

C'est aussi pour une question de facilité dans la préparation...

C'est-à-dire ?

Deux candidats ont quand même choisi le n°2 de Bartok et un le n°1 de Chostakovitch.
Pour les demi-finales les 4 et 5 de Mozart, c'est quand même (très) chouette, non ?

Une candidate allait proposer un des deux de Szymanowski, mais elle n'a pas été retenue. Je me demande si ce n'est pas la Française.

Roderick a écrit:

Deux candidats ont quand même choisi le n°2 de Bartok et un le n°1 de Chostakovitch.
Pour les demi-finales les 4 et 5 de Mozart, c'est quand même (très) chouette, non ?

Ah quand même. Je ne voyais parler que des 3 tubes du répertoire romantique sur ce fil, alors j'ai pris peur.

lamy a écrit:

Une candidate allait proposer un des deux de Szymanowski, mais elle n'a pas été retenue. Je me demande si ce n'est pas la Française.

Ca ça aurait été méga chouette !

Jof a écrit:

Radnam a écrit:

C'est aussi pour une question de facilité dans la préparation...

C'est-à-dire ?

Le programme est tellement éprouvant et intense que c'est beaucoup plus commode de jouer les concertos courants car les candidats les connaissent depuis leurs plus jeunes âges plutôt qu'une rareté qu'ils jouent moins souvent.

Et comme ils vont jouer les 4 (n'oublions pas Beethoven) mêmes concertos pendant les 50 années suivantes, ça leur permet de ne surtout pas toucher à autre chose.

Faut se mettre à leur place. Pour certains d'entre eux, c'est peut-être la première fois qu'ils jouent avec orchestre... (Ceci dit, j'attends toujours que quelqu'un présente "Tala Gaisma" de Petteris Vasks. Ça ne dépare pas à côte du 1er de Chostakovitch. Je me rappelle encore de l'année ou 6 des 12 finalistes avaient choisi le 1er de Chosta.)

Bon sinon, pour la session d'hier, le candidat chinois a (très bien) fait tout ce que je déteste dans Sibelius: Du sur-romantisme, un son appuyé, pleurnichard, par moments du dégueulando. J'ai tellement préféré le mystère de Fumika Mori.
J'ai suivi avec attention William Hagen dans le Tchaikovsky. C'est pas le plus grand technicien, mais quel inventivité et quel "plaisir" de jouer. Ludique.

Après 8 candidats, voilà mon quarté.
1) Tobias Feldman
2) Fumika Mori
3) Bomsoori Kim
4) William Hagen

Semenenko est un violoniste hors normes. Ecoutez son premier mouvement du Sibelius ! C'est magique. C'est vraiment à mettre parmi les grandes versions. Dommage qu'il se soit écroulé par la suite, même si toute sa prestation fut captivante. Je comprendrais qu'il soit premier comme je comprendrais qu'il soit non classé. (Et il disait qu'il n'aime pas la musique contemporaine... Il a donné l'imposé le plus passionnant jusque maintenant.)

nugava a écrit:

(Et il disait qu'il n'aime pas la musique contemporaine... Il a donné l'imposé le plus passionnant jusque maintenant.)

quand on sait qui a obtenu le premier prix pour Incises, il ne faut préjuger de rien.

Je suis un peu passé à côté du jeune américain Waarts. Trop de musique et pas assez de violon pour moi .
Et quel son menu et chétif. Même de la télévision, ça se sent. C'est particulièrement frappant par rapport à la coréenne Young, un son opulent et magnifique.
Bon ben je fais mon petit classement comme d'habitude.
1) Tobias Feldman
2) Semenenko
3) Morhi Fumika
4) Bomsori Kim
5) William Hagen
6) Young

(J'ai quand même voté pour Mohri Fumika pour le prix du public, parce que c'est une personnalité qui m'a touché dans Sibelius.)

Bon, ben apparemment, en écoutant les critiques, Semenenko, c'est de l’esbroufe et ça ne vaut pas un kopek. Moi, son premier mouvement de Sibelius, ça m'a pris aux tripes. J'aimerais bien un avis du forum.

Mon dieu... la confusion pour l'annonce du résultat... Pas facile à vivre comme moment.

Quelle horreur cette confusion.

Que s'est-il passé ?


J'ai voulu regarder, mais il y a trop de concertant… et puis Mozart interprété comme du Mendelssohn, bof.

C'était autrement plus fascinant au CIMCL l'an dernier… (la petite Tishchenko est promise à un sacré avenir de soliste !).

Ce qu'il s'est passé, c'est que le président du jury a annoncé Ji Young Lim comme première lauréate, mais c'est Ji Yoon Lee qui s'est précipitée sur scène. Je pense que la faute est partagée. Prononciation approximative des noms coréens, mauvaise compréhension et excitation de la candidate, et surtout, l'intendant du concours qui ne la retient pas.
Sinon, vu le système de cotations, c'est finalement peu étonnant que ce soit la violoniste la plus consensuelle qui termine sur la première marche du podium quand personne ne se détache vraiment.

Sinon, je conseillerais quand même d'écouter le premier mouvement du Sibelius par Semenenko et Fumika, 2 minutes du Brahms de la gagnante pour son son splendide, le premier mouvement du Bartok de Feldman, et le finale du Tchaikosvky de Hagen.

Je n'ai pas écouté la dernière soirée, mais je trouve pour le moins bizarre que ce soit une finaliste du dernier soir qui remporte le 1er prix. Ce n'est pas la 1ère fois que cela se produit. Cela vaudrait la peine de faire une petite recherche concernant les 1ers prix de piano et de violon et de les comparer avec leur date de passage.

Voilà la vidéo du désastre de la désignation du premier prix. J'en ai encore mal au cœur.
http://www.rtl.be/videos/video/538212.aspx

Je comprend mal comment ces choses peuvent arriver. Pourquoi n’épèlent-ils pas? D'accord, ça n'est pas trop glamour, mais ça évite ce genre d'horreurs.

nugava a écrit:

Voilà la vidéo du désastre de la désignation du premier prix. J'en ai encore mal au cœur.
http://www.rtl.be/videos/video/538212.aspx

Oui, étonnant qu'ils n'aient pas anticipé ce problème vu la similitude des deux patronymes, l'approximation des translittérations (et l'accent du locuteur).

Assez dur en effet – elle était surprise, et pour cause.

lamy a écrit:

Je n'ai pas écouté la dernière soirée, mais je trouve pour le moins bizarre que ce soit une finaliste du dernier soir qui remporte le 1er prix. Ce n'est pas la 1ère fois que cela se produit. Cela vaudrait la peine de faire une petite recherche concernant les 1ers prix de piano et de violon et de les comparer avec leur date de passage.

Très honnêtement, quand on a un peu d'expérience dans ces matières, je ne crois pas un seul instant que ce puisse avoir un impact majeur. En ce qui me concerne, je pouvais être très fortement marqué par la première interprétation proposée, dans un comparatif, mais passé un certain degré de familiarité avec la discipline, non, l'ordre de passage peut altérer les goûts relatifs, mais pas favoriser artificiellement un interprète, surtout entendu par des professionnels dans des œuvres intégrales, en salle et plusieurs jours de suite.

Il y a des biais (je suis en général très étonné des choix des concours, et mon sentiment rejoint souvent le prix du public, preuve que les attentes divergent considérablement entre la perspective de l'auditeur et de l'employeur), assurément, mais ils ne tiennent pas dans des détails dérisoires comme la corde qui lâche ou l'ordre de passage.

Je suis d'accord... (Mais). Statistiquement, la plus grande proportion de gagnants, c'est le dernier soir.

nugava a écrit:

Je suis d'accord... (Mais). Statistiquement, la plus grande proportion de gagnants, c'est le premier soir.

Mais il y a forcément une répartition des gagnants… Qu'il y ait un moment plus fréquent n'est pas plus troublant que si c'était également réparti… On est dans l'ordre de la coïncidence, je doute que ce soit de la cause. S'il en va ainsi de façon homogène toutes les années sur tous les concours, je ne dis pas, mais…

Ouaip, et sorry, je me suis planté, je voulais dire: "Le dernier soir".

lamy a écrit:

[...] Cela vaudrait la peine de faire une petite recherche concernant les 1ers prix de piano et de violon et de les comparer avec leur date de passage.

Voici ce que je viens de compiler, en me limitant donc aux premiers prix (premiers lauréats) de piano et de violon de ce concours. Le tableau donne l'année du concours, l'instrument auquel le concours était consacré l'année en question, le nom du premier lauréat (en supposant que la liste des premiers lauréats fournie par la feuille Wikipedia est correcte), et enfin l'ordre de passage du premier lauréat sur un total de douze musiciens (en supposant que les données du site du concours sont correctes). Je n'ai pas réussi à trouver les données d'ordre de passage pour les deux plus anciens lauréats du concours en question (David Oïstrakh en 1937 et Emil Guilels en 1938) : je ne les ai donc pas retenus dans l'échantillon, qui compte trente-quatre noms.

Année.........Instrument.........Premier lauréat..........Passage
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2015          Violon             Lim Ji Young             11/12
2013          Piano              Boris Giltburg           06/12
2012          Violon             Andreï Baranov           07/12
2010          Piano              Denis Kozhukhine         12/12
2009          Violon             Ray Chen                 12/12
2007          Piano              Anna Vinnitskaïa         06/12
2005          Violon             Sergueï Khatchatrian     09/12
2003          Piano              Severin von Eckardstein  12/12
2001          Violon             Baiba Skride             08/12
1999          Piano              Vitali Samoshko          12/12
1997          Violon             Nikolaï Znaider          04/12
1995          Piano              Markus Groh              11/12
1993          Violon             Yayoi Toda               09/12
1991          Piano              Frank Braley             10/12
1989          Violon             Vadim Repine             01/12
1987          Piano              Andreï Nikolsky          08/12
1985          Violon             Nai Yuan Hu              06/12
1983          Piano              Pierre-Alain Volondat    10/12
1980          Violon             Yuzuko Horigome          10/12
1978          Piano              Abdel Rahman El Bacha    06/12
1976          Violon             Mikhaïl Bezverkhny       12/12
1975          Piano              Mikhaïl Faerman          12/12
1972          Piano              Valeri Afanassiev        07/12
1971          Violon             Miriam Fried             02/12
1968          Piano              Ekaterina Novitskaïa     09/12
1967          Violon             Philippe Hirschhorn      11/12
1964          Piano              Eugène Moguilevsky       04/12
1963          Violon             Alexeï Mickline          03/12
1960          Piano              Malcolm Frager           05/12
1959          Violon             Jaime Laredo             07/12
1956          Piano              Vladimir Ashkenazy       09/12
1955          Violon             Berl Senofsky            09/12
1952          Piano              Leon Fleisher            03/12
1951          Violon             Leonid Kogan             09/12

Voici les nombres N de fois que le premier lauréat a eu l'ordre de passage i (pour tout i = 1, 2, ..., 12). Bien entendu, $\sum_{i = 1}^{12} N(i) = 34$ :

N(01) = 1
N(02) = 1
N(03) = 2
N(04) = 2
N(05) = 1
N(06) = 4
N(07) = 3
N(08) = 2
N(09) = 6
N(10) = 3
N(11) = 3
N(12) = 6

La valeur moyenne de l'ordre de passage du premier lauréat dans l'échantillon retenu ici est de 8,00. (En moyenne, c'est le second musicien de la quatrième soirée qui remporte le concours. Je trouve que l'écart par rapport à 6,50 n'est pas tout à fait négligeable.) L'écart type de l'échantillon est de 3,19 et sa variance est donc de 10,18. (Je trouve que les données ne sont pas très dispersées autour de la moyenne.)

Je me suis amusé aussi à tracer une droite de régression de l'ordre de passage du premier lauréat en fonction de l'année du concours, parce qu'il m'avait semblé détecter une « tendance » au fil des années. Le coefficient de corrélation est de 0,29 : la corrélation est positive, mais (très) faible. La covariance de l'échantillon est de 18,12. L'ordonnée à l'origine de la droite de régression est de −83,13 et la pente de celle-ci est de 0,046. Je crois qu'on peut dire avec un minimum de confort que mon « impression » n'était pas très fondée...

Par exemple, la valeur moyenne de l'ordre de passage du premier lauréat sur les dix-sept concours les plus anciens (années 1951-1983) est de 7,53 (l'écart type vaut 3,22), alors que celle sur les dix-sept concours les plus récents (années 1985-2015) est de 8,47 (l'écart type vaut 3,18). J'ai perdu ma boule de cristal pour les conclusions à en tirer, s'il y en a...  

Plus sérieusement, ce ne sont que des statistiques. C'est utile pour indiquer s'il y a quelque chose (ce qui me semble le cas, de façon statistiquement significative, mais je n'ai pas étudié la question en détail), mais ça n'explique rien (ça n'indique même pas s'il y a quelque chose à expliquer). C'est la différence entre les mathématiques et la physique, si on veut. Je crains que des conclusions en diraient plus long sur d'éventuelles hypothèses sous-jacentes.

Je ne sais si la règle est la même pour les instruments que pour le chant mais dans cette discipline, les interprètes se présentent par ordre alphabétique aux éliminatoires et l'ordre n'est plus modifié pour les autres épreuves.

Je suis allé entendre les deux concerts des 3 + 3 lauréats à Liège. Et je dois dire que je comprends maintenant parfaitement le choix du jury quant à la gagnante:
1) Elle a le plus beau son et la plus grande projection. Elle a le feu et le fruité qu'il faut pour Brahms.
2) Elle raconte le concerto de Brahms. Moi qui ne suis pas fan de cette musique, j'ai suivi d'un bout à l'autre avec attention. Elle a un sens de la narration fabuleux et il y a des inventions et des surprises partout.
3) Quelle technique !

Et l'orchestre de Liège était au diapason. Une de leurs meilleures prestations cette année. Christian Arming est fan de Brahms, et ça s'entend. (Brahms n'était pas le répertoire de prédilection de Liège, mais le travail de Christian Arming porte enfin ses fruits.)

Ils jouent à Bruxelles ce soir, et le concert est retransmis sur la Trois. (RTBF 3).

nugava a écrit:

Bon, ben apparemment, en écoutant les critiques, Semenenko, c'est de l’esbroufe et ça ne vaut pas un kopek. Moi, son premier mouvement de Sibelius, ça m'a pris aux tripes. J'aimerais bien un avis du forum.

Je suis allé écouter un peu tout ça en partant de tes préférences pour faire le tri

Semenenko déploie une sonorité plus ample que pas mal d'autres concurrents. Mais on s'en lasse finalement assez vite car derrière la largeur de son le timbre et la palette ne sont pas très riches. J'ai trouvé son Sibelius assez lourdingue et narcissique. Pour ne pas oublier de faire de la musique il nous enfume avec quelques piano subito inhabituels, mais ça ne fait pas une interprétation.

En comparaison Mohri Fumika a joué le concerto de Sibelius et non un concerto de concours. Une musicalité réelle et sans effet de manche et une belle restitution de cet univers, avec une grande sensibilité. Dommage que la sonorité manque de chair et la corde de sol de chaleur.

Je n'ai pas accroché au Tchaikovsky de William Hagen. J'ai trouvé le 1er mouvement assez tartignole. Certes pas d'effet déplaisant ou de réel mauvais goût mais ça s'étale pas mal et ça manque de finesse. Déjà que cette musique ne demande pas qu'on en rajoute... Il y a pourtant lieu d'y faire plus de contrastes. La dureté de son spiccato rend le final assez déplaisant.
Je n'ai pas écouté Reif

J'ai adoré le Bartók de Tobias Feldman. De la grande musique, une souplesse inouïe dans la conduite des phrasés. Là encore je n'ai pas été conquis par la sonorité mais je suis peut-être trop exigeant. Après tout à ce stade de notoriété les grandes banques ne sont pas encore passées par là pour leur fournir un Guarneri.

Je n'ai pas encore écouté la gagnante. Sinon au passage d'une façon générale j'ai bien aimé la direction d'Alsop et l'orchestre national de Belgique (tiens ils ont des bassons français ).

C'est du piano cette année... Rien d'extraordinaire en première soirée, mais je dois dire que j'aime bien l'imposé... (qui est le fruit d'une commande et non plus d'un concours)...
Ça s'appelle A butterfly's dream, et c'est de Claude Ledoux, un compositeur belge dont j'ai déjà pu entendre une œuvre ou deux en concert... C'est très beau... Ravélien par moments...