Superman Returns de John Ottman & John Williams

L'album est écoutable à l'adresse suivante :

http://superherohype.com/news/supermannews.php?id=4412

Merci, je vais l'écouter de ce pas.

Je me souviens du thème principal, à mi-chemin entre Star Wars et Indiana Johns C'est écris de la même façon que le thème de Star Wars, enfin c'est plutôt l'inverse, c'est marrant!

Merci Fakry.


On vous vexe si on dit vraiment ce qu'on pense ?

S'il disait qu'il n'a jamais écouté Holst, Strauss et Mahler, on rigolerait bien.

Sinon, je ne connaissais pas, mais ce sont absolument toujours les mêmes recettes, les mêmes types de thèmes, de rythmes. Ca ne passe pas très bien au disque, c'est assez pauvre et tape-à-l'oeil (plus que tape-à-l'oreille).


On imagine toutes les scènes convenues avec ces thèmes.

C'est d'ailleurs quelque chose de fascinant.

Jadis (je pense au théâtre classique, chanté ou non), on avait des règles explicites, que chacun se devait de suivre pour réussir le chef-d'oeuvre. Aujourd'hui, nous avons un dogme de la nouveauté, mais pour vendre, on a des recettes, toujours les mêmes, mais tacites, et agencées de façon à faire croire qu'il n'y a aucune ressemblance.
Or ces BOs sont une parfaite illustration de ce qui est attendu du public, sans même en avoir conscience.


A ce propos, j'ai d'ailleurs une question. Comment peut-on écouter une BO ? Outre que l'image niaise vient parasiter l'écoute si jamais on connaît le film, le genre ne prend son sens qu'en contexte. C'est un genre servile, en quelque sorte, et je vois mal comment on peut l'apprécier de façon brute.
Ou alors, il faudrait tirer une véritable symphonie avec les thèmes de ces séquences décousues.

Je n'ai vraiment pas tenu longtemps à l'écoute, tant je trouvais cela convenu et prévisible.

Si vous pouvez éclairer ma lanterne...

DavidLeMarrec a écrit:

…Aujourd'hui, nous avons un dogme de la nouveauté, mais pour vendre, on a des recettes, toujours les mêmes, mais tacites, et agencées de façon à faire croire qu'il n'y a aucune ressemblance.

Sans avoir écouté les musiques présente à ce lien, je suis assez du même avis que toi en ce qui concerne une grande partie de la musique de film actuelle. Et d'ailleurs, c'est ce que disait déjà Eisler dans son bouquin sur la musique de film qui date des années 50 ou 60. Mais une bonne partie de la musique de Williams sort quand même du lot…

Citation :

…Comment peut-on écouter une BO ? Outre que l'image niaise vient parasiter l'écoute si jamais on connaît le film, le genre ne prend son sens qu'en contexte.

Pour les mêmes raisons que tu écoutes de l'opéra sans voir l'action de tes yeux.

Citation :

C'est un genre servile, en quelque sorte, et je vois mal comment on peut l'apprécier de façon brute.

La musique d'église, par exemple, est aussi un genre servile. Comme la plupart des genres. Seule différence, la musique de film, ne fut pas toujours préparée à l'écoute hors contexte. Mais aujourd'hui justement, ce n'est plus le cas.

Zoilreb a écrit:

Citation :

…Comment peut-on écouter une BO ? Outre que l'image niaise vient parasiter l'écoute si jamais on connaît le film, le genre ne prend son sens qu'en contexte.

Pour les mêmes raisons que tu écoutes de l'opéra sans voir l'action de tes yeux.

Nan, nan. Il ne me viendrait pas à l'esprit d'écouter de l'opéra dont on aurait enlevé le texte, et dont il ne resterait que des séquences d'airs sans suite chantés sur une seule voyelle !
C'est un peu ça, la BO.

D'ailleurs je trouve à peu près inécoutables les suites de Carmen ou de l'Arlésienne, qui sont presque littéralement tirées de l'opéra et non réagencées.

Ca marche avec une réorchestration sur certaines oeuvres (Don Giovanni pour ensemble de bois, parce que ça entre très bien dans une forme sérénade).

Citation :

La musique d'église, par exemple, est aussi un genre servile.

Surtout la musique vocale, sacrée ou profane. La musique d'église instrumentale est beaucoup plus libre.

Citation :

Comme la plupart des genres.

Pas les genres de "musique pure". Pour la danse, il faut voir au cas par cas l'élément qui domine, c'est plus complexe.

Citation :

Seule différence, la musique de film, ne fut pas toujours préparée à l'écoute hors contexte. Mais aujourd'hui justement, ce n'est plus le cas.

Eh bien en l'occurrence... C'est vraiment de la musique pour épater à peu de frais, amha.

DavidLeMarrec a écrit:

Zoilreb a écrit:

Citation :

…Comment peut-on écouter une BO ? Outre que l'image niaise vient parasiter l'écoute si jamais on connaît le film, le genre ne prend son sens qu'en contexte.

Pour les mêmes raisons que tu écoutes de l'opéra sans voir l'action de tes yeux.

Nan, nan. Il ne me viendrait pas à l'esprit d'écouter de l'opéra dont on aurait enlevé le texte, et dont il ne resterait que des séquences d'airs sans suite chantés sur une seule voyelle !
C'est un peu ça, la BO.

Je rapprocherais plutôt la BO du poème symphonique, puisqu'à l'écoute de celle-ci on connaît en général l'argument et si ce n'est pas le cas on a les titres des morceaux pour se faire une idée de ce à quoi ils correspondent… et en plus les albums sont adapté pour cette écoute "hors film", soit par sélection, soit par adaptation de la musique, soit par les deux.

En l'occurrence, je ne connaissais pas du tout l'argument (et heureusement, ça m'aurait sans doute agacé ).

Un poème symphonique n'a généralement pas de strates sans lien, ni de recettes toute faites. Il se caractérise par sa liberté, son caractère souvent digressif.

Un opéra discontinu sans texte me paraît une meilleure proposition. Ou une suite de ballet dont les morceaux sont bancals.

Tout cela pour dire que je conçois mal d'écouter une musique de film hors contexte, même si on peut y être sensible et l'écouter attentivement.

DavidLeMarrec a écrit:

…Un poème symphonique n'a généralement pas de strates sans lien, ni de recettes toute faites. Il se caractérise par sa liberté, son caractère souvent digressif.

C'est vrai, t'as raison en fait.

Citation :

Un opéra discontinu sans texte me paraît une meilleure proposition.

Et c'est vrai que les procédés de composition, avec thèmes paraphrasant l'action ou soulignant un événement, ou encore indiquant au spectateur s'il doit s'émouvoir ou s'effrayer se rapprochent en réalité bien plus de l'opéra. Le cinéma serait l'oeuvre d'art totale…
A propos de Wagner, va donner ton avis sur le Siegfried de 51 lol

Citation :

Tout cela pour dire que je conçois mal d'écouter une musique de film hors contexte, même si on peut y être sensible et l'écouter attentivement.

Moi j'aime connaître les musiques de certains films car elles augmentent mon plaisir devant le film… quand la musique est bonne.
A propos de Jean-Jacques Goldman…

Zoilreb a écrit:

Et c'est vrai que les procédés de composition, avec thèmes paraphrasant l'action ou soulignant un événement, ou encore indiquant au spectateur s'il doit s'émouvoir ou s'effrayer se rapprochent en réalité bien plus de l'opéra. Le cinéma serait l'oeuvre d'art totale…
A propos de Wagner, va donner ton avis sur le Siegfried de 51 lol

J'étais dessus.

Citation :

Citation :

Tout cela pour dire que je conçois mal d'écouter une musique de film hors contexte, même si on peut y être sensible et l'écouter attentivement.

Moi j'aime connaître les musiques de certains films car elles augmentent mon plaisir devant le film… quand la musique est bonne.
A propos de Jean-Jacques Goldman…

Tu veux dire que la connaissance de la BO à part a une vertu lorsque tu regarde le film ? C'est intéressant. Mais il faut avoir une sacrée consommation pour que ce soit rentable. Vu le nombre de films que je trouve regardable une fois, déjà deux est un exploit.

DavidLeMarrec a écrit:

Tu veux dire que la connaissance de la BO à part a une vertu lorsque tu regarde le film ? C'est intéressant.

Je trouve que oui.
Rarement sur un film entier, mais sur certains passages oui (sur ceux où il y a de la musique quoi ).

Je suis dans l'ensemble de l'avis de David, voir le débat qu'on avait eu ici avec Mathieu:
https://classik.forumactif.com/viewtopic.forum?t=161

Le but du topic était simplement d'informer de la sortie de l'album et de la possibilité de l'écoute entière de ce dernier.

Il ne faut pas oublier que si la musique de film actuelle commence à se ressembler de production en production, c'est qu'elle est soumise à des contraintes de temps et désidératas de producteurs et réalisateurs.

Problème de temps pour être original et surtout coller à une musique temporaire que producteurs ou réalisateurs plaquent sur le film pour "aider" le montage et se rendre compte des effets que le film peut produire sur les spectateurs.

Dans cet opus de SUPERMAN, ce n'est pas vraiment le manque d'originalité qui m'embête fortement mais la rencontre d'un style de composition du passé (les thèmes de Williams) et les orchestrations et motifs actuels qui donnent un cocktail qui par moment terni les thèmes de Williams ou rend fade la thématique d'Ottman par son manque d'idée...

Bref pas de quoi casser trois pattes à un canard...