[ONP] Aida (Oren/Py, juin-juillet 2016)

Reprise d'Aida.

Je ne sais pas si Py aura retravaillé sa m e s pour en éliminer certains aspects insupportables : les "cagoulés" façon KKK ou Semaine Sainte par exemple - mais de toute manière la scénographie est tellement écrasante qu'elle plombe le spectacle.
A nouveau le mollasson Oren dans la fosse.
Coté role titre, je pense qu'il faut nettement préférer Monasrtyrska à Radvanovsky.

A mettre au débit de N J ce ratage sur une oeuvre majeure qui avait été trop longtemps absente de l'ONP.

Montfort

Montfort a écrit:

Reprise d'Aida.

Je ne sais pas si Py aura retravaillé sa m e s pour en éliminer certains aspects insupportables : les "cagoulés" façon KKK ou Semaine Sainte par exemple - mais de toute manière la scénographie est tellement écrasante qu'elle plombe le spectacle.

Cette scène du jugement est au contraire une des plus belles de cette mise en scène! Hyper forte et parfaitement juste dans le côté impitoyable d'une religion (chrétienne ici vu le cadre austro-italien).
Personnellement, je suis très content de cette reprise. je dois être un des seuls à avoir apprécier ce qu'à proposé Py : très beau et avec un sens moins poussé que souvent, mais sans non plus de n'importe quoi!

Citation :

A nouveau le mollasson Oren dans la fosse.
Coté role titre, je pense qu'il faut nettement préférer Monasrtyrska à Radvanovsky.

Je garde un mauvais souvenir d'Oren dans Aïda à Vérone il y a bien des années... Mais depuis il a proposé des choses plutôt pas mal à Bastille (La Juive ou différents vérismes).

Citation :

A mettre au débit de N J ce ratage sur une oeuvre majeure qui avait été trop longtemps absente de l'ONP.

Enfin si Lisner reprend ce "ratage", c'est qu'il doit pas le trouver si affreux... il a bien déprogrammé le Andrea Chénier qui devait être repris. Donc il doit cautionner cette production de Py!

Les gars, vous m'avez donné envie. Quelqu'un a une place en trop?

julot a écrit:

Les gars, vous m'avez donné envie. Quelqu'un a une place en trop?

Je décline toute responsabilité!
Sinon tu as quelques extraits de la création de la production sur Youtube... en tapant "Aida Jordan Py" par exemple...

Polyeucte a écrit:

Montfort a écrit:

Reprise d'Aida.

Je ne sais pas si Py aura retravaillé sa m e s pour en éliminer certains aspects insupportables : les "cagoulés" façon KKK ou Semaine Sainte par exemple - mais de toute manière la scénographie est tellement écrasante qu'elle plombe le spectacle.

Cette scène du jugement est au contraire une des plus belles de cette mise en scène! Hyper forte et parfaitement juste dans le côté impitoyable d'une religion (chrétienne ici vu le cadre austro-italien).
Personnellement, je suis très content de cette reprise. je dois être un des seuls à avoir apprécier ce qu'à proposé Py : très beau et avec un sens moins poussé que souvent, mais sans non plus de n'importe quoi!

Citation :

A nouveau le mollasson Oren dans la fosse.
Coté role titre, je pense qu'il faut nettement préférer Monasrtyrska à Radvanovsky.

Je garde un mauvais souvenir d'Oren dans Aïda à Vérone il y a bien des années... Mais depuis il a proposé des choses plutôt pas mal à Bastille (La Juive ou différents vérismes).

Citation :

A mettre au débit de N J ce ratage sur une oeuvre majeure qui avait été trop longtemps absente de l'ONP.

Enfin si Lisner reprend ce "ratage", c'est qu'il doit pas le trouver si affreux... il a bien déprogrammé le Andrea Chénier qui devait être repris. Donc il doit cautionner cette production de Py!

Il faudrait lui poser la  question...
Cette production a du coûter bonbon, donc inenvisageable de la balancer, et comme c'est un grand tube du répertoire - nettement plus que Chénier - il ne peut que la redonner, ou plonger à nouveau Aida dans l'oubli.
J'avais trouvé la scène des "cagoulés" insupportable - l'intention est bien celle que tu décris, mais quelle pauvreté dans l'expression !
Je n'arrive pas à comprendre que Py, qui a signé des spectacles superlatifs comme Mathis, Alceste et surtout les Carmélites puisse se fourvoyer autant.

Montfort

Montfort a écrit:

Il faudrait lui poser la  question...
Cette production a du coûter bonbon, donc inenvisageable de la balancer, et comme c'est un grand tube du répertoire - nettement plus que Chénier - il ne peut que la redonner, ou plonger à nouveau Aida dans l'oubli.

Enfin la production de Chénier était assez luxueuse aussi... mais sûrement trop premier degré pour Lisner...

Citation :

J'avais trouvé la scène des "cagoulés" insupportable - l'intention est bien celle que tu décris, mais quelle pauvreté dans l'expression !
Je n'arrive pas à comprendre que Py, qui a signé des spectacles superlatifs comme Mathis, Alceste et surtout les Carmélites puisse se fourvoyer autant.

En quoi pauvre? Il y avait des effets de lumières, de perspective... un véritable bucher qui s'élevait ici...
Alors c'est sûr ça choquait un peu certains parce que ça présente l'église sous sa face la plus noire... mais bon, après tout ça a bien existé tout ça.
Non, moi je trouve ça magnifique et glaçant comme scène!

Après c'est sûr que ce n'est pas la meilleure production de Py. Mais elle reste de bon niveau je trouve, avec de belles idées et mises en forme... et ça nous évite le gros péplum en costume pseudo égyptien en plus! ça allège un peu l'ouvrage!

Polyeucte a écrit:

Montfort a écrit:

Il faudrait lui poser la  question...
Cette production a du coûter bonbon, donc inenvisageable de la balancer, et comme c'est un grand tube du répertoire - nettement plus que Chénier - il ne peut que la redonner, ou plonger à nouveau Aida dans l'oubli.

Enfin la production de Chénier était assez luxueuse aussi... mais sûrement trop premier degré pour Lisner...

Citation :

J'avais trouvé la scène des "cagoulés" insupportable - l'intention est bien celle que tu décris, mais quelle pauvreté dans l'expression !
Je n'arrive pas à comprendre que Py, qui a signé des spectacles superlatifs comme Mathis, Alceste et surtout les Carmélites puisse se fourvoyer autant.

En quoi pauvre? Il y avait des effets de lumières, de perspective... un véritable bucher qui s'élevait ici...
Alors c'est sûr ça choquait un peu certains parce que ça présente l'église sous sa face la plus noire... mais bon, après tout ça a bien existé tout ça.
Non, moi je trouve ça magnifique et glaçant comme scène!

Après c'est sûr que ce n'est pas la meilleure production de Py. Mais elle reste de bon niveau je trouve, avec de belles idées et mises en forme... et ça nous évite le gros péplum en costume pseudo égyptien en plus! ça allège un peu l'ouvrage!

Eviter le kitsch pseudo égyptien est en effet le principal mérite de cette production...
Que les cagoulés représentent "la face la plus noire de l'Eglise", je te laisse en juger, étant moi -meme en dehors de cette institution ; mais je persiste à dire que cette représentation était caricaturale et lourdingue - autour de moi il y a eu des exclamations dont je peux te garantir qu'elles n'étaient pas admiratives !
Ensuite que dans ce très long spectacle il y ait des moments réussis, évidemment - je me souviens de la scène du triomphe, qui était de manière créative l'exact opposé de ce qu'on nous assène habituellement - j'ai vu Aida dans trois m e s différente à Vérone, dans le genre, très fort - et puis il y a la production du Met, sans doute le record mondial dans ce domaine...
Je crois bien que j'ai fait un C R sur le forum après avoir vu ce spectacle - je ne me souviens pas de ce que j'ai pu écrire ; sans doute étais - je moins sévère qu'aujourd'hui avec le recul...

 Montfort

Montfort a écrit:

Eviter le kitsch pseudo égyptien est en effet le principal mérite de cette production...
Que les cagoulés représentent "la face la plus noire de l'Eglise", je te laisse en juger, étant moi -meme en dehors de cette institution ; mais je persiste à dire que cette représentation était caricaturale et lourdingue - autour de moi il y a eu des exclamations dont je peux te garantir qu'elles n'étaient pas admiratives !

Oui, mais ça les journaux en ont parlé! Py a été taxé d'anti-clérical pour cette production...

Citation :

Ensuite que dans ce très long spectacle il y ait des moments réussis, évidemment - je me souviens de la scène du triomphe, qui était de manière créative l'exact opposé de ce qu'on nous assène habituellement - j'ai vu Aida dans trois m e s différente à Vérone, dans le genre, très fort - et puis il y a la production du Met, sans doute le record mondial dans ce domaine...
Je crois bien que j'ai fait un C R sur le forum après avoir vu ce spectacle - je ne me souviens pas de ce que j'ai pu écrire ; sans doute étais - je moins sévère qu'aujourd'hui avec le recul...

C'était ma deuxième en vrai (sinon Vérone!)... mais j'ai vu différentes mises en scènes plus ou moins traditionnelles.
Et pour moi, la meilleure est celle que donnait le Mariinsky il y a des années... ça avait été filmé et belle manière avec des décors traditionnels mais pas lourdingues, et une magnifique ligne de fuite des décors obliques... (et puis la distribution : Gorchakova, Galouzine, Borodina)

Je rappelle que ce sujet est destiné à parler de la programmation, comme son titre l'indique, sinon c'est un sujet fourre-tout où on ne retrouvera rien... Il faut donc créer de nouveaux sujets, comme on le fait d'habitude...

Je vais diviser et créer un nouveau sujet...

Comme prévisible, seules les voix féminines ont sauvé ce spectacle :

http://www.forumopera.com/aida-paris-bastille-de-mal-en-py

Montfort

Les voix féminines, et Aida en particulier, étaient certes superbes, mais j'ai trouvé que le spectacle l'était aussi dans son ensemble, et que la mise en scène de Py était d'un grand classicisme et une belle réussite, avec quelque chose de Viscontien dans son écoulement, en moins subtil certes. Lisible et bien caractérisé, évocateur. J'aurais bien aimé voir ce qui était prévu au II, les décors étant en panne à ce moment là, mais ce que j'en ai vu au I et au III, IV m'a fait une forte, belle impression. Du vrai théâtre, sans une once de psychologie -- que des situations, et la musique pour les contempler et la catharsiser. Vocalement le Radamès un peu en reste au début, Youn assez laid en grand prêtre, et orchestralement, un peu des tonnes et des tonnes et pas très nuancé mais ça marche.

Une critique de cette reprise, pas vraiment tendre pour la mise en scène :

http://www.concertonet.com/scripts/review.php?ID_review=11629

 Montfort

Spectacle magnifique hier soir. Py que je n'aimais pas en 2014 m'a plutot plu, assez classique et literal finalement, un peu dérangeant mais un dérangement sain.

Oren visiblement meilleur qu'en début de série, assez subtil meme aux moments essentiels. Choeurs beaucoup trop forts et primaires bien souvent (et comme souvent), encouragés hélas par Oren.... (mon seul bémol à peu pres) (bon, j'étais tres pres de la scene).

Replacé au rang 16 du parterre, les voix ont quand-meme un autre impact et une autre couleur qu'au fond du 2nd balcon, sans comparaison...
Et quel plateau!! Antonenko remplacé par un excellent inconnu [edit: Gaston Rivero], belle voix lyrique et saine, un peu sage au début mais magnifique dans l'ensemble, sans le moindre sanglot vériste déplacé. Tres content de retrouver le grand chanteur qu'est Youn-Ramfis, voix un peu moins stable qu'avant mais toujours tres classe. Tres bon bariton (Gagnidze), grande voix tranchante simple mais combien engagé! Rashvilishvili fantastique par la voix et le jeu, un volcan, meme si elle n'a pas tout à fait les aigus extraordinaires de Lucia d'Intino en 2014. Enfin, Sonia R superlative, égale aux attentes et à bien des grandes Aida du passé. Mince et belle pour ne rien gater, elle a carrément le physique du personnage (comme Anita R du sien).

Et quel chef d'oeuvre que Aida! Mon plus bel opéra de la saison avec Meistersinger (et devant Capriccio, Tristan, Ariadne). Fin de saison assez extraordinaire donc (mais j'y retournerai peut-etre pour réentendre SR...).

Citation :

Enfin, Sonia R superlative, égale aux attentes et à bien des grandes Aida du passé. Mince et belle pour ne rien gater, elle a carrément le physique du personnage (comme Anita R du sien).

Euh .... ?

Une critique positive de la mise en scène :
http://www.resmusica.com/2016/06/23/aida-par-olivier-py-magistrale-lecon-dhistoire-en-or-massif/

J'y retourne mardi... en espérant qu'il n'y ait pas de grève

Sondra R. , sur sa vision du role d'Aida et sur d'autres sujets, notamment les Reines Tudor :

http://www.altamusica.com/entretiens/document.php?action=MoreDocument&DocRef=6011&DossierRef=5504

 Montfort

Aida : 07/07/2016

Opéra Bastille, Paris

Il Re : Orlin Anastassov
Amneris : Daniela Barcellona
Aida : Liudmyla Monastyrska
Radamès : Aleksandrs Antonenko
Ramfis : Kwangchul Youn
Amonasro : Vitaliy Bilyy
Un Messaggero : Yu Shao
Sacerdotessa : Andreea Soare

Choeurs et Orchestre de l'Opéra National de Paris
Direction : Daniel Oren

Mise en scène : Olivier Py
Décors et Costumes : Pierre-André Weitz
Lumières : Bertrand Killy
Chef des choeurs : José Luis Basso


La production avait fait grand bruit lors de sa création, et même maintenant on peut assister à des réactions outrées du public devant certaines scènes. Il est sûr que l'on perd l'exotisme égyptien pour montrer le côté sombre de l'oeuvre, son côté politique. Malgré quelques trucs en trop (le pendu!!), la mise en scène reste très bonne à mon sens. Je n'y reviendrais pas, ayant déjà largement défendu et commenté cette mise en scène il y a quelques années.

On commencera par Daniel Oren... Le chef se montre un peu décevant, surtout en comparaison du travail fin et profond qu'avait réalisé Philippe Jordan. Ici, tout est carré et impressionnant mais sans aucune recherche pour mettre en avant un détail ou une ligne... on est dans le massif qui marche bien... mais on pouvait espérer mieux quand même ! Il faut dire que le chef ne semble pas chercher à démontrer l'intelligence de la partition, s'arrêtant trop souvent pour laisser le public applaudir. Question tempi, on retrouve les mêmes soucis qu'il y a bien des années à Vérone : un manque de respiration qui enlève à certains passage un peu de légèreté. L'orchestre reste très bon par contre... mais le choeur semble vouloir chanter toujours plus fort, un peu comme si ils avaient fait un recul d'il y a 8 ans où ils ne cherchaient que le volume... dommage car certains passages montrent combien ils ont évolué !

Très bonne Prêtresse et bon Messager. Par contre, un peu déçu par Anastassov en Roi qui semble un peu engoncé dans sa voix manquant de force et d'impact. Youn par contre possède un charisme certain et démontre une voix sonore et puissante. Vitaliy Bilyy avait proposé un Luna délicat et bien chantant. En Amonasro on retrouve la beauté de la voix mais le chant manque de finesse et de nuances pour vraiment composer une personnage.

Daniela Barcellona est plus habituée à Rossini qu'à Verdi, mais ce qu'elle propose est assez magistral. La voix n'est pas immense mais elle a de l'impact... et le personnage se déploie dans toute sa complexité avec la femme ou la future reine, sachant justement doser les emportements comme les suppliques. La voix sonne parfaitement dans l'aigu qui est tranchant alors que le grave est habilement négocié pour sonner sans être trop poitriné.

Alexandrs Antonenko se montre rapidement en difficulté dans le rôle de Radamès. La voix reste impressionnante et sonore, mais elle se délite régulièrement. Le ténor doit avoir beaucoup écouté Vickers car on retrouve certains accents. Mais il lui manque la finesse, la justesse et l'endurance. On note que la duo avec Amneris est vraiment difficile et par la suite la fatigue se fait sentir... et du coup les nuances se montrent branlantes et non sûres... dommage...

Je devais voir Radvanovsky, mais suite à l'annulation causée par la grève, c'était finalement Liudmyla Monastyrska qui chantait ce soir... Découverte assez impressionnante de charisme vocal, de puissance et de maîtrise. Si les débuts montrent une voix large mais un peu floue, le chant se fait rapidement plus ferme et le volume sidérant. La voix est assez large et lourde, mais la chanteuse sait aussi alléger son instrument et nous proposer un air du Nil par exemple superbe. Tout au long de la soirée la chanteuse se montre vocalement magnifique et théâtralement bien nuancé. Seul soucis, des décalages avec le chef, marque d'un manque de répétitions sûrement. Même si je reste un peu déçu de ne pas avoir entendu Radvanovsky, j'aurai au moins découvert en vrai Monastyrska et c'est quelque chose... à entendre par contre sûrement dans des rôles plus lourds !

Au final une très bonne soirée malgré les quelques réserves. Aida reste une oeuvre passionnante !

@ Polyeucte

Oui, Aida est un grand chef d'oeuvre.
On ne va pas recommencer la discussion sur la m e s....
C'est certain que Radva aurait été une Aida superbe - mais Monastyrska est, dans un format vocal différent, aussi une interprète majeure : je l'ai découverte récemment en Lady Macbeth, et j'ai été scotché !

Montfort

Polyeucte a écrit:

Je devais voir Radvanovsky, mais suite à l'annulation causée par la grève, c'était finalement Liudmyla Monastyrska qui chantait ce soir... Découverte assez impressionnante de charisme vocal, de puissance et de maîtrise.

Tu y as gagné au change; Monastyrska est une excellente verdienne. J'ai un souvenir impérissable d'elle en lady Macbeth au ROH, rôle dans lequel elle est inégalable actuellement

Et en Abigaille, elle est paradoxalement claire, légère, assez élégante, j'aime beaucoup.

La mise en scène, en revanche, quelle paresse pour un tel coût… En plus le dispositif nuit au drame (que peut-on exprimer quand on est sur trois passerelles différentes, toutes face au public de surcroît !). Non, vraiment, il faut se décider à interdire les dispositifs scéniques : un metteur en scène ne doit avoir le droit d'utiliser des décors qu'après avoir fait cinq mises en scène consécutives réussies rien qu'avec de la direction d'acteurs sur un fond noir. (Corollaire intéressant : ça nous libèrerait aussi des épigones de Zeffirelli.)

Montfort a écrit:

C'est certain que Radva aurait été une Aida superbe - mais Monastyrska est, dans un format vocal différent, aussi une interprète majeure : je l'ai découverte récemment en Lady Macbeth, et j'ai été scotché !

Oui, mais justement, je pense que des rôles comme Lady Macbeth conviennent mieux à sa voix un peu lourde et massive...

luisa miller a écrit:

Tu y as gagné au change; Monastyrska est une excellente verdienne. J'ai un souvenir impérissable d'elle en lady Macbeth au ROH, rôle dans lequel elle est inégalable actuellement

Que tu me dises que je n'y ai pas perdu, pourquoi pas... mais que j'y ai gagné??? Tu connais l'Aida de Radvanovsky? Parce que niveau grande verdienne, elle est assez incontestée Radvanovsky (à part par toi...)

Finalement le meilleur tenor aura été Gaston Rivero, remplacant pour une seule soirée, vraiment tres bon, sur lequel j'ai eu la grande chance de tomber      

(une forme de justice puisque j'ai subi une annulation de Netrebko-Leonora cette année: le vase Verdi aura été bien plein au final, malgré une Traviata un peu ordinaire )

@ Poly : tu sais que j'ai toujours assumé mon anti-Radvanovskysme (aussi primaire soit il) . Et j'enrage déjà de savoir que je vais devoir me la farcir dans Simon Boccanegra (Amélia) ; si ce n'étais pour la prise de rôle de Tézier, je m'en passerais volontiers. Seulement voila, comme je dois mener une interview avec Tézier, je vais devoir accepter cette concession majeure à mes yeux.

Juste pour dire que mardi soir, cette production, que j'allais voir comme une honnête reprise intelligemment distribuée, a donné lieu par je ne sais quel miracle à l'une des soirées les plus excitantes de ma saison. Allez comprendre. Le cahier des charges glottophile était parfaitement rempli, mais au-delà de ça il y avait un feu et une urgence absolument dingues. Je suis surtout tombé à genoux devant Radvanovsky, qui ne sonne pas toujours bien en retransmission mais s'avère incandescente vocalement et techniquement en salle. Vraiment une très grande. Et les autres (Rivero en remplacement d'Antonenko, Rachvelishvili…) déchaînés aussi. Finalement j'ai très rarement ressenti une telle volupté, purement vocale, à l'opéra. Incroyable, sans que je puisse vraiment m'expliquer a posteriori ce qui a pu donner l'impression que les planètes étaient alignées ce soir-là.