Philharmonie - Chostakovitch 1 et 15 - Rattle - 2/09/17

Premier concert de la saison, Rattle et Berlin dans Chosta.

Samedi 2 septembre 2017
20:30

Grande salle Pierre Boulez - Philharmonie de Paris

Dmitri Chostakovitch
Symphonie n° 1

Dmitri Chostakovitch
Symphonie n° 15

Berliner Philharmoniker
Sir Simon Rattle, direction

Bon ce sont loin d'être mes symphonies préférées de Chostakovitch (ce sont quasiment celles que j'aime le moins même, derrière la 3, la 9 et la 12) mais c'est évidemment une bonne occasion de les tester en live.

Programme en ligne en pdf: https://philharmoniedeparis.fr/sites/default/files/documents/npgs_berliner-rattle_02-09_20h30.pdf

Je dois dire que j'ai du mal à comprendre cette programmation.

Ouvrir la saison avec deux œuvres aussi peu marquantes de Chostakovitch (pourtant il y a le choix dans ses symphonies) c'est vraiment bizarre...

Je n'aime pas beaucoup les symphonies de Chostakovitch, donc je ne suis pas le mieux placé, mais quand même, la Première me paraît très bien faite.

Bon, la Quinzième, pourquoi a-t-il écrit ça et pourquoi joue-t-on ça, ça reste tout à fait mystérieux pour moi.

DavidLeMarrec a écrit:

Je n'aime pas beaucoup les symphonies de Chostakovitch, donc je ne suis pas le mieux placé, mais quand même, la Première me paraît très bien faite.

Bien faite peut-être, et surtout pour un compositeur de cet âge, mais sinon pour moi c'est vraiment loin d'être une des plus marquantes...

Ceci dit, on n'est pas obligé de ne jouer que les plus grands chefs d'oeuvre non plus.

Encore une fois, je suis tout sauf un oracle en la matière, mais elle m'a toujours paru plus intéressante et dense que les 6 et 7, par exemple.

Oui, enfin le premier mouvement de la 6 ça n'est pas rien...le raccord est difficile avec les deux mouvements suivants, il est vrai.

D'accord pour la 7, bavarde et complaisante à souhait.


Franchement on aurait pu programmer les 4,5,8,10 ou 11... ça aurait eu une autre gueule quand même!!!

En fait, le but devait tout simplement être d'épouser les extrémités du corpus… Ça fait joli, 1-15.

(Bon, on ne leur aurait pas voulu s'ils avaient fait 4-14 plutôt…)

Neuvième saison symphonique que je fais en Île-de-France, et je n'ai toujours pas trouvé de concert où j'aie envie d'entendre Berlin… (enfin, si, leurs Beethoven bien sûr, mais il y avait plein de choses rares la même semaine, ils n'avaient pas la priorité) Quand on compare aux programmes qu'ils donnent dans leur salle…

Leurs Beethoven étaient fantastiques, mais c'est sûr que leur programmation tourne en général autour de classiques éprouvés du répertoire.

arnaud bellemontagne a écrit:

Leurs Beethoven étaient fantastiques, mais c'est sûr que leur programmation tourne en général autour de classiques éprouvés du répertoire.

Tu parles de leurs programmes en tournée, je présume.
Car s'agissant des concerts donnés à domicile, c'est autrement plus exaltant que les grands classiques du répertoire. Et vu la quantité et la variété des programmes joués, il y en a pour tous les goûts (je suis impatient d'ecouter la 4eme de Schmidt par Kirill !). Et je ne parle même pas des concerts en formation de chambre qui pullulent (quatuor pour la fin du temps avec Rattle au piano à la fin de l'année !). Les Berliner, ce ne sont pas les Wiener.

Oui, je parle de leurs programmes en France.

Sehnsucht a écrit:

. Les Berliner, ce ne sont pas les Wiener.

Mais les Berliner ne jouent pas 300 soirs par an à l'opéra, plus tout le mois d'août à Salzbourg. Ils ont plus de temps pour ajouter des oeuvres à leur répertoire. La comparaison entre les deux orchestres est toujours tentante, mais elle n'est pas forcément très pertinente. Il vaudrait mieux comparer les programmes de Vienne avec ceux de la Staatskapelle de Dresde, qui ne sont pas plus aventureux.

Pour l'anecdote, les viennois, il y a deux ou trois saisons, avaient essayé de mettre plus de musique récente dans leurs concerts d'abonnement, et ça a déplu à une partie des abonnés. Il y a eu apparemment des reventes de places assez importantes pour certains concerts. Je me souviens d'un concert Boulez/9e de Schubert avec Barenboïm où certains spectateurs sont arrivés après l'entracte. Il devait bien y avoir 10 % de places vides pour Boulez, qui a d'ailleurs été très bien accueilli par les gens qui étaient venus. Les râleurs ont tout de même fini par intimider l'orchestre, qui a mis moins de contemporain des saisons suivantes, sans tout à fait y renoncer.

Stolzing a écrit:

Sehnsucht a écrit:

. Les Berliner, ce ne sont pas les Wiener.

Mais les Berliner ne jouent pas 300 soirs par an à l'opéra, plus tout le mois d'août à Salzbourg. Ils ont plus de temps pour ajouter des oeuvres à leur répertoire. La comparaison entre les deux orchestres est toujours tentante, mais elle n'est pas forcément très pertinente. Il vaudrait mieux comparer les programmes de Vienne avec ceux de la Staatskapelle de Dresde, qui ne sont pas plus aventureux.

Pour l'anecdote, les viennois, il y a deux ou trois saisons, avaient essayé de mettre plus de musique récente dans leurs concerts d'abonnement, et ça a déplu à une partie des abonnés. Il y a eu apparemment des reventes de places assez importantes pour certains concerts. Je me souviens d'un concert Boulez/9e de Schubert avec Barenboïm où certains spectateurs sont arrivés après l'entracte. Il devait bien y avoir 10 % de places vides pour Boulez, qui a d'ailleurs été très bien accueilli par les gens qui étaient venus. Les râleurs ont tout de même fini par intimider l'orchestre, qui a mis moins de contemporain des saisons suivantes, sans tout à fait y renoncer.

Tu as tout à fait raison ! Les Wiener sont avant tout un orchestre de fosse avec, par conséquent, un temps dévolu aux répétitions moindre que celui des Berliner. Cela étant, l'anecdote relative au programme Boulez/Schubert est assez révélatrice d'une certaine tradition - c'est mon sentiment - plus ancrée à Vienne qu'à Berlin.

J'y serai aussi.
Présent également le lendemain pour la Création, que je découvrirai à cette occasion (la Philharmonie vient de faire une offre pour les jeunes, 10€ la place en 2e catégorie, et malgré cela il reste des dizaines de places libres !).

Le concert Chosta a été très bien reçu à Salzbourg et Lucerne. Bon, le programme ne m'attire pas des masses (jamais entendu la 1ère, j'avais par contre bien aimé la 15 avec l'OP et Rozhdestvensky il y a quelques années à Pleyel), mais ça serait stupide de rater un orchestre aussi phénoménal pour un prix modique...

Vous y étiez, et vous n'en êtes manifestement pas revenus !

Pour ma part, agréablement surpris par la Première symphonie, très vivante, pétillante, pleine de contrastes, avec des passages un peu orientalisants dans le II ou le III, je ne me souviens plus.

J'ai moins accroché avec la Quinzième, qui malgré les étonnantes citations de Rossini et Wagner, me paraît finalement moins originale, moins inventive, moins maîtrisée... moins bien en fait... A part les 2-3 minutes de la fin bien sur, qui font leur effet.

L'orchestre était évidemment phénoménal, mais du coup j'aurais préféré l'entendre dans des oeuvres plus mémorables (Londres a le droit à la 1ère de Brahms par exemple, dont la gravure Rattle/Berliner est superlative...). Heureusement, c'était le cas le lendemain avec la Création!

Le concert m'a permis de réévaluer ces deux symphonies légèrement à la hausse.

La 1ère symphonie est déjà très personnelle malgré quelques influences, il y a tout de même un côté un peu décousu et inabouti mais ça se suit avec intérêt.
J'ai bien apprécié aussi la 15è symphonie, en tout cas le 1er mouvement (qui a vraiment sa cohérence je trouve) et une bonne partie du 2è (il y a un accord de cuivres récurrent vraiment identique à un accord de Messiaen qu'on trouve dans le premier mouvement de l'Ascension), ainsi que la toute fin. (mon intérêt a vraiment chuté entre la fin du 2è et le milieu du 4è)
Une fois qu'on est prévenu, qu'on sait que c'est étrange et vide, on peut apprécier les beautés éparses et bizarres de cette musique.
Surtout quand c'est joué par un tel orchestre évidemment.
Il y a quand même au moins deux climaxs vraiment scotchants dans cette symphonie.

C'est bien de temps en temps d'avoir des oeuvres secondaires et de pouvoir les réévaluer dans ces conditions.