Prosopopus Mélomaniaque
Nombre de messages : 901 Age : 41 Localisation : Paris Date d'inscription : 21/11/2017
| Sujet: Hans Huber (1852 - 1921) Mer 6 Déc 2017 - 16:16 | |
| Je me permets de créer ce nouveau sujet, sur un compositeur certes anecdotique, mais néanmoins plaisant et qui a pour petite originalité d'être suisse, et d'être même l'un des plus importants compositeurs de son pays, ayant oeuvré pour le développement de la musique dans son pays, allant jusqu'à créer l'Association suisse des musiciens ( Schweizerischer Tonkünstlerverein) (STV) en 1900, si j'en crois Wikipedia. Toujours d'après la notice sur Hans Huber, sa production aura été prolifique puisqu'on dénombre huit symphonies, plusieurs concertos et pièces orchestrales, 6 opéras, des messes et cantates, de la musique de chambre et de "nombreuses" pièces pour piano. Formé au cours des années 1870 à Leipzig, il aura bien évidemment subi l'influence du Romantisme allemand, notamment par le biais de professeurs tel que Carl Reinecke, et cela s'entend évidemment dans sa musique (en tous cas ce que j'en connais pour le moment). J'en disais ça rapidement en playlist : - Citation :
Sérénade "Nuit d'été" Symphonie n°5 "Der Geiger von Gmund" 1910 Orchestre Philharmonique de Stuttgart - Peter Weigle CD Sterling
Achat un peu au hasard de ce CD trouvé dans une solderie mais grand bien m'en a pris. J'avoue que je ne connaissais pas du tout ce Hans Huber, pourtant prolifique compositeur et chef de file de la musique classique suisse.
J'aime souvent beaucoup les derniers romantiques, ceux du tournant du XXème siècle, faisant front aux portes du temple, face aux hordes de modernistes prêts à faire exploser les sonorités, et Hans Huber est tout à fait dans cette veine, pas vraiment néo ou post-romantique,plutôt purement romantique. Ça m'a un peu rappelé ce que peuvent faire à la même époque Stenhammar ou Karlowicz. Je vois sur le wikipedia de Hans Huber qu'il aurait été l'élève de Carl Reinecke, que je connais assez mal, mais ça ressemble un peu à cela aussi. Des sonorités très limpides, des parties fréquemment virtuoses pour certains pupitres, l'influence littéraire dans la symphonie, ici tirée d'un poème de Justinus Kerner. La sérénade est très belle, poétique et harmonieuse à l'excès, avec de belles envolées des bois, mais la symphonie est un peu plus consistante.
A défaut d'être très originale dans sa composition, la symphonie n°5 l'est dans sa forme puisqu'elle se rapproche plutôt d'un concerto pour violon, avec ses trois mouvements, le premier étant construit sur plusieurs variations du thème par le violon solo. Les deux mouvements suivants sont dans une veine beaucoup plus grandiloquente, l'orgue faisant même son apparition sur la fin. Du coup l'orchestre de Leipzig peine un peu à retranscrire cette folie des grandeurs à la Berlioz, d'autant que l'enregistrement est un peu terne. Malgré les légers défauts de l'enregistrement ça reste une découverte pour ma part très agréable, donnant envie de découvrir les autres oeuvres de Huber (les éditions Sterling ayant d'ailleurs sorti un coffret reprenant l'intégralité des symphonies de Huber).
Et en fouinant j'ai réussi à retrouver ces quelques messages sur le site - DavidLeMarrec a écrit:
Sinon, je viens de terminer la Deuxième Symphonie de Hans Huber, là aussi sur ton conseil (celui de Melomaniac NDLR). Du beau romantisme limpide, pas forcément personnel, mais intéressant de bout en bout, elle devrait rejoindre ma liste. - Mélomaniac, in playlist le 05 03 2017, a écrit:
Hans Huber (1852-1921) :
Phantasie nach Worten der Heiligen Schrift
= Bernhard Leonardy, orgue Kuhn de la Collégiale Saint-Vincent de Berne
(Organ, juin 2001)
Je connaissais surtout les symphonies de ce compositeur, figure majeure de la vie musicale helvétique au tournant du siècle dernier, mais il nous laissa aussi quelques pièces pour orgue. Dont ce quadriptyque tiré des Saintes Écritures, dont chacun des volets titre en exergue des paroles des Psaumes 6, 84, 38 et 150. Une oeuvre puissante et d'une inspiration saisissante, jouée sur un instrument (71 jeux sur quatre claviers + pédalier) qui venait d'être inauguré deux ans avant l'enregistrement. Seul menu regret : la prise de son palote manque un tantinet de relief et de basses.
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Prosopopus Mélomaniaque
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| Sujet: Re: Hans Huber (1852 - 1921) Mer 6 Déc 2017 - 17:11 | |
| Et du coup j'ai créé le sujet parce que j'ai aussi écouté sa première symphonie, la Symphonie "Tell" en ré mineur, op.63, composée autour de 1882, une très agréable symphonie romantique, assez courte et légère. Malgré son surnom de Tell, pour Guillaume donc, difficile d'y déceler un quelconque sentiment helvétique, on reste dans les eaux connues du Romantisme grandiloquent de la seconde moitié du 19ème siècle, j'ai noté des belles envolées de vent (picolo ?) dans le second mouvement mais pas très emballé par le scherzo sautillant qui suivait.
Le manque d'originalité est vraiment criant pour le coup mais c'est du Romantisme très bien fait.
Hans Huber a été peu enregistré et on doit le gros de sa discographie au label Sterling, avec les huit symphonies, comprenant parfois quelques pièces orchestrales et deux concertos pour piano. J'ai bien vu quelques CD de musique de chambre dans les profondeurs d'Amazon, mais aucune idée de ce que ça vaut. |
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