Grand concert, très impressionnant. Orchestre d'une virtuosité fantastique.
J'ai été un peu déçu par la pièce de Salonen, parce qu'il a déjà fait des choses un peu plus marquantes, plus originales, là on ne retiendra vraiment pas grand chose, harmoniquement c'est toujours dans le même style que tout ce que j'ai entendu de lui (un peu entre Messiaen et Adams), mais l'œuvre n'a pas de caractère très marqué.
C'est évidemment joliment orchestré, ça sonne bien, c'est confortable, ce n'est pas désagréable pour une ouverture de concert, mais rien de plus.
Amériques a été fantastique.
J'étais au bord de la scène, au 2è rang du balcon latéral, c'était foudroyant.
Foudroyant d'intensité, mais aussi merveilleux de limpidité et de foisonnement, une orgie de rythmes et de timbres.
Très grande précision de l'orchestre, beauté de tous les pupitres, vraiment un grand moment.
Evidemment, comme je l'espérais, Amériques à la Philharmonie, c'est quelque chose, surtout joué comme ça.
J'ai presque prié pour que le dernier accord s'arrête, parce que (chose rarissime dans cette salle), mes oreilles commençaient à fatiguer sérieusement.
Le public a réagi de façon très enthousiaste.
Intensité et urgence également dans la 5è de Chostakovitch, il faut souligner aussi le mordant des cordes, particulièrement incisives, bien que l'effectif énorme du Varèse ait été conservé en ce qui concerne les cordes. (9 contrebasses, 11 violoncelles...)
J'ai juste regretté la rapidité du passage trompettes caisse claire du premier mouvement, j'aime quand il n'est pas trop rapide, plus implacable, là ça avait un côté plus léger, plus ironique.
Par contre Dudamel a gardé un tempo assez lent tout au long du 3è mouvement, qui s'est avéré particulièrement réussi, particulièrement émouvant.
Final complètement dingue, ébouriffant, d'une virtuosité phénoménale, sauf pour les dernières mesures au contraire bien pesantes et même écrasantes.
Peut-être ai-je été influencé par mon placement, ou peut-être est-ce Dudamel qui imprime cela, mais je trouve qu'on était vraiment loin du côté un peu lisse de certains orchestres américains tels qu'on les entend parfois, tel Chicago notamment.
Superbe soirée, vous l'aurez compris.