Amis français, c’est avec une grande joie que j’ai découvert il y a peu votre magnifique forum
La contradiction entre l’engouement suscité par certains grands noms de la musique belge du XIXème siècle en ces lieux et le relatif oubli dans lequel sont jetés les plus illustres représentants de l’école contemporaine du « plat pays » peut sembler étrange; elle le devient beaucoup moins quand on se rend compte qu’il est beaucoup plus facile de reconnaitre le génie du voisin une fois celui-ci enterré
; ou pire! qu’il devient plus aisé de se l’approprier (nos pensées vont ici à César Franck dont certains pensent- avec candeur et sincérité, ce qui les absout de leur méprise- qu’il posséda un jour la nationalité française
)
Notre travail sera donc de rétablir une certaine justice dans le traitement alloué aux compositeurs contemporains belges, non pas de « prêcher la bonne parole » car, détenteurs d’aucune Vérité nous n’imposeront pas notre gout comme définitif; mais bien d’ouvrir certaines portes qu’une certaine frilosité tient encore fermées; et si Wagner commença sa Tétralogie par le volet le plus faible pour la terminer par le volet le plus fort, nous parcourrons le chemin inverse en initiant notre long exposé par la présentation d’une des figures les plus singulières du monde musical belge. Pressé de vous la présenter, je prends donc le risque de rendre mes ultérieurs posts plus anecdotiques; commencer par Lysight et terminer par Van Rossum c’est un peu commencer par « Le Crépuscule » et terminer par « L’Or Du Rhin »; si l’on me permet de bien entériner mon analogie.
Michel Lysight est un compositeur belge né à Bruxelles en 1958. Les détails de sa vie personnelle nous importent peu; et ce n’est pas qu’ils ne fussent pas intéressants, mais que l’homme est encore vivant et qu’a sa place nous ressentirions comme une forme d’agression- toute relative- le dévoilement trop envahissant de détails de notre vie, qu’elle fut privée ou publique, au détriment de l’analyse de l’Oeuvre. En tant que belges, nous sommes pudiques; et notre pudeur confine chez nos esprits les plus éclairés au secret.
Bornons nous donc à « borner » sa vie de quelques dates: outre cette naissance à Bruxelles, mentionnons des études au prestigieux Conservatoire Royal de Bruxelles dans les années septante couronnées de nombreux premiers prix qu’ils fussent instrumentaux (basson), musicaux (harmonie) ou même para-musicaux (psycho-pédagogie)
Mentionnons aussi ce premier prix de composition à Mons en 1989 dans la classe de l’illustre Paul-Baudouin Michel dont mêmes les plus ignorants se souviennent (chez nous, bien entendu, ne vous vexez pas, amis français) qu’il fut le compositeur si inspiré de l’oeuvre imposée du Concours Reine Elisabeth millésime 1966.
Son activité compositionnelle se doublant d’une volonté de transmission du savoir, il enseigne depuis près de 30 ans le solfège au Conservatoire Royal de Bruxelles; ces obligations professionnelles ne l’empêchant pas de maintenir une prolixité phénoménale face à laquelle, chez vous, seul un Mantovani peut tenir tête.
A suivre dans un prochain post la présentation de sa pensée musicale....