DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
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| Sujet: Concerts au CRR de Paris Sam 22 Déc 2018 - 20:00 | |
| Le niveau des manifestations peut être très variable – en général très bon instrumentalement, plus varié sur le plan vocal bien que les étudiants soient plus âgé (du vraiment pas-loin-de-débutant à de très belles voix qui font carrière, comme Eugénie Lefebvre ou Hasnaa Bennani, l'année de leur sortie d'école) : il faut attendre la mue pour commencer le travail, et la maturité prend du temps. En tout cas leur planning est à surveiller, ils proposent beaucoup de choses rarissimes, manifestations toutes gratuites dans un auditorium très confortable. J'y ai ainsi vu la Sonate violon-piano n°2 de Ropartz (Stéphanie Moraly !), la Sonate violon-piano de Koechlin (Moraly-David), la Sonate violon piano de Louis Aubert (Moraly-David), le Quintette n°1 de Fauré (Syntonia), le Quintette piano-cordes de Koechlin (Syntonia), Orfeo de Rossi, Psyché II de L ULLY, L'Europe Galante de Campra, Médée & Jason de Salomon, Le Jugement de Midas de Grétry… , oui. Les concerts sont annoncés sur leur site, crr.paris.fr, mais avec peu d'avance (parfois deux mois, mais attention, pas mal d'annulations), parfois dans la semaine qui précède… |
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DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
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| Sujet: Re: Concerts au CRR de Paris Sam 22 Déc 2018 - 20:02 | |
| Concert #67Debussy : Le Gladiateur, Suite de Pelléas (Altinoglu), Matin de fêteLe Gladiateur a été composé pour le Prix de Rome, où Debussy n'obtint cette fois que le Second Grand Prix (son Prix, il l'obtient avec L'Enfant Prodigue). Pas beaucoup d'action dans cette cantate (remarquablement enregistrée dans la collection menée par Bru Zane) malgré son titre : un gladiateur amoureux est un prison, la bien-aimée puis le père jaloux descendent le voir, et ça s'arrête à peu près là. On a en revanche de beaux récitatifs élancés, et bien sûr la nécessaire gradation du solo au trio. L'occasion de l'entendre en salle – un peu frustrant, je l'avoue : la diction du ténor, étranger (chinois, si j'en juge hâtivement par son visage et par les quelques mots entendus à l'extérieur avec ses amis), ne permettait pas de comprendre le texte ; celle de la soprane, bien française, était perfectible aussi… si bien que j'ai dû me raccrocher à mes souvenirs du livret que je n'avais pas relu depuis plusieurs années. Et dans une œuvre aussi étroitement liée à ses situations dramatiques – l'ambition avouée du Prix de Rome était de former avant tout des compositeurs destinés à triompher à l'Opéra de Paris –, c'était un peu gênant.Quoique étrangère également, la basse (le programme ne fournit pas les noms) avait au contraire une voix très nettement articulée et franche, techniquement très bien avancée, ce qui facilitait aussi la diction.L'orchestration est de Thibault Perrine : Debussy n'ayant pas remporté le premier prix, on ne dispose que des indications d'orchestration sur la particelle. En revanche, très bel Orchestre des Jeunes du CRR (l'âge de lycéens, à vue de nez), aucune difficulté individuelle, et même une assez bonne cohésion, dans des pages exigeantes (Pelléas !) ou peu connues. La Suite de Pelléas d'Alain Altinoglu reprend le principe de la Suite de Leinsdorf : interludes collés. Altinoglu fait le choix d'inclure la mort de Mélisande. Il me semble qu'il l'a composée en hâte, pour remplacer une exécution de la Symphonie Pelléas de Constant (problème de droits ? de matériel d'orchestre ?), qui devait être jouée à la Philharmonie. J'avoue que ces suites me paraissent passer à côté du sujet de Pelléas : les mêmes motifs sont répétés d'un interlude à l'autre, tandis que quantité de merveilles beaucoup plus diverses sont écartées. Et, au moins, Constant finit en apothéose avec l'emballement de la fin de l'acte IV, là où Leinsdorf et Altinoglu ronronnent un peu trop à mon gré dans les mêmes atmosphères. C'était donc surtout la belle réalisation de la jeunesse qui méritait le coup d'oreille… d'autant qu'il s'agissait du dernier volet de l'archi-intégrale (trois versions de Pelléas, dont la version pour deux pianos avec coupures faite par Marius Constant) proposée par le CRR depuis décembre 2017, une très belle entreprise à la fois pour le répertoire couvert et la mise en valeur de ses jeunes artistes. |
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