Arabella - Trinks - TCE - 11 janvier

Arabella en version de concert au TCE par l'Opéra de Bavière.
Aux dernières nouvelles, Arabella est toujours interprétée par Anja Harteros.

 Belcore

J'attends aussi cette Arabella avec impatience (ma seule Arabella précédente a été stoppée apres 30' par... un tremblement de terre, lol, à Strasbourg il y a 20 ans...)

Je note qu'à J - 5, pas de mauvaise nouvelle coté Anja Harteros: je crois que ses détracteurs (nombreux ici ) vont devoir manger leur chapeau pour cette fois

Volle et Muller devraient etre tres bien aussi; le jeune Trinks je ne connais que de nom...

Pour une date, il y aurait vraiment peu de chance qu'elle annule (bien que ce soit déjà arrivé une fois).

Je mets toute la distribution :

Anja Harteros Arabella
Kurt Rydl Le Comte Waldner
Doris Soffel Adelaïde
Hanna-Elisabeth Müller Zdenka
Michael Volle Mandryka
Daniel Behle Matteo
Dean Power Le Comte Elemer
Sean Michael Plumb Le Comte Dominik
Callum Thorpe Le Comte Lamoral
Sofia Fomina Fiakermilli
Heike Grötzinger Une diseuse de bonne aventure
Sebastian Schmid Welko
Nikolaus Coquillat Djura

Constantin Trinks direction
Bayerisches Staatsorchester
Chor der Bayerischen Staatsoper

Adalbéron a écrit:

Pour une date, il y aurait vraiment peu de chance qu'elle annule (bien que ce soit déjà arrivé une fois).

En effet, elle est venue pour Boheme, Otello, Andrea Chenier, et un récital à Garnier, et a annulé seulement pour Ariadne (mais c'était une prise de role, je crois).

J'espere que Trinks sera capable de gérer l'acoustique TCE + vc, avec les chanteurs devant l'orchestre sur la scene: beaucoup de jeunes chefs veulent faire du son dans ce répertoire et ne sont pas assez respectueux des chanteurs (Hrusa par exemple avec la meme Harteros....).

J'ai déjà entendu Trinks diriger le Vaisseau Fantôme au Semper Oper ; c'était sérieux, et je ne pense pas qu'on puisse le classer dans la catégorie des "jeunes chefs"...
Bien entendu l'acoustique du TCE est particulière, mais Arabella n'est pas un opéra qui devrait amener l'orchestre à couvrir les chanteurs.

Belcore

Tant mieux! Je sais que Trinks dirige régulierement à Munich donc ce n'est pas n'importe qui, c'est sur.

Elle a aussi annulé des Vier Letzte Lieder une ou deux fois (à Pleyel, je crois), donc plus d'une annulation. Mais je ne m'en plains pas, ses remplaçantes sont toujours bien plus intéressantes (Amber Wagner en Ariadne, Michael Kaune en Maréchale ). Et en Arabella, j'avoue que j'espérais un peu avoir quelqu'un de plus verbal et à l'expression moins bovine. Mais j'ai Arabella, ça fait mon affaire de toute façon.

D'ailleurs, était-ce H.-E. Müller annoncée en Zdenka, à l'origine ? J'ai hâte de la réentendre (Gretchen décoiffante – ce rouet ! – à la Philharmonie, dans les Schumann).

Patzak a écrit:

beaucoup de jeunes chefs veulent faire du son dans ce répertoire

Trinks a une notoriété récente, mais il n'est pas spécialement jeune, et c'est un garçon très sérieux, un constructeur, tout sauf dans la fougue gratuite ou l'épate. (Par ailleurs, pour couvrir les chanteurs dans Arabella, comme dit Belcore, il faut choisir ses moments – il n'y a guère que Mandryka qui soit sévèrement concurrencé par l'orchestre.)

DavidLeMarrec a écrit:

D'ailleurs, était-ce H.-E. Müller annoncée en Zdenka, à l'origine ?  J'ai hâte de la réentendre (Gretchen décoiffante – ce rouet ! – à la Philharmonie, dans les Schumann).

Patzak a écrit:

beaucoup de jeunes chefs veulent faire du son dans ce répertoire

Trinks a une notoriété récente, mais il n'est pas spécialement jeune, et c'est un garçon très sérieux, un constructeur, tout sauf dans la fougue gratuite ou l'épate. (Par ailleurs, pour couvrir les chanteurs dans Arabella, comme dit Belcore, il faut choisir ses moments – il n'y a guère que Mandryka qui soit sévèrement concurrencé par l'orchestre.)

J'ai vu cette Arabella en reprise au festival d'été à Munich en juillet dernier déjà très bien dirigée par Trinks qui est un chef très agréable dans ce répertoire et très respectueux des chanteurs. La distribution n'était pas tout à fait la même (sauf Harteros et Müller) puisque Mandryka était Mayer (très fatigué vocalement hélas...) et Mattéo, Benjamin Bruns (mais Behle est également très bon dans ce genre de rôle de ténor).
Reste qu'une version concert est un peu tristounette au regard de la mise en scène assez luxueuse servie à Munich...

DavidLeMarrec a écrit:

Elle a aussi annulé des Vier Letzte Lieder une ou deux fois.

On parle opéra ici.

Bonjour à tous !

Je ne viens pas vous faire l'article sur l'œuvre (tout est disponible chez Carnets sur sol) ni sur les interprètes (que dire après la discussion ci-dessus ? ) mais proposer une place pour le concert de vendredi... Au plaisir de vous y voir !

https://www.zepass.com/place-concert-anja-harteros-arabella-theatre-des-champs-elysees-a1036789?t=0H5IP3PU9W#

J'ai vu la chose (mise en scène) l'été dernier à Munich avec les mêmes (enfin à peu près). C'était dans l'ensemble très bien, avec une belle direction de Kapellmeister de Trinks, équilibrée, mettant en lumière les enchevêtrements de motifs et attentive au plateau vocal.

DavidLeMarrec a écrit:

Et en Arabella, j'avoue que j'espérais un peu avoir quelqu'un de plus verbal et à l'expression moins bovine.  

Ben tu as déjà eu Renée pour une Arabella au verbe haut et à l’expression raffinée non?

Voilà, c'est l'histoire de ma vie.

Un problème personnel m'a empêché d'y aller, à mon grand regret : des commentaires ??

Belcore

Belcore a écrit:

Un problème personnel m'a empêché d'y aller, à mon grand regret

Ce n'est pas de chance, c'était superbe. Une fausse vc, comme on voit souvent, avec pas mal de mouvement et de jeu à l'avant scene, des artistes qui jouent le meme opera en vs à Munich (avec quelques exceptions), sans que les décors manquent trop. L'intimité du TCE, où les chanteurs sont à l'aise, pour peu que le chef les respecte. Trinks le fait bien, meme si au 2nd balcon, les voix sont un peu trop couvertes par moments (moins au parterre j'imagine). Il ne maitrise pas completement le format orchestre-sur-scene... Harteros est une tres belle Arabella, son personnage a de la hauteur et du sérieux (sa situation est assez grave quand-meme, elle est quasiment mise aux encheres...), pas la moindre minauderie (contrairement à Fleming), avec la belle voix et la belle musicalité qu'on lui connait. Il y en aura pour dire qu'elle n'a pas des aigus aussi éclatants que Mattila ou della Casa.... certes. Mais c'est tres classe et elle fait passer une grande émotion. En face, il y a le magnifique Mandryka de Volle, qui en plus de sa belle voix a un jeu de scène expressif et intelligent. Les duos et toute la fin sont vraiment émouvants. Belle Zdenka, meme si je trouve la voix un peu dure par moments, c'est un détail. Rydl a encore de beaux restes! Un role qui ne le met pas trop en difficulté, ca passe encore je trouve. Les autres pas mal du tout. Un bel orchestre et une belle direction de Trinks, qui m'ont fait redécouvrir la partie orchestrale que je ne connaissais que par de vieux disques... J'aimais bien Arabella mais là, c'est encore monté dans mon estime... Une magnifique soirée.

Effectivement, le jeu de scène sans partition, c'était vraiment bien !

J'adore la voix et c'était très bien joué / chanté, j'étais donc enchanté ! Effectivement, Volle (et Fomina, à rendre intéressante la Milli des Fiacres !) stupéfiant : d'une générosité incroyable, bien sonore, et avec une diction d'une clarté et d'une exactitude qui forcent le respect (ses voyelles restent bien claires, en toute circonstance). Il ne s'est pas ménagé : il était fatigué à la fin…

Behle aussi, moins expressif, était impressionnant : l'air de ne pas y toucher avec son timbre de mozartien, il n'a fait qu'une bouchée du rôle (très inconfortable !) de Matteo.

Les quelques réserves sont marginales :

¶ je trouve qu'on n'entend pas le détail de tous les motifs même en concert (c'était mieux à Bastille avec Jordan, mais il est particulièrement fulgurant dans ce type d'exercice), même après avoir étudié la partition depuis longtemps, je n'entendais pas beaucoup les motifs superposés, c'est d'un art invraisemblable (du type final du Crépuscule des dieux, et pendant 2h30), mais on ne s'en rend pas tant compte en salle, en fait ;

¶ le sérieux et la discipline absolue de l'orchestre (et du chef, Trinks est vraiment surcompétent pour tout contrôler dans un orchestre) avaient pour corollaire un sérieux, voire une petite grisaille, alors qu'on peut s'autoriser de la fantaisie ou au moins des couleurs dans cette œuvre ;

¶ je découvrais Harteros en salle, j'espérais qu'il y aurait un supplément en l'entendant en vrai… et en fait c'est exactement comme en retransmission. C'est une bonne chanteuse, assurément (sinon elle ne pourrait pas tenir ce type de rôle, de toute façon), mais c'est de loin la moins bonne Arabella que j'aie entendue parmi les titulaires récentes (Kaune, P. Armstrong, Leitgeb, Mattila, Delunsch, même Fleming…), les aigus ne sont pas très jolis, les mots sont mous… elle fait très bien le boulot, mais l'hystérie qui l'entoure me reste tout à fait mystérieuse.


Mais super soirée, rien qu'entendre l'œuvre, et à haut niveau… tout le monde s'est donné sans compté, il n'y a pas eu de coupures (même les microscopiques chœurs n'ont pas été coupés et les choristes ont dû faire le déplacement !), ils ont joué sur le plateau… les prix étaient délirants mais ils ont tâché d'y faire honneur !

DavidLeMarrec a écrit:

les prix étaient délirants mais ils ont tâché d'y faire honneur !

Oui, j'ai oublié de dire que c'était bien plein mais loin d'etre complet: replacement facile...

Sur Harteros: je l'ai entendu 5 fois maintenant (sans compter les petits bouts de concerts, genre 4 derniers lieders...); ce qui m'a vraiment impressionnné c'est une Desdemone sublime il y a 10 ans (Harding, TCE) et un superbe récital à Garnier que plusieurs ont commenté. Je trouve qu'Arabella met moins en valeur sa voix, et aussi moins que les Tosca ou Andrea Chénier récents. Je suis d'accord: la beauté des aigus n'est pas le point de vente; pour la diction je suis moins attentif que toi, mais son phrasé est tres beau. Viens voir sa Forza et on en reparle...

Une critique :

http://www.concertonet.com/scripts/review.php?ID_review=13566

Et une autre :

https://www.resmusica.com/2019/01/13/une-eblouissante-arabella-munichoise-au-theatre-des-champs-elysees/

Et puis une autre encore :

http://www.concertclassic.com/article/arabella-en-version-de-concert-au-theatre-des-champs-elysees-arabellharteros-compte-rendu

Manifestement j'ai raté quelque chose de grand....

Belcore

Et celle-ci, assez finement nuancée :
https://toutelaculture.com/spectacles/opera/sensible-arabella-au-tce/

Patzak a écrit:

Viens voir sa Forza et on en reparle...

Ça ne risque pas d'arriver : face à Stikhina qui est, je crois, la meilleure soprane actuelle parmi les grands formats et qui a tout, la projection incroyable, le timbre, les aigus de dingue, la diction précise, la présence… c'est tout vu.

J'étais curieux de voir si Harteros était différente en salle, apportait quelque chose qui ne passait pas la retransmission : elle sonne exactement pareil, et comme je n'ai rien aimé (à part sa Sieglinde, rôle très payant certes, mais où elle se donnait pour une fois sans compter, diction incluse), je n'ai plus véritablement de raison de me forcer à l'entendre.