Petit guide discographique de la mélodie française

Je n'avais pas vu passer cet album ! Pourtant, entre d'Oustrac qui est l'artiste considérable qu'on sait, Tillard qui est une pionnière du répertoire français, toujours à exhumer de nouvelles mélodies et de nouveaux opéras (je lui dois d'avoir pu entendre dans une petite salle Le Roi Pinard Ier de Déodat de Séverac !), et le programme !

Surtout qu'on joue d'ordinaire toujours les mêmes mélodies « pittoresques » de Viardot. Je découvre l'existence de ces scènes dramatiques. (Et à en juger par sa Cendrillon, elle avait du talent pour l'écriture scénique.)

Merci pour la mise en lumière !

J'ai oublié de préciser que pour les textes d'origines russe, ce sont leurs traductions en français qui sont interprétées.

Était-ce composé en russe à l'origine ?

Elle a écrit des mélodies dans pas mal de langues (italien, espagnol, anglais, russe), mais il y a possiblement aussi des textes étrangers pré-traduits ?

DavidLeMarrec a écrit:

Était-ce composé en russe à l'origine ?

Elle a écrit des mélodies dans pas mal de langues (italien, espagnol, anglais, russe), mais il y a possiblement aussi des textes étrangers pré-traduits ?

En fait je ne sais pas trop...je vois que les textes d' Afanassi Feth ont été traduits par Louis Pomey. Rien n'est précisé pour Pouchkine...
Je pense que les compositions on été faites à partir des traductions.

J'ai donc écouté à mon tour !

Disque magnifique… la flexibilité de l'écriture de Viardot pour rendre ces scènes dramatiques convaincante dépasse ce que l'on a l'habitude d'entendre d'elle dans les pièces de caractère.

Voilà qui change radicalement des habitudes, j'ai été passionné. Merci Rubato !

Henri Marteau

Huit mélodies op. 19

Isasi Quartet
Karine Deshayes: mezzo-soprano

Sur ce volume 1 des quatuors d'Henri Marteau, on trouve également les Huit mélodies op. 19.

On avait les huit Lieder op. 10 sur le vol.3, (Henri Marteau était de mère allemande et de père français).
Ces mélodies op. 19 sont bien sûr chantées en français.

• Pluie (Sully Prudhomme)
• À Douarnenez en Bretagne (Sully Prudhomme)
• Ritournelle (François Coppée)
• Matin d'octobre (François Coppée)
• Chanson de mer (Sully Prudhomme)
• Vitrail (François Coppée)
• Pitié des choses (François Coppée)
• Dans la rue le soir

Ces mélodies ont été composées de 1915 à 1917 et ne furent publiées qu'en 2016.

André Gedalge: Pièces instrumentales et mélodies
Vaux de Vire et Chansons normandes: I. La Complainte du naufragé (Olivier Basselin) · Mario Hacquard · Claude Collet · André Gedalge

Ce sont surtout les mélodies , qui ici ,méritent l'attention.Mario Hacquard est superbe de simplicité et de vérité, accompagné par Claude Collet au piano, qui n'empiète pas trop sur la voix, tout en restant parfaitement présent.Tout le reste de l'album ,est à l'avenant et confirme pour moi ,André Gédalge comme un très grand mélodiste.Un vrai régal ,cet album.
PS/ Il est interessant de comparer ,la version de La chanson du pêcheur de Gédalge avec celle de Fauré, Gédalge s'en sort très très bien, à mon avis.
Pour l'écouter/
www.youtube.com/watch?v=idIwopEX65c

Sa sonate violon-piano mérite aussi le détour ! (c'était le maître d'Enescu, je crois)

DavidLeMarrec a écrit:

Sa sonate violon-piano mérite aussi le détour !  (c'était le maître d'Enescu, je crois)

En effet, j'ai parlé en bien,de ses 2 sonates pour violon et piano en Playlist,récemment , mais ça part aussi vite ,dans les oubliettes.On ne peut pas non plus,faire un post sur chaque compositeur que l'on découvre ou redécouvre .

Rubato a écrit:

"Rapatrié du sujet "Découverte du Lied"

yannig a écrit:

Des mélodies françaises que je ne connaissais pas du tout !

Ce Louis Beydts m'était un total inconnu.
Disciple de Reynaldo Hahn, ça sonne un peu comme ça d'ailleurs, à mes oreilles, en un peu plus "moderne".

En tous cas, Cyrille Dubois en est un parfait interprête !

Je vois qu'il a aussi enregistré du Boulanger et du Fauré, ça devrait être chouette (peut-être que quelqu'un en aurait déjà parlé ici).

Disque formidable, pour des mélodies que j'ai eu le plaisir de jouer / chanter en la présence du maître de ces lieux.

Effectivement Dubois est superbe ici ; j'aime beaucoup moins ses autres disques de mélodies, et en particulier ses Fauré, chantés à pleine voix, de façon un peu opératique pour un genre où on attendrait presque une voix de chanson. (L'équilibre trouvé par Mauillon me paraît bien plus pertinent.)

Plus hardi que Hahn en effet, de la belle musique qui coule de source mais avec de belles recherches de couleurs et d'atmosphères. Beydts était par ailleurs surtout réputé pour ses opérettes, et haute qualité d'ailleurs. On trouve La S.A.M.P. (Société Anonymes des Messieurs Prudents) au disque - et c'est super !

J'avais été déçu par Cyrille Dubois...c'était dans le coffret "Compositrices".

Depuis, j'évite...à tort?

Clairement à tort pour celui-ci, où il est vraiment souple et nuancé. Sinon, moi non plus je ne l'aime pas trop dans la mélodie - qu'il a cela dit le mérite de mettre à l'honneur régulièrement en concert, avec des programmes originaux. (Et c'est, bien sûr, un excellent chanteur d'opéra.)

DavidLeMarrec a écrit:

Clairement à tort pour celui-ci, où il est vraiment souple et nuancé. Sinon, moi non plus je ne l'aime pas trop dans la mélodie - qu'il a cela dit le mérite de mettre à l'honneur régulièrement en concert, avec des programmes originaux. (Et c'est, bien sûr, un excellent chanteur d'opéra.)

Voilà, pareil pour moi alors qu'à l'opéra (tragédies lyriques) ça passe très bien.

Je "jetterai" une oreille sur cet album de Louis Beydts.

Tristan Raës est le pianiste attitré de Cyrille Dubois. Ensemble ils ont enregistré l'intégrale des mélodies de Ravel (ça représente 4 heures de musique mais ça vaut vraiment le coup

Fauré plutôt, non?

Une intégrale Ravel, tu es sûre? Tu ne confonds pas avec leur intégrale Fauré? (Autant j'avais beaucoup aimé leur disque consacré aux mélodies des sœurs Boulanger, autant leur intégrale Fauré ne m'avait pas tellement convaincu.)

Xavier a écrit:

Fauré plutôt, non?

Benedictus a écrit:

Une intégrale Ravel, tu es sûre? Tu ne confonds pas avec leur intégrale Fauré? (Autant j'avais beaucoup aimé leur disque consacré aux mélodies des sœurs Boulanger, autant leur intégrale Fauré ne m'avait pas tellement convaincu.)

Oups, au temps pour moi . Oui, c'est Fauré, bien sûr

luisa miller a écrit:

Tristan Raës est le pianiste attitré de Cyrille Dubois.

Effectivement ils forment un duo constitué : ils ont passé des concours de mélodie ensemble, ils ont tout enregistré ensemble (jamais l'un sans l'autre), et je n'ai jamais vu passer un concert format lied de l'un ou l'autre sans son partenaire. C'est chouette, ça permet un travail de long terme, en particulier pour le piano, ça évite l'effet « je suis chanteur et je prends un pianiste accommodant en lui imposant tous mes choix ».

Bonsoir, je vous en avais un peu parlé en fevrier dernier, Marc Mauillon et Anne Le Bozec ont enregistré un florilège de mélodies françaises sur des textes de Ronsard qui est paru hier. Je suis particulièrement ému car ils ont enregistré en 1ère mondiale le cycle de 4 mélodies "Les Amours de Marie" de mon arrière-grand-oncle Albert Groz qui est quelquefois cité pour avoir été le professeur de Maurice Jaubert . Par ailleurs il était très proche d'Albert Roussel et a enseigné à la Schola Cantorum. Marc m'avait envoyé les maquettes en décembre dernier et ça a ete un choc pour mon ami et moi de découvrir ce cycle. Je suis sûrement partial, mais cette musique nous a ravi par sa grande intensité émotionnelle, sa souplesse, ses subtilités harmoniques évoquant parfois Debussy.
Par sa trajectoire, ce cycle pourrait faire penser aussi au 4 poèmes de Ropartz d'après l'Intermezzo de Heine (allant de la joie primesautière de la 1ère mélodie, au dépit amoureux pour s'achever dans la mort dans la dernière).
Je vais essayer de vous transférer les maquettes si vous n'avez pas l'intention d'acheter de double cd (le 1er cd est consacré aux pièces de la Renaissance sur des textes de Ronsard par l'ensemble Doulce Mémoire)

Je voulais vous envoyer la pochette du CD mais n'y arrive pas. Si quelqu'un veut bien m'aider ou la mettre à ma place.Merci tout plein.

Le livret de l'album : https://tinyurl.com/5774wz98, qui est en écoute sur les principaux sites de streaming (youtube, deezer, spotify, Qobuz).

Merci infiniment Alifie. J'ai fait une erreur : le cycle :Les Amours de Marie" est composé de 6 mélodies et non pas 4.

Levantin a écrit:

Bonsoir, je vous en avais un peu parlé en fevrier dernier, Marc Mauillon et Anne Le Bozec ont enregistré un florilège de mélodies françaises sur des textes de Ronsard qui est paru hier. Je suis particulièrement ému car ils ont enregistré en 1ère mondiale le cycle de 4 mélodies "Les Amours de Marie" de mon arrière-grand-oncle Albert Groz qui est quelquefois cité pour avoir été le professeur de Maurice Jaubert . Par ailleurs il était très proche d'Albert Roussel et a enseigné à la Schola Cantorum. Marc m'avait envoyé les maquettes en décembre dernier et ça a ete un choc pour mon ami et moi de découvrir ce cycle. Je suis sûrement partial, mais cette musique nous a ravi par sa grande intensité émotionnelle, sa souplesse, ses subtilités harmoniques évoquant parfois Debussy.
Par sa trajectoire, ce cycle pourrait faire penser aussi au 4 poèmes de Ropartz d'après l'Intermezzo de Heine (allant de la joie primesautière de la 1ère mélodie, au dépit amoureux pour s'achever dans la mort dans la dernière).
Je vais essayer de vous transférer les maquettes si vous n'avez pas l'intention d'acheter de double cd (le 1er cd est consacré aux pièces de la Renaissance sur des textes de Ronsard par l'ensemble Doulce Mémoire)

Oh, quelle belle histoire !

Je vais bien sûr écouter ça.

Savez-vous comment je peux transférer ici des fichiers que j'ai sur WhatsApp ?
Sachant bien sûr que le mieux c'est d'acheter le CD.

Je ne suis pas "fan" de Cyrille Dubois dans la mélodie...je le préfère nettement à l'opéra.

Même sur cet album (que j'ai personnellement beaucoup aimé) ?

sur CSS :

Je ne connais plus CSS!

Sinon, question de goût personnel. Je n'aime pas trop son timbre de voix...surtout dans les aigus.

J'ai écouté distraitement les 6 mélodies "Les amours de Marie" et ça m'a paru très bien, ça m'a bien accroché l'oreille. Comme j'aime beaucoup Marc Mauillon (et Anne le Bozec), certainement mon chanteur préféré dans ce domaine, je vais me procurer le disque à l'occasion.

Merci Levantin pour avoir attiré notre attention sur cet album, avec le contexte en plus c'est parfait

Je suis très heureux Thomas que "Les Amours de Marie" t'aient accroché l'oreille ! C'est plutôt bon signe ! Et je suis bien sûr très intéressé par vos retours concernant cette musique !

Je vais y jeter une oreille moi aussi...j'aime beaucoup Marc Mauillon, comme dans L'amoureus tourment, Le remède de Fortune, Mon chant vous envoy de Guillaume de Machaut.

Et une critique dans concert classique.com !
Un double album dont le second volet permet de retrouver Marc Mauillon au côté d’une complice de très longue date : Anne Le Bozec. « C’est un luxe que de pouvoir travailler avec elle », confiait le chanteur en 2020 au moment de la sortie de leur exceptionnel récital « Fauré et ses poètes » (Harmonia Mundi) – disque à découvrir absolument en cette année du centenaire si vous ne le connaissez pas encore ! (3) La fusionnelle entente avec la pianiste se vérifie une fois de plus, un Pleyel de 1905 faisant le lien entre les deux artistes dans des mélodies composées entre le XIXe siècle le milieu du suivant. Cette illustration de « la fortune de Ronsard depuis l’époque romantique », pour reprendre la formule de Christophe Dupraz, se fait au moyen de pièces parfois célèbres (Ravel, Poulenc), mais ce sont toutefois des raretés qui forment l’essentiel du programme.
La délicieuse « Que dites-vous mignonne » (1878) de Paul Lacome (1838-1920) ouvre avec un chic et un plaisir palpable une anthologie où apparaissent les noms de Clémence de Grandval, Pauline Viardot, Théodore Gouvy, Camille Saint-Saëns, Alfredo Casella, Paul Dukas et Arthur Honegger. Parmi les auteurs les mieux servis en minutage, le très oublié Albert Groz (1873-1966), qui fut professeur d’harmonie et de contrepoint à la Schola Cantorum, est représenté par un cycle de six mélodies daté de 1910, Les Amours de Marie op. 8. Les interprètes en délivrent une interprétation prégnante et secrète, à l’image d’un disque rigoureusement déconseillé aux auditeurs pressés.