Olivier Messiaen : Poèmes pour Mi pour soprano et orchestre
Anton Bruckner : Symphonie n° 4 "Romantique"
Renée Fleming, soprano
NDR Elbphilharmonie Orchester
Alan Gilbert, dir.
Je suis allé à ce concert un peu sceptique, sceptique sur l'état de la voix de Renée Fleming, sceptique sur l'intérêt de la direction d'Alan Gilbert, un chef qui m'avait plutôt ennuyé lors de ses prestations précédentes, assez impersonnelles (mais il y a déjà un certain nombre d'années). Mais j'avais envie d'entendre les Poèmes pour Mi de Messiaen, que l'on joue très rarement en concert. Toujours mon intérêt pour la rareté. Finalement, j'ai très bien fait de me déplacer !
La voix de Fleming est encore fort belle ; elle a moins évidemment ce velouté et cette suavité d'antan, ni la même projection. Mais elle a gardé une belle couleur et de beaux aigus. C'est plutôt le grave qui lui pose problème dans cette
oeuvre. On retrouve avec plaisir l'orchestre de Messiaen, à la couleur unique et tellement personnelle, bien rendue par l'orchestre et le chef.
Après l'entracte, l'interprétation de la symphonie de Bruckner a été une très agréable surprise. J'ai beaucoup aimé la façon qu'a le chef de maîtriser les crescendos en commençant avec des pianos à peine audibles qui peu à peu enflent de manière très progressive pour parvenir aux fortissimos cuivrés habituels chez Bruckner. Impressionnant.
Cet orchestre est très bon dans son ensemble, et très bien tenu par son chef. Il y a juste les cors qui se faisaient remarquer avec quelques couacs !
J'ai trouvé Alan Gilbert très différent du souvenir que j'en avais : un chef un peu nonchalant. Dès les premières mesures, on le sentait au contraire très concentré, tenant son orchestre, et apportant une vraie interprétation.
Peut-être y a-t-il une particulièrement bonne entente avec son orchestre de Hambourg. Même physiquement, je ne l'aurais pas reconnu. On peut espérer qu'il reviendra avec son orchestre au TCE. Il ne faudra pas le rater !