andika Mélomaniaque
Nombre de messages : 662 Age : 34 Localisation : France Date d'inscription : 13/06/2017
| Sujet: PP – Mahler 9, Chung, OPRF – 09/12/2022 Ven 9 Déc 2022 - 12:38 | |
| Ce soir Myung-whun Chung dirige le Philhar' dans la 9ème de Mahler à la Philharmonie. Il était prévu en 2018 dans ce problème mais avait annulé sa venue suite à un accident de voiture si je me souviens bien, il avait été remplacé au pied levé par Haenchen. Le concert avait d'ailleurs été filmé: https://www.youtube.com/watch?v=nCVKZLZMicw
J'y serai pour ma part ce soir à la Philharmonie !
GUSTAV MAHLER Symphonie n° 9
ORCHESTRE PHILHARMONIQUE DE RADIO FRANCE MYUNG-WHUN CHUNG direction |
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andika Mélomaniaque
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| Sujet: Re: PP – Mahler 9, Chung, OPRF – 09/12/2022 Lun 12 Déc 2022 - 15:25 | |
| La Symphonie n°9 de Mahler commence comme si la musique était déjà jouée depuis un certain temps. Sans introduction, aucune, on est versé au milieu des différents matériaux thématiques de l'Andante commodo, à l'aide des violoncelles, des harpes et des cors. D'emblée, l'ensemble est bien construit, le son est travaillé par Chung qui instaure une atmosphère paisible bien aidé par un pupitre de cordes à l'engagement sans faille. Puis l'atmosphère s'assombrit et la musique devient annonciatrice de la mort comme le suggérait Alban Berg. Les fanfares disloqués de l'Orchestre Philharmonique de Radio France marquent l'oreille et les tuttis impressionnent dans ce premier mouvement long et intense, le chef soignant chaque tableau thématique avec délicatesse. Le deuxième mouvement, Im Tempo eines gemächlichen Ländlers, commence avec les bassons qui sonnent de façon champêtre. Chung ici fait fluctuer le tempo, avec à la première partie, sur un vrai rythme de Ländler, des cordes très légères. Le deuxième thème, sur un rythme de valse, est pris de façon très énergique avec un tempo qui accélère. Une grande attention est apporté aux nuances où le piano cohabite avec le forte. De sorte que la tension ne retombe jamais. L'ensemble reste tendu, comme suspendu sur un fil, avec également une ambiance chambriste assez charmante. Le second Ländler enfin, plus tranquille, est un grand épisode de rubato de le part du chef. Il est vrai que des éléments rythmiques des autres parties viennent s'y insérer et conduisent justement à moduler le tempo et Chung le fait à merveille et avec une gourmandise non dissimulée même si sa gestique demeure toujours aussi aussi sobre. Mais cette sobriété ne l'empêche nullement de se montrer très énergique dans le Rondo Burleske, noté Allegro assai. Le Philhar' est bondissant, les basses vrombissent, et le chef est encore très attentif aux nuances qui sont très variées. Sans oublier non plus la vaste polyphonie qui se déploie dans ce mouvement et que le chef fait entendre. Le spectre dynamique est ici pris de façon subtile tant et si bien que le crescendo menant vers la fin fortissimo du mouvement est du plus bel effet et doit probablement encore faire trembler la grande salle de la Philharmonie. Sans doute un des tuttis les plus merveilleux qui nous ait été donné d'entendre. Enfin, le dernier mouvement, de nouveau lent, Adagio, nous fait quitter la musique pour aller dans un territoire qui semble encore inexploré, emprunt d'émotion et de réminiscences. Cependant Myung-Whun Chung évite la guimauve qui serait une façon caricaturale d'interpréter ce passage. L'ensemble reste intense, tenu, réfléchi et ne s'abandonne pas à la facilité ou à la langueur. La fin, aux quatre pianos de nuance, fait toujours autant effet. Ici le chef a abandonné sa baguette pour diriger. Et le public, pour la première fois, n'a pas applaudit immédiatement à la fin du mouvement. Il n'y a pas à dire, la Neuvième de Mahler produit toujours son effet. |
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