Programme :
Haendel : Suite n°4 HWV 437
Haydn : Sonate pour piano Hob. XVI : 37
Say : Sonate pour piano op. 99 « Yeni hayat »
Schubert : Sonate pour piano n°21 D. 960.
Fazil Say, piano.
Je me suis rendu au récital de Fazil Say au TCE, la semaine dernière, sans aucun enthousiasme, n'ayant pas réussi à revendre ma place sur leur bourse. Le programme ne m'intéressait vraiment pas, et c'est entièrement en raison de l'admiration que m'inspire cet artiste que j'avais réservé mon billet.
Pourtant, ce concert fut une expérience très intéressante ! Même appréhension et même résultat que le récital de la même période l'an dernier.
Salle vraiment bien remplie pour le TCE : beaucoup de monde, même au second balcon, même du "mauvais côté" du clavier, et même dans les galeries tout en haut. Public attentif et connaisseur. Un peu de communauté turque de Paris ; mais en proportion, beaucoup moins que de membres de la communauté chinoise lorsque Lang Lang ou Yuja Wang jouent.
Musicalement, je ne garde pas grand chose de ce spectacle : je ne suis ni amateur ni connaisseur de la période "classique" pour réussir encore à distinguer à l'oreille le langage de Haendel du langage de Haydn. Concernant la célèbre Sarabande de Haendel, mais il me semble bien que Say ne l'a pas jouée, enchaînant directement la courante et la gigue. Sur le moment, ça ne m'a pas surpris, car j'ignorais que ce morceau faisait partie de cette suite en particulier : c'est la lecture du programme qui m'aura renseigné.
Interprétation toujours très expressive de Fazil Say : il raconte littéralement une histoire quand il joue, et il illustre sa musique avec ses mouvements corporels. Son jeu est généreux, vivant, fleuri, sincère.
Sa sonate m'a bien plu sur le moment, mais je n'en ai aucun souvenir, et j'ai honte.
La sonate de Schubert ne m'a pas accroché : le programme de salle reprend une citation de Schumann parlant de ses "divines longueurs", termes que je reprends volontiers à mon compte, notamment pour le premier mouvement. Un peu long, sans aller vraiment nulle part, ce morceau installe une langueur, un état d'âme à la fois nostalgique et lumineux. Toujours un jeu très habité de Fazil Say : je me suis laissé happer, comme hypnotisé par ses gestes, la poésie de sa musicalité, et le temps est passé vraiment très vite.
Beau succès, et trois rappels : la première Gnossienne de Satie, l'incontournable Black Earth de Fazil Say (qu'il joue tout le temps) et un morceau que je n'ai pas identifié, avec des modulations audacieuses, des rythmes saccadés et des accords entêtés, plutôt efficace !
Une critique ici : https://bachtrack.com/fr_FR/critique-fazil-say-haendel-haydn-schubert-theatre-des-champs-elysees-paris-janvier-2023