TCE - OChP/Mendez/Daudet - Schumann/Brouard/Brahms - 06/04

Programme :
Schumann - Ouverture, Scherzo et Finale op. 52
Brouard - Baron la Croix, pour piano et orchestre
Brahms - Symphonie n° 2 op. 73

Distribution :
Orchestre de chambre de Paris
Antonio Méndez | direction
Célimène Daudet | piano

Quelques mots rapides sur ce concerto qui commence déjà à dater !

Réservé par curiosité, pour entendre Célimène Daudet dont j'avais lu du bien ici, et dont j'apprécie le disque Haïti mon amour. Intrigué par le concept du concerto pour piano "vaudou" !

Salle vraiment très vide, ça fait un peu de peine ! Concert soutenu par la communauté haïtienne de Paris, avec quelques mentions dans le programme de salle, et présence d'officiels. Séance de dédicaces de la pianiste à la sortie, pour laquelle je ne suis pas resté.

Schumann : très déçu par cette pièce que je ne connaissais pas. Ça ne va nulle part, et n'a globalement pas grand intérêt. Interprétation assez fouettée par moments, mais qui ne fait pas ressortir les potentielles beautés de la partition. Je me suis profondément ennuyé.

Brouard : pianiste dans un immense costume masculin blanc, over-size, chaussures d'homme et queue de cheval. Quelques mots introductifs de la pianiste au micro pour présenter le concerto, la figure mystique de Baron la Croix et la mythologie vaudou. Vraiment intéressant de ce plonger dans ces rituels dont je ne connaissais absolument rien. Le concerto est une succession de tableaux et reprend le déroulé d'une cérémonie vaudou, qui normalement dure plusieurs heures (une nuit complète si ma mémoire est bonne). Chaque tableau illustre les différentes étapes de ces messes noires, et la musique réussit à retranscrire le mystère, les ombres au coin d'un feu, le caractère violent et singulier de ces cérémonies à la fois fragiles et si puissantes dans l'esprit de ceux qui y croient. Beaucoup de clusters, des accords martelés, partition d'une grande exigence virtuose, dont Célimène Daudet donne une interprétation parfois brouillonne (certes, je n'ai pas d'élément de comparaison, mais on entend clairement qu'elle savonne certains traits ; mais, c'est pardonnable tellement ça semble difficile). Le piano joue quasiment tout le temps, et la pièce est parcourue d'une tension difficile à caractériser : c'est intriguant, inquiétant parfois, plutôt envoutant, et ça correspond à l'image qu'un profane peut avoir du vaudou. C'est une pièce que j'aimerais réentendre, vraiment intéressante, qui mériterait d'être analysée en profondeur, et dont je ne m'explique pas qu'elle ne soit pas enregistrée (on trouve un enregistrement pirate, avec une basse qualité sonore, de la seule autre exécution publique, à Montréal). J'espère aussi que les programmes offrant une place croissante aux compositrices permettront de mieux connaître Carmen Brouard !

Rappel avec la première pièce du disque Haïti mon amour, Feuillet d'album n°1, de Ludovic Lamothe, très agréable !

Brahms : ce n'est pas ma symphonie préférée de Brahms, et je n'ai pas apprécié l'interprétation de ce concert, manquant d'âme, manquant d'à peu près tout. Je ne vais pas m'étendre pour ne pas être méchant, mais je me suis, là aussi, profondément ennuyé.

Rocktambule a écrit:

Schumann : très déçu par cette pièce que je ne connaissais pas. Ça ne va nulle part, et n'a globalement pas grand intérêt.

Toujours cash toi.  

C'est un bijou. Il s'agit d'une symphonie dont il n'a pas écrit le mouvement lent, c'est tout. Peut-être pas au niveau des autres en termes de singularité, mais le matériau reste splendide.

DavidLeMarrec a écrit:

Rocktambule a écrit:

Schumann : très déçu par cette pièce que je ne connaissais pas. Ça ne va nulle part, et n'a globalement pas grand intérêt.

Toujours cash toi.  

C'est un bijou. Il s'agit d'une symphonie dont il n'a pas écrit le mouvement lent, c'est tout. Peut-être pas au niveau des autres en termes de singularité, mais le matériau reste splendide.

Alors il faudra blâmer l'interprétation ! A mon oreille, ce soir-là, c'était de la musique bavarde et inutile, façon "musique d'agrément" de Mozart et ou petite fantaisie pour orchestre sans envergure. A réécouter au disque pour t'être agréable (et surtout être plus juste).

Rocktambule a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

Rocktambule a écrit:

Schumann : très déçu par cette pièce que je ne connaissais pas. Ça ne va nulle part, et n'a globalement pas grand intérêt.

Toujours cash toi.  

C'est un bijou. Il s'agit d'une symphonie dont il n'a pas écrit le mouvement lent, c'est tout. Peut-être pas au niveau des autres en termes de singularité, mais le matériau reste splendide.

Alors il faudra blâmer l'interprétation ! A mon oreille, ce soir-là, c'était de la musique bavarde et inutile, façon "musique d'agrément" de Mozart et ou petite fantaisie pour orchestre sans envergure. A réécouter au disque pour t'être agréable (et surtout être plus juste).

Je confirme les propos de David !
C'est une œuvre que j'ai découverte avec la splendide intégrale de Wolfgang Sawallisch (peut-être la plus belle qui existe, avec cet orchestre de Dresde somptueux et une direction élégante et énergique qui allège grandement la pâte un peu épaisse que l'on entend dans tant d'autres versions). Je pense que tu peux retenter le coup sans problème avec ce chef d'orchestre.

Napo a écrit:

C'est une œuvre que j'ai découverte avec la splendide intégrale de Wolfgang Sawallisch (peut-être la plus belle qui existe, avec cet orchestre de Dresde somptueux et une direction élégante et énergique qui allège grandement la pâte un peu épaisse que l'on entend dans tant d'autres versions). Je pense que tu peux retenter le coup sans problème avec ce chef d'orchestre.

Merci pour le conseil ! Je vais y jeter rapidement une oreille. J'ai bien fait d'en parler ici alors.

Rocktambule a écrit:

Napo a écrit:

C'est une œuvre que j'ai découverte avec la splendide intégrale de Wolfgang Sawallisch (peut-être la plus belle qui existe, avec cet orchestre de Dresde somptueux et une direction élégante et énergique qui allège grandement la pâte un peu épaisse que l'on entend dans tant d'autres versions). Je pense que tu peux retenter le coup sans problème avec ce chef d'orchestre.

Merci pour le conseil ! Je vais y jeter rapidement une oreille. J'ai bien fait d'en parler ici alors.

Tu peux en profiter pour écouter les quatre symphonies de cette intégrale, on a pas fait mieux à mon avis !

Mieux non, mais aussi bien oui (Zinman, Barenboim, Rattle, Solti, voire Vonk, Luisi, Wit, Beermann…).

L'atmosphère, la captation de Sawallisch sont exceptionnelles, je suis tout à fait d'accord et ça donne vraiment toute sa patine de sérieux à cette symphonie inachevée. Difficile après ça de penser que c'est une œuvrette sans idées.