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| Sujet: TCE – Haydn, Hartmann, Brahms – Weithaas, OCP – 29/11/23 Jeu 7 Déc 2023 - 10:10 | |
| Mercredi 29 novembre 2023 – 20h Théâtre des Champs-Élysées, Paris
Joseph Haydn — Symphonie n° 44, en mi mineur, Hob. I:44, dite « Funèbre »
Karl Amadeus Hartmann — Concerto funèbre
Johannes Brahms — Sérénade n° 1, en ré majeur, op. 11
Antje Weithaas, direction et violon Orchestre de chambre de Paris
Beau concert de l’OCP la semaine dernière, dans un programme original et copieux, mené avec énergie par Antje Weithaas. Elle conserve son violon pour tout le concert et fait jouer les musiciens debout.
On sait que l’OCP est à l’aise dans Haydn, et il l’a de nouveau prouvé, par un jeu qui trouve des appuis et une pulsation naturels, et une sonorité qui reste assez charnue. Le 3e mouvement était marqué par des nuances très piano et une forme de sérénité souriante, et le 4e par une joyeuse intensité.
Le concerto de Hartmann, donné en hommage à Lars Vogt, partage avec la symphonie de Haydn la désignation « funèbre ». Écrit en 1939, révisé en 1959, il cherche selon le compositeur à traduire « le désespoir intellectuel et spirituel » du début de la Deuxième Guerre — Hartmann, né à Munich était un antifasciste, et réagissait en particulier au démembrement de la Tchécoslovaquie. Quatre mouvements enchaînés : le premier est un court prélude sur un thème de choral hussite (de Bohême donc), thème qui est développé dans l’Adagio du 2e mouvement, marche désolée, dont les chromatismes évoquent la deuxième école de Vienne. Le 3e mouvement, Allegro di molto, est fiévreux et tourmenté, haché par des changements brutaux de nuances, des rythmes obstinés et des échanges âpres entre soliste et orchestre. On songe à Bartók ou Hindemith. Le bref 4e mouvement, en écho au premier, se fonde sur un thème révolutionnaire russe, le même qu’utilisera Chostakovitch dans sa 11e symphonie. Britten l’avait aussi cité auparavant dans son Russian Funeral.
Une œuvre très sombre, qui a permis de découvrir Antje Weithaas en soliste, habitée et virtuose. Elle n’a rien à envier aux grands noms du circuit. Accaparée par sa partie, il est revenu à Sharon Roffman, invitée en supersoliste, de mener l’orchestre du violon.
La longue et vivante sérénade de Brahms occupait la deuxième partie. On y entendait nettement ses origines comme nonette pour vents, ceux-ci pépiant gaiement. On pourrait dire que c’est une sorte de symphonie avec deux menuets ajoutés. |
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