Châtelet 2006-2007

Tu peux enfin changer ta localisation

faut que je trouve le programme du prochain concert de l'affreux Radu pour réactualiser

Morloch a écrit:

j'adore ce pianiste et son jeu introverti avec une sonorité à se flinguer de beauté.

Exact, mais dans Enescu et Beethoven, il m'avait laissé sur ma faim.

On est obligé de venir ici pour te lire !

DavidLeMarrec a écrit:

On est obligé de venir ici pour te lire !

oui oui je vais actualiser ce fichu blog, mais j'avais promis un sujet depuis des lustres à Chevalier Bayard (sur son thelostforum et sa bande de geeks) et j'avais mauvaise conscience, c'est fait donc je vais m'y remettre (ça devient un boulot à temps plein cette histoire d'internet) - sans compter qu'il faut que je tente de completer le blind test de Kya où j'ai répondu n'importe quoi sans vérifier et que je connais l'extrait n°3 je connais l'extrait n°3 grrrr ça m égnerve ça mégnerve...

entropie a écrit:

J'écris petit parce que c'est pas le bon topic et que ma question devrait être en discographie mais en même temps comme c'est ici que vous en parlez je voudrais savoir s'il est possible d'avoir des conseil pour un ou deux disque de ce pianiste :Radu Lupu. ?

Dans ce que je connais de sa discographie (qui n'est pas immense) : toute sa discographie mais en particulier ses Schubert et son disque Schumann, un joyau si l'on entre dans son style anti-démonstratif.

J'ai vu les enregistrements avec Szymon Goldberg reparus en édition économique, mais je ne les connais pas - ils ont de bonnes critiques.

Petit on avait dit !

Morloch a écrit:

Dans ce que je connais de sa discographie (qui n'est pas immense) : toute sa discographie mais en particulier ses Schubert et son disque Schumann, un joyau si l'on entre dans son style anti-démonstratif.

J'ai vu les enregistrements avec Szymon Goldberg reparus en édition économique, mais je ne les connais pas - ils ont de bonnes critiques.

vartan a écrit:

Petit on avait dit !

Morloch a écrit:

Dans ce que je connais de sa discographie (qui n'est pas immense) : toute sa discographie mais en particulier ses Schubert et son disque Schumann, un joyau si l'on entre dans son style anti-démonstratif.

J'ai vu les enregistrements avec Szymon Goldberg reparus en édition économique, mais je ne les connais pas - ils ont de bonnes critiques.

désolé je ne sais pas me tenir

Personne au concert de ce matin ?

Dommage; excellent violonniste, et pianiste extraordinaire. Une complicité évidente. Des nuances poussées à l'extrême dans les pianos, des frissons ...

Un superbe son de violon, très très rond et agréable, pas du tout agressif. On peut aussi applaudir pour la justesse.

Le plus marquant était sans doute pour moi le duo; c'était vraiment des sonates, avec un piano présent, des échanges, des relais, des accompagnements / solos très très bien respectés.

Vraiment très bon moment.

C'était qui?

Oui, j'ai oublié

piano Elisabeth Leonskaja
violon Leonidas Kavakos

Programme :

L. van Beethoven
Sonates nº 4 et nº 5

Johannes Brahms
Sonate nº 3

C'est un beau programme... j'aime beaucoup la 3ème de Brahms... et j'aime bcp Leonskaja... son rond et phrasés naturels... souvent des fausses notes mais c'est vraiment pas grave... Par contre je connais pas du tout le violoniste...

Personne ce matin ??

Orchestre de chambre Pelléas

Direction Marc Minkowski **, Benjamin Levy *

W. A. Mozart
Symphonie concertante pour instruments à vents en mi bémol majeur *

Camille Saint-Saëns
Symphonie en la *

Manuel de Falla
L’Amour sorcier **

Bon, autant vous prévenir de suite, c'était vraiment extraordinaire. Mozart, dirigé par Levy était correct sans plus (je croie que c'est Mozart qui me gave).
Par contre, il y a eu un changement, c'était un adagio de Lekeu et pas Saint Saens; c'était une découverte pour moi, avec beaucoup de couleur orchestrales qui se succédaient.

Et ensuite, Falla, dirigé par Minkowski était grandiose, on sent la différence avec Levy (même si c'était déjà bien avant). Quelle énergie ! La chanteuse était bien dans son rôle. Ca m'a ému aux larmes (si, je vous jure ).

La symphonie concertante pour vents n'est peut-être pas du meilleur Mozart tout court.
Dommage pour la symphonie en la, c'est une belle oeuvre, mais l'adagio pour quatuor d'orchestre de Lekeu est évidemment un chef d'oeuvre, et presque la pièce fondatrice d'un nouveau genre

Ce soir Carmen dirigé par Minkowski.

Ca a l'air ultra moderne comme mise en scéne, j'espére que je vasi supporter car je suis très classique dans ma vision de l'opéra.

Je vous en dit plus demain

Carmen, de Georges Bizet. Avec Sylvie Brunet, Nikolai Schukoff, Teddy Tahu Rhodes, Genia Kühmeier, Martin Kusej (mise en scène), Jens Kilian (décors), Heidi Hackl (costumes), Reinhard Traub (lumières), choeur d'enfants Sotto Voce, choeur et orchestre Les Musiciens du Louvre-Grenoble, Marc Minkowski (direction).

Alors alors que dire de cette Carmen version 2007 ?

Toi qui aime les Carmen légéres, sensuelles et un peu guillerette (du moins au début) passe ton chemin. Ici tout est sombre, terne et sans espoir. L'ambiance n'est pas à la Ferria espagnol mais plus à la maison de passe mexicaine visité par quelques soldats libidineux. La pauvre Michaella fait d'ailleurs les frais d'avance extrêmement explicite des soldats de la garde descendante.

Les décors sont minimalistes avec un seul monument central pour les 3 premiers actes et rien du tout pour le 4e. L'utilisation d'une plateforme tournante donne cependant un surprenant dynamisme.

Les costumes sont également réduit au minimum. Les acteurs principaux sont monochrome, dans des tons blancs ou sombre, par opposition les seconds rôles sont beaucoup plus coloré à l'exemple des deux amies de Carmen qui porte de splendides robes rouge et bleu modèle "Filles faciles" de Buenos Aires. Les figurants eux sont bien souvent en sous vêtements (surtout les femmes).

Le Metteur en scéne s'est offert quelques aménagements scénaristiques en faisant mourir la plupart du casting dans les scénes de récitatif tel Michaella tué d'une balle perdu par Don José ou Escamillo encorné lors de la scène finale où Don José tue Carmen. Et oui il rigole pas le metteur en scéne. Même si cet aspect ne m'a pas paru incongru, il en ressort un côté grand guignol qui peut déplaire.

Passons à l'interprétation. Je souhaiterai commencé par les choeurs qui sont bien souvent les parents pauvres en termes de reconnaissance. Les choristes sont en tout point parfait, une interprétation à la fois vive et pétillante où chaque nuance est parfaite. Chapeau bas donc. De même pour le choeur d'enfant Sotto Vocce (et pourtant dieu sait je n'aime pas les choeurs d'enfants).


Genia Kumehier en Michaella est fantastique, poignante, habitée par son rôle. Le parti pris de montrer que Don José se moque totallement d'elle donne un éclairage tragique à un personnage qu'on a souvent taxé de niaiserie. Techniquement très à l'aise elle explose littéralement dans son solo du 3e acte.

Teddy Tahu Rhodes, offre une vision du Toréador très différente de la vision flamboyante habituelle.Sobre, tout de noir vétu, on le perçoit plus comme une sorte de ténébreux séducteur énigmatique. Sa puissance dans les graves n'y est surement pas étrangère.

Nikholai Schukkof joue un Don José lui aussi décalé. Point de mascisme dans ce José là, on perçoit plus un loser paumé et neuneu manipulé par une Carmen indifférente. Dommage qu'il soit un peu faible dans les aigus.

Et Carmen alors me dirait vous...et bien...je ne suis pas intimement convaincu par la performance de Sylvie Brunet, trop statique pas vraiment sensuel dans son timbre, elle nous donne une Carmen assez glaciale, la faute sans doute aussi à sa tenue noir de veuve portugaise et à une ambiance très dénudé comme je le disais plus haut. On passe globalement assez à côté dans les 2 premiers actes. Son interprétation décolle cependant quand l'intrigue prend un tour plus dramatique.

Les seconds rôles sont tous de très bonne facture, mention spécial au Lieutenant de la garde sorte d'infâme salopard abusant de son autorité.

Pour finir l'orchestre, un beau jeu, vif, emballé, puissant puis doux puis féroce. On passe par toutes les nuances, c'est impressionnant. Chapeau bas à M. Minkowski.