Le monde du Saxophone

Le saxophone, trop souvent l'oublié, le rejeté de la musique classique a pourtant bien sa place dans ce répertoire !

Il fut inventé en 1846 par1 Adolphe Sax, facteur d'instruments de musique Wallon.

« On sait que, en général, les instruments à vent sont ou trop durs ou trop mous dans leurs sonorités ». Il voulut créer « Un instrument qui par le caractère de sa voix pût se rapprocher des instruments à cordes, mais qui possédât plus de force et d'intensité que ses derniers » (Brevet français N° 3226 du 21 mars 1846).

Et il a réussi ! Le saxophone, réalisé en laiton, fait néanmoins partie de la famille des bois car le son est produit par vibration d'une anche montée sur un bec, exactement comme la clarinette. Ce qui lui donne un timbre particulier, le fruit des bois mélangé avec la puissance des cuivres.

Mais alors, pourquoi le saxophone a-t-il si peu été utilisé dans la musique classique ? Eh bien pour la bonne raison que personne ne savait en jouer convenablement... En effet, l'instrument tout jeune était loin d'être parfait, et le premier à jouer véritablement du saxophone classique fut Marcel Mule, premier protagoniste de l'école française du saxophone, et ce vers 1940 !


Pourtant, il existe bien un répertoire pour saxophone : citons notamment : Glazounov, Concerto en Mib ; Ibert, Concertino da Camera ; Paule Maurice, les Tableaux de Provence ; Dubois, Concerto, etc...



Votre serviteur saxophoniste,

Eragny

Eragny a écrit:

Pourtant, il existe bien un répertoire pour saxophone : citons notamment : Glazounov, Concerto en Mib ; Ibert, Concertino da Camera ; Paule Maurice, les Tableaux de Provence ; Dubois, Concerto, etc...

La Rhapsodie de Debussy!

Génial, je connais pas !

Il faut que je trouve ça au plus vite ! Debussy + Saxophone = Beau !

On peut ajouter les nombreux soli dans le Hamlet d'Ambroise Thomas (pantomime, thème de Hamlet). Et les merveilleux Dialogues pour la nuit de Pascal Gaigne (saxophone alto et accordéon).

Il existe ensuite une littérature plus spécialisée, où on trouve notamment du Lauba, du Alla, du Rossé, mais elle n'est pas d'un intérêt invraisemblable à mon avis. [Voire franchement casse-pieds du côté de Rossé.]

N'oublions pas l'Arlésienne de Bizet et le Boléro de Ravel !!

Et on peut parler de Bozza aussi...
de Milhaud, de Koechlin...


Ha que j'aime le saxophone...

Ce qui est intéressant à noter c'est que l'une des raisons d'être de cet instrument a été de renforcer les pupitres de violons et d'altos, car c'est le seul instrument à vent qui se font dans le son des cordes.

Barzh, pret à en parler du sax

Voici une petite contribution que j'avais réalisée pour un autre Forum :

Berlioz et le saxophone

Pour les sources de documentation, j’ai utilisé essentiellement l’ouvrage « Saxo, l’instrument mythique » d’Andrea Zermani paru chez Gründ (2004) ainsi que ce que j’ai pu apprendre lors d’une visite au MIM (Musée des Instruments de Musique) à Bruxelles il y a quelques mois.

Le saxophone :

Adolphe Sax est né en 1814 à Dinant, Belgique . En 1841, Adolphe présente pour la première fois un saxophone. Cette présentation est uniquement sonore, derrière un rideau car le brevet pour le saxophone n’était pas encore déposé.

Tout porte à croire que le premier saxophone construit par Sax a été un saxophone baryton en Fa (donc un peu plus petit que le saxophone baryton actuel en Mi bémol).

Sax avait classé les saxophones en deux familles :
- les saxophones en tonalités de Si bémol et de Mi bémol, destinés aux fanfares militaires ;
- les saxophones en tonalités d’Ut et de Fa, plus adaptés aux orchestres.

Sans les fanfares, le saxophone aurait certainement disparu avant la fin du XIXème siècle.

Les saxophones les plus courants sont actuellement le soprano en Si bémol, l’alto en Mi bémol, le ténor en Si bémol et le baryton en Mi bémol.



Quatuor de saxophones

Le saxophone est surtout utilisé en jazz, en musique de variété,…

Quand il est utilisé en musique classique, il est très souvent un instrument secondaire même si des compositeurs comme Bizet, Ravel et Prokofiev lui ont réservé certains solos.

Il faudra attendre 1901 pour qu’Elise Boyer Hall commande à Claude Debussy une composition pour saxophone soliste... qui ne sera publiée qu’en 1918.

Le saxophone est maintenant présent dans des compositions de musique classique contemporaine mais c’est de la musique contemporaine…

Berlioz :

Le 12 juin 1842, alors que Sax vient à peine de débarquer avec armes et bagages à Paris, Hector Berlioz publie un article sur le saxophone dans le « Journal des Débats ».

On peut considérer cet article comme le certificat de baptême du saxophone :

Citation :

« Le Saxophon, ainsi appelé du nom de l’inventeur, est un instrument de cuivre assez semblable à l’ophicléïde par sa forme, et armé de dix-neuf clefs. Il se joue non pas avec une embouchure, comme les autres instruments de cuivre, mais avec un bec semblable à celui de la clarinette basse. Le Saxophon serait ainsi le chef d’une nouvelle famille, celle des instruments de cuivre à anche. Son étendue est de trois octaves, en partant du si bémol grave au-dessous des portées (clef de fa) ; son doigté est à peu près le même que celui de la flûte ou de la deuxième partie de la clarinette. Quant à la sonorité, elle est de telle nature que je ne connais pas un instrument grave actuellement en usage qui puisse, sous ce rapport, lui être comparé. C’est plein, moelleux, vibrant, d’une force énorme, et susceptible d’être adouci. C’est fort supérieur, à mon sens, aux notes graves des ophicléïdes, pour la justesse, pour la fixité du son, dont le caractère d’ailleurs est tout-à-fait neuf et ne ressemble à aucun des timbres qu’on entend dans l’orchestre actuel, si ce n’est à celui du mi et du fa grave de la clarinette basse. Grâce à l’anche dont il est pourvu, le Saxophon peut enfler et diminuer le son ; il produit, dans le haut, des notes d’une vibration pénétrante qui pourraient même être heureusement appliquées à l’expression mélodique. Sans doute il ne sera jamais propre aux traits rapides, aux arpèges compliqués ; mais les instruments graves ne sont point destinés aux évolutions légères ; il faut donc, au lieu de s’en plaindre, se réjouir de l’impossibilité où l’on sera d’abuser du Saxophon et de détruire son majestueux caractère en lui donnant des futilités musicales à exécuter.
Les compositeurs devront beaucoup à M. Sax, quand ses nouveaux instruments seront devenus d’un usage général. Qu’il persévère ; les encouragements des amis de l’art ne lui manqueront pas. »

Ophicléïde

On n’aurait pu espérer meilleur parrainage.

Rappelons-nous que Berlioz ne connaissait à ce moment que le saxophone baryton et que la famille s’est agrandie par la suite. Les réticences concernant la gravité de l’instrument et son emploi devaient pouvoir tomber.

Citation :

Glazounov, Concerto en Mib ; Ibert, Concertino da Camera ; Paule Maurice, les Tableaux de Provence

trois très grandes pièces! le quatuor de Schmitt, la sonate de Schulhoff, Hérodiade de Massenet, Prélude fugue et Riff de Bernstein, le concerto de Bennet, beaucoup de musique américaine.

Dans le traité d'orchestration, Berlioz parle bien d'au moins quatre membres de la famille si mes souvenirs sont bons

Péché mignon: le magnifique solo dans je ne sais plus quel mouvement des danses symphoniques de Rachmaninoff.
Vivement recommandé aux diabétiques en cas d'hypoglycémie !

Magnifique, le texte de Berlioz !

Eragny a écrit:

Magnifique, le texte de Berlioz !

S'il avait eu plus d'écho, peut-être que le saxophone ne serait pas passé à côté de la période romantique

steph-libouton a écrit:

Le saxophone est maintenant présent dans des compositions de musique classique contemporaine mais c’est de la musique contemporaine…

J'ai pas compris le sens de cette phrase...

Xavier a écrit:

steph-libouton a écrit:

Le saxophone est maintenant présent dans des compositions de musique classique contemporaine mais c’est de la musique contemporaine…

J'ai pas compris le sens de cette phrase...

Tu ne veux pas comprendre, plutôt.

C'était une contribution pour un autre public. L'équivalence musique contemporaine=cauchemardesque me paraît assez évidente.

Stéphane nous dit qu'il regrette qu'il n'y ait pas assez de littérature romantique pour saxophone.

il ne devrait pas, il y en a beaucoup en fait

DavidLeMarrec a écrit:

Xavier a écrit:

steph-libouton a écrit:

Le saxophone est maintenant présent dans des compositions de musique classique contemporaine mais c’est de la musique contemporaine…

J'ai pas compris le sens de cette phrase...

Tu ne veux pas comprendre, plutôt.

Bon.

C'est possible.

Xavier a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

Xavier a écrit:

steph-libouton a écrit:

Le saxophone est maintenant présent dans des compositions de musique classique contemporaine mais c’est de la musique contemporaine…

J'ai pas compris le sens de cette phrase...

Tu ne veux pas comprendre, plutôt.

Bon.

C'est possible.

Et les smileys figuraient déjà dans mon post sur l'autre Forum.

Je ne voulais pas travestir mon premier écrit

DavidLeMarrec a écrit:

Stéphane nous dit qu'il regrette qu'il n'y ait pas assez de littérature romantique pour saxophone.

sud273 a écrit:

il ne devrait pas, il y en a beaucoup en fait

Je pense qu'il n'y a pas de musique pour saxophone composée pendant la période romantique au sens strict.

Si je me trompe, merci de me le dire.

A quoi fait allusion Sud273 ?

je remarquais juste que la liste que nous avions dressée était assez importante, mais si tu parles de la période purement romantique (autour de Schumann,par exemple) pas vraiment en effet à moins de transcrire.

Parmi les oeuvres importantes nous avons oublié au moins La ballade de Frank Martin, celle d'Henri Thomasi, la fantaisie-Impromptu de Jolivet, le prélude cadence et finale de Désenclos, les sonates de Creston et d'Edison Denisov

sud273 a écrit:

je remarquais juste que la liste que nous avions dressée était assez importante, mais si tu parles de la période purement romantique (autour de Schumann,par exemple) pas vraiment en effet à moins de transcrire.

Nous sommes d'accord. Merci pour ta réponse.

La ballade de Tomasi que j'ai jouée est vraiment superbe
Son concerto aussi, mais alors c'est un niveau au dessus...

Eragny a écrit:

La ballade de Tomasi que j'ai jouée est vraiment superbe

A ce sujet, une belle analyse : http://www.prefigurations.com/numero3/htmchronique3suites/chron_angleaudreysuite.html

Super ! Je pense que je vais faire tourner ça pour les amis qui le jouent, car c'est tout le temps bien de se rendre compte de ce que raconte la musique !
Je me souviens que j'avais fait un truc pareil avec la Symphonie du Nouveau monde, qui raconte vraiment une histoire, pour moi! [cf mon site si y en a qui veulent], mais bon, j'avais la flemme de rechercher tous les thèmes que j'exploitais dans la partition, donc je l'ai jamais aboutie...

Ma nouvelle œuvre pour saxophone baryton et contrebasse;