Les oeuvres les + noires et les + tristes

arnaud bellemontagne a écrit:

papadanna a écrit:

Quelques suggestions, qui me viennent en tête :


Noir :

Schönberg : la nuit transfigurée

Avec des fulgurances irisées d'une netteté incroyable, tout de même...

En fait je ne vois pas ça noir du tout pour ma part, à part le début; pour le reste c'est passionné, torturé, et ça finit même de façon complètement lumineuse et apaisée.

Xavier a écrit:

Mon sentiment personnel, c'est que des œuvres qui véhiculent des émotions aussi riches que Tristan et Pelléas (ou même le Fauré qui vient d'être cité), selon les jours on peut y trouver beaucoup de tristesse ou au contraire y puiser beaucoup de positif.
Aussi, il est difficile de réduire de telles œuvres à un seul sentiment.

Pour Pelléas je parlais évidemment d'un sentiment d'ensemble, de l'impression dominante (excepté l'émerveillement) qui reste après les dernières notes.
Évidemment, la scène de la fontaine ou celle de la tour prises isolément ne sont pas tristes (quoique...), mais dans l'ensemble on ne peut quand même pas dire que ce soit la fête au village -- et je parle bien de la musique, pas seulement de l'argument. Pour moi cette œuvre dégage une tristesse très profonde, plus que n'importe quelle autre en fait...

DavidLeMarrec a écrit:

Wozzeck, en revanche, pour moi, j'évite de l'écouter tant ça me met à l'aise.

 Il manque un mot, là, non ?

Sinon, je pense que cette histoire de noirceur / tristesse n'a rien à voir avec le sentiment réel de l'auditeur (seuls les masochistes écouteraient des musiques qui rendraient effectivement malheureux), mais à ce qu'expriment ces musiques, et qui est évidemment compatible avec une euphorie totale à l'écoute...

Cela dit, la différence entre tristesse et noirceur (à mon avis) réside dans le fait qu'une musique "noire" (Wozzeck, ou Pettersson en effet) peut communiquer un véritable malaise physique, alors que la tristesse est plus strictement intellectuelle...

C'est étrange, en (re)survolant ce sujet, je m'aperçois que Schnittke a été assez peu cité.
Pourtant, en terme d’œuvres tristes ou noires, il a un certain niveau : le Requiem, le Concerto Grosso, la Gogol-Suite, certaines pages de sa musique de film et j'en oublie certainement car je suis loin de tout connaître chez lui. Franchement, il y a certains passages dans sa musique où on croirait entendre un pantin désarticulé et ricanant avec un sourire mauvais, les lèvres arrachées et toute sanguinolente ! Plus noir, c'est pas possible.

Xavier a écrit:

Tournesol a écrit:

Mais à ce titre-là, c'est l'idée du fil lui-même qui est absurde.

Bah... oui.

Sauf peut-être certaines œuvres qui sont uniformes dans leur expression, c'est possible même dans certaines œuvres assez réussies je pense, mais sans doute pas des œuvres d'une telle ampleur que Tristan ou Pelléas.

Non, non.
Je pense qu'il serait très intéressant de décortiquer ces oeuvres pour découvrir en quoi leur écriture même conduit à ce sentiment; je pense notamment à Tristan: en quoi/comment le chromatisme induit cet état d'esprit ?
Bon, ça dépasse mes compétences.