Votre dernier film visionné.

natrav a écrit:

Relation vraiment (très) trouble entre le frère et la soeur, non ? J'ai beaucoup aimé également.

C'est le moins qu'on puisse dire…

Depuis le temps que j'entendais parler de ce film culte, j'ai enfin vu The Big Lebowski le week-end dernier. Pas aussi exceptionnel que je me l'étais imaginé, mais quand même très bon, une belle tranche de vie et de poilade !
Et puis ça m'a donné envie de réécouter le Zim... et aussi m'interroger sur la prononciation de "Los Angeles". Dans le film, le narrateur dit très clairement "Loche Angueles", un peu à l'espagnole. Dans un film de Lynch (ou Hitchcock, j'ai comme un doute), j'ai également le souvenir d'un personnage qui prononce comme ça.
Alors je me demande si c'est un tic local, un accent quelconque, ou si par hasard ce serait plus répandu que je ne l'imagine... Il y a quand même bien des Américains qui prononcent "Los Angeles" comme nous ?

adriaticoboy a écrit:

Pas aussi exceptionnel que je me l'étais imaginé, mais quand même très bon

Un peu dubitatif aussi la première fois, bien que j'aie adoré, ça m'a vraiment laissé perplexe tant c'est étonnant, et à rebours de ce à quoi on pourrait s'attendre. Je crois vraiment qu'il faut plusieurs visionnages pour saisir tout le sel de cette petite merveille burlesque.

Spoiler:

adriaticoboy a écrit:

et aussi m'interroger sur la prononciation de "Los Angeles". Dans le film, le narrateur dit très clairement "Loche Angueles", un peu à l'espagnole. Dans un film de Lynch (ou Hitchcock, j'ai comme un doute), j'ai également le souvenir d'un personnage qui prononce comme ça.
Alors je me demande si c'est un tic local, un accent quelconque, ou si par hasard ce serait plus répandu que je ne l'imagine... Il y a quand même bien des Américains qui prononcent "Los Angeles" comme nous ?

Faut-il rappeler la position géographique de la Californie par rapport au Mexique? La proportion de populations immigrées ("légales" ou pas) est telle que cet état est me semble-t-il devenu très officiellement bilingue anglais/espagnol. Donc oui, je pense que la majorité des Zétazuniens prononcent (un peu) comme nous, mais ça ne m'étonnerait pas qu'il y en ait un certain nombre qui prononce "à l'espagnole".

Sinon, pour revenir au Dude, moi aussi j'ai été un peu déçu lorsque je l'ai vu (à la télé, donc en VF, en plus) après en avoir beaucoup entendu parler, et je n'ai jamais eu l'occasion depuis d'une seconde vision pour réviser mon jugement comme Poussin.

De façon générale, je trouve que les frères Coen sont des cinéastes très intéressants mais très inégaux dans la qualité de leur production. D'un film à l'autre, ils m'enthousiasment ou m'atterrent. Et ce n'est même pas une question de démarcation entre leurs films ouvertement "délirants" et leurs films plus "sérieux" ou "sombres": il y a des chefs-d'œuvres aussi bien que des pensums lourdingues des deux côtés.

Franchement, The Big Lebowski ça m'a fait chier, et pourtant j'apprécie tous les autres films des frères Coen que j'ai vus, j'aime particulièrement Arizona Junior et Fargo.

Pour la peine, je viens de me le remater un petit coup. J'ai le sentiment de l'aimer un peu plus à chaque fois, ce film. Et je persiste à penser qu'il ne s'apprécie pleinement qu'après plusieurs visionnages, je vous encourage donc à l'oublier quelques temps avant que de vous y remettre. Il n'y a pas un temps mort, l'incroyable scénar est tortueux à souhait et déroutant à chaque nouvelle scène, les personnages fascinants, et pas une réplique ne me semble de trop. C'est vraiment un coup de maître.

Fargo est nettement mon préféré, mais je n'ai pas vu tous les coen.

J'adore la femme flic enceinte

2001 l'Odyssée de l'espace

Octavian a écrit:

adriaticoboy a écrit:

et aussi m'interroger sur la prononciation de "Los Angeles". Dans le film, le narrateur dit très clairement "Loche Angueles", un peu à l'espagnole. Dans un film de Lynch (ou Hitchcock, j'ai comme un doute), j'ai également le souvenir d'un personnage qui prononce comme ça.
Alors je me demande si c'est un tic local, un accent quelconque, ou si par hasard ce serait plus répandu que je ne l'imagine... Il y a quand même bien des Américains qui prononcent "Los Angeles" comme nous ?

Faut-il rappeler la position géographique de la Californie par rapport au Mexique? La proportion de populations immigrées ("légales" ou pas) est telle que cet état est me semble-t-il devenu très officiellement bilingue anglais/espagnol. Donc oui, je pense que la majorité des Zétazuniens prononcent (un peu) comme nous, mais ça ne m'étonnerait pas qu'il y en ait un certain nombre qui prononce "à l'espagnole".

Merci pour ces précisions.
Ma surprise venait justement du fait que, dans mes exemples, cette prononciaton espagnole de Los Angeles ne sort pas de la bouche de personnages hispaniques, mais d'Américains "normaux", WASP, voire Redneck....
C'est pourquoi je me suis demandé si finalement je savais vraiment comment les Etats-uniens prononcaient le nom de cette ville...
Le même genre de surprise que si j'entendais des Français qui ne sont pas originaires de l'est prononcer systématiquement Stasbourg à l'allemande... Je me poserais alors des questions...
Mais enfin bon, je suis ici en train de disserter là-dessus alors que probablement tout le monde s'en fout à part moi.


Pour revenir à The Big Lebowski, c'est sûrement un film qui a de nombreuses facettes, mais j'y ai surtout vu pour ma part une ode décalée et un peu grinçante au mode de vie californien, très "cool" et "lazy", entre superficialité et matérialisme, mais où finalement il fait assez bon vivre...
Les frères Coen ne sont pas tendres avec leurs sujets, on dit souvent qu'ils filment le revers de l'"American dream", mais moi je vois presque toujours chez eux un attachement profond pour ce qui fait la culture américaine et ses différentes formes locales, dans une espèce de vulgarité sublimée.
Avec ses loufoqueries et son réalisme parfois un peu cru, ce film renvoit finalement assez à l'univers génial de Zappa !

En espagnol, c'est los (loch) annrhélèsse. Si le "g" est dur, c'est qu'il y a un problème en effet.

Les anglophones ne prononcent certes pas ce nom comme les français (n'était que l'accentuation !), mais je ne pense pas que tous adoptent la prononciation espagnole.

Wolferl a écrit:

2001 l'Odyssée de l'espace

C'était aussi a peu près ma réaction. Depuis, je l'ai revu et mon frère, qui avait lu le livre, m'a expliqué certaines choses.

Vu une grosse connerie. Belle Maman, comédie avec Catherine Deneuve et Vincent Lindon. Même pas honte. J'adore Deneuve… Elle est resplendissante et chante, en plus ! La scène de folie dans les toilettes est à mourir de rire.
Revu Police Python de Corneau avec Montand, Perrier et Signoret. Ca a un peu vieilli… mais j'ai tout de même passé un bon moment. J'adore Signoret…

DavidLeMarrec a écrit:

En espagnol, c'est los (loch) annrhélèsse. Si le "g" est dur, c'est qu'il y a un problème en effet.

Les anglophones ne prononcent certes pas ce nom comme les français (n'était que l'accentuation !), mais je ne pense pas que tous adoptent la prononciation espagnole.

Je viens d'avoir l'idée de faire un truc tout bête auqel je n'avais même pas pensé: rechercher "Los Angeles pronunciation" dans google.
Les deux premiers résultats en disent déjà pas mal:
http://www.laalmanac.com/geography/ge13c.htm
http://newsgroups.derkeiler.com/Archive/Alt/alt.usage.english/2006-03/msg11681.html
Apparemment la prononciation à laquelle je fais référence n'est en effet pas du pur espagnol mais un dérivé autrefois à la mode à Hollywood et qui doit encore avoir quelques adeptes.

Dave la menace a écrit:

Wolferl a écrit:

2001 l'Odyssée de l'espace

C'était aussi a peu près ma réaction. Depuis, je l'ai revu et mon frère, qui avait lu le livre, m'a expliqué certaines choses.

Le fait de ne pas tout comprendre ne me dérange pas trop, je suis allé voir un peu sur Internet après et c'est fait exprès, donc je le prends tel quel. C'est un beau film, qui crée quelque chose de vraiment intéressant et original, je ne vais pas chercher beaucoup plus loin...

2001 n'est quand même pas trop compliqué à comprendre sauf un peu la symbolique de la fin. D'ailleurs les images psychédéliques de la dernière partie du film sont un peu trop longues et sans réel interêt...

adriaticoboy a écrit:

Apparemment la prononciation à laquelle je fais référence n'est en effet pas du pur espagnol mais un dérivé autrefois à la mode à Hollywood et qui doit encore avoir quelques adeptes.

Les américains disent "Ellé" de toute façon

Kia a écrit:

2001 n'est quand même pas trop compliqué à comprendre sauf un peu la symbolique de la fin. D'ailleurs les images psychédéliques de la dernière partie du film sont un peu trop longues et sans réel interêt...

Ah ça... Je les ai passé en accéléré (pareil pour Ligeti la deuxième fois).
Oui, il n'y a que la fin qui n'est pas très évidente, et on se questionne tout de même sur la signification globale du film...

Sinon, je suis le seul que le bébé de la fin a fait flipper ?

Non, moi aussi, c'est le seul moment moche du film je trouve. Un superbe film.
Le bébé donne un côté malsain.

Mais qu'est-ce que je lis ici????

Dave la menace a écrit:

Wolferl a écrit:

2001 l'Odyssée de l'espace

C'était aussi a peu près ma réaction. Depuis, je l'ai revu et mon frère, qui avait lu le livre, m'a expliqué certaines choses.

Mauvaise piste. Kubrick a toujours pris une énorme liberté avec les livres qu'il a adapté (et tous ses films au moins depuis Lolita sont des adaptations), totalement réinventés pour aboutir à une œuvre personnelle. La nouvelle originale d'Arthur C. Clarke ne donne pas l'explication du film mais la vision qu'en avait son auteur, c'est bien sûr une possibilité pour comprendre "l'histoire" mais c'est infiniment moins riche. Je ne parle même pas des suites que Clarke a écrit après ça (2010, 2061, 3001...).

Kia a écrit:

D'ailleurs les images psychédéliques de la dernière partie du film sont un peu trop longues et sans réel interêt...

Kubrick a pensé son film en fonction des conditions de représentation. Ergo, il convient de voir le film en salle. J'en ai eu l'occasion (en... 2001, quand il est ressorti), et là ça tenait quasiment de l'expérience mystique. Chez soi devant la télé, ça n'est pas du tout la même chose, ça ne rend pas de la même façon, et à la limite je peux (presque) comprendre qu'on s'ennuie (un peu).

Wolferl a écrit:

Ah ça... Je les ai passé en accéléré (pareil pour Ligeti la deuxième fois).

BLAAAAAASPHEEEEEEMEEEEEEE!!!!!!

Wolferl a écrit:

Oui, il n'y a que la fin qui n'est pas très évidente, et on se questionne tout de même sur la signification globale du film...

Pour ma part je considère 2001 comme une œuvre à peu près éternellement ouverte, susceptible de susciter une nouvelle "interprétation" à chaque vision.

Kia a écrit:

2001 n'est quand même pas trop compliqué à comprendre sauf un peu la symbolique de la fin. D'ailleurs les images psychédéliques de la dernière partie du film sont un peu trop longues et sans réel interêt...

Tout à fait d'accord, ces images sont en décallage avec le reste du film. On croirait que Kubrick prépare déjà l'atmosphère d'Orange mécanique...

Le bal des actrices, pour faire plaisir à ma femme.

The Thing de Carpenter pour me faire plaisir.

L'étrange histoire de Benjamin Button

natrav a écrit:

The Thing de Carpenter pour me faire plaisir.

j'adore ce film qui est mon préféré de Carpenter !

Je l'ai découvert à cette occasion, je connaissais le film originel des années 50. Le thriller avec bestiole de l'espace vire au huis clos avec paranoïa collective, lynchage et jugement expéditif. Toute la sauvagerie de l'Amérique des premiers temps refait surface au milieu de l'Antartique.

Il faut avouer qu'ils ont de quoi devenir paranos

Oui, mais dans Alien, l'attaque d'un monstre (susceptible également d'être hébergé par un hôte humain) entraîne des réactions de solidarité. Ici c'est tout le contraire, tout le monde finit par se tirer dessus dans la panique la plus totale. C'est intéressant je trouve.

Gran Torino
Mon premier Clint Eastwood donc je ne pourrais pas comparer, mais j'ai beaucoup aimé.
L'histoire d'un vieil américain, qui a fait la Corée, très raciste, antipathique au possible... bref, vous voyez le genre, auquel on va s'attacher au fur et à mesure qu'il va lui même sympathiser avec deux jeunes de ses voisins vietnamiens. Je n'en raconte pas plus, le scénario réserve son lot d'humour (grinçant) un peu d'action et des moments très touchants, sans jamais tomber dans des clichés ou des oppositions trop manichéennes comme on pourrait s'y attendre avec un tel sujet. Clint Eastwood joue extrêmement bien, et même les jeunes sont pas mal. Et puis c'est assez bien filmé.
Il est encore à l'affiche pour un moment, je le recommande vivement.


Lost in translation
Sympa mais pas renversant, de bons acteurs et une histoire qui ne semble pas si inconsistante que ça malgré un scénario pas des plus fourni.

Hannibal
Pas vraiment mauvais mais décevant par rapport au Silence des Agneaux, on vire un peu dans le film à gros budget avec sa recette bien dosée en action, intrigue et "histoire d'amour". La BO est particulièrement agaçante, sans le moindre moment de répit alors que le silence accroît souvent plus la tension qu'une musique qui en dit des tonnes. Le pseudo opéra ultra sirupeux en plein milieu est atroce, seule la reprise du Beau Danube Bleu plein de dissonances est assez marrant.

Wolferl a écrit:

Hannibal
Pas vraiment mauvais mais décevant par rapport au Silence des Agneaux, on vire un peu dans le film à gros budget avec sa recette bien dosée en action, intrigue et "histoire d'amour". La BO est particulièrement agaçante, sans le moindre moment de répit alors que le silence accroît souvent plus la tension qu'une musique qui en dit des tonnes. Le pseudo opéra ultra sirupeux en plein milieu est atroce, seule la reprise du Beau Danube Bleu plein de dissonances est assez marrant.

Hans Zimmer

28 weeks later finalement mieux que 28 days later

Xavier a écrit:

Wolferl a écrit:

Hannibal
Pas vraiment mauvais mais décevant par rapport au Silence des Agneaux, on vire un peu dans le film à gros budget avec sa recette bien dosée en action, intrigue et "histoire d'amour". La BO est particulièrement agaçante, sans le moindre moment de répit alors que le silence accroît souvent plus la tension qu'une musique qui en dit des tonnes. Le pseudo opéra ultra sirupeux en plein milieu est atroce, seule la reprise du Beau Danube Bleu plein de dissonances est assez marrant.

Hans Zimmer

Ah... et ? Il faut pas toucher à Hans ?

Wolferl a écrit:

Xavier a écrit:

Wolferl a écrit:

Hannibal
Pas vraiment mauvais mais décevant par rapport au Silence des Agneaux, on vire un peu dans le film à gros budget avec sa recette bien dosée en action, intrigue et "histoire d'amour". La BO est particulièrement agaçante, sans le moindre moment de répit alors que le silence accroît souvent plus la tension qu'une musique qui en dit des tonnes. Le pseudo opéra ultra sirupeux en plein milieu est atroce, seule la reprise du Beau Danube Bleu plein de dissonances est assez marrant.

Hans Zimmer

Ah... et ? Il faut pas toucher à Hans ?

Toi, tu n'as pas lu tous les fils de la première année.

Xavier veut juste dire : c'est du Zimmer, quoi (reprises, sirop, platitude).

(Moi je n'ai rien contre Zimmer, c'est efficace, ça entre bien dans le cadre de son job. Après, qu'il n'ait pas beaucoup écrit, c'est encore une autre affaire, je parle du produit fini.)

DavidLeMarrec a écrit:

Xavier veut juste dire : c'est du Zimmer, quoi

Voilà.

J'ai vu Harvey Milk hier soir, tres beau film. Il était passioné d'opéra : dans le film il y a une séance où il écouté Tosca, l'air de Mario dans le 3eme acte puis dans une autre séance, on voit à l'opéra en train de regarder une représentation de Tosca (le final plus exactement).

Harvey Milk est aussi un opéra de Stewart Wallace (1995)
http://www.stewartwallace.com/harvey_milk.htm

Le Parrain II
Le premier ça allait à la limite, même si c'était long mais là... chiant à mourir.

Comme toi. Mais je n'ai jamais osé le dire. En général tout le monde trouve cette série absolument magnifique.
Et cette vision grandiose du crime me dégoute plutôt.

Mais il n'y a pas de vision grandiose du crime, au contraire...

Ralala Môsieur ne comprend pas un film et vient en dire du mal.

Une vision épique, macabre, dans laquelle les personnages jouent les grands seigneurs charismatiques. C'est très esthétisant j'ai trouvé. L'atrocité de ce milieu est bien mise à distance, enrobée... Enfin dans mon souvenir j'avais trouvé ça un peu racoleur.

Il y a ce que tu dis, c'est esthétisant si tu veux (c'est à dire que c'est bien filmé, on n'est plus habitués), mais la violence du milieu n'est pas mise à distance.

C'est cette vue de la violence qui a malheureusement fait une partie de son succès, d'où des accusations de racolage. Mais le film n'est pas racoleur, il est ambivalent, il joue sur la fascination que ces personnages exercent, que nous acceptions de l'admettre ou pas, mais il dresse aussi un portrait terrible de ces personnages. Le personnage de Marlon Brando comme celui d'Al Pacino sont révulsés par ce qu'ils sont devenus. C'est construit comme une sorte de tragédie grecque : les personnages mettent eux même en place la machine qui va les broyer, et la fin ne pourra être que le désastre qu'on voit arriver, inéluctable. Alors que le personnage de Marlon Brando a cru en une rédemption, celui d'Al Pacino finit en enfer, mais ce qui les unit c'est la haine d'eux-mêmes. Il y a des regards entre eux qui montrent bien cela : Don Corleone avait donné comme mission à son fils de sortir la famille de ce milieu du crime, et c'est l'échec de sa vie quand, forcé par les évènements, celui-ci doit reprendre le commerce familial. C'est aussi, pour eux deux, un désastre par rapport à leur idéal qui est la première phrase du film " I believe in America".

Le III, moins réussi, est beaucoup plus didactique, Coppola ayant été irrité par l'incompréhension visiblement partagée sur ce forum du propos du film, au lieu de suggérer, il fait un cours magistral.

Je suis d'accord avec toiu en tout pint et c'est tout à fait ce qui me répugne dans ce film.

La compassion à l'égard de ces personnages anéantis par leur propre destructivité ne me touche pas

Citation :

il joue sur la fascination que ces personnages exercent, que nous acceptions de l'admettre ou pas, mais il dresse aussi un portrait terrible de ces personnages. Le personnage de Marlon Brando comme celui d'Al Pacino sont révulsés par ce qu'ils sont devenus. C'est construit comme une sorte de tragédie grecque :

Voilà:
fascination... parce qu'ils s'autorisent toutes les transgressions, mouais...
Portrait terrible: des meurtriers de la pire espèce qui broient tous ceux qu'ils croisent... C'est un pléonasme.
Tragédie grecque: je n'y suis sensible de façon empathique que si l'humanité des personnage est estimable. Ici...

Ce sont bien ces qualités qui me déplaisent dans ces films. Mais je dois dire que je ne les ai pas vus depuis des lustres probablement.

mais il me semble que Xavier aime beaucoup ?

Gran Torino

Du grand art ! Pour moi, un des plus grands films que j'ai vus jusqu'à présent !

natrav a écrit:

fascination... parce qu'ils s'autorisent toutes les transgressions, mouais...

Tu as sans doute raison sur le fond, mais je crois que que le " Je lui ai fait une offre qu'il ne pouvait pas refuser...", ça restera pour l'éternité au panthéon des grandes répliques de cinéma.

Citation :

Portrait terrible: des meurtriers de la pire espèce qui broient tous ceux qu'ils croisent... C'est un pléonasme.

Ils essaient tous, désespérément, au long de la saga de sortir de l'engrenage, ou au moins de mettre à l'écart ceux qu'ils aiment. Ca se termine à chaque fois en déroute.

Citation :

Tragédie grecque: je n'y suis sensible de façon empathique que si l'humanité des personnage est estimable. Ici...

Mais quand on voit l'évolution du Corleone père, l'enfant victime de règlements de compte débiles en Sicile quand il est jeune, qui arrive orphelin à Ellis Island où le gratte papier de service à trop de mépris pour même chercher à écrire son nom, qui se retrouve dans un ghetto glauque géré comme sa propriété privée par un épouvantable crétin, je comprends sa révolte. Que cette révolte ait débouché sur ce personnage du parrain est son échec personnel. J'éprouve de l'empathie pour lui. De même pour son fils, optimiste à l'origine, et qui est comme une mouche dans une toile d'araignée, plus il se débat pour se sortir du truc, plus il s'emmêle. Franchement, je trouve qu'on peut éprouver de l'empathie pour eux, même quand ils perdent toute humanité.

natrav a écrit:

mais il me semble que Xavier aime beaucoup ?

Non, je crois que Xavier n'avait pas aimé.

Le Parrain, non ça m'avait excessivement ennuyé. (voire énervé)

natrav a écrit:

La compassion à l'égard de ces personnages anéantis par leur propre destructivité ne me touche pas

Wotan ne te touche pas?

Oui, sauf que le Ring c'est lourdingue quand même. Le Parrain est écrit de façon subtile, au moins.

Et puis il y a de la pizza au moins avec le Parrain.

Mais Wotan n'est pas un pervers, Xavier. Il est tragique, lui !

Mais c'est exactement l'inverse !

Wotan est inhumain, il jette comme des Kleenex ceux dont il n'a plus l'usage.

Don Corleone joue son rôle de Parrain avec humanité, il veille à ce que chacun ait sa place dans la communauté, il n'oublie pas ses anciens lieutenants. Ce n'est pas un pervers, il n'utilise la force que quand il y a un problème, toujours de façon dosée (avec des dosages un peu corsés, il faut avouer...), mais c'est Wotan le pervers (suffit de voir sa descendance ... :p )

La Journée de la jupe de Jean-Paul Lilienfeld avec Adjani. C'est un film touchant avec des moments drôles. Elle est bouleversante dans le rôle de cette prof qui pète un plomb. Le film est un peu caricatural à certains moments mais aborde des thèmes chocs, tabous : viols, religion pour ne citer que ceux-ci. Il y a de la tension, on ne s'attend pas spécialement à la fin. Je vous conseille d'aller le voir au cinéma, sinon on peut le revoir sur le site d'Arte : http://www.arte.tv/journeedelajupe. Très beau film. Il sort en salles mercredi.

Morloch a écrit:

Le Parrain est écrit de façon subtile, au moins.

Heu ? Ca sent un peu les grosses ficelles quand même...

Personnellement, ce n'est pas la nature du/des héros qui me dérange, Dieu sait si l'empathie pour (envers ?) les salauds m'attire, mais là c'est l'histoire que j'ai trouvé relativement inintéressante et la réalisation assez barbante. Les histoires de mafieux ne sont pas de celles qui me passionnent le plus, même si dans le premier le personnage de Marlon Brando est presque attachant.
C'est surtout qu'on sent qu'il s'agit de l'adaptation d'un livre où les concisions n'ont pas été faites le plus adroitement possible. C'est long, le rythme est quand même très lent, il y a des choses dont on aurait largement pu se passer, au profit peut être de psychologies un peu plus étoffées. Et je ne trouve pas ça si magnifiquement filmé que ça, mais bon...