Richard Strauss - Arabella (audio et vidéo)

HS

Ben non, Xavier, on est en train de comparer Della Casa et Popp, précisément dans Arabella...

Era a écrit:

Bon, ok, c'est vrai que Della Casa n'a rien à voir avec Te Kanawa Cette diction est précise, le jeu est mille fois plus recherché. Te Kanawa a choisi de jouer une Arabella dans une espèce de perpétuels questionnement et indécision, ce qui donne un registre d'émotion et un jeu assez égaux tout au long de la pièce, mais finalement ce n'est pas désagréable, c'est plutôt comme cela que je vois le personnage, en tout cas ce n'est pas plat.

Ce n'est pas très passionnant pour le peu que j'en ai vu (en audio, je viens de finir, ce n'est pas extraordinaire non plus). Je trouve ça surtout assez peu fouillé.

Citation :

Popp, je la vois exactement comme elle joue Sophie dans le Rosenkavalier, c'est incroyable, il n'y a aucun changement !

Et tu ne l'as pas vue jouer dans Fledermaus ! Le duo avec Gruberová est terrifiant. (Les deux plus mauvaises actrices que j'aie vues... à faire passer Polaski pour un ouistiti. Même chez les grandes anciennes, je ne vois que Tebaldi qui fasse aussi mal.)

Citation :

(si, elle est un peu plus vieille, donc il y a un peu plus d'expression sur le visage, mais ça reste presque rien). Au disque, peut être que ce doit être bien ?

Elle ne l'a pas enregistré, mais les témoignages sonores que j'ai ne me bouleversent pas non plus. C'est vraiment aussi un problème de texte.

Il faut quand même savoir qu'elle rêvait de devenir actrice...

Je n'arrête pas de lire "Popp dans le Chevalier", mais peut-être que je lis un peu vite.

Era a vu Popp dans le Chevalier, et il compare à son Arabella. On parle aussi un peu des deux dames, mais c'est un peu inévitable, si on ne parle que des CDs de Popp dans Arabella, on aura vite fait le tour : il n'y en a pas.

Je poursuis mon marché chez Strauss. Pour Arabella, je vais prendre ça, car je tiens à échapper à M. Decca :

Ca sert à quoi que je cause ? Je viens de te dire dans l'autre fil qu'il y a un Böhm merveilleux, pile dans l'ambiance que tu aimes.

Pour Keilberth, ça se vaut, c'est même un peu mieux que Solti (mais coupé). C'est surtout la vidéo qui est chouette.

Ah bah je prends Böhm alors !!! C'est de ma faute, j'étais parti sur ça alors que tu ne m'avais pas encore donné de réponse.

Je vais voir sur musicme ce que ça donne globalement.

Je viens justement d'aller voir, il y a Böhm, Keilberth / Goltz, Solti, Keilberth / Della Casa et Thielemann. Donc les versions les plus intéressantes (hors Sawallisch).

J'écoute justement la Böhm. Mais je ne vais pas tout écouter comme ça, sans livret allemand.

Le livret :
http://www.opera-guide.ch/libretto.php?id=358&uilang=en&lang=de .

Je réécoute le Böhm... C'est quand même terriblement lent. Bon, rien à faire, il n'y a pas ce qu'il faut au disque.

Je crois que je vais en revenir à mes versions non commerciales. Dohnányi / Mattila / Bonney et Davin / Delunsch / Gillet au premier chef.

C'est normal qu'elle soit introuvable cette version Böhm ??? J'ai regardé partout : elle n'est nulle part !

Il n'est pas impossible qu'elle soit épuisée... Cette collection l'est globalement de toute façon.

Réédité chez Line / Cantus Classics : http://www.jpc.de/jpcng/classic/detail/-/art/Richard-Strauss-Arabella/hnum/3553576 . Mais c'est vraiment toujours du très mauvais son. Pour le prix, tu ne risques rien, mais pas de livret (de toute façon, l'édition originale n'en avait pas non plus).

Dans ce cas, malgré la diction invertébrée de Várady, c'est Sawallisch qu'il faut choisir. Tu as Donath (pas si loin de Mathis), et tu as DFD.

Sawallisch : d'accord même si j'aurais préféré Böhm ! Vraiment trop injuste qu'elle ne soit pas réeditée !



Résultat : je vais accorder la priorité au Rosenkavalier, en priant pour qu'Arabella de Böhm soit réeditée

Je t'ai donné un lien, cela dit... Si tu veux vraiment, tu peux essayer, pour 8€, tu as l'intégrale, même si le son n'est pas bon...

Je possède une version Böhm de 47, c'est vrai que c'est plutôt lent comparé à Solti par exemple, mais il y a comme une atmosphère un peu lourde et sombre qui peut plaire à certains. Le Philarmonique de Vienne n'est pas toujours au top et s'emmêle les pinceaux à plusieurs reprises, l'ensemble donne un truc assez brouillon ...
Je trouve Maria Reining excellente, avec ce chant si raffiné, cette incarnation subtile...en même temps elle est assez attachante pour une Arabella, il y a aussi un ton généreux et presque sympathique, "accessible" oserais-je dire, sans la froideur que certains reprochent à Della Casa dans le rôle, qui elle même campe ici une Zdenka passionnée. Quant à Mandryka on retrouve Hans Hotter, je ne suis pas entièrement convaincu, c'est parfois vraiment direct, presque systématique avec un côté vraie brute épaisse...mais je manque de point de comparaisons.

Lysandre a écrit:

Je possède une version Böhm de 47, c'est vrai que c'est plutôt lent comparé à Solti par exemple, mais il y a comme une atmosphère un peu lourde et sombre qui peut plaire à certains. Le Philarmonique de Vienne n'est pas toujours au top et s'emmêle les pinceaux à plusieurs reprises, l'ensemble donne un truc assez brouillon ...

Oui, c'est ce qui me marque à la réécoute. C'est même un peu n'importe quoi, on a l'impression qu'ils jouent un peu à la louche, en déchiffrage. Nul doute, le niveau global des orchestres a augmenté, parce que même (certains) des orchestres provinciaux français joueraient ça plus proprement aujourd'hui.

Dans Elektra, ça ne me gêne pas, mais dans Arabella, c'est dommage : on ne peut pas jouer au frisbee avec de la porcelaine.

Citation :

Je trouve Maria Reining excellente, avec ce chant si raffiné, cette incarnation subtile...en même temps elle est assez attachante pour une Arabella, il y a aussi un ton généreux et presque sympathique, "accessible" oserais-je dire, sans la froideur que certains reprochent à Della Casa dans le rôle, qui elle même campe ici une Zdenka passionnée. Quant à Mandryka on retrouve Hans Hotter, je ne suis pas entièrement convaincu, c'est parfois vraiment direct, presque systématique avec un côté vraie brute épaisse...mais je manque de point de comparaisons.

Mandryka est un rôle extrêmement éprouvant de toute façon, Hotter est vaillant, assez idéal pour moi. On distribue ça à des très lyriques d'habitude, du coup, pour la colère, ils poussent et ce n'est pas très convaincant. En plus, il fait des efforts de diction admirables.
Je le trouve assez poète, ce riche paysan, parfaitement dans ce que j'attends.

Tu as peut-être raison, dans le duo de fiançailles, Reining est peut-être un peu trop bonne fille.

En fait, c'est la version avec laquelle j'ai débuté, et j'avais été frappé par l'adéquation de la distribution avec le propos. Mais je n'avais pas de point de comparaison pour l'orchestre, et en y revenant brièvement récemment, j'ai été frappé par cela.
Hier soir, j'ai décidé de m'y replonger plus avant, et effectivement, la distribution est idéale, mais alors, orchestralement, la prise de son cache tous les détails (insupportable dans cette oeuvre), et puis c'est lent, c'est brouillon et ça manque de vie.


Mon problème est que je trouve Della Casa trop légère pour le rôle-titre, parce qu'elle a une ligne un peu trop tarabiscotée pour les grands phrasés, et que ça s'entend plus qu'avec une voix large. Et puis c'est quand même pas très expressif quand on enlève l'image (même avec, c'est raisonnable, disons).
Ca limite déjà beaucoup les choix. Parce que Ursuleac ou Caballé, ce n'est franchement pas terrible (et Krauss se manque de toute façon).

Restent donc, au CD, Sawallisch avec la diction molle de Várady et une récente partution Keilberth 1950 / Goltz (pas mal du tout).


Il faut donc glaner des concerts pour trouver plus à son goût. Parmi quelques choses qui ont été diffusées, il y a au premier chef Dohnányi / Mussbach / Mattila / Bonney / Hampson, qui est totalement idéal à tous les points de vue, et très dans le ton de la pièce. Une des plus belles représentations d'opéra que je connaisse.
Et puis un certain nombre de témoignages radiophoniques, comme Davin / Delunsch / Gillet à Liège ou, mieux encore, Neuhold / Armstrong / Gillet / Schroeder à Toulouse, qui est également idéal.
Mais c'est toujours la même histoire, il faut avoir la chance de les enregistrer ou de les récupérer au bon moment.

Ils pourraient au moins éditer Dohnányi en DVD, puisque ça existe en vidéo, que ça avait eu un grand succès et que Mattila se vend bien. D'autant que c'est vraiment un jalon proprement historique de l'interprétation de l'oeuvre, à mon avis.

Version Keilberth 1950 pour pas cher du tout chez Walhall (mais le livret...).

Anny Schlemm (Zdenka), Christel Goltz (Arabella), Erich Witte (Matteo), Josef Metternich (Mandryka), Staakskapelle Berlin.



Très belle version, une des plus convaincantes de la discographie. Goltz, avec un format large (Salome et Elektra également, mais toujours avec grâce), n'en est pas moins assez touchante. Schlemm l'une des rares Zdenka décevantes de la discographie. Witte lumineux, Metternich arrogant avec constance. Et Keilberth, malgré la prise de son ancienne, fait entendre pas mal de choses, avec beaucoup d'entrain.

C'est surtout le prise de son un peu grise, typique de la radio d'époque (en un peu mieux : c'est pris dans le théâtre et non en studio), qui empêche de se plonger autant qu'on le voudrait dans l'oeuvre.

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Un corniste a manifestement un problème : alors que tout se déroulait convenablement, il se met à canarder sur l'entrée des cors au moment où Arabella reparaît avec cette musique enchanteresse, en haut de l'escalier. Et au lieu de se taire, il continue vaillamment à jouer faux pendant toute l'introduction.

Manifestement un souci technique (condensation ?), mais dans ce cas, il aurait mieux fait de poser l'instrument, parce que c'est un peu du saccage...

Par ailleurs, une des meilleures versions que j'aie entendues sur le marché. (Je l'ai déjà dit, il n'y a pas de version pleinement satisfaisante au disque malheureusement, alors qu'il en existe non publiées...)

Le public applaudit mollement que c'est une pitié. Déjà en 1950 ils étaient blasés.

Merci pour ce cr, je connais l'Elektra de Göltz qui m'avait enthousiasmé, je serais bien curieux d'entendre son Arabella...j'imagine que ce doit être assez différent de Reining. Dommage que Zdenka soit peu convaincante et la prise de son grise, mais j'essayerai d'écouter ça.

Lysandre a écrit:

Merci pour ce cr, je connais l'Elektra de Göltz qui m'avait enthousiasmé, je serais bien curieux d'entendre son Arabella...j'imagine que ce doit être assez différent de Reining. Dommage que Zdenka soit peu convaincante et la prise de son grise, mais j'essayerai d'écouter ça.

Oui, enfin, la prise de son, à côté de Böhm 47, c'est de la quadriphonie, soyons clair. Ca n'abîme pas l'oeuvre, mais ça limite un tout petit peu l'implication.

Effectivement, petit regret pour Zdenka.

Oui, Goltz est assez différente de Reining - moins affable. Une sorte de moyen terme, ni juvénile, ni aigre, ni tonitruant, ni discret. Il y a des moments où on trouve qu'elle aurait pu dire plus de choses à moindres frais, et puis d'autres au contraire où elle fait valoir de belles qualités.

En réalité, elle chante ça comme Elektra, avec cette certaine distinction.

Personne n'a parlé du DVD Haitink de Glyndebourne je crois. (pas cher du tout sur Marketplace)

Xavier a écrit:

Personne n'a parlé du DVD Haitink de Glyndebourne je crois. (pas cher du tout sur Marketplace)

Pas vu ni écouté, en revanche, j'ai déjà entendu Putnam et Bröcheler dans leurs rôles.

Putnam, c'est rond, moelleux ; pas démesurément engagé, mais très correct aussi de ce point de vue. Une voix à la fois ample et ductile, vraiment ce qu'il faut pour Arabella.

Bröcheler, c'est solide, moins sensible peut-être qu'ailleurs, mais vraiment très beau. Un London fragile, un peu.

Après, est-ce que Haitink, surtout à cette date, ne sera pas un peu rectiligne... c'est un risque.

C'est commandé.

J'ai découvert l'oeuvre avec ce dvd, j'espère que tu aimeras...dans l'ensemble c'est pas mal du tout, le rôle-titre est chanté avec élégance et application - ce n'est pas péjoratif - c'est très plaisant à écouter...peut-être le personnage manque t-il ici d'un peu de relief et d'ambiguïté. Je trouve Mandryka vaillant et univoque, sans trop de nuances dans le chant...enfin ça me fait ça à un moindre degré avec Hotter, je pense que ce rôle me fatigue quelque peu tout simplement...en somme cette attitude tout de même plutôt monolithique de John Broechler rend le personnage presque drôle à la longue, avec ce regard un peu buté qu'il a...mais comme disait David c'est un rôle éprouvant et il s'en sort très bien, il a une présence scénique évidente et il est même parfois émouvant. Par contre j'adore Zdenka, assez touchante et investie, malgré un timbre que certains trouveront un peu acide...mise en scène très classique, direction d'Haitink sans excès d'hédonisme bien sûr, mais plutôt vive, efficace et parfois assez belle dans les moments de grand lyrisme comme le duo au début du 2ème acte...

Tu peux nous confirmer s'il y a des coupures ou pas?

Je viens de le recevoir, et en voyant le timing (154 minutes) j'ai quelques doutes...

C'est quoi la durée moyenne de cet opéra?

(edit: bon apparemment, je me suis fait une frayeur pour rien, ça fait bien 2h30 en moyenne, même moins chez Solti qui en principe ne fait pas de coupures )

Solti est trés rapide : 2h24 alors que Keillberth fait 2h40, donc ça doit être ça.

Il y a de petites coupures chez Keilberth, il me semble.

De toute façon, dans Arabella, les coupures sont généralement de petits morceaux qui changent certes la psychologie des personnages, mais qui n'altèrent pas la qualité du texte ni de la musique. Ce n'est pas catastrophique, pour une fois, tout simplement parce que c'est beau tout le temps.

Mais comme d'habitude, les coupures sont en dépit du bon sens, pour économiser deux minutes de ci de là... et pas dans les endroits un peu moins inspirés (certaines tirades de Waldner à l'acte I).

Sawallisch avec Varady il faut les entendre dans le live chez Melodram (en superbe stéréo) avec DFD et surtout Edith Mathis admirable et en superbe forme et non chez Orféo (avec Donath).

Varady est aussi dans un grand soir avec une voix longue, un timbre aux mille nuances et couleurs.

Merci de la recommandation !

Issu du fil playlist :

Citation :

Arabella
Vidéo Munich
Keilberth/Fi-Di, Della Casa, Rothenberger
Acte I jusqu'à l'arrivée de Mandryka)

(tu as raison David, ça n'est pas la même soirée : sur le disque, les applaudissements aprés Aber der Richtige sont beaucoup moins longs ; par contre, c'est exactement la même distribution)

Que dire ? C'est émouvant, sublime de les voir enfin : Rothenberger absolument comme je l'imaginais, pétulante et trés bonne actrice, Della Casa hautaine et insouciante (néanmoins trés spontanée, elle devait avori quelque chose d'Arabella dans son caractère !), Fi-Di jeunot joufflu avec sa petite moustache...

Et je ne parle pas de l'entourage : Kohn, Malaniuk, Uhl...enfin, on met un visage sur ces grands chanteurs.

Et la mise en scène montre qu'il existait bel et bien des mises en scènes réussies avant 1970... Décors stylisés, trés bon jeu des acteurs, animation, respect du livret...tous les critères sont remplis.

Voir Della Casa et Rothenberger chanter, l'une assise l'autre debout, Aber der Richtige, ça donne les larmes aux yeux.

J'y retourne... Et dire que ça n'est pas publié !!!!

Guillaume a écrit:

Et la mise en scène montre qu'il existait bel et bien des mises en scènes réussies avant 1970... Décors stylisés, trés bon jeu des acteurs, animation, respect du livret...tous les critères sont remplis.

Oui, c'est très correct, mais il reste un rien de raideur. Je crois que le noir et blanc et le côté rare accentue l'émotion : si on voyait ça sur scène aujourd'hui, on trouverait ça plat.
Mais ça reste très honnête, même si certaines scènes sont sous-exploitées. Hartmann était de toute façon un assez bon metteur en scène.

Citation :

Et dire que ça n'est pas publié !!!!

N'est-ce pas que c'est scandaleux.

Pour info, on trouve aussi en vidéo un entretien en allemand avec elle, assez intéressant et entrecoupé d'extraits parfois inédits, et bien sûr sa scène finale de Salomé, aussi dans la mise en scène de Hartmann.

Surtout que ça pourrait intéresser pas mal de gens si DGG le restaurait et le publiait, d'un point de vue commercial.

Octavian a écrit:

/

Suis en train de lire les mémoires de Culshaw.

Cet enregistrement d'Arabella ne fût pas son plus grand souvenir :
. Böhm devait diriger et s'est désisté...
. Solti avait manifesté son intérêt pour l'oeuvre (méconnue au sein de DECCA) mais c'était son premier enregistrement d'opéra avec la Philharmonie de Vienne... qui le détestait! Bref ça ne présageait rien de bon pour l'enregistrement déjà programmé du 3° acte de la Walküre avec Flagstad.
. Lisa della Casa et Hilde Güden se querellaient dans les coulisses mais se pardonnaient et s'embrassaient en public.
. Le mari de Güden était un proche du patron de la branche classique chez DECCA; della Casa se plaignait qu'elle la poussait devant le micro...
. seul London semblait au dessus de tout ça avec un professionnalisme exemplaire
. ce fût aussi un des premiers enregistrement d'opéra de DECCA en stéréo avec une petite tentative de mise en scène des chanteurs

Le plus amusant étant que le plus professionnel est aussi le plus lisse et ennuyeux eu bout du compte.

Mais c'est un paradoxe commun dans l'histoire des arts...

Oui c'est vrai; pour ma part j'aurais préféré Hermann Uhde à sa place... d'ailleurs c'était le Mandryka préféré de die schöne Lisa!

Tout ça me donne envie de réécouter ce disque, tiens.

Octavian a écrit:

Tout ça me donne envie de réécouter ce disque, tiens.

La remastérisation a été bien faite: pour le coffret de l'intégrale des oeuvres de Strauss dirigées par Solti, DECCA devait mettre Arabella techniquement au niveau des autres...

Octavian a écrit:

Tout ça me donne envie de réécouter ce disque, tiens.

Excellente initiative ! Surtout lorsqu'on n'a que celui-là.

Octavian a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

Octavian a écrit:

Tout ça me donne envie de réécouter ce disque, tiens.

Excellente initiative ! Surtout lorsqu'on n'a que celui-là.

Bah oui toujours...

Sinon, Keilberth, ça vaut quoi ?...

+1. J'ai hésité en médiathèque et j'ai finalement pris Solti, au pif.

Keilberth, c'est extrêmement théâtral, c'est vraiment superbe. Distribution meilleure que celle de Solti : Della Casa, Rothenberger et Fischer-Dieskau.

Et c'est un live.

Octavian a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

Octavian a écrit:

Tout ça me donne envie de réécouter ce disque, tiens.

Excellente initiative ! Surtout lorsqu'on n'a que celui-là.

Bah oui toujours...

Sinon, Keilberth, ça vaut quoi ?...

C'est assez proche. On a Rothenberger en plus, une sorte de double de Della Casa (mais Güden, c'est quand même bien), on a Fischer-Dieskau qui est quand même d'un autre intérêt que London.
Après, c'est assez théâtral, un peu coupé, pas parfaitement net, mais plus souple que Solti.

J'aurais du mal à dire que l'un est mieux que l'autre. Mais c'est vrai que chez Solti il y a London et que c'est un peu plus raide.

Ce ne sont pas totalement des premiers choix à mon avis, mais comme je l'ai déjà dit ici je crois (sur CSS, c'est certain en tout cas), je suis embarrassé avec la discographie d'Arabella. J'ai quelques versions idéales dans mes cartons, mais aucune n'a été éditée évidemment.
L'une d'elles est tout de même à peu près trouvable, puisqu'elle a été vidéodiffusée sur Arte à de nombreuses reprises.

Il existe deux live d'Arabella avec Lisa della Casa : le premier date de 1958 et est paru chez Orféo alors que le second date de 1963 chez DG. Quel est le meilleur ? La qualité sonore est elle bonne ? Merci pour vos réponses.

keane a écrit:

Il existe deux live d'Arabella avec Lisa della Casa : le premier date de 1958 et est paru chez Orféo alors que le second date de 1964 chez DG. Quel est le meilleur ? La qualité sonore est elle bonne ? Merci pour vos réponses.

Pour moi Orfeo a un peu trop nettoyé le son qui est par ailleurs en mono contrairement à la version publiée par DG de Munich (qui est de 1963) et en stéréo.

C'est un peu plus nerveux en 1958, les voix plus jeunes évidemment mais moins rodées aux rôles. Lisa della Casa abuse peut être un peu de son long souffle en 1963 mais en est fascinante quelque part.

Ca dépend : tu préfères Kohn ou Edelmann en Waldner ?

De l'année 1964 avec Lisa della Casa, il existe une version pirate de Vienne avec à nouveau Rothenberger et Beresford en Mandryka. De cette nouvelle production, on peut facilement trouver de superbes photos sur le net.

Mais de Vienne la version assez rare à trouver c'est celle de 1976 dirigée par Hollreiser avec Janowitz, Popp, Wächter, Gruberova et Czerwenka, une distribution magnifique!

Un des voix que je préfère en Arabella c'est celle d'Ursuleac. D'ailleurs c'est un peu au delà de toute explication raisonnée en fait. L'effet physique que me font ce timbre, ces aigus, cette texture, cette manière de flotter dans ces pages est difficilement descriptible (et pourrait être génant).

Oui il y a quelque chose qui est propre à Ursuleac, j'apprécie aussi.
C'est une Arabella vocalement différente des timbres si glorieux de della Casa, Janowitz, Te Kanawa, Tomowa-Sintow etc.
C'est plus charpenté et solide mais pas wagnérien pour autant, sans doute une façon de chanter Arabella du vivant de son compositeur.

AD a écrit:

Oui il y a quelque chose qui est propre à Ursuleac, j'apprécie aussi.
C'est une Arabella vocalement différente des timbres si glorieux de della Casa, Janowitz, Te Kanawa, Tomowa-Sintow etc.
C'est plus charpenté et solide mais pas wagnérien pour autant, sans doute une façon de chanter Arabella du vivant de son compositeur.

Oui, c'est ça, c'est moins immédiatement séducteur, moins opalescent, mais cette Arabella a un port de grande dame, un peu comme Reining, mais le souffle en plus.

Et il y a des photos magnifiques de la dame en plus.

Je viens de regarder le DVD Haitink, et je suis à peu près du même avis que Lysandre:

Lysandre a écrit:

J'ai découvert l'oeuvre avec ce dvd, j'espère que tu aimeras...dans l'ensemble c'est pas mal du tout, le rôle-titre est chanté avec élégance et application - ce n'est pas péjoratif - c'est très plaisant à écouter...peut-être le personnage manque t-il ici d'un peu de relief et d'ambiguïté. Je trouve Mandryka vaillant et univoque, sans trop de nuances dans le chant...enfin ça me fait ça à un moindre degré avec Hotter, je pense que ce rôle me fatigue quelque peu tout simplement...en somme cette attitude tout de même plutôt monolithique de John Broechler rend le personnage presque drôle à la longue, avec ce regard un peu buté qu'il a...mais comme disait David c'est un rôle éprouvant et il s'en sort très bien, il a une présence scénique évidente et il est même parfois émouvant. Par contre j'adore Zdenka, assez touchante et investie, malgré un timbre que certains trouveront un peu acide...mise en scène très classique, direction d'Haitink sans excès d'hédonisme bien sûr, mais plutôt vive, efficace et parfois assez belle dans les moments de grand lyrisme comme le duo au début du 2ème acte...

Effectivement Bröcheler n'est pas un Mandryka très subtil, je me dis qu'on peut faire mieux avec ce rôle...
Sinon tout est très bien, la mise en scène n'est quand même pas des plus palpitantes non plus.
Dernier bémol: le son est un peu terne, étriqué.

Je viens de mettre (hier) la main sur une anthologie Strauss / Böhm / Dresde.

Orchestralement, le son étant ce qu'il est, ça reste de l'ordre du témoignage (cependant, dans les passages orchestralement les plus lyriques, Böhm est d'une intensité à peine soutenable), mais on peut notamment y entendre une Arabella très intéressante en la personne de Teschemacher, quelque part entre Reining et Goltz, toute une époque. Quelque chose d'un peu astringent, qui cadre vraiment bien avec la nature d'Arabella.
Et en Zdenka... Cristel Goltz (qui chantait moins de dix ans plus tard Elektra et la Teinturière ! ). Le pire est que c'est magnifique.

J'aime moins le Mandryka d'Ahlersmeyer.

On n'y trouve que trois des quatre extraits-cultes, évidemment : Aber der Richtige, Und wirst du mein Gebieter sein, Das war sehr gut.