Royal Concertgebouw Orchestra
Daniel Harding : direction
Lang Lang : piano
Edvard Grieg: Concerto pour piano
Franz Liszt :Concerto pour piano n° 1
Ludwig van Beethoven : Symphonie n° 3 "Eroica"
Il y a des soirs où un ferait mieux de rester chez soi... Je me doutais bien que Lang Lang, ça allait être tarte, mais j'y allais au moins pour l'orchestre et le chef, dont j'avais de bons souvenirs avec Dresde et Vienne.
Concerto de Grieg pour commencer, le pianiste se distingue par des ralentis et des pp chichiteux, des silences exagérés et des ff fracassants. Tout n'était pas à jeter non plus, certains passages étaient très corrects, mais le mauvais goût est vraiment naturel chez lui et il gâche assez rapidement les choses (en quelque sorte, dès que la musique en laisse la possibilité, il bave). Harding ne fait rien pour rattraper et suit son soliste. Fin hollywoodienne assez terrible. Rien à dire du concerto de Liszt, pas la meilleure chose de son compositeur, mais pas si moche que ça quand il est bien joué ; là, il était juste bruyant et vulgaire, Harding étant finalement encore pire que Lang Lang.
Je m'attendais au moins à une bonne Eroica, forts de bons souvenirs de Harding dans le grand répertoire germanique (2e de Schumann avec Dresde, 2e de Brahms avec Vienne). Hélas... Un premier mouvement invroyablement flasque, cotonneux, un vrai bidendum. Aucun rebond, aucune pulsation, une sorte de recherche permanente de la rondeur dans les attaques qui anémiait tout. Marche funèbre plate, glaciale, non, même pas glaciale, tiédasse... Le scherzo et le finale ont été un peu meilleurs, plus réveillés, disons, mais enfin, c'était trop tard. Ne reste de ce naufrage à peu près général que la très belle sonorité de l'orchestre, ce qui est un peu mince.