Une bonne résolution pour ce début d'année 2020 : ressusciter les fils
Villa-Lobos pour faire plaisir à Cololi
!
Plus sérieusement, je me suis décidé il y a déjà quelque temps à explorer de façon un peu approfondie la très vaste production du compositeur brésilien, face auquel je ne suis pas vraiment un novice puisque je connaissais déjà bien les séries des
Choros et des
Bachianas brasileiras fortement teintées de folklore local. D'ailleurs, autant mettre les choses tout de suite au point, j'aime énormément une bonne partie des Bachianas, et en particulier la célèbre n°5 (j'ai un souvenir personnel à propos de cette oeuvre qui me la rendra de toute façon toujours attachante mais même sans ça je crois que je l'adorerais quand même). Je souhaitais donc désormais aller du côté des oeuvres à la coupe formelle plus classique : concertos, symphonies, quatuors. Et j'ai commencé par la série de 17 quatuors, tout écoutés en l'espace de quelques semaines fin 2019.
Je ne ferai pas un commentaire détaillé de chaque oeuvre pour deux bonnes raisons : la première est que je n'ai pas pris de notes et que je n'ai pas envie de tout réécouter pour me souvenir précisément des spécificités de chaque oeuvre, et la deuxième est (hélas) qu'à mon avis ce corpus ne mérite en fait pas vraiment plus qu'un rapide survol. Tout commence pourtant de façon intéressante avec le
Quatuor n°1, déjà bien commenté dans ce fil, et qui tient de fait plus de la suite de danses que du vrai quatuor (six mouvements courts, une ambition formelle très modeste), jouant plus des qualités naturelles de
Villa-Lobos en tant que coloriste et mélodiste. C'est frais, rien de renversant mais très sympa, une bonne entrée en matière. Hélas, à partir du deuxième quatuor de la série,
Villa-Lobos va revenir à une forme rigide en quatre mouvements, et j'ai l'impression que celà bride son imagination, de plus en plus même au fur qu'on avance dans le corpus (ce qui semble confirmé par la durée globalement décroissante des oeuvres, on est à une vingtaine de minutes tout juste pour les derniers quatuors). Il y a pourtant une progression intéressante du deuxième au, disons, cinquième quatuor, avec une appropriation progressive de la forme qui conduit à des oeuvres agréables et encore très mélodiques. Pour moi le
Quatuor n°4 est probablement le meilleur de tout la série, avec de très beaux thèmes développés simplement mais de façon efficace.
Ensuite, je dois avouer qu'aucun des quatuors restants n'accroche réellement mon intérêt, l'inspiration mélodique devient de moins en moins nette (on flirte avec l'atonalité dans certains quatuors, sans que ça ne rende vraiment le discours plus palpitant),
Villa-Lobos développe peu, et surtout il recourt de façon franchement systématique et du coup rapidement pénible aux mêmes effets d'un quatuor à l'autre (les glissandi dans les mouvements lents sont présents en gros une fois sur deux, et bien sûr les rythmes syncopés "brésiliens" sont omniprésents) sans justification évidente, ce qui nécessite de couper l'écoute après chaque quatuor si on ne veut pas que la lssitude s'installe très très vite. Mais même un par un, honnêtement, ces quatuors ne me semblent pas être vraiment plus que des exercices intéressants mais très loin d'être des sommets du genre. Peut-être une conséquence de la (trop ?) grande prolixité du compositeur, j'ai eu plus d'une fois l'impression qu'il avait remis un quatuor sur la métier plus par habitude que par réel besoin de raconter de nouvelles choses. Bref, globalement déçu.