Salzbourg 2011

Ah mais j'aime pas les photos que je vois de cette production... mais c'est sur le terme "puriste" que je réagissais... parce que pour ceux qui peuvent aimer, ça veut dire qu'ils sont un peu des dégénérés alors que tu es le gardien de la vérité!

Polyeucte a écrit:

Ah mais j'aime pas les photos que je vois de cette production... mais c'est sur le terme "puriste" que je réagissais... parce que pour ceux qui peuvent aimer, ça veut dire qu'ils sont un peu des dégénérés alors que tu es le gardien de la vérité!

Ais-je traité ceux qui pourraient aimer de dégénérés? Je ne crois pas Polyeucte.

aurele a écrit:

Ais-je traité ceux qui pourraient aimer de dégénérés? Je ne crois pas Polyeucte.

Je caricature... Mais le terme "puriste" me semblait quand même assez tendancieux. C'est tout!

aurele a écrit:

Cette mise en scène de Loy n'est à mon avis sans doute pas dénuée d'intérêt

On peut ne aps aimer Loy du point de vue visuel mais on ne peut pas lui reprocher d'interroger les oeuvres qu'il aborde ; de chercher ce qui les caractérise, ce qu'elles peuvent nous dire, aujourd'hui etc. (mais j'ai souvent parlé de lui au sujet des productions genevoises).

http://fr.medici.tv/#!/renee-fleming-christian-thielemann-strauss

http://www.altamusica.com/concerts/document.php?action=MoreDocument&DocRef=4703&DossierRef=4288

Je donne le lien pour ceux que cela intéresse du concert Strauss par Thielemann et Fleming. N'étant pas sensible à Fleming dans le répertoire straussien en général, je ne pense pas regarder ce concert même s'il y a dans la deuxième partie la Symphonie alpestre par Thielemann uniquement.

De retour d'une longue semaine salzbourgeoise très riche (14 spectacles dont un hors festival). J'ai commencé par Frosch le 29 juillet, jour de la première. Musicalement, c'était vraiment remarquable. Herlitzius m'a bluffé : tout le rôle était assumé, chanté, avec des nuances, sans hurlements comme trop souvent, elle passait l'orchestre aisément et cette aisance rendait le personnage humain, touchant. Bon Barak de Koch, très bien chanté, un peu en retrait sur le plan de l'expression toutefois, manquant légèrement d'humanité et de chaleur. Schwanewilms très bien en Impératrice, rendant bien la fragilité du personnage ; Gould était un Empereur d'un beau lyrisme, passant lui aussi l'orchestre sans difficulté, fâché avec la justesse au 3e acte, malheureusement. Schuster a été pour sa part une nourrice stupéfiante, à la fois sur le plan purement vocal (tout passe, sans stridence, bien phrasé, un régal) et interprétatif (la double face du personnage, à la fois protectrice vis-à-vis de l'Impératrice et ne reculant devant aucune bassesse pour obtenir ce qu'elle veut, étiat parfaitement rendue).

Thielemann dirige une version complète, sans la moindre coupure. Il est à la fois très attentif à ses chanteurs (jamais couverts) et profite des timbres des WP pour délivrer une lecture très colorée, mais jamais complaisante et dans laquelle le drame avance toujours. Magnifique.

Il est dommage que le spectacle ait été gâché par la "mise en scène" stupide de Loy. Outre que le "concept", qui consiste à replacer l'action au cours d'une session d'enregistrement de l'oeuvre (Böhm 55, en l'occurrence), n'a aucun intérêt et pourrait être appliqué à tout enregistrement de studio mythique (Ring de Solti, Don Giovanni de Giulini, que sais-je), son application est d'un ennui total. On voit une version de concert en costumes des années 50, avec des chanteurs, qui, trois heures durant, ne font à peu près rien. Pour tenter de donner de la vie, Loy ajoute à cela une sorte de vaudeville d'une crétinerie sans fond (les chanteurs qui font les teinturiers sont aussi un couple dans la vie et ils s'engueulent), au demeurant non perceptible si on n'a pas lu le programme. Ca s'anime un tout petit peu vers la fin, les chanteurs jouent un peu les personnages de l'opéra, mais cela ne sauve pas ce travail indigent du naufrage. Des huées (dont les miennes), mais plutôt modérées.

Apparemment, la chose a été filmée. C'est un peu comme le Lohengrin de Munich avec Kaufmann et Harteros. En CD, j'achète, en DVD, à quoi bon ?

Sinon, beaucoup de concerts, en général très bons : WP/Bouboule et Thielemann, Bolivar/Dudamel et deux Mozart-Matineen pour l'orchestre, Uchida et Sokolov en récital, Schiff, Beczala et Gerhaher dans un programme Schubert (D 894) et Mahler (chant de la Terre), du Lied avec Schiff, Maltman et Bruno Ganz (Janacek, Mahler et Ullmann), de la musique de chambre (Goerne et le quatuor Belcea), un lecture de textes autour de Faust et de Prométhée par Brandauer avec Lars Vogt au piano, le monumental Prometeo de Nono et, à la Peterskirche, un requiem de Michael Haydn par les (petites) forces locales, bouche-trou au final assez sympathique. J'en dirai plus si j'ai le temps. La programmation de concerts était d'une qualité incroyable cette année, tout était intéressant ou presque, merci à Markus Hinterhäuser et espérons que le nouvel intendant sera à la hauteur.

Merci Stolzing. Cool

Je regrette bcp d'avoir rate Macropoulos. Ca a du etre genial quand toute la presse s'extasie sur Angela et le plateau entier, sur Salonen et meme sur Marthaler. Meme les hard-core tradis ont fini par succomber au charme et l'intelligence de Marthaler. 20 ans plus tard certes, mais ... mais mieux vaut tard que jamais

Quant au spectacle de Loy, j'ai pu voir la video de la retransmission de la premiere, et je pense que ca passe beaucoup mieux qu'en salle. Ca reste assez faible en termes d'idees mais il y a plein de subtilites qui peuvent passer inapercues en salle.
J'imagine que c'est similaire avec ce qu'on a vu ds sa Theodora en 2009 : dans la salle [de la Grosse Festspielhaus aussi] c'etait un tres lent jeu de chaises et de cross-dressing interminable. En DVD c'etait tout une autre chose ou le moindre geste comptait bcp.
Et puis mettre en scene la FroSch c'est tres complique. Le texte est une poesie assez pretentieuse, le drame n'est pas vraiment interessant, et surtout le sujet a (heureusement!) perdu toute son actualite.
Musicalement c'est un monument et c'etait un vrai regal meme a la tele (et ce son "corrige" comme d'habitude). En salle ca a du etre 100 fois mieux.


Dis un peu plus STP sur Prometeo de Nono et le concert par Maltman/Ganz (sic!), quand tu auras du temps. Merci

Difficile de commenter Prometeo, que j'entendais pour la première fois de ma vie. J'ai beaucoup aimé dans l'ensemble, même si les 2h15 sans entracte sont un peu longues et si j'ai trouvé certaines parties un peu faibles. C'est très beau sur un plan purement sonore, les timbres instrumentaux et vocaux étant maniés avec une inventivité et une sensualité intéressantes et agréables, même s'il est manifeste qu'on n'est pas là pour rigoler (c'est souvent assez austère). Le texte est cependant totalement incompréhensible dans sa déclamation et le rapport entre musique et texte est, au moins à la première écoute, introuvable. D'où un plaisir réel, mais ne découlant que du son et non d'une compréhension. Heureusement, le programme était très bien fait, avec une analyse de chaque partie, qui permettait de se repérer. Je pense cependant que, pour les spectateurs qui ne comprenaient ni l'allemand, ni l'anglais et n'ont pas pu lire ce texte, la soirée a dû être longue.

Une partie de l'intérêt vient de la spatialisation. Le public était réparti en deux masses, dans la nef et dans le choeur, chacune se faisant face. Il y avait quatre groupes de musiciens : un à chaque extrémité, un groupe important dans le transept à gauche et quelques solistes autour d'un pilier dans le transept à droite. Chaque masse de spectateurs avait donc un groupe de musiciens devant, un autre derrière et ceux du transept sur le côté. Metzmacher dirigeait tout cela (en face du groupe du transept à gauche), aidé par une assistante pour les musiciens qui ne pouvaient pas le voir. L'effet est assez saisissant, au point que je me dis que le CD ne doit que très imparfaitement rendre compte de l'oeuvre.

Le concert Schiff/Maltman/Ganz était de très haut niveau. Sonate 1905 très violente, je n'attendais pas ça de Schiff, que j'avais jusque là connu joli et un peu transparent. Maltman bien dans les Lieder de Mahler, intelligent et sensible, mais je trouve le timbre assez ingrat ; très bon accompagnement de Schiff. Enfin, la rare "Weise der Liebe und Tod des Cornets Christoph Rilke". Il s'agit d'un mélodrame d'Ullmann sur un texte de RM Rilke. Je ne connaissais pas bien l'oeuvre (j'ai l'enregistrement récent de DFD, mais je l'ai rarement écouté) ; j'ai passé un très bon moment, car cette musique est à la fois simple et belle et car le mélodrame fonctionne bien, sans qu'on ait l'impression que la voix gêne le piano ou que celui-ci couvre la voix. Le texte était très bien dit par Bruno Ganz et Schiff m'a semblé très attentif à respecter toutes les inflexions de la musique, en restant attentif à son partenaire (l'équilibre voix parlée/piano n'est tout de même pas simple).

Voici 3 critiques en français de la nouvelle production de L'Affaire Makropoulos :

http://www.concertonet.com/scripts/review.php?ID_review=7701
http://www.diapasonmag.fr/news.php?id=979
http://resmusica.com/2011/08/16/salzbourg-monotone-makropoulos/

Merci Stolzing!

Ingo Metzmacher est un de me chefs preferes. Tous les ans a Salzbourg il montre son art de produire des sons remarquables et de faire la musique contemporaine mieux resonner avec le public. Le 1er acte de "Dionysos" l'annee passee m'a marque pour la vie.
J'ai vu en 2009 --aussi a Salzburg-- "Al gran sole carico d'amore" de Nono (la production par Katie Mitchell, qui sera reprise la saison prochaine a Berlin) qui etait monumental pour plusieures raisons, mais surtout a cause de l'IMMENSE orchestre reparti en 2 niveaux de deux cote plus l'immense fosse de Felsereitschule. Ingo le grand!
La musique de Nono est tres speciale. Si on adhere a la philosophie de cette approche on se laisse seduire facilement. Mais si on prefere des melodies et des structures plus ordonnees et lisses, les 2h15 peuvent effectivement etre tres longues/troublantes.

J'aime bcp Maltman (l'annee passee il etait Don Giovanni a Slzb) Il etait aussi a Paris le printemps dernier dans la catastrophique production des Noces de Figaro, completement etouffee par l'immensite de l'Opera Bastille, ou il a tout chante remarquablement - bcp mieux que Tezier, par exemple. J'adorais son timbre, mais c'est peut-etre quand il faut chanter en douceur, des Lieder, que sa voix exhibe des autres 'qualites'.

Voici deux critiques plutôt très positives de Macbeth :
http://www.forumopera.com/index.php?mact=News,cntnt01,detail,0&cntnt01articleid=2849&cntnt01origid=57&cntnt01lang=fr_FR&cntnt01returnid=54
http://www.asopera.fr/critique-macbeth-r168.htm

aurele a écrit:

Voici deux critiques plutôt très positives de Macbeth :
http://www.forumopera.com/index.php?mact=News,cntnt01,detail,0&cntnt01articleid=2849&cntnt01origid=57&cntnt01lang=fr_FR&cntnt01returnid=54
http://www.asopera.fr/critique-macbeth-r168.htm

voilà une lecture pour Fliegender qui avait décrété, urbi et orbi, que ce Macbeth avait été nullissime.

Voici deux autres critiques en français de Die Frau ohne Schatten :
http://www.altamusica.com/concerts/document.php?action=MoreDocument&DocRef=4708&DossierRef=4293
http://www.asopera.fr/critique-la-femme-sans-ombre-r171.htm

Voici une autre critique en français de L'Affaire Makropoulos :

http://www.altamusica.com/concerts/document.php?action=MoreDocument&DocRef=4709&DossierRef=4294

Voici une autre critique du Macbeth : http://www.altamusica.com/concerts/document.php?action=MoreDocument&DocRef=4710&DossierRef=4295

aurele a écrit:

Voici une autre critique du Macbeth : http://www.altamusica.com/concerts/document.php?action=MoreDocument&DocRef=4710&DossierRef=4295

Cette année semble avoir été faste à Salzbourg : j'ai lu quelque part que certains avaient envisagé de conserver l'actuel directeur intérimaire - dont j'ai oublié le nom - en annulant le recrutement de Pereira !!

Montfort

Voici une autre critique de Die Frau ohne Schatten : http://www.anaclase.com/chroniques/die-frau-ohne-schatten-la-femme-sans-ombre-0

Encore une autre critique de la Frau : http://www.forumopera.com/index.php?mact=News,cntnt01,detail,0&cntnt01articleid=2893&cntnt01origid=57&cntnt01lang=fr_FR&cntnt01returnid=54

Direction et distribution ont globalement convaincu. Ce n'est pas le cas pour la mise en scène. Solti se fait assassiner. Son interprétation était selon cette dame d'une "consternante médiocrité". Je ne pense pas du tout que ce soit le cas. J'ai le DVD en question donc je me ferai ma propre opinion.

http://www.forumopera.com/index.php?mact=News,cntnt01,detail,0&cntnt01articleid=2921&cntnt01origid=57&cntnt01lang=fr_FR&cntnt01returnid=54

Il s'agit d'une critique de L'Affaire Makropoulos qui a été filmée.