Auditorium de Dijon

J'ai assisté à l'intégral du Ring en 2 soirées : "L'or du Rhin" et "La Walkyrie" d'une part, "Siegfried" et "Le crépuscule des dieux".
J'ai beaucoup aimé la mise en scène, le jeu des chanteurs, la musique, le décor, les costumes ...
Bien que très décrié et critiqué, et notamment à cause des coupures complètement assumées et connues au départ par le metteur en scène, il n'en est pas moins que ce Ring restera une réelle performance, un magnifique challenge apprécié par la majorité des spectateurs.

Je suis allée écouter "Le Messie" de Haendel dimanche après-midi avec le Concert d'Astrée et Emmanuelle Haïm à la direction. 20 choristes et 20 musiciens pour cette oeuvre m'a paru un peu juste : manque d'épaisseur et de volume, même si la musique et les voix étaient très propres et justes. Un joli moment quand même qui réjouit et fait du bien.

"L'inachevée" de Schubert dimanche après-midi avec Les dissonances de David Grimal, avec en rappel le 2ème mouvement de la 7ème symphonie de Beethoven.
J'attends jeudi la "Symphonie n° 9" de Bruckner avec à la direction de Michael Gielen.

MIMI21 a écrit:

J'attends jeudi la "Symphonie n° 9" de Bruckner avec à la direction de Michael Gielen.

J'y serai aussi et j'en attends beaucoup. J'étais un peu resté "à l'extérieur" de cette oeuvre lors de ma seule expérience avec elle en concert (par l'excellent orchestre de la BBC galloise à Cardiff mais dirigé par Van Steen, un chef de second rang), là avec Gielen ça promet.

Le concerto pour violon de Schoenberg en première partie sera une totale découverte en revanche. Soliste : Michael Barenboim (fils de...).

La soirée d'hier soir était tout simplement magnifique : en première partie, le fils de Daniel Barenboim au violon pour un concerto de Shoenberg et en deuxième partie, la symphonie n° 9 de Bruckner avec l'orchestre symphonique de Baden-Baden et Michael Gielen à la direction.
La présence de 140 musiciens sur la scène a permis de donner toute la puissance à cette oeuvre.

MIMI21 a écrit:

La soirée d'hier soir était tout simplement magnifique : en première partie, le fils de Daniel Barenboim au violon pour un concerto de Shoenberg et en deuxième partie, la symphonie n° 9 de Bruckner avec l'orchestre symphonique de Baden-Baden et Michael Gielen à la direction.
La présence de 140 musiciens sur la scène a permis de donner toute la puissance à cette oeuvre.

Ils n'étaient pas 140 mais une centaine, ce qui est déjà pas mal. Magnifique symphonie effectivement, dirigée assis et de manière minimale par Gielen. Très bel orchestre, notamment les cuivres (cordes pas toujours d'une parfaite homogénéité).
Rien à dire sur le concerto de Schoenberg que je n'ai pas compris.

SCHNELZER A Freak in Burbank
GRIEG Concerto pour piano en la mineur op. 16
SIBELIUS Symphonie nº 6 en ré mineur op. 104

CHAMBER ORCHESTRA OF EUROPE
PIANO Alice Sara Ott
DIRECTION MUSICALE Thomas Dausgaard

Programme nordique ce soir à Dijon. L'occasion de découvrir l'oeuvre de Schnelzer et de Sibelius, ainsi que la nouvelle égérie de DG Alice Sara Ott qui joue pieds nus ! Quant à Dausgaard c'est une valeur sûre dans ce type de répertoire et avec un orchestre de taille réduite.

tomseche89 a écrit:

SCHNELZER A Freak in Burbank
GRIEG Concerto pour piano en la mineur op. 16
SIBELIUS Symphonie nº 6 en ré mineur op. 104

CHAMBER ORCHESTRA OF EUROPE
PIANO Alice Sara Ott
DIRECTION MUSICALE Thomas Dausgaard

Programme nordique ce soir à Dijon. L'occasion de découvrir l'oeuvre de Schnelzer et de Sibelius, ainsi que la nouvelle égérie de DG Alice Sara Ott qui joue pieds nus ! Quant à Dausgaard c'est une valeur sûre dans ce type de répertoire et avec un orchestre de taille réduite.

Superbe soirée !
Freak in Burbank était sans doute la pièce contemporaine la plus enthousiasmante que j'ai vue en concert, loin des œuvres fracassantes et assourdissantes qu'on entend parfois. Le Sibelius était très beau, symphonie chambriste à la fois lyrique et dépouillée, presque pastorale, qui fait la part belle aux cordes et à la petite harmonie (l'harmonie n'est quasiment jamais utilisée). La direction de Dausgaard est enthousiasmante, on sent bien sa ligne directrice et là où il veut en venir, tout s'enchaîne merveilleusement bien. Même l'odieux spectateur qui a applaudi avant même la dernière note terminée n'a pas suffi à gâcher le spectacle (et pourtant !).

Enfin le soi-disant clou de la soirée était en 1ère partie avec le concerto de Grieg par Alice Sara Ott, toute jeune germano-japonaise de 25 ans fine comme une brindille mais qui ne manque pas de puissance pour autant. Interprétation très libre, avec un refus de toute virtuosité gratuite notamment dans un 3e mouvement mené à allure modérée. On ne redécouvre rien mais on prend beaucoup de plaisir à écouter cette oeuvre et à voir la complicité entre elle et Dausgaard, qui dirige un Chamber Orchestra of Europe vraiment parfait et qui s'en donne à coeur joie à la fin. Une pianiste vraiment très intéressante, et en plus de cela très sympathique lors de la séance de dédicaces organisée à l'entracte.

Lundi soir : "Peer Gynt" de Grieg, annoncé comme opéra version semi-scénique.
Résultat : très spécial, car plus pièce de théâtre qu'opéra, orchestre sur la scène avec les "acteurs" qui jouent autour, beaucoup de décalage, d'anachronie et assez dérangeant ... au point que qu'un quart de la salle est parti à l'entracte !!

MIMI21 a écrit:

Lundi soir : "Peer Gynt" de Grieg, annoncé comme opéra version semi-scénique.
Résultat : très spécial, car plus pièce de théâtre qu'opéra, orchestre sur la scène avec les "acteurs" qui jouent autour, beaucoup de décalage, d'anachronie et assez dérangeant ... au point que qu'un quart de la salle est parti à l'entracte !!

C'est bizarre d'annoncer Peer Gynt comme un opéra alors que c'est bien originellement une musique de scène pour une pièce de théâtre.

C'est bizarre du point de vue musicologique, mais si tu veux remplir, je crois que la légitimité de ce petit tour de passe-passe s'impose assez aisément.

Dommage que ça n'ait pas fonctionné, parce que ce peut être une musique de scène qui fonctionne très bien avec quelques fragments, vu le caractère très éclaté de l'œuvre – qui n'est, à mon sens, pas très passionnante en intégralité, en dehors de l'acte IV.

Je prends les choses un peu en route... Mais le concerto de Grieg par Alice Sara Ott était médiocre. En dépit du fait que le piano était tout simplement mal réglé (sentiment partagé par des spectateurs à la sortie du concert, pour avoir surpris quelques conversations), le jeu de la dame aux pieds nus (    ) était pauvre. Aucune ligne directrice, aucune imagination, une oeuvre jouée petit bout par petit bout. Et la technique ne m'a guère plus enchanté, un toucher sans grâce qui ne chante pas et qui tape durement bien souvent. Pour pallier toutes ces lacunes, elle tente de faire neuf, avec des ralentis par ci, des piano par là... Et le nocturne donné en bis... Quelle imagination   


En revanche, un extraordinaire concert par Christian Tetzlaff dans le concerto de Beethoven. J'ai toujours dédaigné ses disques qui, à mon avis, ne lui rendent pas justice. Mais en live, quelle présence ! Des sons inouïs venus presque de l'au-delà dans les aigus. Un engagement total avec des nuances parfaites. Une mise en place rythmique sans anicroche et un sens de la mélodie très bien développé. Le Chamber Orchestra of Europe, dirigé par Jurowski, était également parfait d'engagement, de cohésion et de précision. Un magnifique moment qui aura compté parmi mes plus belles émotions au concert. La Tragique de Schubert donnée en seconde partie reprenait toutes ces qualités avec un COE très bien mené par Jurowski qui gérait très bien la profondeur de champ, les jeux de pupitres, la puissance nécessaire au dramatisme de cette œuvre sans négliger la beauté sonore et la cohésion de la ligne mélodique.

Et aujourd'hui, Anima Eterna et Jos van Immerseel dans un programme autour de Bach. Et bien, c'était un vil concert. D'abord avec la cantate Ich Habe Genug. Le baryton (Thomas Bauer, je crois) était très bien avec une voix très séduisante mais devait composer avec un hautbois sans ampleur et surtout un orchestre totalement brouillon, sans arêtes, sans articulation, incapable de mener une phrase d'un point A à un point B. Le 3ème Brandebourgeois souffrait lui de cordes qui auraient mérité de s'accorder... Quand au concerto en ré mineur de CPE Bach, il a permis de constater que Jos van Immerseel devrait faire quelques exercices pour éviter de hacher toutes ses phrases en sautant quelques notes par-ci par-là au petit bonheur la chance. Un concert du dimanche après-midi en somme.   

Un concert de Grigory Sokolov hier à l'auditorium avec au programme "Chopin" et ... 6 rappels, soit 45 mn supplémentaires de pur bonheur !!

"Les variations Golberg" de Bach au clavecin par Andreas Staier samedi soir ...

Un petit post pour dire tout le bien que j’ai pensé de la production des Noces de Figaro, vue à Dijon en mai. C’est une reprise du festival d’Aix, qui sera redonnée à Saint-Etienne.
Très bons chanteurs, et surtout magnifique mise en scène moderne de Richard Brunel.

Curieusement, alors que j’avais réservé à peine quelques semaines avant, j’étais placée au premier rang, et quasiment au milieu. Même si ça n’est pas idéal d’un point de vue acoustique (on entend trop l’orchestre), c’était intéressant de voir le visage du chef (Jonathan Cohen) pendant la représentation, ses échanges de regards avec les chanteurs, son expression joyeuse et bienveillante tout au long des 3 heures de musique, et la façon dont il guide et soutient le travail des chanteurs.

Fiordiligi a écrit:

et surtout magnifique mise en scène moderne de Richard Brunel.

Ah, ça me fait plaisir de lire ça.

À partir d'un parti pris facile et intenable (le parallèle avec le monde de l'entreprise), quelle virtuosité... et quelle émotion. J'ai été tout à fait cueilli, alors même que le principe de départ m'était plus qu'antipathique. (D'ailleurs Wieler et Morabito, pourtant pas des décorateurs de kermesse, s'étaient méchamment vautrés en s'essayant au même parallèle à Amsterdam.)

Un mot sur le Castor et Pollux (Rameau) donné par Emmanuelle Haïm...

J'ai passé une bonne soirée, en profitant de l'excellente acoustique de l'auditorium pour les voix.

J'ai beaucoup aimé la mise en scène (Barrie Kosky), malgré quelques outrances (vulgarité de quelques scènes et utilisation à l'excès de certains procédés scéniques), qui enferme les personnages dans un sorte de boîte en bois à plusieurs fonds. Mais à la sortie des spectateurs, je crois que j'étais un des rares à avoir apprécié.

Chez les hommes, Henk Neven campe un Pollux convaincant mais un peu raide. Le problème majeur de la soirée concernait plutôt Castor, bien mal tenu et incarné par Pascal Charbonneau, tendu à l'extrême, mangeant toutes les consonnes et piètre acteur. Ca donnait une fratrie composée d'un grand maigre raide comme la justice et un petit sexy falot. Par contre, excellent Jupiter grâce à Frédéric Caton, trop peu employé. Chez les femmes, c'était du très haut niveau avec de magnifiques échanges ou airs entre Emmanuelle de Negri (Tristes apprêts très réussi avec une mise en scène bien pensée) et Gaëlle Arquez, époustouflante. Choeur manquant de souplesse et d'articulation mais ça s'est amélioré au fil des actes. Finalement, un opéra qui valait surtout par ses rôles féminins, c'est un peu ralant vu le sujet et les héros proclamés...

Etonnant pour Charbonneau... il se débrouillait bien dans David et Jonathas pourtant. La tessiture me semblait plus haute pour David, et il jouait plutôt...

Moi qui me demandait si je devais faire le voyage, en fait il n'y aurait eu que pour Arquez (et de Negri, mais je la connais en Telaïre! )

En jetant un coup d'oeil sur le web, je ne suis pas le seul à avoir été déçu par Charbonneau apparemment:

"Si le Pollux un peu sage du baryton Henk Neven se déploie d’acte en acte, le Castor de Pascal Charbonneau pose question. La tessiture et la virtuosité imposées par Rameau malmènent cet interprète fervent mais dépassé par des exigences qu’il affronte vaillamment sans pouvoir en triompher." (La Croix)

"Si Pascal Charbonneau rencontre des difficultés manifestes avec le rôle très tendu de Castor et chante souvent en force, le reste de la distribution mérite les plus vifs éloges." (Les échos)

Si tu envisages de passer à Dijon à un autre moment, il ne faut pas hésiter à faire signe

Jorge a écrit:

En jetant un coup d'oeil sur le web, je ne suis pas le seul à avoir été déçu par Charbonneau apparemment:

"Si le Pollux un peu sage du baryton Henk Neven se déploie d’acte en acte, le Castor de Pascal Charbonneau pose question. La tessiture et la virtuosité imposées par Rameau malmènent cet interprète fervent mais dépassé par des exigences qu’il affronte vaillamment sans pouvoir en triompher." (La Croix)

"Si Pascal Charbonneau rencontre des difficultés manifestes avec le rôle très tendu de Castor et chante souvent en force, le reste de la distribution mérite les plus vifs éloges." (Les échos)

Ah mais je ne remets surtout pas en cause ton jugement!
Mais disons que pour moi c'était plutôt un haute-contre intéressant... et bon

Citation :

Si tu envisages de passer à Dijon à un autre moment, il ne faut pas hésiter à faire signe  

Mais souvent j'y passe juste pour un changement à la gare... et un petit tour dans la ville quand même histoire de s'occuper!

Hier soir, "Katia Kabanova" de Janacek : opéra court (2 h avec entracte), histoire très compréhensible, décor épuré avec malgré tout des prouesses techniques (Katia se noie littéralement à la fin sur scène), solistes à la hauteur des personnages et ambiance très tchèque. Une bonne soirée !

C'était une version pour orchestre réduit, je crois ?

MIMI21 a écrit:

(Katia se noie littéralement à la fin sur scène)

Il a dû être particulièrement difficile de trouver une bonne Kat'a pour chaque soirée.

DavidLeMarrec a écrit:

C'était une version pour orchestre réduit, je crois ?

MIMI21 a écrit:

(Katia se noie littéralement à la fin sur scène)

Il a dû être particulièrement difficile de trouver une bonne Kat'a pour chaque soirée.

C'est toujours ça de pris. À Poitiers on a eu droit à une version piano

DavidLeMarrec a écrit:

MIMI21 a écrit:

(Katia se noie littéralement à la fin sur scène)

Il a dû être particulièrement difficile de trouver une bonne Kat'a pour chaque soirée.

Peuh ! La Bourgogne regorge de gorges de talents !

"Le barbier de Séville" de Rossini hier soir à l'Opéra de Dijon.
Mise en scène de Jean-François Sivadier très contemporaine, moderne dans un décor minimaliste mais très joyeuse, pleine de comique de situation interprétée par de jeunes choristes et vraiment réjouissante.
Bon spectacle pour ma part.

Pas de solistes ni de chef ? Ca me parait quand même essentiel, non ?

calbo a écrit:

Pas de solistes ni de chef ? Ca me parait quand même essentiel, non ?

Bien sûr, et voici le détail :

Orchestre Dijon Bourgogne

Chœur de l’Opéra de Dijon

Direction musicale : Antonino Fogliani

   Le comte Almaviva :Taylor Stayton
   Rosina :Eduarda Melo
   Le Docteur Bartolo :Tiziano Bracci
   Figaro : Armando Noguera
   Basilio : Deyan Vatchkov
   Fiorello : Philippe Spiegel
   Berta :  Jennifer Rhys-Davies

   UN OFFICIER : Zakaria El Bahri
   UN NOTAIRE : Richard Golian
   AMBROGIO : Luc-Emmanuel Betton

A part Melo sue je ne connais que de nom ce sont d'illustres inconnus . Mais si tu as passé une bonne soirée (malgré la mise en scène moderne, rédhibitoire pour moi) c'est le principal

"La Moldau" de Smetana et "La symphonie du nouveau monde" de Dvorak avec l'orchestre de Bruges : Anima Aeterna.

La semaine dernière, c'était "L'empereur" de Beethoven et "L'Ecossaise" de Mendelsohn.

Ce week-end, nous allons à la Philarmonie écouter "La symphonie fantastique" de Berlioz.

Hier soir, "Carmen" dans une mise en scène ultra moderne de Florentine Klepper avec des coupes et des rajouts ...