Ivan Fischer : Liszt - Wagner (Pleyel, 05/03/2011)

Liszt – Wagner : 05/03/2011

Salle Pleyel, Paris

Budapest Festival Orchestra
Ivan Fischer, direction musicale
Petra Lang, Soprano



Franz Liszt :
Danse à l'auberge du village (extrait des Deux Épisodes du Faust de Lenau S.110)

Richard Wagner :
Tannhäuser : Ouverture et Bacchanale
Les Maîtres Chanteurs de Nuremberg : Prélude
Le Crépuscule des Dieux : Voyage de Siegfried sur le Rhin
Le Crépuscule des Dieux : Marche Funèbre de Siegfried
Le Crépuscule des Dieux : Immolation de Brünnhilde



Après le magnifique concert de l'année dernière (Wesendonck-Lieder et Petrouchka), Ivan Fischer et le Budapest Festival Orchestra reviennent accompagnés de Petra Lang pour notre plus grand plaisir.

La première partie s'ouvre donc sur une pièce de Liszt... Faisant la part belle aux cordes, on trouve dès ce début un orchestre très beau et une direction vive de Fischer. Les différentes phases de l'histoire sont très bien rendue. Mais difficile ensuite de bien parler de cette œuvre, cette écoute étant la première pour moi!
Ensuite, on trouve l'ouverture de Tannhäuser. Dès l'apparition des bois au début, on peut entendre certes une belle couleur des bois, mais aussi tout de suite un volume sonore important. Et tout le long de cette ouverture, ce sera en effet très beau dans chaque pupitre mais avec un volume important. Vous me direz, peut importe... et c'est le cas, car les nuances sont là avec une belle gestion de la dynamique et des mouvements. Car cette ouverture est très descente et vive. Du coup, une très belle ouverture.
Pour celle des Maîtres, elle est engagée très rapidement... voir même trop ce qui fait que les premières mesures manquent un peu de mise en place. Toujours à cette même vitesse du début, l'ouverture va par contre être gâchée par un problème de gestion des pupitres. Car pour le coup, les cuivres prennent une place vraiment trop importante dans l'équilibre. L'ouverture étant déjà quelque peu martiale voir pompeuse, elle en devient alors militaire et lourde. La vivacité de la direction est toujours là, mais à trop mettre en avant les cuivres sonnent comme les trompettes du jugement dernier... Du coup cette ouverture est une déception par rapport aux deux pièces précédentes.

Après l'entracte, on trouve uniquement le Crépuscule... Si la déception était relative pour les Maîtres, on retrouve la bonne harmonie dès le voyage sur le Rhin. Chaque thème et motif est bien mis en avant, et les différences de volumes très adaptés. Même si là encore le volume du départ est important, et la suite sera de plus en plus impressionnante. Du coup, on arrive sur une marche funèbre qui fait trembler les murs de Pleyel! Plus qu'une grande lamentation, c'est vraiment la chute d'un héros, la violence qui se dégage de la mort... La force de la direction est impressionnante, poussant l'orchestre dans ses retranchements pour faire passer toute la détresse du moment. Un immense moment que cette marche funèbre! Arrive enfin la mort de Brünnhilde! Conduite avec la même force de persuasion et la même puissance, c'est vraiment la mort d'une déesse que propose Fischer. Petra Lang se doit donc de réussir à tenir face à cet orchestre déchaîné. La chanteuse est toujours aussi convaincante, avec cette voix très expressive. Alors qu'elle est plus habituée aux rôles de soprano, elle tient la ligne sans faillir, lançant des aigus qui donneraient envie à certaines sopranos! Le texte vie avec une diction très expressive. Le seul petit point négatif est que la voix n'explose pas totalement et du coup se retrouve un peu noyée dans la flot orchestrale proposé par Fischer, et il ne faut pas oublier qu'à Pleyel, la voix ne passe souvent pas très bien...

Au final, cette soirée est une vraie réussite! L'orchestre et le chef sont toujours aussi passionnants et passionnés. Le Wagner qu'on a entendu ce soir n'est pas forcément tout à fait en place ou totalement soigné, mais il vie de manière incroyable. On sent toute l'énergie de l'orchestre (il n'y a qu'à voir l'attitude des musiciens) et le chef se démène sur son estrade.


Pour ceux qui n'y étaient pas et qui le regrettent, la vidéo est disponible pendant 4 mois ici : http://www.citedelamusiquelive.tv

Polyeucte a écrit:

Pour ceux qui n'y étaient pas et qui le regrettent, la vidéo est disponible pendant 4 mois ici : http://www.citedelamusiquelive.tv

Merci.

Polyeucte a écrit:

Au final, cette soirée est une vraie réussite! L'orchestre et le chef sont toujours aussi passionnants et passionnés. Le Wagner qu'on a entendu ce soir n'est pas forcément tout à fait en place ou totalement soigné, mais il vie de manière incroyable. On sent toute l'énergie de l'orchestre (il n'y a qu'à voir l'attitude des musiciens) et le chef se démène sur son estrade.

+1

Concernant la puissance de l'orchestre, c'est souvent le cas dans ils sont en gros effectif comme hier soir.
Je ne comprends rien à l'acoustique de cette salle.