Dupin-Wagner-Mendelssohn-Beethoven : 01/10/2011
Salle Pleyel, Paris
Marc-Olivier Dupin : Bagatelle (Création pour orchestre, commande de l'Orchestre Pasdeloup)
Richard Wagner : Wesendonck Lieder (Stehe Still, Schmerzen, Traüme)
Felix Mendelssohn : Concerto pour violon en mi mineur
BIS : 5ème caprice de Paganini
Ludwig van Beethoven : Symphonie n°6 "Pastorale"
Orchestre Pasdeloup
Direction : Wolfgang Doerner
Mezzo-soprano : Nadine Denize
Violon : Tedi Papavrami
Avouons-le tout de suite, mon principal intérêt dans ce concert était la présence de Nadine Denize... Autant dire qu'avant même le début du concert, j'ai été quelque peu douché en constatant qu'il n'y avait que trois sur les cinq Wesendonck qui allaient nous être proposés... Mais commençons pas le commencement...
La Bagatelle de Dupin est une petite pièce pas désagréable, mais qui franchement ne m'a pas marquée du tout. Très sage et gentille, elle n'a rien qui retienne vraiment.
Ensuite arrive Nadine Denize... très classe. Les débuts sont difficiles, avec une voix qui ne sonne que dans les aigus, qui manque de projection... et un trou de mémoire en plein milieu de "Stehe Still". Malgré cela, on reconnaît la grande chanteuse qu'elle a été par des nuances qui sont tentées même si la voix ne les supportes pas toujours. Si "Schmerzen" conserve les traces d'un temps d'échauffement, "Traüme" est un vrai moment de grace. La voix a retrouvé de sa consistance même si la projection reste assez moyenne. Mais là, les délicatesses créées par l'intelligente chanteuse nous donnent un Lied ciselé avec art. Alors notera quelques petites reprises de souffle inhabituelles mais on retiendra surtout le résultat d'une grande poésie ! Surtout que l'orchestre est loin du ciselé de la chanteuse. Souvent trop puissant ou trop martial, il ne va jamais réussir à créer un vrai bel écrin pour ces mélodies de Wagner. Heureusement que Madame Denize était là !
Le concerto de Mendelssohn pâti un peu des mêmes soucis orchestraux que Wagner. On reste dans un son qui manque de dynamique et d'allant. Faute au chef ou à l'orchestre ? Je dirais que c'est réparti. Face à cela, Papavrami fait une assez belle démonstration de virtuosité (renforcée par son bis...), mais sans par contre nous donner cet emportement qui est caractéristique de ce concerto. Trop carré et en place pour vraiment fasciner ou faire rêver, je suis resté en dehors.
Et puis la symphonie obligée de Beethoven... Comment dire... l'orchestre était toujours un peu opaque et lourd, la direction sans grande poésie ou force. On est dans une exécution assez propre, mais sans rien de passionnant alors que les climats sont si différenciés dans cette partition. L'ennui n'était jamais loin durant toute cette symphonie, ce qui est un comble pour l'oeuvre.
Au final, un concert assez décevant déjà pour des Wesendonck tronqués, mais aussi par un orchestre qui manque cruellement de vie et de soin. Et puis vu que le chef n'a rien d'un grand visionnaire, on est tombé dans un concert très "poli" qui semblait bien convenir à la population de la salle. Première expérience des concerts Pasdeloup de 16h le samedi, je pense que j'éviterai à l'avenir : moyenne d'âge très élevée, présence d'enfants emmenés de force et qui du coup font du bruit... en gros un public pas très discret.
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Les Carnets d'Erik, le retour!