Opéra de Lille 2013-2014

Reçu aujourd'hui le programme de la nouvelle saison.
Cette saison fête les 10 ans de la réouverture de cette maison.

Opéras :
Lucia di Lammermoor
Quartett de Luca Francesconi
Tragedy of a friendship de Jan Fabre (spectacle musical)
La Petite Renarde rusée
Escorial de Josse De Pauw (spectacle musical)
La Finta Giardiniera
Elena de Francesco Cavalli
Orfeo 14 [Vol.1] de Helmut Oehring (création)

Concerts :
Aci, Galatea e Polifermo de Haendel
Le Messie de Haendel
Xavier de Maistre / Magali Mosnier / Tamestit (Trios de Britten, Fauré, Debussy)
Sur 3 soirs, Quatuor Ebène / Quatuor Jérusalem / Quatuor Artis ( Vienne 1800 : Beethoven, Mozart, Haydn ,...)

Récitals :
Aleksandra Kurzak / James Vaughan (Schubert, Brahms, Berg, Strauss, Fauré + compositeurs russes et polonais du 19ème siècle)
Patricia Petibon / Susan Manoff (Hann, Bernstein, Poulenc, Granados)

Plus les spectacles de danse.

Si vous voulez plus de renseignements, surtout pour les opéras, dites-le.

J'ai enfin reçu le programme moi aussi. Je suis vraiment très déçue… Je n'irai pas voir grand chose l'an prochain

Mariefran a écrit:

J'ai enfin reçu le programme moi aussi. Je suis vraiment très déçue… Je n'irai pas voir grand chose l'an prochain

Jan Fabre est a priori à éviter, mais La Petite Renarde, La Finta, les Haendel peuvent valoir le coup, selon la distribution. Les quatuors et les trios aussi !
Pour les oeuvres contemporaines, je ne sais pas.

Citation :

Quartett de Luca Francesconi

C'est passé à Paris cette saison. J'en ai eu des échos mitigés, tout dépend si tu aimes la musique contemporaine (et puis le côté je-bidouille-le-théâtre-parce-qu'une-intrigue-c'est-petit-bourgeois).

Citation :

Orfeo 14 [Vol.1]

Et après on se demande pourquoi les gens ne vont pas voir les créations ! C'est pour dire quoi, que ça ne s'adresse qu'aux universitaires et bibiliothécaires ?


Ca sent l'économie effectivement... et pourquoi deux créations ? J'espère au moins qu'elles sont accessibles, sinon le lieu va ressembler au Kalarahi hors saison.

Hippolyte a écrit:

Mariefran a écrit:

J'ai enfin reçu le programme moi aussi. Je suis vraiment très déçue… Je n'irai pas voir grand chose l'an prochain

Jan Fabre est a priori à éviter, mais La Petite Renarde, La Finta, les Haendel peuvent valoir le coup, selon la distribution. Les quatuors et les trios aussi !
Pour les oeuvres contemporaines, je ne sais pas.

Voilà, c'est ce que je compte aller écouter… Du coup je me tâte pour prendre des premières catégories. Qu'est ce que ça vaut le quatuor Artis ? Les Ebene et Jerusalem, je connais

Ca fait longtemps que ne j'ai pas entendu les Artis, mais j'en ai un très bon souvenir (quintette de Schumann flamboyant avec Stefan Vladar, il y a déjà une bonne dizaine d'années). Je m'étonne que leur carrière discographique soit relativement modeste (leur site montre l'existence d'une trentaine de CD tout de même, mais ils sont mal distribués - pas mal de choses chez Sony). Ils ont toujours une série de concerts en abonnement au Musikverein et sont actuellement les seuls à avoir cet honneur dans cette salle. Il y a des chances qu'ils soient restés très bons.

Merci, en plus ils joueront les "Dissonances", c'est alléchant !

Je pense faire le programme d'Hippolyte + Elena de Cavalli (création cet été à Aix dirigée par Leonardo Garcia Alarcon et la Capella Mediterranea ; MES : Jean-Yves Ruf).
Je rajoute les distributions des 3 "gros" opéras pour discussion.

Lucia Di Lammermoor (nouvelle production)
Direction : Roberto Rizzi Brignoli
MES : Stanislas Nordey
Orchestre de Picardie
Choeur de l'Opéra de Lille

Lord Enrico Ashton : Roman Burdenko
Lucia : Rachele Gilmore
Sir Edgardo de Ravenswood : Alexey Dolgov
Lord Arturo Bucklaw : Philippe Talbot
Raimondo Bidebent : Scott Conner
Alisa : Julie Pasturaud
Normanno : Enrico Casari


La Petite Renarde rusée (co-production Strasbourg/Lille)
Direction : Franck Ollu
MES : Robert Carsen
Orchestre national de Lille / Choeur de l'Opéra de Lille
Choeur Maîtrisien du consevatoire de Wasquehal

La Renarde : Elena Tsallagova
Le Renard : Jurgita Adamonyte
Le Gard-chasse : Oliver Zwarg
L'Instituteur, le Moustique : Alan Oke
Le Curé, le Blaireau : Krzysztof Borysiewicz
Harasta, le braconnier : Derek Welton
La femme du garde-chasse, le Hibou : Salomé Haller
la femme de l'aubergiste : Irène Candelier

La Finta Giardiniera (nouvelle production)
Direction : Emmanuelle Haïm
MES : David Lescot
Le Concert d'Astrée

Don Anchise, Podesta : Carlo Allemano
Sandrina : Erin Morley
Comte Belfiore : Enea Scala
Arminda : Marie-Adeline Henry
Ramino : Marie-Claude Chappuis
Serpetta : Maria-Virginia Savastano
Roberto ( Nardo) : Nicolay Borchev

A celà j'ajoute les 2 Haendel.

Aci, Galatea e Polifemo
Direction : Emmanuelle Haïm
Le Concert d'Astrée

Aci : Sonya Yoncheva
Galatea : Delphine Galou
Polifemo : Laurent Naouri

Le Messie (enregistrement live)
Direction : Emmanuelle Haïm
Le Concert d'Astrée (Choeur et Orchestre)

Lucy Crowe : soprano
Tim Mead : contre-ténor
Andrew Staples : ténor
Christopher Purves : basse

Voilà

Pour Aci, Galatea e Polifemo, Galou et Naouri c'est du beau monde.

Pas très passionnant tout cela . La petite renarde rusée de Janacek peut être mais ayant été déjà très sur la réserve pour la Jenufa de cette année .....

Et l'Elena de Cavalli ??

C'est avec qui ?

Montfort

Montfort a écrit:

Et l'Elena de Cavalli ??

C'est avec qui ?

Montfort

Je suppose que c'est le même spectacle qu'à Aix et Versailles (je n'ai plus la distribution en tête). Je vais le voir à Aix, je ferai un CR si je trouve le temps (et si c'est vraiment bien ça risque de coûter moins cher de prendre le TGV pour aller revoir le spectacle à Lille que de payer les prix demandés à Versailles...).

C'est ça, création à Aix-en-Provence.
Mise en scène de Jean-Yves Ruf, avec Ernöke Barath, Kangmin Justin Kim, Fernado Guimarses, Giuseppina Bridelli, Ridrigo Ferreira.
C'est à voir ? ça dure 3h30…

Dans la présentation il est dit que l'oeuvre était considérée comme perdue. Donc,.... première "mondiale" à Aix depuis 1659 !!!!

Est-ce que la distribution de Lucia vous semble bonne ?

Mariefran a écrit:

C'est ça, création à Aix-en-Provence.
Mise en scène de Jean-Yves Ruf, avec Ernöke Barath, Kangmin Justin Kim, Fernado Guimarses, Giuseppina Bridelli, Ridrigo Ferreira.
C'est à voir ? ça dure 3h30…

Merci pour ces information - sais-tu qui sont le chef et l'orchestre ?
Difficile de répondre au "c'est à voir ?" puisque apparemment l'oeuvre n'a pas été donnée depuis des siècles - mais Cavalli me semble être un compositeur tout à fait intéressant ; j'avais été scotché par sa Didone au TCE l'an dernier - à priori, c'est le genre de spectacle qui pour moi pourrait justifier un déplacement depuis Paris.

Montfort

Lysandre a écrit:

Est-ce que la distribution de Lucia vous semble bonne ?

Rachele Gilmore, c'est clairement pas une voix énorme.
Je l'ai entendue deux fois à Genève, dans l'Alice de Chin et dans Blonchen ; dans les deux cas, musicienne fine et chanteuse extrêmement pugnace, voire bravache (Blondchen, au pied levé pour un seul soir).
Le timbre ne manque pas de séduction, dans l'absolu ; mais dans le relatif, ce n'est pas forcément le genre de voix que je voudrais entendre dans Lucia.
A voir dans sa dimension scénique.
Pour plus d'infos et pour se faire une idée de la voix, notamment dans Lucia, justement : http://fr.wikipedia.org/wiki/Rachele_Gilmore et http://rachelegilmore.com/media/ .
Autre écho ici : http://www.forumopera.com/index.php?mact=News,cntnt01,detail,0&cntnt01articleid=2089&cntnt01returnid=25 !

Montfort a écrit:

Mariefran a écrit:

C'est ça, création à Aix-en-Provence.
Mise en scène de Jean-Yves Ruf, avec Ernöke Barath, Kangmin Justin Kim, Fernado Guimarses, Giuseppina Bridelli, Ridrigo Ferreira.
C'est à voir ? ça dure 3h30…

Merci pour ces information - sais-tu qui sont le chef et l'orchestre ?
Difficile de répondre au "c'est à voir ?" puisque apparemment l'oeuvre n'a pas été donnée depuis des siècles - mais Cavalli me semble être un compositeur tout à fait intéressant ; j'avais été scotché par sa Didone au TCE l'an dernier - à priori, c'est le genre de spectacle qui pour moi pourrait justifier un déplacement depuis Paris.

Alors je ne veux décourager personne, mais le Cavalli donné par Leonardo Alarcon sera une super-méga-daube, je suis même prêt à le gager.

Il y a des signes qui ne trompent pas. D'abord l'effrayante évolution de la carrière d'Alarcon, qui se tourne de plus en plus vers des pratiques musicalement douteuses (rajouts d'instruments anachroniques, rajouts de bouts musicaux, détournement des instrumentations, harmonies, etc.). Ensuite, les extraits instrumentaux calamiteux de cette Elena sur le disque de Naïve (avec von Otter). Enfin, le fait que cette "partition" soit disant "perdue", cela veut dire à coup sûr que Alarcon s'est trouvé "obligé" de colmater les trous... et alors là les paris sont ouverts, cela va être une véritable saucisse !! Il va y avoir de tout et n'importe quoi.

Je suis de prêt l'évolution interprétative de Cavalli, et donc j'irais peut-être à Aix malgré tout... Mais je le déconseille fortement.

En tout cas, Montfort, si tu as été séduit par la Didone donnée par Christie --- Cavalli à son summum, interprété de manière fidèle, nette et précise... tu vas être très surpris par la bouillie floue de Alarcon, je te préviens. Ne pas s'attendre à écouter du Cavalli, mais plutôt du Cavalarcon...

Froberger a écrit:

Montfort a écrit:

Mariefran a écrit:

C'est ça, création à Aix-en-Provence.
Mise en scène de Jean-Yves Ruf, avec Ernöke Barath, Kangmin Justin Kim, Fernado Guimarses, Giuseppina Bridelli, Ridrigo Ferreira.
C'est à voir ? ça dure 3h30…

Merci pour ces information - sais-tu qui sont le chef et l'orchestre ?
Difficile de répondre au "c'est à voir ?" puisque apparemment l'oeuvre n'a pas été donnée depuis des siècles - mais Cavalli me semble être un compositeur tout à fait intéressant ; j'avais été scotché par sa Didone au TCE l'an dernier - à priori, c'est le genre de spectacle qui pour moi pourrait justifier un déplacement depuis Paris.

Alors je ne veux décourager personne, mais le Cavalli donné par Leonardo Alarcon sera une super-méga-daube, je suis même prêt à le gager.

Il y a des signes qui ne trompent pas. D'abord l'effrayante évolution de la carrière d'Alarcon, qui se tourne de plus en plus vers des pratiques musicalement douteuses (rajouts d'instruments anachroniques, rajouts de bouts musicaux, détournement des instrumentations, harmonies, etc.). Ensuite, les extraits instrumentaux calamiteux de cette Elena sur le disque de Naïve (avec von Otter). Enfin, le fait que cette "partition" soit disant "perdue", cela veut dire à coup sûr que Alarcon s'est trouvé "obligé" de colmater les trous... et alors là les paris sont ouverts, cela va être une véritable saucisse !! Il va y avoir de tout et n'importe quoi.

Je suis de prêt l'évolution interprétative de Cavalli, et donc j'irais peut-être à Aix malgré tout... Mais je le déconseille fortement.

En tout cas, Montfort, si tu as été séduit par la Didone donnée par Christie --- Cavalli à son summum, interprété de manière fidèle, nette et précise... tu vas être très surpris par la bouillie floue de Alarcon, je te préviens. Ne pas s'attendre à écouter du Cavalli, mais plutôt du Cavalarcon...

Petite question : si on a aimé (voire beaucoup aimé) l'Egisto donné par Vincent Dumestre au Comique (je l'apprécie plus qu'Alarcon, mais à tes yeux ils sont du même bois, non?), que fait-on? Sera-ce du même acabit ou l'aspect partiellement perdu de la partition annonce-t-il des choses effrayantes?

Ino a écrit:

Petite question : si on a aimé (voire beaucoup aimé) l'Egisto donné par Vincent Dumestre au Comique (je l'apprécie plus qu'Alarcon, mais à tes yeux ils sont du même bois, non?), que fait-on? Sera-ce du même acabit ou l'aspect partiellement perdu de la partition annonce-t-il des choses effrayantes?

Bien qu'il y ait des points communs, je ne suis pas sûr que les défauts de Dumestre soient exactement les défauts d'Alarcon.


--- Dumestre peichait par manque de compétence à diriger son ensemble correctement : il s'ensuivait qu'une œuvre à la fois drôle et touchante tombait à plat, c'était sec, et plombé (pas aidé par la mise en scène). Il avait du mauvais goût par certain endroit comme dans l'harmonisation du lamento de Druet aux accents infabulés de Didon et Énée, et son continuo n'était pas très doué ; Dumestre n'était réellement à l'aise que dans l'improvisation, ce qui lui a fait rajouté des ritournelles-chaconnes. En gros, il faisait du tiède avec un matériel de qualité, ce qui me chagrinait était que c'était une occasion de perdue de convaincre de l'intérêt de Cavalli.


--- Alarcon lui dénature beaucoup plus profondément la musique. Je ne sais pas quel(s) gadget(s) il trouvera pour l'Elena. Dans le récital avec von Otter il rajoute déjà des parties ad lib de flute qui n'existent pas. Et je ne sais pas quelle proportion de la musique qu'il appelle "sinfonia" de Cavalli a été écrite par Cavalli. Ça ne ressemble à rien de ce que je connais en texture instrumentale (et pourtant je collectionne les éditions, manuscrits et autres documents de Cavalli) :
http://www.qobuz.com/album/anne-sofie-von-otter-sogno-barocco/0822189021726
Il n'y a jamais eu de percussions chez Cavalli, et il risque aussi d'en saupoudrer tout l'opéra... Bref.

Je n'invente tout ce que je dis. Je vous invite à aller voir la "reconstruction" d'Alarcon d'une autre partition du baroque italien, Nabucco :
http://sites.radiofrance.fr/francemusique/em/soirees_lyriques/emission.php?e_id=26&d_id=515002649
Cliquez sur "Concert", vous allez voir. C'est peut-être très chouette, et comme beaucoup de chose que fait Alarcon, divertissant, mais ce n'est pas (avec les flutes de pan et le dulcimer, et les instruments new-age et la réverbération forcée post-produite) de la musique qui a été écrite au 17e.


Je pense que si tu as aimé Dumestre, tu pourrais bien aimer Alarcon. Mais je pense que quelqu'un qui a aimé la Didone par Christie risque d'être bien déçu par l'Elena de Alarcon.

En fait Ino, puisque tu as aimé l'Egisto, et que tu es, me semble-t-il, fan de Sandrine Piau, je te conseille très très vivement le magnifique Ormindo de Cavalli par Corréas et ses Paladins.



http://www.amazon.fr/Francesco-Cavalli-LOrmindo/dp/B000PMGQ1A
http://www.qobuz.com/album/francesco-cavalli-lormindo-integrale/7619990101968

(Je signale au passage qu'après d'intenses efforts, Qobuz est désormais la plateforme qui réunit le plus d'oeuvre de Cavalli à l'écoute... Et cela en grande partie à cause des efforts méticuleux de catalogue de Yves Riesel que je salue au passage.)

Cet enregistrement des Paladins est radieux, et le testament de ce qu'une bonne interprétation d'une œuvre de Cavalli peut donner : une incroyable voluptée et une musicalité qui flirte très largement avec les plus hauts sommets du baroque italien.

Ah ben bravo, je l'ai pris dans mon abonnement…

Froberger a écrit:

Montfort a écrit:

Mariefran a écrit:

C'est ça, création à Aix-en-Provence.
Mise en scène de Jean-Yves Ruf, avec Ernöke Barath, Kangmin Justin Kim, Fernado Guimarses, Giuseppina Bridelli, Ridrigo Ferreira.
C'est à voir ? ça dure 3h30…

 Merci pour ces information - sais-tu qui sont le chef et l'orchestre ?
Difficile de répondre au "c'est à voir ?" puisque apparemment l'oeuvre n'a pas été donnée depuis des siècles - mais Cavalli me semble être un compositeur tout à fait intéressant ;  j'avais été scotché par sa Didone au TCE l'an dernier - à priori, c'est le genre de spectacle qui pour moi pourrait justifier un déplacement depuis Paris.

Alors je ne veux décourager personne, mais le Cavalli donné par Leonardo Alarcon sera une super-méga-daube, je suis même prêt à le gager.

Il y a des signes qui ne trompent pas. D'abord l'effrayante évolution de la carrière d'Alarcon, qui se tourne de plus en plus vers des pratiques musicalement douteuses (rajouts d'instruments anachroniques, rajouts de bouts musicaux, détournement des instrumentations, harmonies, etc.). Ensuite, les extraits instrumentaux calamiteux de cette Elena sur le disque de Naïve (avec von Otter). Enfin, le fait que cette "partition" soit disant "perdue", cela veut dire à coup sûr que Alarcon s'est trouvé "obligé" de colmater les trous... et alors là les paris sont ouverts, cela va être une véritable saucisse !! Il va y avoir de tout et n'importe quoi.

Je suis de prêt l'évolution interprétative de Cavalli, et donc j'irais peut-être à Aix malgré tout... Mais je le déconseille fortement.

En tout cas, Montfort, si tu as été séduit par la Didone donnée par Christie --- Cavalli à son summum, interprété de manière fidèle, nette et précise... tu vas être très surpris par la bouillie floue de Alarcon, je te préviens. Ne pas s'attendre à écouter du Cavalli, mais plutôt du Cavalarcon...

Si on en juge par les critiques et les commentaires enthousiastes, il semblerait que tu sois dans l'erreur...
Je ferai peut être le déplacement à Lille.

Montfort

Montfort a écrit:

Si on en juge par les critiques et les commentaires enthousiastes, il semblerait que tu sois dans l'erreur...
Je ferai peut être le déplacement à Lille.

Bon, de toute façon les critiques sont souvent ineptes (on pourrait dire qu'ils disent "bon" quand c'est mauvais et "mauvais" quand c'est bon, mais en réalité il n'y a généralement aucune corrélation, pas même négative, entre ce que raconte un critique et la réalité).

Néanmoins, le live est disponible en ligne :
http://fr.medici.tv/#!/elena-cavalli-aix-en-provence

Je viens tout juste de regarder le Prologue et je suis plutôt vraiment enthousiaste. Pour le moment aucun des excès et déformations que je redoutais, ça n'a rien à voir avec le travail méticuleux fait par les Arts Florissants pour la Didone, mais je suis vraiment agréablement surpris et je regarderais volontiers le reste tout de suite si je ne piquais pas du nez (réveil ce matin à 6h). Alors ça sera gardé précieusement pour plus tard.

Les petites choses qui me font un peu peur : je me demande si le comique n'est pas surfait au détriment du tragique ; et je me demande s'il y a eu assez de temps pour mettre en place (vocalement) les duos/trios car les voix ne semble pas toujours bien s'accorder.

Et pour info, je ne demande/demandais pas mieux qu'à me tromper !!!

Froberger a écrit:

Et pour info, je ne demande/demandais pas mieux qu'à me tromper !!!

 tu m'avais rendu encore plus sceptique que toi (ou presque, hein), et j'ai en effet pris les critiques avec circonspection ; j'suis très surpris de lire ton enthousiasme (c'est pas tous les jours huhu), et rudement content que ce soit peut-être une nouvelle occasion d'écouter un bon Cavalli (après la Didone ET l'Egisto, si, si)

Ino a écrit:

Froberger a écrit:

Et pour info, je ne demande/demandais pas mieux qu'à me tromper !!!

 tu m'avais rendu encore plus sceptique que toi (ou presque, hein), et j'ai en effet pris les critiques avec circonspection ; j'suis très surpris de lire ton enthousiasme (c'est pas tous les jours huhu), et rudement content que ce soit peut-être une nouvelle occasion d'écouter un bon Cavalli (après la Didone ET l'Egisto, si, si)

J'ai donc tout vu et c'est un régal, aux antipodes de ce que j'attendais.

Je pense que c'est à peu près l'une des rares productions qui se met exactement dans l'esprit de Cavalli : Cavalli est un grand compositeur, mais la Venise du milieu du 17e était un environnement "commercial", l'opéra était un divertissement qui devait attirer un suffisamment large public pour arriver à l'équilibre budgétaire d'une part ; d'autre part comme la majorité de l'argent était dépensé dans les cachets de chanteurs, on faisait les mises-en-scène avec les moyens de bord. Cette production a cette saveur très authentique d'une pièce de théâtre en musique : le verbe est fort, et cela sans jamais tomber dans la caricature du parler-chanter (comme parfois malheureusement le fait Corréas). L'orchestre est toujours juste, jamais trop présent. Ariel Rychter et Alarcon aux clavecins sont superbes.

Il est très pertinent de mentionner l'Egisto de Dumestre comme le contraste exacte de cette production : cette production paraissait s'éterniser parce que la direction ne permettait pas au texte de vivre (notamment par une direction qui ne permettait pas aux chanteurs de "jouer" et de s'exprimer) ; par contraste, les trios et duos de l'Egisto étaient merveilleusement en place comme des petits madrigaux --- penser aux finaux des deux premiers actes.

Ici, chacun des chanteurs à la liberté pour habiter son personnage, comme on l'entend dans les reprises, et les ornementations, toutes parfaitement en style et appropriées.

La musique, la direction, les chanteurs, tout cela très bon... mais j'avoue aussi beaucoup aimer la mise-en-scène, qui tient bien la route. De très beaux tableaux (à commencer par l'ouverture de l'Acte 1 qui est vraiment belle avec trois fois rien). À noter c'est la première fois que je vois un travestissement aussi réussi (avec la beauté ambigüe de Ménélas...).

Bref, il faudra que je détaille un peu plus, mais permettez moi de retirer tout ce que j'avais pu dire de mauvais sur cette production en particulier. Si vous avez la possibilité d'y aller, allez y !!!