Si j'aime le jazz...

Fin saxophoniste, remarquable arrangeur dans la ligne de Gigi Gryce.

Alifie a écrit:

la citation avait trait à un ancien commentaire de Mélo sur Bitches Brew.

...que je n'ai jamais désavouée, d'ailleurs
Tu as meilleure mémoire que moi, j'avais oublié ce commentaire

Oui, mais tu es maintenant sur la bonne voie, celle de la rédemption intersidérale, depuis que tu écoutes Archie Shepp : /watch?v=vAVXGWEumUc&t=2460 

http://www.radiopopolare.it/un-ricordo-del-geniale-produttore-hal-willner



beaucoup plus détaillé, toujours en italien : www.musicajazz.it/hal-willner

n.b. le premier se lit très bien avec google traduction (+ Chrome pour le second)

Pour me remettre de l'annulation du concert Steve Coleman à la Maison de la Radio samedi prochain, qui m'aurait permis de faire connaissance : vous auriez des albums à me conseiller pour défrichage ?

c'est un message crypté ?   Steve et pas Ornette, que pour le coup je connais et vénère.
Mais ça ne peut pas faire de mal de réécouter effectivement

PS: j'avais pas fait attention au smiley, limpide pourtant.
Ah ! les bons mots de Benedictus !

PS 2: A part ça qu'est-ce qui vaut à ce pauvre Steve d'être voué aux gémonies? Le côté fanfare funk?

Attention, ce n'est pas parce que je n'ai pas trop accroché aux albums de Steve que darkmagus et Arnaud m'avaient recommandés que d'autres n'y trouveront pas leur compte (objectivement, c'est très loin d'être négligeable.)

Et subjectivement d'où vient ton opprobre ?

PS: Le sujet a peut-être été traité plus haut, je n'ai pas repris les pages qui précèdent.

Voici des choses que je suis allé repêcher en Playlist:

Encore une fois, ce n'est pas de l'opprobre, plutôt un constat de faible compatibilité.

Tout ce qu’a dit Benedictus me semble assez juste, et ce n’est pas parce-que j’ai posté un disque en playlist hier que je suis un grand fan.

Je n’avais pas écouté Steve Coleman depuis pas mal de temps, et sur ce disque, il y a tout ce qu’il faut (du rythme, de très belles sonorités des saxes, un discours cohérent…) mais ça n’est pas un chef-d’œuvre : il manque l’essentiel, ce supplément d’âme qui fait pencher la musique soit du côté pêchu et jubilatoire, (encore que sur le dernier thème on s’en approche, grâce à l’intervention de David Murray), soit du côté sombre et inquiétant, soit du côté foldingue, déjanté ou sarcastique, rien de tout ça ici.

Pour le reste de sa discographie, j’en suis resté aux années 80/90, et j’ai du mal dans mon souvenir à différencier les quelques albums que j’ai, la seule chose dont je me souviens, c’est qu’aucun d'eux ne m’a fait sauter au plafond, mais c’est très écoutable, et j’ai vu que quelques uns de ces albums faisaient référence auprès des spécialistes du genre. ("Transmigration", "Sine Die", "Myths, modes and means")

Dans ce style, je préfère pour ma part les albums du RH Factor de Roy Hargrove.

Arnaud sera sûrement de meilleur conseil.

Merci pour ton retour, qui, conjugué aux mises en garde de Benedictus semble présager un passage du gué périlleux (mais comme à vous entendre, il n'y coule que de l'eau tiède ... pas grand risque). A suivre

La musique de Steve Coleman tiède?


Deux contre exemples :
Synovial Joints (dont à parlé Benedictus)


Morphogenesis


Deux disques complexes, ambitieux, riches et audacieux!  

Tiède Coleman



Heureusement qu'on est là Arnaud.

Non, ce n'est pas ce que j'ai dit (darkmagus non plus, d'ailleurs.)

C'est juste.

https://www.cnrtl.fr/definition/ti%C3%A8de

En tout cas, voilà de quoi me nourrir pour pour voir si je suis thermoSteveColemanien compatible, et DavidMurrayien, et RHFactorien.
J'ai du pain sur la planche

Echange en MP entre Alifie et votre serviteur à propos d'Han Bennink.

Thelonious a écrit:

Je  découvre Bennik ces jours derniers et j'ai écouté pas mal de choses sur vos conseils.
Je suis perplexe et je voulais ton avis. Il est évident que c'est un très bon batteur (technicité, originalité), mais il a également des particularités qui me pourrissent l'écoute. c'est tout de même un très gros bourrin avec peu de dynamique. Il frappe fort en continu, même aux balais... Le Brubeck des baguettes.
Il est également très rigide. J'ai regardé des vidéos qui m'ont confirmé que malgré sa souplesse des poignets, il joue beaucoup avec les avants-bras. Tout ça est lié et même si ça fonctionne dans les choses un peu Free, c'est vraiment pas terrible sur les morceaux swings. Il ne navigue pas assez autour du temps.
J'essaie pas de le démonter, mais juste de comprendre ce que vous aimez tant chez ce batteur qui me semble mineur comme dirait Dark sur d'autres sujets    . Je ne veux pas écrire ça sur le fil sinon, je risque encore de me faire taper sur les doigts.
A côté de ça, il a joué sur de très très bon disque. J'aurais pas du l'écouter aussi attentivement    .

Alifie a écrit:

Tu pourrais tout à fait, d'autant plus que ce que tu pointes est on ne peut plus évident : Bennink n'est ni Connie Kay, ni Paul Motian et est très loin pour la subtilité de Kenny Clarke, son modèle, et plus près, pour s'en tenir aux batteurs old-school, d'un Buddy Rich par ex., pour l'énergie comme pour le manque de finesse (l'égo surdimensionné en moins).

Ce qui fait sa valeur, outre son originalité et son inventivité (indéniables mais dans le registre free, sans quoi on n'entend en effet qu'un bourrin au jeu hypertrophié sans grande nuance), c'est ce qu'avec Misha Mengelberg et ICP ils ont pu apporter, à savoir de la fantaisie et de l'humour, au free-jazz européen, globalement assez compassé, plus la capacité, de par leur formation, leurs goûts personnels et leur activité d'accompagnateurs à leurs débuts, d'établir en continuité, ce qui n'a pas été si courant dans le free européen, des ponts entre tradition (récente) et modernité débridée, comme avec leurs relectures des répertoires de Monk et Herbie Nichols. Enfin, Bennink, c'est un personnage plutôt réjouissant, même si on ne peut pas s'arrêter à ça pour évaluer son importance dans le jazz européen.

En fait, tu pourrais poster cet échange sur le fil Si j'aime le jazz : je pense qu'arnaud, grand connaisseur de batteurs, mais assez peu amateur, il me semble, de free-jazz européen, devrait largement abonder dans ton sens (il a au moins écouté Bennink avec Braxton, ce qui lui évitera le pensum d'en écouter plus).  

P.S. vidéo compromettante, qui illustre bien ton constat, mais assez tout de même :
/watch?v=7Q1XL3WEl08

Thelonious a écrit:

P.S. vidéo compromettante, qui illustre bien ton constat, mais assez tout de même :
/watch?v=7Q1XL3WEl08

On comprend pourquoi le gouvernement cherche à tout prix à prolonger le télétravail.

www.jazzmagazine.com/jazzlive/henry-grimes-deuxieme-disparition



  www.jazzmagazine.com/jazzlive/seconde-disparition-de-guiseppi-logan

J'avais vu un documentaire poignant sur Logan.
Saleté de virus!

Bonjour les savant·e·s
En me repenchant sur l'album Music for The Gift de Terry Riley, je lis sur le site de l'IRCAM
http://brahms.ircam.fr/works/work/33161/
"Information sur l'électronique
Dispositif électronique : sons fixés sur support (tape is a looped manipulation of the Chet Baker Quartet performance) "
Sauriez vous de quelle performance il s'agit ? Ou, si c'est celle ci:

Spoiler:

si elle existe indépendamment de son re-travail par Terry Riley
(je connais assez mal et Terry Riley, et Chet Baker)

PS: trouvé ceci qui donne en partie, quelques réponses
http://www.dmute.net/disque/23074/Terry-Riley/Music-for-the-Gift.html

sources diverses : https://soundamerican.org/issues/change/terry-rileys-gift

Andrew V. Uroskie - Between the Black Box and the White Cube: Expanded Cinema and Postwar Art, University of Chicago Press, 2014

p. 203 :

Robert Carl - Terry Riley's In C -Oxford University Press, 2009

pp. 35-37 :

Le seul enregistrement de So What référencé dans la discographie de Chet Baker, c'est celui-ci, à Liège, l'année suivante : /watch?v=LTouowpVejQ

https://johnnygriffineddielockjawdavis.bandcamp.com/track/tickle-toe

L'album est sorti il y a quelques mois, mais n'est pas encore disponible à l'écoute en ligne.

Dans les pas de Rastalifie, je découvre Teddy Wilson...  
J'ai beaucoup aimé ces deux albums en particulier :

Alifie a écrit:

https://storyvillerecords.bandcamp.com/album/in-copenhagen-4

Alifie a écrit:

https://storyvillerecords.bandcamp.com/album/alone

Je ne m'explique pas très bien sa faible notoriété.
Il était pourtant un pianiste très très brillant... Il a eu très grande carrière sur presque 70 ans... Il a joué avec parmi les plus fameux musiciens de son époque... Sa discographie est pléthorique... A première vue, je ne vois pas trop ce qu'il lui manque pour être plus célèbre

Heu, mais Teddy Wilson a été célèbre dès les années 30, avec ses petites formations comprenant notamment Billie Holiday et Lester Young et sa participation au trio de Benny Goodman : néthou, qui maîtrise largement le sujet (darkmagus est disqualifié, il n'écoute que Monk comme pianiste), t'en dira certainement plus long que moi.

Il n'y pas eu la moindre inflexion dans son jeu durant sa longue carrière (aucune influence bop, cool ou autre), ce qui explique peut-être qu'on le considère plus comme un musicien uniquement attaché au swing d'avant-guerre : comme tu as pu le constater, à peu près tout ce qu'il a enregistré par la suite est pourtant toujours très séduisant.

mabuse a écrit:

Je ne m'explique pas très bien sa faible notoriété.
Il était pourtant un pianiste très très brillant... Il a eu très grande carrière sur presque 70 ans... Il a joué avec parmi les plus fameux musiciens de son époque... Sa discographie est pléthorique... A première vue, je ne vois pas trop ce qu'il lui manque pour être plus célèbre

L'envie, peut-être ?
Musicien ou bonhomme, il est toujours resté très discret.
Peut-être aussi parce qu'on l'associe à un accompagnateur-arrangeur (les merveilleuses sessions avec Billie Holiday pour Columbia dans les années 30), alors-même qu'il a gravé beaucoup sous son nom (en petites formations et en trio-solo).
Peut-être aussi parce que son jazz est resté cantonné à un style middle léché sans pencher vers un peu plus de modernité.
Peut-être aussi (et surtout ?) parce qu'il a été proche, et dans une période où il n'était vraiment pas bon de le crier sur les toits, du PC américain et de ses épigones (voir pour ça sa page Wikipédia américaine, la française est indigente).

J'ai fait mes devoirs, tonton néthou...

J'ai écouté ce numéro du "Matin des musiciens" du 22 avril 2014 consacrée à Teddy Wilson :
 https://www.francemusique.fr/emissions/le-matin-des-musiciens/teddy-wilson-avec-louis-mazetier-22652
Teddy Wilson : sa vie, son oeuvre... C'est pas mal fait. Très instructif    


Je peux retourner écouter Han Bennink, maintenant ?

Puisque tu as bien fait tous tes devoirs, je veux bien.


Mais pas trop, hein, ne va pas prendre de mauvaises habitudes...

Sun Ra est devenu sur le forum un running gag qui n'aide pas toujours celles ou ceux qui cherchent sincèrement la lumière. A moins que ce rayonnement ne m'échappe.
Que me conseilleriez-vous ? (les réponses de Benedictus sont aussi autorisées, et celles de Mélo bien entendu)

Du coup, j'ai ouvert un fil Sun Ra où j'ai rapatrié mes réponses: https://classik.forumactif.com/t9398-jazz-sun-ra

Les enregistrements des années 50, qui mêlent délicieusement swing, bop et langueur pour commencer :

cf. www.allmusic.com/artist/sun-ra-mn0000924232/discography

merci !

Benedictus a écrit:

Quelqu'un aurait des idées de quelques disques (disons entre 5 et 12) susceptibles de me faire apprécier le jazz authentique d'avant le bop?

[/quote]

5 ? Je suis tenté de répondre tout Louis Armstrong, tout Duke Ellington, tout Lester Young, tout Django Reinhardt et tout Billie Holiday, moi ça pourrait me suffire, mais je me doute que ce n’est pas ce que tu recherches, d’ailleurs que cherches-tu au juste, du piano ? (Je passe mon tour), du grand orchestre ? du quintet tradi ? du mainstream uniquement ou peut-on aller plus avant ?

Vu la date d'apparition du microsillon, tu peux peut-être commencer par :

Spoiler:

darkmagus a écrit:

mais je me doute que ce n’est pas ce que tu recherches, d’ailleurs que cherches-tu au juste, du piano ? (Je passe mon tour), du grand orchestre ? du quintet tradi ?  du  mainstream uniquement  ou peut-on aller plus avant ?

Pas forcément du piano, non. Aucun a priori sur l'effectif - en revanche, uniquement de l'instrumental, tant qu'à faire (j'aime bien Billie Holiday, surtout à la fin, mais à toutes petites doses.)

Pas forcément du mainstream, non, justement. Disons plutôt quelque chose qui, d'une manière ou d'une autre, sorte un peu des rails: des timbres et des modes de jeu qui arrachent un peu dans le genre surchauffé et abrasif (peut-être plutôt à rechercher dans du très, très roots, du pré-Armstrong?), un langage harmonique qui tangue, qui bifurque ou qui frotte plus qu'à l'accoutumée (mais ça, j'ai peur que ça n'existe pas vraiment avant le bop), des rythmes qui complexifient un peu le swing, ou des compositions un peu ambitieuses avec des alliages instrumentaux un peu bizarres, voire expérimentaux (j'imagine qu'il doit y avoir des albums qui cochent cette case chez Ellington - mais justement: lesquels, exactement?)

@Alifie: Je m'attendais bien à quelque gugusserie montalbanaise.

Benedictus a écrit:

Pas forcément du mainstream, non, justement. Disons plutôt quelque chose qui, d'une manière ou d'une autre, sorte un peu des rails: des timbres et des modes de jeu qui arrachent un peu dans le genre surchauffé et abrasif (peut-être plutôt à rechercher dans du très, très roots, du pré-Armstrong?), un langage harmonique qui tangue, qui bifurque ou qui frotte plus qu'à l'accoutumée (mais ça, j'ai peur que ça n'existe pas vraiment avant le bop), des rythmes qui complexifient un peu le swing, ou des compositions un peu ambitieuses avec des alliages instrumentaux un peu bizarres, voire expérimentaux (j'imagine qu'il doit y avoir des albums qui cochent cette case chez Ellington - mais justement: lesquels, exactement?)

Du pré Armstrong ça va être dur, étant donné que les premiers enregistrements de jazz sur cire (si l’on exclu l’ODJB) datent de 1923 (il me semble qu’il y a eu un 78t de Kid Ory en 1922 mais je n’en suis pas sûr) et qu’en 1923 Armstrong était déjà là aux côtés de King Oliver.

Ce qui pourrait t’intéresser, ce serait peut-être les quelques enregistrements du tout début des années 20, (23-24-25) chez King Oliver ou Jelly Roll Morton par exemple, à l’époque ou le concept solo n’était pas encore « inventé », par Armstrong justement, et où les musiciens jouaient tous en même temps, avec pour certains quelques instruments hétéroclites, (peigne, kazoo...) et  en ne s’autorisant que quelques « breaks » dont certains d’ailleurs sont restés célèbres.

J’ai quelques disques de cette époque, je m’y plongerai demain.

darkmagus a écrit:

Du pré Armstrong ça va être dur, étant donné que les premiers enregistrements de jazz sur cire (si l’on exclu l’ODJB) datent de 1923 (il me semble qu’il y a eu un 78t de Kid Ory en 1922 mais je n’en suis pas sûr) et qu’en 1923 Armstrong était déjà là aux côtés de King Oliver.

Oui, quand je disais pré-Armstrong, je voulais dire: avant qu'Armstrong commence à faire des enregistrements commerciaux sous son nom avec le Hot Seven (et ses premiers solos.)

darkmagus a écrit:

Ce qui pourrait t’intéresser, ce serait peut-être les quelques enregistrements du tout début des années 20, (23-24-25) chez King Oliver ou Jelly Roll Morton par exemple, à l’époque ou le concept solo n’était pas encore « inventé », par Armstrong justement, et où les musiciens jouaient tous en même temps, avec pour certains quelques instruments hétéroclites, (peigne, kazoo...) et  en ne s’autorisant que quelques « breaks » dont certains d’ailleurs sont restés célèbres..

En effet, ça pourrait peut-être m'intéresser.

darkmagus a écrit:

J’ai quelques disques de cette époque, je m’y plongerai demain.

Merci, mais ne te casse pas non plus la tête, quand même!

Alifie a écrit:

Vu la date d'apparition du microsillon, tu peux peut-être commencer par :

Spoiler:

Benedictus a écrit:

@Alifie: Je m'attendais bien à quelque gugusserie montalbanaise.

Mais euh, c'est faire bien peu de cas de ses talents d'écrivain ! à moins que ce ne soit ceux de Bernard Wolfe... Je garde cependant un bon souvenir de La rage de vivre (pas moins que Dante, Rabelais ou Shakespeare, selon Henri[sic] Miller )

Spoiler:

@ Benedictus

Finalement je ne vois pas grand-chose qui correspondrait à ton cahier des charges, il y a bien des « alliages instrumentaux un peu bizarres », dans le tout début du jazz enregistré (globalement 1923 à 1926)  mais est-ce que tu y trouveras ton bonheur? J’en doute, ça reste du New Orleans ou du Dixieland classique.

A tout hasard, pioche dans les  formations de Jelly Roll Morton (tu trouveras des « wood bloks », ou des « washboards » (planches à laver) sur lesquels on tape avec des dés au bout des doigts, du « comb », (peigne recouvert de tissu ou de papier et dans lequel on souffle) associés à la clarinette et au piano dans les titres habituels de ce répertoire (« Weary Blues », Tiger Rag », « High Society », Wolwerine Blues »…) et le kazoo, petit instrument ressemblant à un appeau, tu trouveras beaucoup de comb dans l’environnement du banjoïste Eddie Condon vers 1928 (tu risques d’y trouver aussi Mezz Mezzrow),     du washboard dans celui du pianiste Clarence Williams (et là tu auras la chance de tomber parfois sur Sydney Bechet),    et du kazoo un peu partout, car en fait tu vas trouver ça dans toutes les formations des années 20, tu peux fouiller dans toute la disco de cette époque, chez « l’ Original Creole Jazz Band » et le « Dixie Syncopators » de King Oliver, chez les « Mc Kinney’s Coton Pickers », les  « Original N. O. Rythm Kings », le "Wilton Crawley and the Washboard Rythm King", le "Jimmy Bertrand's Washboard Wizards", l’ « Original Tuxedo Jazz Orchestra », « The Red Onion Jazz Babies », les formations de Bill Brown, Paul Howard, Armand Piron, etc…etc…

On est déjà en 1927, mais chez Duke Ellington la voix glutturale d’Adelaïde Hall et la trompette bouchée de Bubber Miley ça peut être aussi considéré comme « des alliages instrumentaux un peu bizarres » et comme tu cherches du « roots » ça peut peut-être te plaire…   ou pas du tout.  
Ecoute les chefs d’œuvre que sont « The Blues I Love To Sing », « Creole Love Call » et surtout « East St Louis toodle-oo », mais il y a déjà des solos à cette époque.
Quant à du jazz mainstream qui serait plus ambitieux ou plus abrasif, je ne vois pas trop quoi te proposer, d’autres que moi peut-être…  

On avait déjà vu que parmi les fréquentations de Teddy Wilson on trouvait Robert Casadesus et Walter Gieseking...

Je viens de trouver cette photo de 1962 où il est avec Byron Janis...  

Benedictus a écrit:

Disons plutôt quelque chose qui, d'une manière ou d'une autre, sorte un peu des rails: des timbres et des modes de jeu qui arrachent un peu dans le genre surchauffé et abrasif (peut-être plutôt à rechercher dans du très, très roots, du pré-Armstrong?), un langage harmonique qui tangue, qui bifurque ou qui frotte plus qu'à l'accoutumée (mais ça, j'ai peur que ça n'existe pas vraiment avant le bop), des rythmes qui complexifient un peu le swing, ou des compositions un peu ambitieuses avec des alliages instrumentaux un peu bizarres, voire expérimentaux

Benedictus a écrit:

..., quand je disais pré-Armstrong, je voulais dire: avant qu'Armstrong commence à faire des enregistrements commerciaux sous son nom avec le Hot Seven (et ses premiers solos.)

Hello Benedictus, je reviens sur le sujet qui m'était passé à côté ces vacances.
Ton cahier des charges est...compliqué, pour le moins ( ).

Surtout pour du "pré-Armstrong" avant les enregistrements "commerciaux" (?) des Hot Seven (c'est un peu comme si tu demandais des orchestrations stravinskyennes pour des compositeurs d'avant Bach... ).

Pour trouver ce qui semble t'intéresser, Ellington semble effectivement indiqué, notamment ses enregistrements de la fin des années 20 où tu retrouveras des thèmes dits "jungle" avec emplois des sourdines, raucité des timbres, arrangements originaux entre instruments divers pour un son "roots", pour parler comme toi. Du reste, ces alliages particuliers sont la marque de fabrique d'Ellington, que l'on retrouve tout au long de sa carrière quelles que soient les époques (y compris en mélangeant instruments et voix de chanteuses à l'unisson). Il existe ainsi nombre d'enregistrements de Mood Indigo ou de thèmes des années 20 inlassablement revus et réarrangés par la suite, avec un "son" Ellington reconnaissable.
Sinon tu peux jeter une oreille sur toutes les suites diverses qu'il a composées des années 30 jusqu'à la fin, ce sont plus des "compositions" que des arrangements de standards ou de thèmes.

Je l’avais lu plusieurs fois, mais sans le vérifier par moi-même, et j’avoue, après avoir entendu ce matin par hasard sur TSF Jazz Rex Stewart dans Singin' the Blues avec l’orchestre de Fletcher Henderson, que le mimétisme est confondant.

Stewart reprends note à note le solo de Bix Beiderbecke, non seulement le phrasé mais aussi le tempo, seule la sonorité cuivrée de Rex Stewart diffère de celle plus mate de Bix, et le résultat est bien entendu magnifique.

Je savais que Rex était fan, entre autres, de Bix, mais à ce point...

Comme quoi en jazz la notion d’improvisation peut-être toute relative.

Bon, je sais bien que ce genre de propos n’intéresse guère que moi sur le forum, mais j’avais envie d’en parler quand même... Voilà voilà

Je m'en vais donc réécouter ça dès ce soir, pour que tu ne te sentes pas seul...

L'improvisation est en effet toute relative en jazz.
Monk, Bill Evans, tous les big bands jouant les mêmes thèmes des centaines de fois, etc...
Contrairement à une certaine idée reçue, le jazz est une musique très écrite.
Et finalement, sur le plan de l'improvisation pure, on peut dire qu'il y a un pont entre le free et le ... New Orleans !

néthou a écrit:

Je m'en vais donc réécouter ça dès ce soir, pour que tu ne te sentes pas seul...

Oh merci ! On est au moins deux a apprécier le vrai jazz authentique comme on l’aimait à Montauban

néthou a écrit:

L'improvisation est en effet toute relative en jazz.
Monk, Bill Evans, tous les big bands jouant les mêmes thèmes des centaines de fois, etc...
Contrairement à une certaine idée reçue, le jazz est une musique très écrite.

Tout à fait d'accord avec ça, même si pas forcément écrite sur une portée.

néthou a écrit:

Et finalement, sur le plan de l'improvisation pure, on peut dire qu'il y a un pont entre le free et le ... New Orleans !

et certains musiciens free revendiquaient d’ailleurs cette filiation.

darkmagus a écrit:

néthou a écrit:

Je m'en vais donc réécouter ça dès ce soir, pour que tu ne te sentes pas seul...

Oh merci !  On est au moins deux a apprécier le vrai jazz authentique comme on l’aimait à Montauban    

C'est bien connu: en jazz (comme pour le reste), on devrait jamais quitter Montauban.

J'ai réécouté les 2 versions.
Pour être franc, la filiation entre les 2 ne m'a pas paru aussi évidente qu'à toi (si on parle bien de la version 1941 de Rex Stewart, celle que j'ai -peut-être en a-t-il enregistré une autre ?-).
Et je préfère vraiment celle de Bix, malgré la rythmique "flottante" de 1927: son célèbre solo est splendide, inventif, construit, très moderne finalement.

Chacun sait, je l’ai dit trop souvent, que j’aime Bix Beiderbecke, et, sa production étant très réduite du fait de sa mort prématurée, j’ai pu à force d’écoute (et considérant mon âge tu te doutes qu’il y en a eu beaucoup),     mémoriser la plupart de ses solos, assez peu nombreux donc, ce n’est pas un exploit de ma part.  
Et franchement, à l’écoute en aveugle (TSF Jazz n’a indiqué qu’après qu’il s’agissait de l’orchestre de Fletcher Henderson, sans dire de quel trompettiste il s’agissait) j’ai vraiment cru entendre le solo de Bix, seul le son de la trompette instillait un doute dans mon esprit, j’ai même cru que cette différence de son était due à une énième remastérisation.

Sachant que Rex Stewart avait repris  le solo de Bix sur Singin' the Blues lors de son passage chez Fletcher Henderson, j’en ai déduit tout naturellement qu’il s’agissait de ce fameux solo que TSF Jazz avait diffusé. Mais je ne pense pas qu’il s’agisse de la version de 1941, je crois que Rex Stewart n’était plus chez Henderson à cette époque, j’ai trouvé celle-là sur le net qui me paraît correspondre à celle que j’ai entendue et qui colle tout à fait au solo de Bix,  https://youtu.be/qD62GALvEls   je pense que pour un enregistrement de plus de 80 ans je dois pouvoir passer ce lien sans en masquer la provenance.