[Jazz] Playlist

darkmagus a écrit:

Moi je te conseillerai, si tu ne veux ne pas trop t'éloigner de tes critères, d'essayer peut-être Michel Petrucciani, Bill Evans, John Lewis, tous plus ou moins imprégnés de culture classique, voire André Previn, qui fût pianiste de jazz avant d'être un chef d'orchestre classique renommé.

Petrucciani, je connais un peu ; c’est déjà mieux, mais j’ai tout de même un sentiment assez proche.  

darkmagus a écrit:

sinon, Arnaud l'a dit, l'approche instrumentale, et donc pianistique, en jazz est fondamentalement différente des standards classiques. La virtuosité, si elle existe chez un Art Tatum ou un Bud Powell, n'est pas un critère primordial. Si tu veux réellement apprécier du jazz, il faut abandonner tes jugements technico-technique et te laisser porter par les sons et les rythmes, sans comparer sans cesse avec ce que tu connais.

cela ne parait technique que parce que je cherche à expliquer ce qui me dérange/repousse, je pense.
(et la virtuosité, je m’en fiche pas mal.)

darkmagus a écrit:

Mais je te crois amateur de contemporain, pourquoi alors ne pas t'essayer à Thelonious Monk, à Cecil Taylor, à Lennie Tristano, tous les trois TRES éloignés des standards classiques, mais peut-être que ce qu'ils auront à te dire te touchera, va savoir, moi qui comme toi ne suis pas très piano jazz, ce sont les seuls qui me touchent vraiment, justement parce-que très spécifiques.

d’accord, j’essaierai.
mais c’est possible, parce que dès que j’entends quelque chose qui est un rien typé (rythmiquement et mélodiquement) jazz, cela m’insupporte très rapidement. 

commence alors par Taylor et Tristano:

"the world of..."

"love for sale"

"Requiem"

bien, j’écoute le début du premier sur youtube.

le piano pourquoi pas (c’est encore trop « jazz », mais c’est un peu le principe ), j’arrive à me faire à la batterie (même si ce charleston caractéristique m’insupporte assez), mais on ne pourrait pas supprimer cette basse et ce saxophone ? 

lucien a écrit:

bien, j’écoute le début du premier sur youtube.

le piano pourquoi pas (c’est encore trop « jazz », mais c’est un peu le principe ), j’arrive à me faire à la batterie (même si ce charleston caractéristique m’insupporte assez), mais on ne pourrait pas supprimer cette basse et ce saxophone ? 

"this nearly was mine" est le thème qui devrait le plus te parler, en plus il n'y a pas de sax   maintenant, supprimer la basse et le saxophone, c'est carrément supprimer le jazz   

Pour répondre à mon tour à ta question initiale, lulu, et paraphraser arnaud, le jazz est une musique qui se promeut de ses aspérités et où le "joli" est rarement un gage d'inventivité. Ca vaut d'ailleurs pour tous les instrumentistes du jazz : ceux qui privilégient avant tout le "beau son" sont généralement ceux qui ont le moins à dire.

Sur Jarrett, je passe mon tour car je ne suis que très modérément au fan-club, le clinquant cohabitant pour moi trop souvent chez lui avec de vrais moments d'inspiration, mais il a le narcissisme plutôt généreux : même quand on n'en est comme moi pas très friand, on ne peut pas faire l'impasse sur des moments de grâce où il se relève à l'occasion un merveilleux interprète de standards.

Si on a une oreille rompue au classique, il vaut mieux éviter de mon point de vue les pianistes trop propres sur eux et, pour renchérir sur mes petits camarades, plutôt écouter dans le jazz moderne les plus bruts de décoffrages, de Bud Powell à Cecil Taylor en passant par Thelonious Monk, ou ceux qui construisent un univers personnel souvent moins brutal mais très loin du "joli", comme Bill Evans, ou encore, n'en déplaise à mes commensaux du jazz-club, l'iconoclaste (au moins pour la période des années 60 et 70) Paul Bley.

Enfin, si tu n'aimes pas le jazz, ça n'est pas un drame : supprimer le saxophone, et puis quoi encore ?

Je conseillerais volontiers à Lucien d'écouter le morceau Black Moon, au piano solo par Bernard Peiffer. Le style ne doit pas être si loin de ce que Lucien écoute habituellement.

Tiré de l'album Bernie's tune qu'on trouve réédité dans la collection Jazz in paris :

http://www.amazon.fr/Improvision-Bernard-Peiffer/dp/B007JNN1RU

Alifie a écrit:

supprimer le saxophone, et puis quoi encore ?

il y a un peu de jazz, dans Schulhoff, non ?  
je vais écouter In futurum et ce sera très bien. 

Tu peux peut être essayer:
Eric Dolphy:Out to Lunch
Anthony Braxton:Performance 79
Le trio Circle de Chick Corea

J'y crois pas trop mais bon... 



Mais je pense que fondamentalement tu n'aimes pas le jazz. Ce qui n'est vraiment pas un problème.   

arnaud bellemontagne a écrit:

Je precise néanmoins que Cappucino est un titre acoustique (c'est du jazz postcoltranien comme je l'ai mentionné)

Mais vu le son et le jeu de batterie, c'est quand même assez proche de ce qu'on peut appeler grossièrement jazz-rock.

Citation :

, Shakti est également acoustique (guitare acoustique, violon, tablas).

Là, la volonté presque pathologique de saturer l'espace sonore fait un peu "technical death metal".

lucien a écrit:

pourquoi le timbre et le toucher des pianistes de jazz sont-ils toujours aussi « moches » (oui, c’est un jugement personnel) ?

il y a quelque mois je me disais par intuition que les pianistes de jazz devaient faire attention au son, tout ça tout ça, contrairement à certains pianistes classiques qui semblent se contenter de presser les touches au bon moment...
et puis j’ai entendu un cd de Jarrett (ne me demandez pas lequel), et j’ai vraiment été surpris par ces sonorités creuses de verre en plastique qu’un clavier midi imiterait parfaitement, ces attaques raides, cette absence de legato...
...tous les pianistes de jazz que j’ai écouté depuis (autant dire que le nombre est réduit) m’ont donné la même impression...  
c’est sans doute moi... mais franchement, déjà que j’ai beaucoup de mal avec le jazz, c’est vraiment rédhibitoire.

Il y a un problème annexe chez Keith Jarrett, c'est la période d'enregistrement. Les années 70-80 sont marquées par une certaine laideur clinquante sur pas mal de disques, c'est lié à l'évolution de la technologie je pense. Ensuite, on revient globalement à plus de naturel.
Ça explique peut-être en partie ta répulsion, mais il y a forcément aussi une bonne part d'acclimatation stylistique.
Là, il faut espérer que tu t'habitues en persévérant malgré tout ; à mesure qu'on s'acclimate, on se fait une raison sur certains trucs rebutants au début, et on perçoit autre chose. Les attentes se modifient. A moins que tu ne sois définitivement pas "fait" pour le jazz, mais c'est la prévision la plus sombre.
N'oublie pas certains détails sur le pourquoi de cette musique :
Il y a une part d'humour (de jeu) liée détournement et à la simplification du langage savant. Dès le départ, on fait des trucs moins construits, moins "pertinents" face à l'éternel, mais avec un sens rythmique entraînant et électrisant. C'est un peu la différence entre "beau" et "sympa". Donc, cherche dans le côté "sympa" de la force - ce qui peut donner l'impression de revoir ses attentes à la baisse en terme de qualité.
Je crois qu'on commence à aimer le jazz à partir du moment où on peut identifier à l'oreille le style d'au moins un improvisateur,k parce qu'il nous a touché d'une manière ou d'une autre. A partir de là, tu envisages le morceau de musique comme la mise en scène d'un caractère. Plus ou moins ludique, la fluidité, la décontraction, la nervosité, l'élégance, la folie, le sens de l'imprévu, etc etc.
C'est marrant, j'imagine un gars de bonne volonté qui me dirait la même chose pour tenter d'apprécier le belcanto   
Autre truc important, et après j'arrête : le swing (à la base, la qualité de souplesse du flot de croches), est le truc de base qui fait plaisir dans cette musique. Par extension, ça irradie sur les accentuations (perçues comme exagérées vu du clocher classique), et l'articulation. Non pas qu'elle soit parfaite, ou même de "bonne qualité", mais personnelle, ou marrante, dynamique, fantaisiste, subtile, etc... Maintenir une articulation personnelle et inventive, tout en tenant un tempo adéquat, c'est dans cet équilibre-là que se cache pas mal de richesse, je pense. Au piano, en tout cas, c'est clair.

Dernier truc, et pourtant jusqu'à y a pas longtemps il me laissait assez froid : Keith Jarrett a un toucher et une articulation de ouf   
Sa spécialité, je dirais, c'est un flot swing très relâché (proche du binaire), avec pas mal de legato je trouve (au contraire de ce que tu dis, donc), et une sumper gestion des accentuations éloquentes au sein d'un débit d'apparence relativement uniforme - on va dire homogène.

Alifie a écrit:

Paul Bley

  

Puisque chacun y va de sa came, ma petite recommandation à moi (mais pertinente, elle) : l'album Fé (faith) de Gonzalo Rubalcaba.

darkmagus a écrit:

Michel Petrucciani

Ah bon ?
Pour moi, il a le "défaut" dont parlait Lucien, mais au carré : cette brillance un peu monolithique, il tape au fond de la note et la fait claquer impitoyablement. Un son de preset "piano rock 80's" sur clavier numérique. Après, j'aime bien aussi, mais ça m'étonne que tu le présentes en alternative alors que pour moi le défaut d'attaque en question est carrément sa marque de fabrique. Beaucoup de punch, mais assez peu de nuance, et aucune poésie dans le toucher (dans les notes, c'est autre chose).

"arnold" a écrit:

Mais je pense que fondamentalement tu n'aimes pas le jazz. Ce qui n'est vraiment pas un problème.

Tu crois que c'est une fatalité ?
Je pose la question, je sais pas. Mais j'ai vu des retournements (des illuminations), à force d'imprégnation, d'explications aussi, et avec des petits déclics aléatoires au détour d'un morceau...

jerome a écrit:

Michel Petrucciani
Ah bon ?
Pour moi, il a le "défaut" dont parlait Lucien, mais au carré : cette brillance un peu monolithique, il tape au fond de la note et la fait claquer impitoyablement. Un son de preset "piano rock 80's" sur clavier numérique. Après, j'aime bien aussi, mais ça m'étonne que tu le présentes en alternative alors que pour moi le défaut d'attaque en question est carrément sa marque de fabrique. Beaucoup de punch, mais assez peu de nuance, et aucune poésie dans le toucher (dans les notes, c'est autre chose).

Pfff ! toujours se justifier: bon ben, ne sachant pas du tout ce qui pouvait plaire à notre ami, j’ai pensé que le côté certes clinquant et un peu m’as-tu-vu, mais lyrique, chatoyant, virtuose et mélodique de Petrucciani pouvait peut-être plaire à quelqu’un en recherche de certains repères classiques, d’ailleurs lucien m'a répondu :

"Petrucciani, je connais un peu ; c’est déjà mieux"  comme quoi j'avais un peu touché juste

voilà, voilà  

Edit: rectif faute d'orthographe honteuse   

jerome a écrit:

arnaud bellemontagne a écrit:

Je precise néanmoins que Cappucino est un titre acoustique (c'est du jazz postcoltranien comme je l'ai mentionné)

Mais vu le son et le jeu de batterie, c'est quand même assez proche de ce qu'on peut appeler grossièrement jazz-rock.

Citation :

, Shakti est également acoustique (guitare acoustique, violon, tablas).

Là, la volonté presque pathologique de saturer l'espace sonore fait un peu "technical death metal".

Harmoniquement Cappucino c'est du pur Coltrane/McCoy Tyner quand même non?   
Après, Steve Gadd a son son certes un peu propet mais c'est d'une efficacité redoutable.

Quant à Shakti, ce que tu dis à propos de leur volonté d'en foutre plein la vue c'est un peu le petit bout de la lorgnette quand même...   
Il y a une dimension poétique, raffinée et lyrique chez Shakti que l'on ne peut passer sous silence..dimension qui se déploie surtout les disques Handful and Beauty et Natural Elements.

jerome a écrit:

Je crois qu'on commence à aimer le jazz à partir du moment où on peut identifier à l'oreille le style d'au moins un improvisateur,k parce qu'il nous a touché d'une manière ou d'une autre. A partir de là, tu envisages le morceau de musique comme la mise en scène d'un caractère. Plus ou moins ludique, la fluidité, la décontraction, la nervosité, l'élégance, la folie, le sens de l'imprévu, etc etc.
C'est marrant, j'imagine un gars de bonne volonté qui me dirait la même chose pour tenter d'apprécier le belcanto   

Je ne veux pas cracher sur ma paroisse, mais non. Le plaisir glottophile n'a pas du tout cette subtilité : on aime un grain de voix, et on se vautre dedans sous toutes les coutures, c'est plutôt de cet ordre. (Je caricature, mais comme tu as parlé du belcanto et pas de l'opéra en général, pas tant que ça.)

À la rigueur, ça pourrait fonctionner pour le belcanto baroque, si on avait encore des artistes qui improvisent… Donc ce fut probablement un frisson existant à l'époque (en tout cas les témoignages le laissent penser).

Citation :

Dernier truc, et pourtant jusqu'à y a pas longtemps il me laissait assez froid : Keith Jarrett a un toucher et une articulation de ouf   
Sa spécialité, je dirais, c'est un flot swing très relâché (proche du binaire), avec pas mal de legato je trouve (au contraire de ce que tu dis, donc), et une sumper gestion des accentuations éloquentes au sein d'un débit d'apparence relativement uniforme - on va dire homogène.

Oui, c'est exactement ce que j'entends chez Jarrett !

De la mélasse avec des grumeaux.

@Jerome:Voila une éloquente description du jeu de Jarrett.   

J'ajoute que la dynamique de son jeu s'affiche de façon plus insolente encore lorsqu'il s'inscrit au sein d'une logique de groupe.Ce qui explique pourquoi je considère ses disques en quartet comme le sommet de sa production (The Death and the Flower,The Survivors Suite, Eyes of the Heart)


@David:Faut écouter Survivors Suite   

Vous m’avez donné envie de le réécouter.   

Je n’ai pas grand-chose avec Jarrett, (toujours ce rejet chez moi d’une certaine esthétique que je qualifie peut-être à tort d’« easy listening » ou « soft ambient », sujet à d’aimables moqueries de la part d’Alifie   ), il me semble ne posséder que quatre disques hors Miles où il figure et que j’apprécie très moyennement (Dream Weaver de Charles Lloyd, Belonging, My Song et Personal Montains , tous les quatre en quartet), mais j’ai peur de ne pas avoir l’oreille assez délicate pour goûter pleinement les subtilités de son jeu, et je dis ça sans ironie.    nobody is perfect, moi itou.
Ces disques pour moi sont à des années-lumières du "Coin Coin" de Matana Roberts que je défendais quelques posts plus haut.

@darkmagus : je pensais que tu citais Petrucciani dans le cadre direct de cette histoire de toucher. Sur-interprétation de ma part, excuse.

arnaud bellemontagne a écrit:

Harmoniquement Cappucino c'est du pur Coltrane/McCoy Tyner quand même non?   

Je vois ce que tu veux dire (vamps hypnotiques sur pédale, quintes graves puissantes assénées en début de mesure), mais ça ne s'applique pas également à tous les passages. Par exemple, l'intro et la partie la plus volubile du thème me font plutôt entendre l'influence de Bud Powell.

Citation :

Après, Steve Gadd a son son certes un peu propet mais c'est d'une efficacité redoutable.

Ah, j'ai pas dit le contraire

Citation :

Quant à Shakti, ce que tu dis  à propos de leur volonté d'en foutre plein la vue c'est un peu le petit bout de la lorgnette quand même...   
Il y a une dimension poétique, raffinée et lyrique chez Shakti que l'on ne peut passer sous silence..dimension qui se déploie surtout les disques Handful and Beauty et Natural Elements.

Je suis pas convaincu... mais je vais réécouter.
EDIT :   

darkmagus a écrit:

Vous m’avez donné envie de le réécouter.   

Je n’ai pas grand-chose avec Jarrett, (toujours ce rejet chez moi d’une certaine esthétique que je qualifie peut-être à tort d’« easy listening » ou « soft ambient », sujet à d’aimables moqueries de la part d’Alifie   ), il me semble ne posséder que quatre disques hors Miles où il figure et que j’apprécie très moyennement (Dream Weaver de Charles Lloyd, Belonging, My Song et Personal Montains , tous les quatre en quartet), mais j’ai peur de ne pas avoir l’oreille assez délicate pour goûter pleinement les subtilités de son jeu, et je dis ça sans ironie.    nobody is perfect, moi itou.

Normal tu as des disques de son quartet européen qui privilégie une esthétique très lisse et enjolivée...pour ne pas dire culcul la praline.

Il faut se tourner vers son quartet américain avec Dewey Redman et Charlie Haden qui est d'obedience plus ornettienne et gospel..c'est à dessein que je conseillais les albums (death and the flower, survivors suite et eyes of the heart...silence est très bien aussi)


Oui, oui Matana Roberts   

Paul Bley - solo

2009.05.13, Amsterdam

1. Startled (Paul Bley) - 13:40
2. How long has this been going on (Gershwin) - 9:13
3. Porgy (Gershwin) - 8:30
4. Told you so (Paul Bley) - 11:20
5. Love Ya (Paul Bley) - 5:41
6. Pent-up house (Rollins) - 2:35
7. Right to sing (Paul Bley) - 6:54
8. Goodbye (Gordon Jenkins) - 4:04
9. Coleman (Paul Bley) - 3:06

TT: 65:03

DVB-S (NL Radio6)

pour citer jerome : "la fluidité, la décontraction, la nervosité, l'élégance, la folie, le sens de l'imprévu"

Gato Barbieri 5tet
Poznan, POL
February 27, 1999

Gato Barbieri - tenor sax
Ettore Martignon - piano
Lucena Rodriguez - bass
Robert Gonzalez - drums
Richard Flores - percussion

no setlist
TT: 49:35

FM broadcast

spéciale cacedédi à jerome aussi

Modern Jazz Quartet:Fontessa (56)



Un chef d'oeuvre absolu de raffinement et de subtilité.  

Un disque pour l'île déserte (encore un) !     

jerome a écrit:

@darkmagus : je pensais que tu citais Petrucciani dans le cadre direct de cette histoire de toucher. Sur-interprétation de ma part, excuse.

arnaud bellemontagne a écrit:

Harmoniquement Cappucino c'est du pur Coltrane/McCoy Tyner quand même non?   

Je vois ce que tu veux dire (vamps hypnotiques sur pédale, quintes graves puissantes assénées en début de mesure), mais ça ne s'applique pas également à tous les passages. Par exemple, l'intro et la partie la plus volubile du thème me font plutôt entendre l'influence de Bud Powell.

Oui,  le thème est plus boppisant mais la trame harmonique plutôt sombre et tourmentée en appelle clairement à Trane. Bon tu ne m'as pas donné ton avis sur le morceau..  
Ah, cette fin épique et triomphante lorsque le thème est repris en majeur!!!   

Je parlais bien de la trame harmonique de ces passages, qui est tout à fait bop à mon avis.
Le morceau présente une sorte de collage entre un style à peine post-Bud et un style pleinement McCoy, je pense même que c'est assumé de la part de Chick, ça me semble presque impossible qu'il n'ait pas fait "exprès". Il chorus ensuite dans le pur style McCoy (adapté à son caractère, donc moins "impatient" dans le jeu).
Le morceau me plaît pour ça, sinon j'ai quelques réserves sur le son de sax (soprano go home), et mélodiquement je ne saute pas au plafond, mais globalement ça attire ma sympathie. L'album est sympa mais ne fait pas partie de mes préférés.

Aaaargh, le plan de piano à 4'12 et à 4'17, c'est dans un morceau de McCoy, ça... tu vois lequel ? Je n'arrive pas à retrouver.

Je ne vois pas.
C'est dans un morceau issu d'un album solo de Tyner ou d'un album de Trane?

Je ne sais pas... c'est peut-être même chez Wayne Shorter ?
C'est le vamp qui ouvre un morceau.
Je mène l'enquête. Ça fait pas de mal de réécouter un peu de McCoy   

Vaguement juju peut être...

Oui, je suis tombé dessus aussi, mais non, ça ressemblait plus... bref, pas grave

Quoi qu'il en soit vive les vamps de Tyner.   

Plus fondamentalement ce que j'aime chez Corea c'est le soin qu'il apporte à la construction du morceau, il ne se contente pas d'un petit thème de rien du tout/ suite de solos /on réexpose le thème et hop terminé, chez Chick il y a des transitions, des mini-thèmes qui émaillent et enrichissent le morceau.J'aime cette façon un peu formelle d'approcher le jazz.   

jerome a écrit:

@darkmagus : je pensais que tu citais Petrucciani dans le cadre direct de cette histoire de toucher. Sur-interprétation de ma part, excuse.

 pas de problème  

arnaud bellemontagne a écrit:

Normal tu as des disques de son quartet européen qui privilégie une esthétique très lisse et enjolivée...pour ne pas dire culcul la praline.

Il faut se tourner vers son quartet américain avec Dewey Redman et Charlie Haden qui est d'obedience plus ornettienne et gospel..c'est à dessein que je conseillais les albums (death and the flower, survivors suite et eyes of the heart...silence est très bien aussi)

Oui, cucul la praline, je n’aurai pas osé le dire de peur de vexer, mais c’est tout à fait comme ça que je le ressens. Je n'ai rien de ce quartet américain, j'essaierai d'aller voir   

arnaud bellemontagne a écrit:

Oui, oui Matana Roberts   

oui, oui tu y penses, oui, oui, tu as écouté ou oui, oui tu as aimé ?   

Pas encore...coin coin c'est ça?   

arnaud bellemontagne a écrit:

Pas encore...coin coin c'est ça?   

   je sens une pointe de moquerie    

Oui, Coin Coin, ça serait le surnom d’une aïeule louisianaise de Matana Roberts, esclave affranchie, à qui elle redonne la parole. Va voir sur Gut’s l’excellente critique de Dioneo, ainsi que les avis des différents avis, tous dithyrambiques, dont celui de ton serviteur sous le même pseudo qu'ici, et tu en sauras autant que moi, après il ne te restera plus qu'à te faire ta propre opinion.

darkmagus a écrit:

arnaud bellemontagne a écrit:

Pas encore...coin coin c'est ça?   

   je sens une pointe de moquerie   

C'est bien fait, ça t'apprendra à te gausser sournoisement de Paulot la Science avec jerome et Thelonious !   

Spoiler:

darkmagus a écrit:

arnaud bellemontagne a écrit:

Pas encore...coin coin c'est ça?   

   je sens une pointe de moquerie    

Meuh non.   

Je vais tacher de me procurer ce disque qui j'espere sera à la hauteur de sa réputation.

Alifie a écrit:

Matana Roberts est issue de l'AACM, une bonne référence pour un braxtonien comme toi, arnaud.

Certes mais j'ai été un peu échaudé par le Ten Freedom Summers de Léo Smith annoncé partout comme un chef d'oeuvre grandiose et qui m'a pour le moins déçu.   

Mais je vais essayer Matana Roberts.   

De Leo Smith, qui a fréquenté d'autres rivages depuis l'époque du trio et quartet avec Braxton, Leroy Jenkins et Steve McCall, tu devrais essayer, si tu ne le connais pas déjà, Yo Miles!, le groupe qu'il a codirigé avec le guitariste Henry Kayser : on trouve des concerts, mis à dispo avec l'accord des ayant-droits, sur archive.org : https://archive.org/search.php?query=collection%3AYoMiles

Alifie a écrit:

C'est bien fait, ça t'apprendra à te gausser sournoisement de Paulot la Science avec jerome et Thelonious !   

    pas beau la vengeance...     pas beau du tout  

... au fait, Yo Miles!, en bon milesien que tu es, j'imagine que tu connais ? Les reprises du répertoire de Miles dans la période électrique ne sont pas légion et celles-ci sont assez à mon goût (contestable pour certains, je sais, mais Paulot vous éclairera un jour de sa lumière, mécréants que vous êtes !).

Alifie a écrit:

 ... au fait, Yo Miles!, en bon milesien que tu es, j'imagine que tu connais ?

Bé non, je ne connaissais pas, en écoute en ce moment, pas mal, bien même, mais je n'achèterai pas, perso l'original me suffit, mais ça peut permettre à certains de découvrir Miles 80' par ce biais, et je ne suis pas opposé par principe aux relectures, même des artistes mythiques...ou non d'ailleurs, à ce propos, j'essaierai aussi Paul Bley, après le quartet américain de Jarrett proposé par arnaud, ya des priorités quand même  

lucien a écrit:

parce que dès que j’entends quelque chose qui est un rien typé (rythmiquement et mélodiquement) jazz, cela m’insupporte très rapidement. 

Moi, c'est pareil — c'est pourquoi je n'écoute que du free bien free    — aussi je vais aussi y aller de ma petite liste :

(bon très peu de piano — ça me soûle rapidement en jazz — ; et un peu de sax et de contrebasse…   ).

— Erwin Schulhoff (oui, il y a une poignée de 78 tours de jazz) ;
— Art Tatum ;
— Cecil Taylor (en solo) ;
— Sun Ra (Monorails and Satellites pour le piano ; Atlantis pour le reste).

Le piano, c'est fait   ;

— Albert Ayler ;
— Giuseppe Logan Quartet, the giuseppe Logan quartet, ESP-disk. Un des plus disques de jazz pour moi.
— Charles Tyler, Eastern man alone, ESP-disk. Un des plus grands disques de Jazz.
(en règle général, tu peux taper assez aveuglément dans les vieux ESP-disk, aussi bien du côté jazz que rock).
— Kang Tae Hwan. free jazz coréen sublime.
— Kaoru Abe, free jazz japonais.
— Cairo free jazz ensemble, heliopolis. free jazz égyptien (bon ça c'est quasi introuvable mais c'est extraordinaire).
— Hüseyin Ertunç Trio, Mûsikî free jazz turco-américain (idem).
Peut-être Burton Greene.

mercimercimerci, je vois ça dans les prochains jours.

darkmagus a écrit:

Alifie a écrit:

... au fait, Yo Miles!, en bon milesien que tu es, j'imagine que tu connais ?

Bé non, je ne connaissais pas, en écoute en ce moment, pas mal, bien même, mais je n'achèterai pas, perso l'original me suffit, mais ça peut permettre à certains de découvrir Miles 80' 70' par ce biais

Un peu trop confidentiel pour ça, des reprises de Ife ou Maiysha, à part les milesiens inconditionnels, je ne vois guère qui ça pourrait intéresser. Même s'il n'est pas bouleversifiant, le résultat ne manque pas de cohérence et puis entendre John Tchicai ou Greg Osby (sur les albums) interpréter du Miles période électrique vaut le détour (et faire jouer à l'occasion le Rova Saxophone 4tet à la manière de Supersax, c'est assez sympathique, non ?)

Citation :

à ce propos, j'essaierai aussi Paul Bley, après le quartet américain de Jarrett proposé par arnaud, ya des priorités quand même

... encore faut-il les mettre dans le bon ordre.

Viva Zapata a écrit:

Moi, c'est pareil — c'est pourquoi je n'écoute que du free bien free
(...)
Art Tatum

J'aime toujours autant tes nomenclatures.

Citation :

en règle générale, tu peux taper assez aveuglément dans les vieux ESP-disk

ça, c'est bien vrai ! :

Et on trouve aussi Billie Holiday ou Bud Powell au catalogue ESP, mais je doute que l'un ou l'autre, pas plus que PB d'ailleurs, puisse convenir à lulu.

Alifie a écrit:

ça, c'est bien vrai !

ah ! un moment j’ai cru lire : Barraqué. 

[quote="Alifie"]

darkmagus a écrit:

Alifie a écrit:

... au fait, Yo Miles!, en bon milesien que tu es, j'imagine que tu connais ?

Bé non, je ne connaissais pas, en écoute en ce moment, pas mal, bien même, mais je n'achèterai pas, perso l'original me suffit, mais ça peut permettre à certains de découvrir Miles 80' 70' par ce biais

   autant pour moi, depuis que je réécoute intensément du classique, j'ai perdu mes repères milesdavisien auto-carton:  (pas auto-flagellation quand même, je ne suis pas membre de l'Opus Deï,  ) 

Alifie a écrit:

Un peu trop confidentiel pour ça, des reprises de Ife ou Maiysha, à part les milesiens inconditionnels, je ne vois guère qui ça pourrait intéresser. Même s'il n'est pas bouleversifiant, le résultat ne manque pas de cohérence et puis entendre John Tchicai ou Greg Osby (sur les albums) interpréter du Miles période électrique vaut le détour (et faire jouer à l'occasion le Rova Saxophone 4tet à la manière de Supersax, c'est assez sympathique, non ?)

ce qui me fait surtout plaisir, c'est que les musiciens free démontrent un grand respect pour Miles y compris dans sa période électrique, me reviens en mémoire une confidence de je ne sais plus quel membre de l'AEC qui disait avoir écouté en boucle je ne sais plus quel disque de cette époque 70' (Jack Johnson je crois, faudra que je me plonge    dans quelques vieux Jazz Hot ou Jazz Mag. pour vérifier).

Comme j'aime les deux, Miles et le free, ça me réjouit   

On peut en témoigner tous les deux en tant que jazzophiles du forum : dans les années 70, au moins en France, le public du free et celui de Miles, c'était sensiblement le même.

A la faveur d'une emission sur Miles Davis:Move tiré du disque Birth of the Cool

Les arrangements sont d'une finesse à se damner!!!!